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mercredi 26 septembre 2012

Le diable par la queue suivi de Pourquoi écrire ?


J'avais ce petit Auster sur ma PAL depuis un bout de temps. Et je n'avais toujours pas pris la peine de l'ouvrir.


Le premier texte est une autobiographie d'Auster. 

La période choisie est celle de la trentaine. Pendant plusieurs années, l'écrivain va vivre de petits boulots divers, aux Etats-Unis et en France. Ces moments, vécus toujours dans la crainte du lendemain, montrent un homme qui cherche désespérément à gagner un peu d'argent pour subvenir à ses besoins. Il est d'abord question de son enfance entre une mère dépensière et un papa radin, puis de ses années étudiantes et de galères. Figurez-vous que l'écrivain a travaillé, notamment, sur un pétrolier, qu'il a écrit des articles, des scénarios, des articles, qu'il s'est mis en tête de créer un jeu de société... avant d'écrire des livres et de se voir publié. 

Le second texte est fait de très courtes histoires : l'une concerne une femme avant son accouchement, l'autre le vol plané d'une fillette, l'autre un mort foudroyé, la suivante un prisonnier et son gardien et la dernière un autographe raté. 

Si les petits textes m'ont beaucoup plu et m'ont rappelé Je pensais que mon père était dieu, l'autobiographie en elle-même ne m'a pas vraiment touchée. Je voyais l'écrivain se débattre, j'appréciais le style Auster etc. Mais je pense que je ne retiendrai pas grand chose de cette lecture. Dommage.

mardi 25 septembre 2012

Deux sorties au théâtre, deux déceptions


Le clan des divorcées
Il faut que vous sachiez : je ne voulais pas y aller. Je voulais aller écouter Shakespeare mais il parait que ce n'était pas assez fun. Résultat : on s'est retrouvé devant ce vidéo gag mal dégrossi à La Grande Comédie.
Trois femmes se retrouvent colocataires. Toutes divorcées et fières de l'être. Mais aussi malheureuses et célibataires. Qu'à cela ne tienne, il y a les petites annonces...
Le problème dans cette pièce, c'est que c'est Brigitte (Maxime) qui porte toute la pièce. Les deux actrices ne font que réagir à ses blagues. L'ensemble est lourd, vulgaire et invite au rire gras.
A éviter.


Les affaires sont les affaires
Au théâtre du Nord-Ouest, se joue une pièce d'Octave Mirbeau. Toutes les critiques étant très positives, je partais avec un excellent a priori.
Las, s'il est vrai que cette pièce reste d'actualité, que certains passages font rire, il n'en reste pas moins que l'interprétation était très inégale et l'ensemble pas époustouflant. 

Le thème : un homme d'affaires, Isidore Lechat, ne cesse de s'enrichir. Il a un don pour flairer les mauvais coups et ne garder que les opportunités rentables. Souvent à la lisière de la légalité et du chantage, son amoralité insupporte sa fille, qui ne rêve que de fuir loin de lui. Sa femme se plaint d'avoir trop et regrette son petit train de vie bourgeois, loin des châteaux et des domestiques. Quant au fils, il prend ce qu'il y a à prendre.
Le souci : cette pièce manque de souffle. On s'ennuie. Et l'interprétation, très basique, n'aide pas. Je ne comprends toujours pas les critiques. Aucun des acteurs ne fait passer d'émotion, c'est plat. 
Une réelle déception.

dimanche 23 septembre 2012

Un été à Coppet

Merci à Libfly qui m'a fait parvenir ce livre dans le cadre du salon du roman historique ! Quel plaisir de voir que l'histoire a toujours ses amoureux.


Ce roman d'Erik Egnell nous fait plonger, le temps d'un été, dans le quotidien et l'intimité de Germaine de Staël. Plus besoin, je crois, de vous présenter cette grande dame de la littérature, fille de Necker, longtemps exilée à Coppet, sur les bords du lac Léman.

Nous sommes en 1816, Napoléon est à Saint-Hélène, les Bourbons de retour en France ont fort à faire avec une chambre ultraroyaliste et les anglais qui les surveillent de près.
Germaine de Staël, en Suisse, s'effraie des tendances réactionnaires et conservatrices du nouveau régime. Et bien qu'opposée à Napoléon, elle considère les actions du "tyran" comme bien moins dommageables à la France. Avec son petit groupe de Coppet, à savoir ses proches (son fils Auguste, sa fille Albertine et son gendre Victor de Broglie) et ses amis (Frédéric de Chateauvieux, Eynard, Sismondi etc), elle décide de jouer La mort de César, pièce de Voltaire, et d'écrire sur les avancées de Napoléon.

Ce roman épistolaire, dont les lettres (jamais envoyées, faisant office de journal intime) s'adressent à Claire de Duras, écrivain exilée également, nous fait découvrir l'été de ce petit groupe sous le regard de Germaine de Staël. Le ton en est très XVIIIe, apportant un vernis très réaliste. Les allusions sont multiples, il vaut mieux bien connaître la vie de Germaine et l'histoire de ces années ! Heureusement (mais tardivement) un petit "Post-Note" remet en mémoire quelques personnages. Car si l'ont connaît bien Guizot, Lord Byron ou Chateaubriand, c'est moins vrai d'Etienne Dumont.

Ce qui est appréciable dans ce livre, c'est qu'il nous fait entrer dans le XVIIIe siècle. Ce qui l'est moins, ce sont les lourdeurs du style (qui se veut XVIIIe donc c'est à la fois voulu et à la fois too much) et l'impression de devoir être bien averti pour comprendre les ressorts des relations entre les personnages.
Attention également, pas d'intrigue trépidante ici, on est dans le monde des idées et du débat politique.
Un roman que j'ai lu sans réellement l'apprécier, curieuse de voir où il allait mener mais jamais très attachée à l'héroïne... Dommage.

Pour en savoir plus sur Germaine et sa petite famille, on trouve ici Une singulière famille.

mercredi 19 septembre 2012

Le coin du voile

Imaginez que la preuve de l'existence de Dieu existe. Que se passerait-il ?

Voilà l'idée de Laurence Cossé !
Bertrand Beaulieu, prêtre, reçoit tous les jours des courriers sur ses articles ou ses conférences. Et l'un de ses correspondants ne cesse de lui démontrer l'existence de Dieu. Et cette fois, la preuve est irréfutable. 
Il partage cet écrit avec un de ses amis. Puis le signale à son "supérieur", le Provincial, Hubert Le Dangeolet. Lequel veut faire expertiser le document.
Devant les ravages qu'il provoque chez tous les lecteurs, le Provincial s'inquiète et refuse de lire : il gardera la tête froide. Contrairement aux experts et... au premier ministre ! 
Ce dernier, convaincu, monte une réunion de crise. Que devient le monde si la preuve de l'existence de Dieu est faite ? 

Très amusant, terriblement juste en termes de relations à l'Eglise, à l'Etat. 
Une lecture rapide, entraînante. Des personnages sympathiques. Des situations cocasses. 
Voilà un livre à mettre entre toutes les mains !

mardi 18 septembre 2012

Petites expériences de philosophie entre amis : Inventer des doctrines

A l'occasion de la sortie de ce livre de Roger Pol-Droit chez Plon, j'ai été contactée pour lire une de ces expériences : "Inventer des doctrines". 

Avez-vous déjà contemplé un tableau en vous disant : "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté" comme le dit Baudelaire ? Vous êtes-vous déjà dit qu'un moment était parfait ?
Alors, vous avez déjà une idée de ce que pourrait être 'l'harmonie générale', ce mouvement que se plait à imaginer notre auteur.
Des accords entre un livre et un vin, on passe à ceux du texte et du parfum, de la musique, de la couleur... Bref, se crée un esthétisme de la lecture et du lecteur. Qui contamine tous les domaines.
Étonnant, non ? 
Mais n'est-ce pas ce que je fais lorsque, par une journée froide et pluvieuse, je m'enroule dans une couverture pour lire un roman anglais ? J'harmonise mon livre au temps, à mon humeur, à mon espace de vie. Je sors les Hauts de Hurlevent
Sauf que dans cette nouvelle ou expérience, c'est une véritable science de l'harmonie qui naît. Et ne s'improvise pas harmonologue qui veut. 

Quelques bribes d'harmonologie, selon mes goûts (de lectrice) : 





Dommage que l'idée de départ n'ait pas été plus développée ! 
...Au lecteur d'imaginer les autres tendances qui peuvent découler de celle-ci.
Et toi, gentil lecteur, quelles sont tes harmonies livresques ?

lundi 17 septembre 2012

Epépé

Qui avait donc lu ce livre, il y a au moins quatre ans, et l'avait adoré ? Qui en avait fait un billet remarqué ? Si tu es concerné, lecteur, signale-toi car je ne te retrouve pas.
Tout cela pour dire que depuis des années ce livre de Karinthy était noté sur ma LAL. Que je savais pertinemment dans quel rayon de quelle bibliothèque parisienne je le trouverais. Et qu'il a fallu que je revienne dans un quartier autrefois fréquenté pour me décider à sauter le pas.

Quelle étrange ville que celle où arrive Budaï. Les gens y sont pressés, y font tout le temps la queue... et parlent une langue inconnue et incompréhensible. Le linguiste, dont l'avion a atterri dans ce lieu plutôt qu'à Helsinki, s'étonne devant cette langue faite de "glouglouglou" et "diédiédié". Tous ses essais pour communiquer dans n'importe quelle langue (car il en connait un certain nombre) échouent. Quant à déchiffrer l'écriture, c'est un casse-tête.

Perdu dans une marée humaine, incompris, solitaire, notre héros va faire tout son possible pour quitter ce lieu puis tenter de le comprendre, de s'y intégrer. Avec une mince aide, il vise à acquérir quelques bases. Mission complexe. 

Dans un univers kafkaïen, Budaï vit une expérience cauchemardesque. Perdu parmi des hommes avec lesquels il ne peut communiquer, dans un système incompréhensible, il interprète les évènements sans jamais savoir s'il a raison ou s'il s'égare. Imaginatif, effrayant, bien mené, bien écrit ! Que demander de plus ?!

samedi 15 septembre 2012

La Notion de patrimoine

Ce petit livre écrit par Babelon et Chastel est une des bases de tout amoureux du patrimoine. Du coup, je vous propose ce billet 100% Journées du Patrimoine. Sympa, non ?

Ils analysent la notion selon différents angles, qui se succèdent et/ou se recoupent historiquement : le fait religieux, monarchique, familial, national, administratif et scientifique.
L'idée de départ est qu'il existe dès les périodes antiques des objets qui échappent à la seule utilité immédiate et qui sont dotés d'un prestige. Comment se constitue cette idée de patrimoine, depuis les reliques jusqu'au tout patrimoine ?
L'essai s'appuie sur des exemples nombreux et concrets, nomme rapidement les grandes figures de la conservation des monuments, ne s'attarde pas réellement sur la constitution des musées et des monuments historiques mais avance vers les questions, les limites et les élargissements du sujet.


Je vous laisse sur cette citation "Peut-être faut-il rappeler que dans toute société le patrimoine se reconnait au fait que sa perte constitue un sacrifice et que sa conservation suppose des sacrifices ? C'est la loi de toute sacralité".

vendredi 14 septembre 2012

Je vais passer pour un vieux con et autres petites phrases qui en disent long

challenge album
Comme l’an dernier, j’ai eu la chance de recevoir des livres de la rentrée littéraire en avant-première. Merci à Libfly et au Furet du Nord qui organisent avec beaucoup de gentillesse ‘On vous lit tout’ !

En découvrant le titre du dernier écrit de P. Delerm, je n’ai pu réprimer un sourire ! Chic alors, une petite série de courts textes bien troussés qui explorent nos tics de langages et phrases aux airs innocents ! J'ai replongé avec ce livre dans une atmosphère proche de celle de La première gorgée de bière et de Ma Grand-mère avait les mêmes

L’auteur aime à écouter, à décortiquer et à analyser des petites phrases anodines telles que ‘Et là, c’en était pas une ?’ lorsqu’on cherche à se garer ou ‘Quand on est dedans, elle est bonne’ comme le signale le nageur téméraire ou encore ‘C’est vraiment par gourmandise’ de la fin de diner copieux.
Encore une fois, on ne peut que saluer son sens de l’observation, son écoute fine des mots et sa compréhension des sous-entendus qu’il nous dévoile via une ironie douce-amère. Ces petites phrases, soulignons-le, sont aussi celles qui peuvent nous agacer au quotidien. Celle du snob, du gêneur, du belliqueux, du blasé, de la SNCF... Elles sont aussi pleines de tendresse et de nostalgie.
Apparemment insignifiantes, elles peuvent transfigurer le quotidien : l’enthousiasme du ‘C’est moi !’ ne fait-il pas oublier les avanies des petites phrases assassines de la journée ?

jeudi 13 septembre 2012

Mon combat. La mort d’un père

Merci à Libfly et au Furet du Nord qui organisent ‘On vous lit tout’ et m’ont permis de découvrir ce roman de Karl Ove Knausgaard en avant-première !
Las, je dois vous avouer que je n’en ai pas été fan.

Première inquiétude : le titre. « Min Kamp » en norvégien. Cela ne vous rappelle rien ? Est-ce un clin d’œil ou une citation ironique ? Est-ce une critique ou une louange ? Une profession de foi ? En tous cas, et je n’ai pas de réponse à mes questions, je trouve cela très malsain et je préfère qu’on laisse Hitler où il est.

Deuxième inquiétude : C’est quoi cette relation au père. Entre fascination et détestation ? Ces façons de le fuir ? De le mépriser ?

Troisième inquiétude : Il ne va quand même pas nous raconter tous les détails de sa soirée de réveillon. L’importance de la Saint-Sylvestre. Ses relations avec les amis de réveillon. Et les imprévus : Il a caché ses bières dans la neige, à quatre reprises. Il a marché. Il a pris le bus X. Il a croisé machinette. Il a regardé un film. Pendant 116 pages.  Oh my !

Le narrateur revient donc sur des moments phares de sa vie, notamment d’enfant et d’adolescent pendant la première partie, de jeune adulte dans la seconde. Il apparait comme un gamin sans intérêt, plutôt agaçant et comme un adulte un peu mou, qui peine à vivre de sa vocation d’écrivain. Pendant toute l’autobiographie, il tente de poser un regard un peu distancié, immédiatement brouillé par des ressentis, des attitudes et des réactions.
Pour tout dire, j’ai vraiment trouvé ce narrateur pénible et détestable. J’avais envie de lui secouer les puces. 

Heureusement, le style plutôt correct et l’espoir d’un passage qui ferait décoller le bouquin m’ont rendu la lecture moins pesante. Et j’ai été surprise par l’entrée en matière : la description de la mort qui plane ensuite sur tout le roman pour s’établir entièrement dans la seconde partie (toute dédiée à la mort du père).
Il parait qu’il y a une suite. En 5 volumes. Mon Dieu ! Mais comment a-t-il pu se faire publier ?!
challenge album

samedi 8 septembre 2012

Vu

C'est rigolo, j'ai commencé à lire Joncour avec U.V., titre qui fait écho en anagramme à celui-ci. Bon, il y a plus amusant dans la vie, je vous l'accorde. 
Tiens, ce livre par exemple. Il est drôle. Il est loufoque. 

C'est l'histoire de la famille catastrophe. Il y a la grand mère en fauteuil, la maman qui nettoie tout, tout le temps, le papa qui lit le journal et fait chômeur et des enfants : Thom, Totor, qui écrit mais ne parle pas, et le narrateur. 
Dans une campagne même pas mignonne, ils déclenchent des drames que les médias se font une joie de relayer : journal papier ou télé, notre petite famille est à l'honneur. Il faut dire qu'on ne reçoit pas tous les jours la carcasse d'un Boeing dans son jardin ou qu'on assiste au massacre au Poneyland.
Tant de cataclysmes finissent par attirer l'attention d'un journaliste qui décide de partager leur quotidien pour filmer le scoop de l'année !

Un roman au style léger, proche d'un langage parlé, naïf, simple comme cette famille qui vit de peu... Plaisant par son ironie.

vendredi 7 septembre 2012

Les énigmes de l'art

On fait difficilement plus vendeur comme titre, non ?

Mais c'est vraiment un bouquin sympa à feuilleter pour les amateurs d'art. Les articles, courts, s'intéressent à un angle particulier de l'oeuvre et proposent des hypothèses. Écrits par des écrivains (Jean d'Ormesson, Adrien Goetz) et des journalistes, ces textes sont illustrés et comportent une biographie succincte de l'artiste. 
Les sujets abordés peuvent être le sens d'une oeuvre, sa disparition, sa technique et ses restaurations, un détail caché redécouvert, le modèle ou le commanditaire, les faussaires et les vols...
De même, diverses sont les civilisations et les époques explorées. Peinture, sculpture, objets d'art, architecture... Le panorama se veut complet. 
Quelques titres pour vous aiguiller : 
"Napoléon et son chapeau légendaire"
"Où est passé le docteur Gachet ?"
"Les jours du requin de Damien Hirst sont-ils comptés ?"
"La plus grande fresque du monde reste indéchiffrable"
etc

C'est une lecture agréable, qui ne se veut pas scientifique ou exhaustive. Un sujet à la mode avec les "Patrimoines cachés" à l'honneur cette année pour les journées du patrimoine. 

mercredi 5 septembre 2012

Dans l'oeil du miroir

Cette lecture de l'essai de Françoise Frontisi-Ducroux et Jean-Pierre Vernant est presque un hommage à mes études, à mes tuteurs en recherche. Ces auteurs faisaient partie des références qu'il fallait lire sans même se soucier du titre.

Mais de quoi est-il question ?
D'imaginaire antique. De femmes. D'identité. D'érotisme. De Narcisse.

Le miroir, petit objet féminin, est le lieu de l'intime, de la relation à soi et aux autres. Si l'homme, qui n'a pas de miroir, se reflète dans le regard des autres hommes, qui le reconnaissent avec son statut, son identité, la femme n'a pas de relation avec l'extérieur. Elle n'a que son miroir qui l'ouvre à une relation à l'autre, une relation de réciprocité qu'elle trouvera dans le mariage notamment. Il lui permet une objectivation d'elle-même. Avec son lot de vérités... et de tromperies. 
Le prisonnier du miroir, c'est Narcisse, pris au piège de son propre reflet. Il refuse la réciprocité de l'amour et l'ouverture au monde. C'est le contre exemple parfait de ce que devrait être un homme antique dans sa relation aux autres et à lui-même. Un repoussoir. 
Une belle étude qui dépasse le cadre du simple objet et de ses représentations. 

lundi 3 septembre 2012

Wim Delvoye ne déçoit pas et autres expositions parisiennes de septembre

Wim Delvoye
Décidément, j'aime beaucoup les choix de Marie-Laure Bernadac. Les oeuvres de Wim Delvoye présentées au Louvre sont un régal. Adroitement disposées dans les appartements Napoléon III et les salles d'objets d'art, elles s'intègrent et réveillent les lieux, leur proposent une fantaisie, une vivacité inusité.
Ces sculptures, jouant sur les formes, les matières et les techniques, s'inspire des arts classiques mais les modernise, les rend flexibles, humoristiques, fantasques...


J'aime ces jeux de miroirs et de résonance... Ces torsades baroques, ces camions gothiques, ces lapins pantouflards, ces cochons tapidermés et ces croix en anneaux. 
Allez-y, ça vaut le coup d'oeil !

Louis Vuitton - Marc Jacobs
Ne vous attardez pas trop par contre au musée des arts décoratifs. Ce charmant voisin, dont j'apprécie beaucoup les collections permanentes, nous offre une exposition à moitié intéressante. A savoir que l'aspect historique et le succès de Vuitton est intéressant. Mais le lien avec Jacobs, son directeur artistique, manque. Pourquoi n'avoir pas fait une expo sur chacun de ces hommes au lieu de les mettre en relation sur une affiche (car dans l'expo, chacun a son étage, pas de communication entre les deux). Certes, tous deux sont novateurs et successful. Mais est-ce suffisant pour les mettre en parallèle ? J'en doute.

Gerhard Richter, Panorama
Le Centre Pompidou quant à lui nous offre une belle rétrospective. 
Héritier d'une tradition classique de la peinture, l'artiste est un touche à tout : paysage, portrait, abstraction, ... Il n'y a pas de limites à ses capacités de remettre en question son travail. C'est très chouette de voir rassemblés tous ses tableaux. De noter les ruptures. Mon reproche : un discours essentiellement descriptif...

La Tendanza, architectures italiennes 1965-1985
Une exposition pour intellectuels bien au fait de l'histoire architecturale de la fin du XXe siècle. Et qui apprécient les discours minimalistes ou abscons. Car il faut bien le dire, cette exposition est tout sauf pédagogique. On ne comprend pas. Alors certains thèmes attirent comme la multiplication des références architecturales. Mais on sort déçu de Pompidou. Et idiot.

samedi 1 septembre 2012

La malédiction des colombes

Republication à l'occasion du blogoclub de Sylire et Lisa de mon billet du 21 octobre 2010 : 

Suis-je la seule à avoir eu des difficultés à entrer dans ce livre de Louise Erdrich ? Si sa jolie couverture et les critiques souvent dithyrambiques m'ont attirée, je me suis vite sentie en total décalage. 
Histoire qui se déroule sur plusieurs générations, entre le début du XXe siècle et les années 60, histoire de peuples différents qui se rencontrent, se mêlent, s'évitent ou se haïssent. Sur une terre rude, colonisée par les "blancs", vit une communauté indienne. 


Le drame : Pluto (ville infernale comme l'indique son nom). 1911. Une famille assassinée. Des boucs émissaires : 4 indiens ou plutôt 3 puisque Moshum échappe mystérieusement à la corde. Une culpabilité toujours palpable bien après le drame. Et une malédiction : des colombes qui s'abattent sur les champs.  
Les narrateurs : une jeune fille Evelina entre histoire personnelle et histoire locale ; le juge Coutts et ses différentes vocations ; Cordélia voix discrète et contradictoire ; Marn Wolde et l'incroyable secte de Billy.

Que dire ? Ce roman joue sur différentes cordes, chaque narrateur rejoint l'autre car tout est inextricablement mêlé à Pluto. Le style est agréable, plein d'humour. Les drames et le cocasse affleurent sans cesse : l'épisode Billy est certainement ce qui m'a le plus marquée ou choquée par ce flirt permanent. 

Mais je n'ai pas non plus été embarquée par ces personnages, par ce métissage, par ces aventures...