vendredi 27 avril 2007

Encore un petit Hugo pour le mois

Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?

Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !

Comme l'eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.

mercredi 11 avril 2007

Révisons...


Les examens approchent, je pars m'isoler avec mes cours au bout du monde, là où internet et bibliothèques n'existent pas (à moins de vingt bornes à vélo)...

Dernières nouvelles des oiseaux


Allie m'a donné envie de me tourner vers Orsenna, j'ai donc saisi le premier de la pile pour accompagner ma journée.
Quand un homme décide de sélectionner non pas les meilleurs mais les plus passionnés des enfants, quand un fana d'escaliers et une monomaniaque des moteurs se rencontrent, quand une ile deserte est laissée aux enfants pour réaliser leurs rêves... cela donne une très jolie histoire, assez courte hélas, mais très bien illustrée.
Un petit moment d'imaginaire sur les ailes du vent.

mardi 10 avril 2007

Bonjour Jeeves !

Je viens de découvrir Wodehouse... et je suis un peu déçue. On m'avait promis du rire en cascade et je n'en ai pas assez eu, quelques sourires certes mais pas de franc fou rire. Pourtant, je pense qu'un second ouvrage voire une lecture en VO égayera encore mon année (pour une raison simple, un second titre dort sur ma PAL).
Le scénario est complexe, je vais m'en tenir à la trame générale (qui doit être celle de tous ces livres) : Bertram Wooster, jeune aristocrate anglais, a le don de se mettre dans des situations invraissemblables et peu confortables. A croire que la malchance s'acharne sur ce pauvre garçon ! Heureusement pour lui, son domestique, Jeeves, a des idées pour le sortir des pires impasses. Chantage, vol, mariages et fiançailles, jeunes filles stupides et amis monomaniaques, vieillards grincheux et tantes folles... tout est grossi et caricatural. Peut être trop.

lundi 2 avril 2007

Le monde selon Garp

Irving ne m'a absolument pas convaincue mais écoutez plutôt l'histoire.

Jenny Fields, infirmière de son état, veut un enfant sans avoir à supporter un mari ou un amant. Elle profite des érections du soldat S. T. Garp, un de ses malades en fin de vie, pour se faire engrosser (il n'y a pas d'autre terme !). Un petit Garp naît, que l'infirmière élève seule, dans un collège. Le jeune garçon y suit ses études, pratique la lutte et tente de se faire apprécier d'Helen. C'est pour elle qu'il choisit de devenir écrivain. Mère et fils écrivent alors chacun de leur côté, lors d'un voyage à Vienne. Jenny en sort célèbre (et riche), son fils beaucoup moins. Sexuellement suspecte fait d'elle une féministe et déclenche un mouvement qui la dépasse. Garp épouse Helen, écrit, a des enfants qu'il protège tellement qu'il les blesse, trompe sa femme... Bref, une vie presque comme tout le monde. Sauf qu'il est écrivain et fils de Jenny, ce qui déclenche des passions incontrôlables.

Un livre grinçant et grimaçant. Cette satire de la vie d'un écrivain tend à faire rire mais laisse un goût amer. L'écriture est trash et le réalisme sanglant ou poisseux de certaines situations dégoûte la petite fille sensible qui sommeille en moi. Je crois que je n'ai pas vraiment accroché à cet auteur, ce que symptomatisait déjà le temps depuis lequel ce bouquin entamé traînait dans mon sac...


La vie des autres


1984, en RDA, Wiesler est un agent de la stasi. Un bon agent, dévoué à son métier, froid et impitoyable, sans vie privée. Chargé par Hempf de surveiller un intellectuel et son amie, une actrice, il découvre des univers inconnus jusqu'alors : les arts (musique et littérature), l'amour et l'amitié. Très vite, il comprend que Christa-Maria a attiré les regards du ministre de la culture (Hempf) qui l'apprécie pour ses divers talents dont celui de dissimulatrice. Wiesler fait en sorte que son amant Dreymann apprenne la trahison. Dreymann pardonne mais a bientôt de nouvelles raisons d'être touché : son grand ami et metteur en scène se suicide. Révolté, il prend la plume (la machine à écrire) et dénonce au Spiegel la fréquence des suicides en RDA. Christa-Maria, dénoncée par Hempf et arrêtée pour possession illégale de médicaments, avoue que son ami est l'auteur de l'article publié en RFA. Mais Wiesler protège Dreymann et veille à faire disparaître les trâces.

Un très beau film, qui m'a touchée, qui porte le spectateur du début à la fin. A voir de toute urgence, il disparaît des salles !

Effroyables jardins

Ce petit bouquin de Quint est un peu trop court... en même temps, je crois que son écriture m'aurait très vite lassée. Le "j'écris comme je parle (mal)", très peu pour moi. Et tant pis pour ceux qui diront (encore) que c'est une réflexion élitiste. Na !

C'est l'histoire d'un petit garçon qui a honte que son papa fasse le clown, un petit garçon du Nord, dont le papa est instituteur. Et autour de lui gravite une famille, un oncle et une tante, une soeur et une maman. Papa et tonton étaient résistants. Ils ont été arrêtés. Un Allemand, un ennemi fait alors le clown. Les hommes rient et oublient qu'ils attendent qu'on les fusille. Depuis, Papa lui rend hommage et fiston suit ses traces...

Le livre ne m'a pas réellement plu, je ne le conseillerai pas. Par contre, je n'avais entendu que de bons échos sur le film, j'y jetterai peut-être un œil.

Picasso, Acteur, MET