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lundi 30 septembre 2013

Noces de sel

Voilà quelques temps que je n'avais lu Maxence Fermine.

Ce titre est une tragédie moderne aux allures intemporelles. Valentin a rêvé que, tel un taureau, il était enterré face à la mer. Aujourd'hui, c'est jour de gloire : le jeune homme est raseteur et il compte s'illustrer dans l'arène. Mais les signes de la tragédie se multiplient : il oublie sa médaille, les vieilles voient la mort sur son visage, le cauchemar... Et la dureté des jours précédents. Valentin a vu sa belle épouser un homme validé par son père. Alors qu'il était son amour depuis l'enfance.
La jolie Isoline n'a pu que suivre la volonté paternelle.

Histoire de secrets, d'amour éternel, de tragédie, ce roman de Maxence Fermine se lit rapidement. On sait dès le départ que tout va mal se finir mais l'on veut savoir comment... Certes, rien n'est très original : le thème de l'amour contrarié, de la mort, de la violence sous le ciel brûlant du sud. Le style lui-même est plutôt simple. Mais l'on ne peut échapper au rythme de l'histoire.

Ma première découverte de Fermine, c'est Neige, une vraie surprise !


samedi 28 septembre 2013

Danse noire

Ma première lecture de Nancy Huston remonte à quelques années. Dolce Agonia ne m'avait pas emballée. C'est le même sentiment avec cette Danse noire.

Construit comme un scénario de film, ce roman est rythmé par les différents moments de la Capoeira ainsi que par son ta, ta-da Da, ta, ta-da Da, ta, ta-da Da,...
Paul Schwarz tape sur le clavier, près de Milo Noirlac, allongé et intubé dans une chambre d'hôpital. Paul raconte la vie de Milo, son amant, mais aussi de sa famille : sa mère, une indienne, Awinita, et son grand-père, Neil Kerrigan, un irlandais exilé au Québec. 
Les personnages sont intéressants, pas forcément sympathiques. Neil veut être écrivain et héros de la libération de l'Irlande. Awinita... que veut-elle ? S'évader ? Et Milo, il veut vivre. Malgré une enfance complexe, il devient un scénariste reconnu. Mais toujours en proie à de noirs démons. Inerte. 
Les sujets évoqués sont variés : guerre civile en Irlande, racisme, pauvreté, traîtrise, drogue, prostitution... Non, nous ne sommes pas dans les beaux quartiers. Ce sont des vies abîmées par la violence qui se déroulent devant nos yeux. 

Indien-Racisme

Le tout est narré avec un mélange de français et d'anglais. Mal parlés, façon cockney ou argot parfois. C'est un peu agaçant à force ces aller et retour entre les deux langues (surtout que la traduction anglaise, en bas de page, n'est pas vraiment lisible). Mais soit... 

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Lire un scénario en train de s'écrire ne m'a paru ni très original ni très agréable. Bref, j'ai l'impression d'être passée à côté de ce roman

vendredi 27 septembre 2013

Alice et le vase de chine

Un soir d'insomnie, j'ai eu envie de lire un bouquin court et pas trop prenant. Alors pourquoi pas un Caroline Quine, tout droit sorti de la bibliothèque verte de mon enfance ?

Vase-Chine-Dragon
Alice, égale à elle-même, a le don pour croiser le chemin de voleurs. Et de faussaires. Alors qu'elle roule de nuit dans un coin désert (elle cherche les ennuis, on est d'accord), elle manque de renverser un homme. Lequel insulte la jolie blonde tout en récupérant un objet égaré, un vase avec un dragon... Qui, comme par hasard, a disparu de la vitrine du magasin de porcelaines du cousin de Bess, la copine d'Alice. Il n'en faut pas plus à notre belle intrépide pour lancer son enquête. Elle poursuit un voleur, recherche une cheminée penchée et des amis disparus depuis des années. Eh bien, rassurez-vous, en 200 pages, elle boucle son enquête !

Mince alors, c'est un peu niais Alice. Et on devine la moitié du livre avant même d'avoir passé la page 50. C'est pas trop mal écrit mais c'est pas non plus la folie... Bref, quelques années sont passées et ces collections ne sont vraiment plus de mon âge ! Vous croyez que ça a vieilli aussi le Club des cinq ?!

Heureusement, Arsène ne prend pas une ride !

jeudi 26 septembre 2013

Mille ans de contes tsiganes

C'est toujours aussi sympa cette collection de contes. Outres les histoires, on y trouve un glossaire, axes pédagogiques sur les contes, des ateliers à réaliser et des classements par âge, thème ou durée de lecture. 

Ce volume était dédié aux contes tsiganes, histoires de création du monde, d'animaux, de nomadisme, de musique, contes à rire, à voyager ou à effrayer... Il y a de quoi plaire à tout le monde !

Tsigane-bohème

J'ai beaucoup aimé ce recueil. Certes, certains contes se ressemblent beaucoup mais j'ai trouvé ça moins répétitif que les contes arabes. Les illustrations sont jolies, les textes simples mais bien écrits. Vraiment, je conseille !

Pour ceux qui aiment la bohème, en images ou en musique !

mercredi 25 septembre 2013

Une trop bruyante solitude

Hanta, le personnage de ce livre de Bohumil Hrabal, vit dans une cave où il presse des vieux papiers. Il reçoit des cargaisons entières de livres mis au pilon (voire à la censure). Amoureusement, il en sauve quelques uns, il en ouvre d'autres, il pilonne le reste dans de belles images... C'est un artiste de la presse. Et un philosophe. Sous des dehors simples, il se cultive, il réfléchit, il prend le temps... et il résiste contre la censure (qui détruit les livres) et l'aspect mécanique de son emploi. Lui, il crée de vraies oeuvres.

tour-livres
Tour de Babel, Jakob Gautler

Entre présent et passé, Hanta nous conte quelques histoires de sa longue vie : ses moments avec Marinette, d'autres avec des tziganes. Le tout dans un style entre hallucination et réalisme. Il n'est pas toujours simple à suivre. 
Ce livre, c'est l'histoire d'un amoureux des livres, un peu façon Kafka. 

mardi 24 septembre 2013

L'amour dans un climat froid

Qui a bien pu me conseiller ce livre british de Nancy Mitford ?

Brossons le tableau : Fanny et Polly sont deux jeunes filles en âge de se marier. Fanny est du style à tomber amoureuse du premier venu. Elle se case rapidement avec un universitaire. Polly est moins sentimentale. La fille unique de Lady Montdore est un glaçon. Enfin, c'est ce que l'on croit...

Femme-froid-Dulac


A vrai dire, il ne se passe pas grand chose de fou dans cette lecture. On papote, on boit le thé, on danse au bal, on médit, on écrit, on fait des visites... Tout est dans l'ironie de l'auteur et dans le caractère des personnages. Fanny est transparente. Jassy et Victoria sont deux adorables pestes. Lady Montdore, l'aristo snob et cassante...
Ce n'est pas forcément ma tasse de thé mais je suis sûre que cela plaira à beaucoup !

lundi 23 septembre 2013

L'élimination

Je connaissais l'histoire du génocide cambodgien grâce à un livre, Survive le peuple cambodgien de J. Lacouture, que l'on a mis dans mes mains alors que j'étais adolescente. Je n'en ai que de rares souvenirs.

Ce livre de Rithy Panh et Christophe Bataille raconte à la fois l'histoire de Rihty et celle de Duch, responsable du camp de détention S-21. D'autres personnages apparaîssent, bourreaux et victimes. 
Rithy est fils d'un sénateur. Il raconte comment sa famille est dispersée et décimée. Appartenant au nouveau peuple, c'est-à-dire aux classes éduquées qui ont besoin d'être "rééduquées", Rithy travaille dans les rizières, dans des hopitaux... Autour et avec lui, les hommes ont faim, ils souffrent, ils se font arrêter, torturer et tuer. Rithy survit. Mais frôle bien souvent la mort. Sa famille ? Il voit ses neveux mourir de faim, son père mourir de desespoir, sa mère... il arrive trop tard. 
Quant au face à face avec Duch, ce sont quelques mots. Nie-t-il ses actes ou les assume-t-il ? Rouage d'un système ou décideur ? Et cette torture, comment pourrait-il l'ignorer ? Le mathématicien, le bureaucrate converti ou technicien de la révolution, que dit-il à la caméra ? Quels slogans retient-il ? Il se coupe, il rit, parfois se ferme. 

Peuples-architecture

Dans un monde que les khmers façonnent avec la peur et le sang, au nom d'un communisme soi-disant égalitaire, l'Angkar, c'est tout un peuple qui disparaît dans les charniers. Rithy Panh, dans la lignée des écrivains comme Primo Levi, qu'il évoque et questionne, raconte son histoire et celle de son pays. Il s'approche du bourreau en cours de jugement. Il s'interroge aussi sur ce qu'est le survivant, sur sa difficulté à vivre.

Merci au Livre de poche pour cette lecture essentielle sur notre histoire récente, encore mal connue. Le style est simple, concis et sobre. Les événements sont épouvantables. A l'époque de tous les négationnismes, un livre comme celui-ci est indispensable. 

vendredi 20 septembre 2013

La culture. A quel prix ?

C'est une question que se sont posés tous les journalistes "patrimoine" des grands quotidiens la semaine dernière. Et que se pose Sylvie Pflieger.

L'auteur s'interroge sur la démocratisation de la culture. Elle explique que la gratuité n'est pas forcément un moyen de démocratiser la culture, mais qu'elle profite à ceux qui aiment déjà aller au musée. 
Il est aussi question des bouleversements du numérique pour la culture. Tout devient accessible... ou presque. On entre dans l'ère de "tout culture". Mais est-ce vraiment gratuit ? 
L'auteur montre le rôle de l'état dans le financement de la culture mais aussi celui des ménages. Elle s'intéresse aussi au statut et à la rémunération des artistes. 
Entre prise en charge totale de la culture par l'état au nom de la démocratisation culturelle et consommation culturelle financée par l'individu, l'auteur pose la question du financement de la culture. Peut-on appliquer des critères d'efficience au secteur culturel ? 

Culture-musée-Louvre

Un petit livre qui se lit vite, avec des questions, des chiffres et des comparaisons avec d'autres pays : c'est efficace mais un peu court. Je m'attendais à des analyses et des propositions plus développées. 

samedi 14 septembre 2013

Le fléau

Jamais encore je n'avais lu Stephen King. La honte, non ? 

Voilà qui est fait avec un gros pavé. Je dois dire que j'ai été séduite par cette histoire, par les personnages, par le style. Ça se lit bien. Ça manque parfois d'inattendu. 
Peste-mort-Musée Strasbourg

Le fléau, c'est une grippe, une mauvaise grippe, concoctée dans un laboratoire secret des Etats-Unis. Le problème, c'est quand elle échappe au cadre du labo. Et qu'elle décime la population. Contagieuse, virulente, elle touche toute la population... sauf quelques personnes, miraculeusement immunisées. 
La première partie du roman s'attache à décrire la propagation de cette grippe et à nous faire rencontrer un grand nombre de personnages. Il y a Frannie, enceinte mais pas amoureuse, Nick, sourd-muet amoché par une bande, Larry, le chanteur du tube de l'été... et d'autres. Bien entendu, la situation dégénère très vite et les tentatives pour limiter la contagion sont vaines.
La seconde partie s'attache aux survivants. Que faire lorsque tout le monde a disparu sauf vous ?
Et la troisième partie propose une lutte entre deux nouvelles communautés, qui incarnent grossièrement le bien et le mal. Je crois que c'est le moment qui m'a le moins plu. On retombe ici dans un schéma assez classique d'opposition. 

Je ne vais pas vous en dévoiler plus sur l'histoire en elle-même, rassurez-vous. 
Je ne sais pas si je relirai prochainement cet auteur. J'ai été assez emballée mais lassée sur la fin. Quel titre me conseilleriez-vous pour revenir sur cette impression de fin facile ? 

jeudi 12 septembre 2013

Autre-monde. L'alliance des trois

J'ai rencontré Maxime Chattam l'année dernière, à l'occasion de la sortie de ce titre en poche. Et je crois n'avoir pas encore eu l'occasion d'en parler. Des excuses ? J'en ai à la pelle : pas envie de lire ce livre à ce moment là, lectures "obligatoires et prioritaires", voire overdose de violence avec Le Requiem des abysses. Bref, si l'auteur m'avait semblé sympathique, si le livre lui-même promettait dépaysement et aventures, je suis restée de marbre face aux sirènes...

Afrique-du-sud-ville
Et puis récemment, je l'ai retrouvé. Il m'attendait gentiment sur ma PAL, caché par quelques achats récents. Je l'ai sorti de là, je l'ai ouvert... et l'on ne s'est pas quittés pendant quelques jours. 

Trois copains à New York. La vie normale : parents, collège. Ils jouent à se faire peur, se mettent au défi. Puis, le choc : une tempête de neige, un orage, et tous disparaissent. Sauf Matt et Tobias. Ils ne perdent pas de temps à se poser trop de questions ou à chercher d'autres survivants. L'univers leur semble hostile. Alors, ils fuient. Et croisent en route des adultes que l'orage semble avoir rendu plus violents. Première partie de l'histoire.

Puis, les garçons parviennent sur une île où vivent d'autres survivants. C'est bien organisé, façon société idéale à tendance utopiste. Et là, les aventures sont loin d'être terminées : certains développent des capacités étranges, Matt rêve d'un monstre, des complots fleurissent... 
Ah, vous voulez savoir qui est le troisième ? C'est une fille. Mais je n'en dirai pas plus.

Un livre où l'on ne s'ennuie pas. Bien entendu, tout s'enchaîne un peu facilement et l'on aimerait voir les héros manifester un peu d'humanité. Mais bon, on est héroïque ou on ne l'est pas ! 
Une lecture distrayante, prenante qui donne envie de lire la suite. 

Je crois que Leviatemps reste mon préféré pour le moment ! 

lundi 9 septembre 2013

Alabama Monroe

Avertissement : ce film flamand de Felix Van Groeningen risque de vous tirer des larmes. 

Elise et Didier vivent de musique et d'amour. Elle fait des tatouages. Il joue dans un groupe de Bluegrass. Ils ont une petite fille, Maybelle, non prévue dans leur histoire. Elle est atteinte d'un cancer. Un amour qui se construit et se déchire, au rythme de la country et des flash-back. Un film déconstruit, sans beaucoup de paroles, qui nous plonge dans l'intimité de ce couple. 

Avec un réalisme sans pathos, cette histoire nous touche à pleurer.

Alabama Monroe

vendredi 6 septembre 2013

Que voir à la Cité de l'architecture et du patrimoine ?

Surtout pas Ricciotti. Cette expo est une blague ! Quelques éléments grandeur, des photographies, des films et des tables tactiles. Le cartel est minimaliste. Et rien n'arrête le visiteur : il peut déambuler cinq minutes dans l'expo et sortir, rien n'aura entravé son déplacement : pas de cimaises. L'espace vide et noir.
On se croirait dans un showroom. 
Alors, heureusement qu'il y a un film où Ricciotti est interviewé et explique sa façon de procéder, d'utiliser le béton etc. Mais c'est un peu light. Les tables sont pas mal mais donnent finalement assez peu d'info.
Bref, à éviter.
Sainte-Chapelle-Paris


Par contre, un étage au dessus, Geoffroy-Dechaume est une belle expo sur un sculpteur et mouleur du XIXe un peu oublié. Plus qu'un portrait de l'artiste, cette rétrospective nous invite à découvrir son univers. 
On pénètre dans un atelier où cohabitent moulages et dessins, gravures et petits objets. Cela nous initie à la fois aux inspirations de l'artiste et à ses réalisations, notamment dans une communauté artistique amusante, sur le modèle d'une ruche où les uns et les autres travaillent à tour de rôle pour nourrir celui qui se consacre à son art. Le bénéficiaire change tous les ans. Rigolo, non ? On découvre des moulages d'une grande qualité, où les pores de la peau sont visibles. Des masques. Une bande de copains qui fume la pipe. Et les réalisations de Geoffroy-Dechaume ? Restauration des cathédrales essentiellement mais aussi création d’orfèvrerie. 
Si l'expo est hyper dense, en terme d'accrochage et de contenu, j'ai apprécié sa richesse. Et c'est pas mal le livret avec les cartels.

jeudi 5 septembre 2013

Cent quarante signes

Hotel-de-Sully-Paris
Ce livre d’Alain Veinstein lu dans le cadre de l’opération « On vous lit tout » aurait dû me séduire. Le principe : l’écrivain découvre Twitter. Il est fasciné par ce nouveau lieu d’expression et par la contrainte des 140 signes. Pour un poète des temps modernes, l’alexandrin a fait long feu, l’oulipo est dépassé, Twitter est un nouveau bac à sable. L’auteur y joue. Il y construit ses phrases.

Alain Veinstein y aborde des thèmes récurrents. Tous les matins ou presque, il y a la rubrique "rêve". Et le thème de la radio avec un leitmotiv « Quand j’arrêterai la radio, … ». Les tweets sur le roman sont autant d’idées étranges ou amusantes de sujets de romans. En outre, la vie quotidienne est présente dans ce livre : promenades, bus (avec la station Gaité sans cesse citée), marché… Et quelques événements tels que le Festival d’Avignon.
Bref, c’est une vie en condensé, en 140 caractères.

Si certains tweets sont très sympa, s’il y a des trouvailles, si certains thèmes s’enrichissent et se construisent devant les yeux du lecteur, l’ensemble reste tout de même un peu désordonné. Logique ! les tweets sont cités par ordre chronologique, par ordre de production. Et jamais il n’est question des réactions des followers. Cela rend ce livre très autocentré. A vrai dire, je n’ai pas vu grand intérêt dans le fond, même s’il fallait bien entendu tester la forme, comme cela a pu être fait il y a quelques années avec les SMS. Bien que grande utilisatrice et fan de Twitter, je reste assez circonspecte devant cette démarche d’édition.

mercredi 4 septembre 2013

Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier

Il est amusant de se pencher sur les écrits d'artiste. On apprend toujours quelque chose de plus sur leur ambition. 
Kandinsky-Guggenheim

Pour Kandinsky, l'art est spirituel. Le rôle de l'artiste est de vivre et transmettre cette spiritualité. Pour la traduire, il a plusieurs moyens à sa disposition : la forme et la couleur. Ici, c'est surtout le rôle de la couleur qui est développé, entre chaleur et froid, entre concentrique et excentrique. Pour illustrer ses théories, le peintre prend en exemple certaines de ses toiles (reproduites en noir et blanc, quelle tristesse). 

Il est étonnant de lire aussi l'importance de la musique dans la réflexion de Kandinsky. Elle était très présente chez Klee mais pour Kandinsky, je ne le savais pas... Au même titre que la peinture, elle doit faire progresser l'homme vers plus de spiritualité. 
Dans cet ouvrage, tout n'est pas évident. Il est intéressant de lire le regard de l'artiste sur ce que doit être l'art mais certains passages sont loin d'être limpides. Je crois que je relirai ce livre !

mardi 3 septembre 2013

Frida Kahlo. La beauté terrible

Un grand merci au Livre de poche pour cet envoi !

Voilà une lecture d'actualité : Frida Kahlo va faire l'objet d'une exposition cet automne à l'Orangerie. L'occasion de découvrir un peu sa vie. 
On commence avec une petite fille née de parents allemand et mexicain, qui grandit, joyeuse, au milieu de ses soeurs. Intelligente, engagée et émancipée, elle étudie avec un groupe d'anarchistes, les Cachuchas, au sein duquel elle rencontre son premier amoureux : Alejendro Gomez Arias. Cette vie simple et heureuse change du tout au tout suite à un accident de tramway qui la blesse grièvement. 
A partir de ce choc, elle s'adonne à la peinture et à l'autoportrait, son genre de prédilection. Elle la pratique initialement allongée, lors de sa longue convalescence. 

Gérard de Cortanze s'attache à décrire avec beaucoup de vivacité la vie de Frida Kahlo. Sa vie privée, et notamment ses rapports avec son mari, Diego Rivera, artiste également... et coureur de jupons. Ses souffrances physiques (son dos et ses jambes ne se remettent jamais vraiment du choc, sans parler de ses fausses couches) et morales (déprimes, jalousie etc.). Ses engagements politiques. Son caractère, entre vitalité formidable et dépression. Et surtout, son oeuvre. Là, j'ai regretté qu'il n'y ait pas d'illustrations. Car l'auteur cite un bon nombre de tableaux. Mais il sait nous les rendre visible par ses descriptions.

Une belle biographie très rythmée, colorée et violente. Gérard de Cortanze sait nous faire ressentir la souffrance permanente de Frida mais aussi sa joie de vivre. Voilà qui me donne d'autant plus envie d'aller voir l'expo qui se prépare !

Frida-Kahlo-famille
© 2013 Frida Kahlo / Artists Rights Society (ARS), New York / SOMAAP, Mexico

Savez-vous que le même auteur vous parle de Paul Auster ?

lundi 2 septembre 2013

L'ambition de Vermeer

Oui, je sais bien que Daniel Arasse ce n'est pas forcément votre tasse de thé. Mais moi, j'aime bien ! Et en plus, je ne pouvais pas laisser passer cette étude d'un peintre que j'apprécie par un auteur que j'aime lire. 

Vermeer-atelier-allégorie-peinture

Dans cet ouvrage qu'Arasse consacre entièrement au peintre hollandais et à ses oeuvres, j'ai beaucoup apprécié la minutie avec laquelle l'auteur examine le "mystère Vermeer". Il s'attarde sur plusieurs points : la vie de l'artiste et les rares éléments biographiques, ses tableaux selon les problématiques du tableau dans le tableau, des cartes, de la vie quotidienne mais aussi de sa conception de la peinture. Il analyse ainsi de façon très précise l'Art de la peinture.
Ce qui est passionnant, c'est qu'il présente l'état des recherches et quelques interprétations avant de les réfuter ou de les soutenir par d'autres éléments. On découvre ainsi une littérature innombrable sur Vermeer, que l'on peut examiner par ailleurs, mais qui nous est ici livrée succinctement. 

Un livre qui donne envie d'aller examiner de plus près les tableaux du maître !