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jeudi 31 janvier 2013

Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres

Au musée Marmottan se tient une petite expo au titre alléchant et un poil racoleur. 

J'ai eu la chance de la visiter avec une guide, sympathique et dynamique. Heureusement qu'elle était là car l'effort de médiation est ridicule : quelques panneaux de cinq lignes, des cartels peu bavards. 
Cette demoiselle peinte par Rubens est à Vienne. Elle vaut le déplacement, non ?

L'idée est de montrer les genres de la peinture flamande au XVIIe siècle : peintures religieuses, scènes de genre, paysages, portraits et natures mortes. En tout, pas plus d'une cinquantaine d'oeuvres. Et on peut compter deux Rubens, deux Van Dyck et deux Jordaens. Le reste, c'est des "autres". 
Donc c'est un peu se moquer du monde...

Heureusement, les oeuvres sont plutôt chouettes. Seul souci : si vous connaissez le musée des Beaux-Arts de Bruxelles, vous avez déjà vu toutes ces oeuvres. 

Pour moi, l'exemple type d'une institution qui ne fait aucun effort ni pour faire avancer la recherche sur ces sujets (on apprend strictement rien), ni pour proposer une approche pédagogique de ces oeuvres (après tout, on n'est pas obligé de faire des expos pointues à chaque fois). On est dans l'expo purement marketing : venez voir des jolies images, on les a changées de place...

Dernier point : j'ai rarement vu des gardiens aussi désagréables et malpolis.

mercredi 30 janvier 2013

Le caveau de famille

C'est la suite du mec de la tombe d'à côté. Et c'est presque aussi drôle ! 

Benny et Désirée, c'était compliqué. Ils s'aiment et se quittent souvent dans le roman de Katarina Mazetti. Eh bien, cela peut devenir encore plus complexe. Comment ? Quand Désirée se met en tête de faire un bébé avec Benny.
S'il ne se passe rien, chacun reste de son côté. Sinon... advienne que pourra !
Premières tentatives : rien. Suivantes : oups, ça a marché. Et maintenant, que faire ? 
Bizarrement, la copine, Anita, de Benny le prend mal. 

Désirée et Benny doivent apprendre à vivre ensemble, à élever des enfants ensemble et à travailler ensemble... Mazette, c'est pas gagné !
Toujours sur le principe du roman à deux voix, on suit notre petit couple dans ses aventures conjugales. Cela reste délicieux d'humour. C'est juste moins surprenant. 
Compromis, incompréhensions et colères sont plus fréquents. Et malgré tout, ils ne peuvent pas se lâcher. Et ils font des bébés...

Ce roman, plus répétitif que le précédent, reste très sympathique. 

mardi 29 janvier 2013

Le mec de la tombe d'à côté

Comment nous finançons les librairies et les éditeurs dans ma famille :
Ma mère offre ce titre de Katarina Mazetti à ma soeur. Mon père offre ce titre et sa suite à ma mère. Ma soeur m'offre ce titre. Soit quatre livres pour la même famille :)

Désirée est une jeune veuve, pas spécialement joyeuse. Bibliothécaire, elle a une vie tranquille entre livres et cimetière. 
Benny est éleveur de vaches laitières. Il se rend au régulièrement sur la tombe de ses parents. 
Ces deux-là s'ignorent, se regardent du coin de l'oeil jusqu'à l'éblouissement : un sourire et l'autre est déjà moins froide, un regard et l'autre est bien moins plouc. 
Un coup de foudre né d'un quiproquo.

Les points de vue de Benny et Désirée alternent. Leurs visions de l'autre également. 
Avec humour, se construit une improbable histoire d'amour avec beaucoup d'incompréhensions et de non-dits. Ils s'aiment mais ne se supportent pas. Ils se quittent mais ils se manquent. 
Bref, ils sont amusants et sympathiques. On passe un bon moment avec eux !

mardi 22 janvier 2013

Le philosophe qui n'était pas sage

Si ma première expérience avec Audiolib n'avait pas été un grand succès, celle-ci l'est beaucoup plus. Je l'ai écouté tranquillement sur mon vélib, par tranches de vingt minutes, matin et soir. J'aimais bien cette voix apaisante qui me coupait un peu (mais pas totalement, je reste prudente) des bruits de la circulation.

Le plot ? Sandro, prof de philo, a perdu sa femme : elle est morte lors d'un reportage dans la forêt amazonienne. Loin de se résigner, Sandro, craque, perd la tête... et décide de partir dans la tribu qui a sacrifié son épouse. Accompagné de Krakus, Alfonso, Marco et Gody, il n'a qu'un but : pourrir la vie de la tribu la plus heureuse du monde. Sur les conseils de Sandro, Krakus va mettre en oeuvre un changement radical dans cette société. En devenant le gourou de la communauté, il oriente ses développements vers une société d'individualisme et de consommation. Par petites touches, il transforme les comportements des hommes.

L'idée de Laurent Gounelle est intéressante. Elle propose de regarder les mécanismes de nos propres sociétés. Qui sont par là même critiquées par rapport à l'état de nature (à la Rousseau), de partage et de solidarité qui règne initialement. 
Il y a aussi quelques références à Marc-Aurèle qui émaillent le récit. Mais cela tient de la citation plus que de l'appréhension des textes antiques. J'aurais aimé que ce coté soit plus fouillé.
Quant au style, j'ai du mal à me rendre compte à l'écoute mais il m'a semblé simple, fluide mais sans grande originalité. Et la fin est un peu trop convenue.
Une écoute sympathique, qui me change de mes habitudes de lecture (sur le fond et sur la forme). Qui fait réfléchir à nos besoins, à nos envies...
Merci Audiolib !

vendredi 18 janvier 2013

Les enfants du Paradis

Il ne vous reste pas beaucoup de temps pour découvrir l'expo de la cinémathèque. 
A vrai dire, je ne pensais pas spécialement la voir. Je ne connaissais ce film que de nom et jamais je ne l'avais visionné. Mais on a eu des invitations au musée des arts forains... Et on s'est dit que c'était l'occasion.

Et nous avons bien fait ! Cette expo est très accessible même pour de parfaits incultes comme nous l'étions.

La première partie touche aux inspirations du film, à sa préparation, notamment le duo Prévert-Carné. Puis on passe au contexte du tournage, pendant la seconde guerre, aux décors monumentaux plantés à Nice avant de passer aux personnages, aux costumes et à la musique.
Il est ensuite question de la suite envisagée pour le film, qui n'a jamais vu le jour, et de la réception critique du film : le succès que l'on sait.

Une expo très didactique, bourrée d'extraits percutants, qui ne donne qu'une envie : voir le film !

jeudi 17 janvier 2013

Le chat zen

Ce joli petit livre d'illustrations de Kwong Kuen Shan m'attendait sous le sapin.
Il m'a évidemment fait penser à un autre chat zen...


Au fil des pages, s’égrainent des images de chats charmants et des citations de philosophes asiatiques. L'une et l'autre dialoguent.
C'est mignon.
(Mais ça ne rend pas franchement zen !?)

mercredi 16 janvier 2013

Tobie des Marais

J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman de Sylvie Germain. Cela a suffi pour me donner envie de le lire. Eh bien, je l'ai dévoré.

Tout commence avec cet étrange garçon sur son tricycle, loin de tout. Et une tragédie familiale : une femme, une mère est morte. Décapitée. Et sa tête manque. Anna, c'est son nom, est la mère de Tobie, l'épouse de Théodore. Sa mort crée des réactions en chaîne : son mari a une attaque, sa belle soeur devient folle... La grand-mère de son mari, Déborah, prend alors soin de Tobie. 
On découvre l'histoire de cette famille, dont les morts n'ont pas de tombes. Une famille sur laquelle le destin semble s'acharner. On suit Tobie, enfant puis jeune adulte, jusqu'à une rencontre.

Inspiré du livre de Tobie, ce roman en reprend quelques grands passages, adaptés à une vie campagnarde dans le marais poitevin. Sylvie Germain campe avec beaucoup de lyrisme et de poésie le cadre naturel de son histoire ainsi que ses personnages. 
Une narration bien menée, des personnages qui aspirent à des désirs simples et essentiels, une plume superbe... Je suis conquise !

mardi 15 janvier 2013

Frankenweenie


Le dernier film d’animation de Tim Burton est une petite merveille.

Le plot est farfelu, comme toujours avec Tim : Victor est un garçon qui vit dans une petite ville assez bizarre, où les gens ont l’air vaguement inquiétants et dérangés, et où l’on dirait que c’est un peu tous les jours Halloween. Victor vient de perdre son meilleur ami, son chien, et tente de le ramener à la vie dans le cadre d’un exposé de sciences… Le pire, c’est qu’il y parvient, et que forcément, ça va provoquer un tas de problèmes !

DR

L’humour est omniprésent dans ce film, souvent de façon décalée. Si vous appréciez l’humour au second ou au troisième degré, alors vous serez sans nul doute ravis par ce film, qui présente également de nombreuses références ou parodies du cinéma d’horreur.

Il faut aussi mentionner les personnages qui rendent le film si attachant et contribuent à l’ambiance géniale : le professeur de physique façon savant fou venant de l’Est, les parents qui semblent être les deux seuls être à peu près équilibrés dans l’histoire, et surtout, SURTOUT la petite fille et son chat qui m’ont fait me tordre de rire à chaque apparition.

Si vous l’avez loupé au cinéma, alors achetez le DVD et gardez-le au chaud pour le prochain Halloween !

lundi 14 janvier 2013

Blog

Imaginez que vos parents tombent sur votre blog alors que vous êtes ado. Qu'ils le lisent. Quel sentiment cela vous inspirerait-il ?
Le narrateur est écoeuré, amer. Il se sent trahi. Il décide de ne plus parler à son père.
Bien entendu, tout le monde pâtit de cette attitude : Nina, la petite soeur, sa maman, et surtout son père, Philippe. 
Pour se faire pardonner - ou comprendre - Philippe dépose une boite devant la porte de la chambre de son fils. Elle contient des photos, des articles et des journaux intimes. 
Notre narrateur va les dévorer et découvrir un père qu'il ne connaissait pas.

Une belle histoire de Jean-Philippe Blondel, axée, comme toujours avec lui, sur la personnalité et les sentiments des personnages, le milieu familial, l'écriture etc. Avec des relents de nostalgie. Et une narration sympathique et efficace.


samedi 12 janvier 2013

La demeure médiévale

J'ai eu le plaisir de découvrir une très belle et très intéressante exposition aux Archives Nationales. Je ne sais pas si vous aimez le Moyen-Âge mais pour moi, c'est une période fascinante. 

L'exposition est centrée sur les maisons médiévales à Paris. À partir de documents issus des archives, de maquettes, de petits films explicatifs (fort bien faits), de photos, de plans et de peintures, l'habitat médiéval est évoqué.

Cette exposition fait à la fois le point sur des recherches récentes comme l'étude des caves médiévales parisiennes, toujours en cours, et propose un panorama diversifié de ces maisons, des seigneuries et du tissu urbain, à la décoration exterieure et interieure des hôtels particuliers. 
Mon seul reproche : l'expo est dans un petit espace et donc très concentrée... Difficile d'accéder à toutes les œuvres quand il y a du monde. Heureusement, le catalogue est épais et détaillé. Il complète (pour ce que j'en ai lu pour le moment) très bien la visite.

vendredi 11 janvier 2013

Raphaël, les dernières années

Plus que quelques jours pour aller découvrir Raphaël au Louvre... Il faut vous décider !

L'exposition débute par les oeuvres de jeunesse de Raphaël (issues des collections du Louvre comme le petit Saint Georges ou le petit saint Michel)... Bon, pourquoi pas. On nous a vendu ses dernières années dans le titre mais s'il faut introduire...
On passe ensuite aux grands retables et aux commandes prestigieuses. Et dès ce moment, on nous montre le travail de l'atelier de Raphaël et ses inspirations (Michel-Ange, Léonard de Vinci). Le focus est ensuite fait sur deux élèves : Giulio Romano et Gianfrancesco Penni. Si le premier est plutôt convaincant, le jeu des attributions rendent le second assez peu détectable. Je ne vous en dirai pas plus mais la variation de son style le rend difficile à identifier.
L'expo se cloture sur les portraits peints par Raphaël (Pourquoi là ? Pourquoi après ses élèves ? Drôle d'idée).

L'intérêt de l'expo :
- Les cartels. Bravo ! Enfin un travail intelligent et intelligible. Quand il y a une référence à une oeuvre dans le texte du cartel, une reproduction de celle-ci est présentée. Cela vous parait aller de soi mais cela fait des années qu'on le réclame. Donc c'est extra, on n'a plus besoin de trimbaler son encyclopédie.
- Les oeuvres : les retables sont impressionnants ; les prêts, de qualité.
- La confrontation du maître et des élèves : le parti pris est intéressant, bien mené.
Dommage qu'on ne sache toujours pas reconnaitre les oeuvres de Penni en sortant...

Bien sûr, il y a du monde mais même les dessins restent accessibles.
Une belle expo.

jeudi 10 janvier 2013

Hopper au Grand Palais

Il est des expositions, des livres, des films, qui deviennent des phénomènes culturels. Ne pas les connaitre est impossible car ils sont amplement relayés par la presse.
Dans votre entourage, beaucoup ont vu (ou tenté de voir) l'expo Hopper au Grand Palais. C'est l'expo de l'hiver (avec Dali). On ne parle que de ça.
Forcément, un tel engouement, ça crée des attentes pour les suivants... Attentes qui peuvent être déçues.
Oui, moi qui ai eu la chance de voir l'expo, sans faire trop de queue (coupe file oblige), je suis déçue. Et l'Amoureux aussi.

Commençons par le positif : la rétrospective présente un nombre impressionnant de tableaux des US. Les prêts ont été nombreux et généreux. La scéno est discrète. 
Les tableaux sont impressionnants par le traitement de la lumière, les couleurs. Ce sont des machines à faire travailler l'imaginaire : les personnages seuls ou distants les uns des autres nous laissent rêver leur vie. D'où les mille et une interprétations psychologisantes qu'on peut lire dans la presse.  

Ce qui nous a moins plu : C'est la foire d'empoigne dans les salles, surtout au début quand il travaille sur des petits formats. En gros, on passe son temps à faire la queue devant les oeuvres, poussés par les suivants qui veulent voir ou par les groupes qui tentent de deviner le détail que le guide, submergé par la foule, leur montre.
Il n'y a aucun effort de médiation :  trois panneaux, un cartel minimaliste (pas même les matériaux utilisés alors, pensez, une quelconque contextualisation) et un audio-guide descriptif... Et le catalogue est du même style : textes introductifs, textes conclusifs. Et au milieu, des repro des tableaux, sans notice. Cela fait bâclé.
Et en plus de tout ça, pas de choc esthétique pour nous. Quelques belles découvertes mais une impression de lisse, d'absence de vie ou de sentiments...  

mercredi 9 janvier 2013

Bohèmes au Grand Palais

Il ne vous reste que quelques jours pour aller voir cette exposition ? Eh bien, n'y allez pas. 
Non pas qu'elle soit particulièrement mauvaise. Elle a juste peu d'intérêt. On n'y apprend pas grand chose, on nous ressort pour la énième fois des oeuvres (parfois sans lien réel avec le thème : le Bonjour Monsieur Courbet, c'est quand même à la limite du hors sujet) et on essaie de nous distraire des oeuvres de l'étage, parfois peu intéressantes il est vrai, en nous proposant l'image de la bohème en trois dimensions : présenter une fausse cheminée ou un chevalet pour exposer des tableaux... quelle imagination !!

Le cheminement est celui-ci : les représentations de bohémiens (la bohème historique), les artistes bohèmes (la bohème artistique) puis retour aux représentations de bohémiens, cette fois-ci au XXe siècle (sans lien explicite avec les épisodes précédents, bien entendu). 

En gros, cette expo est un fourre-tout. Sauf que lorsqu'on a un minimum d'exigence, on vient pour voir une construction, une démonstration scientifique. Alors, on discerne bien le plan en trois parties (la dernière étant faible, ce qui ne laisse pas une super image, ceci dit en passant) mais elles sont peu complètes, les liaisons entre les espaces n'existent pas : on accumule les sens de "bohème" sans jamais vraiment s'interroger sur ce qu'ils recouvrent précisément.
Bref, c'est une expo spectacle, qui croit nous éblouir par sa scénographie, par le nombre de ses oeuvres et leur diversité. Autant de poudre aux yeux pour cacher un propos mal défini.

mardi 8 janvier 2013

Le monde de Charlie

Lors d’une sortie impromptue au ciné, nous avons opté (un peu par dépit) pour ce film de Stephen Chbosky… Grand bien nous a pris !

L’hsitoire peut paraître banale : Charlie, un ado timide et plein de secrets, fait sa rentrée au lycée. Mais il n’a pas spécialement d’amis et compte les jours… Jusqu’à sa rencontre avec Sam et Patrick, des terminales qui vont le prendre sous leur aile et l’initier aux « parties » à l’américaine, avec son lot d’alcool, de drogue et de débauche…



Au-delà des clichés et des scènes déjà vues maintes fois, le monde de Charlie est un film touchant sur la jeunesse et l’amitié, qui remet le spectateur face à ses propres émotions, ainsi qu'à ses souvenirs d’adolescent… Les trois personnages principaux sont excellents et contribuent à créer l’ambiance spéciale  qui règne dans ce film aux faux airs de teen-movie. 
Attention, nous ne sommes pas non plus dans un film gentillet. Les fragilités psychologiques de Charlie et son histoire familiale resurgissent sans crier gare et créent un véritable suspense. 
C'est aussi toute une époque : celle des vieux rocks qu'on enregistre sur cassette audio pour sa belle, celle des slows, celle des gays qui se cachent...
Le film ne surfe pas que sur la vague de la mélancolie : certaines scènes sont franchement hilarantes, en particulier celle de la reconstitution du Rocky Horror Picture Show !

Si vous avez la chance d’être proches d’une des rares salles qui projette ce film, n’hésitez pas ! Sinon, vous pourrez peut-être vous rabattre sur le roman du même nom et du même auteur…

lundi 7 janvier 2013

Passagère du silence

Cette autobiographie de Fabienne Verdier est un voyage. Un voyage initiatique. Un voyage dans l'espace et dans le temps. 

L'artiste (que je ne connaissais pas) y raconte ses années de formation. Sa déception devant l'enseignement artistique français. Ses études animalières au museum de Toulouse. Sa volonté de partir étudier en Chine. D'apprendre des lettrés. 
Fabienne débarque dans la Chine des années 80. Dans l'école d'art, tout est réglé comme du papier à musique. Levée au son du clairon, elle a droit à un traitement de faveur pour les repas et elle suit ses cours dans la plus parfaite solitude : les étudiants n'ont pas le droit de lui parler. La vision de la Chine des années 80, ça ne fait pas rêver. Quel courage de rester malgré les conditions de vie, la pression, la solitude...
A force d'acharnement, Fabienne parvient à choisir ses professeurs et notamment à se faire enseigner la calligraphie alors que ce n'était plus autorisé. Et elle se fait des amis. Elle apprend le dialecte local, s'affranchit de sa traductrice, rencontre les chinois et parcourt la Chine à mesure des voyages scolaires. 
Mais cette formation d'une dizaine d'années est aussi une formation personnelle, qui tient de la philosophie, de l'art de vie. Pour devenir l'artiste qu'elle souhaite, elle va au bout de ses possibilités, répétant les gestes jusqu'à la perfection.

Une lecture étonnante, qui va au-delà de l'expérience personnelle et intime de Fabienne. Une lecture qui rappelle l'importance des talents et du travail pour les perfectionner. Pas de facilité dans ces choix, bien au contraire, mais la promesse d'un épanouissement personnel, malgré les difficultés. A lire et à méditer. 


samedi 5 janvier 2013

Babel / Fables du paysage flamand à Lille


Vous souvenez-vous du catalogue Babel ? Eh bien j'ai pu découvrir cette belle exposition d'art contemporain au musée des beaux-Arts de Lille dernièrement. 
C'est très agréable de visiter une expo après lecture du catalogue (je fais l'inverse en général). Les buts de l'exposition apparaissent plus clairement, ainsi que le contexte de création des oeuvres, leur sens dans cet ensemble...
J'ai pu voir l'étonnante tour de livres, les installations vidéos de Yang Yongliang... C'est quand même chouette à voir en "vrai". 

Un étage au dessus, une autre exposition me faisait envie : Fables du paysage flamand. Je trépignais de joie à l'idée de voir des Bosch, des Brueghel et des Bouts.
Je m'attendais à une exposition riche en symboles. J'imaginais donc que ceux-ci seraient explicités dans le visioguide, sur les cartels ou sur le joli livret de visite. Que nenni. Le catalogue m'a semblé assez détaillé sur le sujet mais l'expo en elle-même pas du tout. 
Le discours n'est pas pour autant superficiel mais chaque oeuvre aurait mérité des clefs de lecture : tout le monde n'est pas expert des proverbes médiévaux !
Alors certes, le paysage était au centre du propos mais ce qui le compose pouvait être expliqué.
Ce paysage, onirique et fantastique, reflète une quête spirituelle. Il peut être allégorique, symbolique mais finalement assez peu naturaliste. 
Bref, de très belles oeuvres mais un propos trop peu développé. 
Et en complément, quelques oeuvres animées d'Antoine Roegiers sur les péchés capitaux.
A voir avec un catalogue ;)

vendredi 4 janvier 2013

Un jour je serai roi

Ce premier tome de la saga Versailles, le palais de toutes les promesses de Jean-Michel Riou nous met en présence d'un curieux personnage : Toussaint Delaforge.

Nous suivons cet enfant, sa mystérieuse naissance, son adoption par Marolles, jésuite, sa formation au collège de Montcler... et son entrée dans la vie parisienne, par les bas-fonds et la violence, avant de s'imposer dans le milieu de l'architecture. Élève de Pongallet puis de Le Vau, Toussaint est plutôt doué en affaires.
Mais son destin est dominé par une nature retorse, une haine de sa famille adoptive (Marolles est le confesseur du marquis de La Place) et une étrange violence. Toussaint ne recule ni devant le meurtre, ni devant le mensonge, ni devant la trahison. Héros détestable et pourtant fascinant.

Dans un Paris qui se réjouit d'avoir un nouveau roi, dans un Versailles marécageux, le lecteur entre de plain-pied dans le XVIIe siècle. Et suit de loin en loin le destin de Louis XIV, qui s'écrit en creux de celui de Toussaint.
Une lecture très intéressante et un roman qui se dévore. 

Merci à J'ai lu pour l'envoi :)

jeudi 3 janvier 2013

Le thé à Guimet


L'exposition du musée Guimet met à l'honneur une boisson que je consomme immodérément, le thé. J'ai décidé d'y faire un tour, histoire de voir de quoi il retournait.

Sachez que cette expo se fait plutôt rapidement. Les oeuvres ne sont pas très nombreuses et les cartels (que vous promenez avec vous sous forme de dossier papier) peu bavards. Et la majorité des oeuvres émane des collections du musée Guimet (bon, pas forcément exposées habituellement).

L'expo se divise en trois temps : l'âge du thé bouilli, l'âge du thé battu et l'âge du thé infusé.
Vous verrez pour chaque époque la vaisselle utilisée et le mode de consommation de ce thé. Et percevrez sa philosophie et celle des lettrés qui l'apprécient.
Car le sujet n'est pas uniquement celui de l'histoire de la boisson mais aussi celle des hommes qui la boivent. Et qui la font connaitre au delà de la Chine.
En outre, les feuilles de thé sont présentées avant l'exposition pour comprendre les caractéristiques et la préparation des différents thés.
Enfin, le Palais des thés propose des thés à sentir et à goûter à la sortie. Cela sent le coup de pub.
Sympathique mais pas indispensable !

Suite à l'exposition, j'ai rapidement fait un tour du côté des estampes d'Hokusai. Présentées par thèmes à l'étage de la bibliothèque, elles m'ont remémoré l'expo récente et j'ai pu recroiser mon tigre favori ;)

mercredi 2 janvier 2013

West Side Story

Au théâtre du Châtelet, j'ai redécouvert Sound of music l'an dernier. Au tour de West Side Story cette année pour une plongée dans l'Amérique des années 50, au milieu de guerres des gangs et d'amours tragiques.

Tout le monde connait le plot, j'imagine ? 
Entre américains, les jets, et portoricains, les sharks, c'est la guerre dans les quartiers de New York. Alors lorsque Tony (des jets) rencontre Maria, soeur du leader des sharks, c'est l'amour impossible. Roméo et Juliette revisité. Et tout aussi triste.

La version du châtelet était très chouette. L'ambiance, les décors, les choré, les chansons...
Je suis sortie enchantée.

Seuls bémols : Tony avait le charisme d'une huître (dommage), "America" c'est censé être une chanson des filles contre les garçons, non ? (dit la puriste), et Anita était une bonne danseuse mais une chanteuse décevante.
Bon, je pinaille, mais l'ensemble était enchanteur !