vendredi 30 septembre 2016

Paris versus New York : A Tally of Two Cities

Pour terminer ce mois américain, j'avais envie de vous faire découvrir un livre super esthétique. Plus qu'à lire, ce livre de Vahram Muratyan est du style à feuilleter, à poser sur une table de salon et à commenter avec mauvais esprit ! De préférence entre français ;) Ou avec des potes américains ? Bref, c'est un match entre la baguette et le bagel, la ballet et le basket, la ville lumière et la big apple...


Chaque page met en scène une spécialité de Paris et une de New York, dans un style graphique, sans chichi, aux couleurs vives posées en aplat.


Pour en voir plus, jetez un oeil sur son blog !

jeudi 29 septembre 2016

The Pupil

Une dernière nouvelle de Henry James pour terminer la vague de classiques américains. Je crois que P.K. Dick et Charlotte Perkins Gilman, ce sera pour plus tard car je ne terminerai pas mes lectures ce mois-ci.

Dans cette nouvelle qui traite de l'enfance dans un contexte hostile, on reste dans la veine de Maisie
Pemberton entre dans la famille Moreen comme professeur du plus jeune garçon, Morgan. Il est un peu inquiet car la question des gages n'a pas été évoquée. Timide, il n'ose pas aborder le sujet. Mais quelques sous offerts gracieusement et le train de vie de la maison le rassurent. Ce n'est que lorsqu'il voit toute la famille, et lui avec, fuir pour un lieu lointain, changer sans cesse de style de vie et d'entourage, qu'il comprend qu'il est coincé dans un nid d'aventuriers sans le sou... Et sans morale. 
Et faible de caractère comme il est, notre jeune homme a bien du mal à tenter d'imposer des conditions. Sans compter qu'il est très attaché à son jeune pupille et que les parents en profitent. 


Une nouvelle où l'enfant, encore une fois, est plus malin qu'il ne semble et où les parents sont un contre-exemple de moralité et de maturité. Plus tragique que Maisie, cette nouvelle est aussi ambiguë sur les relations qui se tissent entre tuteur et pupille...

mercredi 28 septembre 2016

What Maisie knew

Je poursuis ma lecture de Henry James et je profite du mois américain pour terminer ce titre qui patientait dans ma PAL depuis des années ! Non qu'il ne me tentait pas, mais j'appréhendais un peu le bon classique tout en anglais. C'est un peu bête, non ?


Maisie est une petite fille, héroïne de ce livre, qui en sait un peu trop pour son âge. Après le divorce de ses parents, qui ne cessent de se livrer avec bonheur à l'adultère et tentent de se faire le plus de mal possible, Maisie devient un enjeu. Ballottée entre la maison de sa mère, Ida, et celle de son père, Beale, elle observe avec intérêt le comportement des adultes. Car bien entendu, le divorce ne rend pas ses parents plus moraux. Et l'on s'effraie de voir que la gouvernante choisie par Ida, Miss Overmore, s'intéresse beaucoup à Beale. Et que Ida disparaît sans plus donner de nouvelles, et revient mariée à Sir Claude... Bref, c'est tout sauf joli ce qu'observe Maisie. Une seule personne semble s'inquiéter de la formation du sens moral de la fillette, Mrs Wix, la gouvernante qui remplace Miss Overmore. Bon, c'est pas la panacée non plus cette gouvernante. Elle est plutôt ridicule. Mais au moins, elle ne cherche pas à flirter avec qui que ce soit. Car vous vous doutez bien que les nouveaux époux ne resteront pas bien longtemps fidèles et que l'histoire se répétera. A ce détail près que Maisie ne compte plus pour personne, à l'exception de Sir Claude, charmant mais faible... bref, il n'y a pas beaucoup d'adultes fiables dans ce livre.

A travers le regard de Maisie, on découvre une société décadente, rongée par la frivolité, l'argent, les plaisirs éphémères... Il n'y a pas de règle sinon celle de son perpétuel divertissement. La lucidité de la fillette, sa manière de s'imprégner de ce qu'elle voit effraie. Elle manie le non-dit avec un art qui dépasse bien des adultes ! Et l'on s'émerveille de la finesse psychologique de James pour construire un tel roman, pour imaginer une petite fille si sensible et intelligente qu'elle en devient presque malsaine. A moins que ce ne soit le lecteur, par sa compréhension de ce que cachent les apparences, qui n’interprète ce que voit Maisie ? En tous cas, la jeune demoiselle en grandissant nous montre qu'elle est loin d'être si innocente qu'elle ne le montre à ses parents. D'ailleurs, il y a chez Henry James un traitement particulier de l'enfance, qui ne croit pas à l'innocence. Il y voit plutôt des adultes qui n'auraient pas encore construit un quelconque sens moral. Des êtres perméables. C'est très dérangeant. Mais aussi très intéressant !

mardi 27 septembre 2016

Who moved my cheese ?

Cet ouvrage de Spencer Johnson n'est pas un roman, il s'agit plutôt d'un bouquin de motivation à l'américaine. A partir d'une petite histoire, un groupe d'amis analyse ses réactions devant les changements qui adviennent à la fois dans leurs vies professionnelles ou personnelles. La fable met en scène deux souris, Sniff et Scurry, et deux humains, Hem et Haw. Les quatre sont enfermés dans un labyrinthe et cherchent du fromage. Tout se passe bien jusqu'à ce que disparaisse le fromage. Si les souris s'adaptent rapidement et replongent dans le labyrinthe à la recherche d'un nouveau fromage, les humains mettent plus de temps... Ce sont les réactions de Hem et Haw que nous observons de plus près.

S'ensuit une discussion entre le groupe d'amis qui se reconnait dans les quatre personnages et examine ses capacités d'adaptation. Ce qui fait aussi réfléchir le lecteur bien entendu. 

Voici les grandes leçons : 
- Change Happens "They Keep Moving The Cheese"
- Anticipate Change "Get Ready For The Cheese To Move"
- Monitor Change "Smell The Cheese Often So You Know When It Is Getting Old"
- Adapt To Change Quickly "The Quicker You Let Go Of Old Cheese, The Sooner You Can Enjoy New Cheese"
- Change "Move With The Cheese"
- Enjoy Change! "Savor The Adventure And Enjoy The Taste Of New Cheese!"
- Be Ready To Change Quickly And Enjoy It Again "They Keep Moving The Cheese"

Un petit livre intéressant sur la politique et le management du changement, dont je retiendrai surtout qu'il vaut mieux rire de soi-même que de se crisper sur le passé (oui, c'est pas très compliqué). Le côté très américain et très orienté succès économique de cet ouvrage peut gêner. Il y a un aspect de manipulation des employés d'une entreprise et de justification du licenciement qui est plus que dérangeant. Et tout cela n'aide pas vraiment à repérer ton "fromage" c'est-à-dire tes objectifs dans la vie. Mais permet de poser un regard amusant sur la psychologie de l'adaptation !


jeudi 22 septembre 2016

La conquête du courage

Stephen Crane nous invite à suivre le jeune Henry Fleming, fraîchement engagé pour défendre son pays. Ce bleu se découvre à mesure qu'évoluent les batailles : fier, il devient terrifié ; blessé, il se sent glorieux ; au cœur de la bataille, il perd le fil et se transforme en machine, faite pour tirer, avancer, tuer ! 
A ses côtés, d'autres jeunes gens, plus ou moins orgueilleux ou terrifiés, que l'on suit de plus loin, connaissant à peine leurs noms. Il y a aussi les morts, que l'on croise de plus ou moins près mais toujours décrits avec pas mal de réalisme, et qui ont un effet bœuf sur notre Henry.

Ce classique du réalisme américain, qui se déroule pendant une bataille de la guerre de Sécession, m'a effectivement frappé par son vérisme, non seulement dans les choses de la guerre mais aussi de la nature. Toutefois, j'en sors un peu ennuyée, sans véritable bonheur de lecture.



samedi 17 septembre 2016

La petite dame de la grande maison

Jack London m'a encore enchantée avec ce titre. Je ne renoue pas avec les aventures de mon enfance mais je découvre les romans plus adultes de cet écrivain et aventurier. 

L'histoire commence avec la jeunesse de Dick Forrest, héritier d'une immense fortune, qui n'a qu'une envie, vivre. Il abandonne ses richesses et part faire la route, travaillant ici et là, sur terre ou en mer. Il revient à la veille de sa majorité et décide de se former dans tous les domaines qui l'intéressent, recherchant toujours l'excellence. Tiens, tiens, ça ne vous rappelle pas Martin Eden qui se gave de science ?


À la quarantaine, maître d'un joli domaine pour lequel il travaille comme un fou mais avec une discipline surprenante, il est heureux. Pas pour ses chevaux hors du commun, ses mines, ou ses troupeaux, mais pour son bonheur domestique. Il vit avec son aventurière et insomniaque d'épouse, la surprenante et sexy Paula. Dans cette maison toujours pleine d'invités, on se divertit, on joue, on danse... Et tout le monde n'a d'yeux que pour Paula. Les hommes en sont amoureux et les femmes l'admirent, voire la jalousent. Quand Evan Graham, grand ami de Dick, vient passer un peu de bon temps, il tombe fou amoureux de son hôtesse. Et elle ? Elle reste mystérieuse...

Une histoire d'amour dans un monde très années 30, façon Fitzgerald, où l'on aime à oublier la mort et la tristesse. Bien sûr, on est dans un triangle amoureux classique et l'intrigue n'est pas très poussée. Mais certainement très choquante pour l'époque de sa publication car Paula est une femme libre, que Dick laisse vivre, penser, flirter... prendre ses responsabilités. L'ambiance du roman est à la fois légère (pour la manière de vivre) et pesante (pour la psychologie des personnages et le monde extérieur qui nous parvient à travers des courriers de Dick) et ses personnages hyper attachants.


vendredi 16 septembre 2016

The Madonna of the future

Henry James nous invite à Florence avec cette nouvelle qui m'a beaucoup fait penser au Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac.

Le passé s'invite à une soirée sous la forme d'un récit de jeunesse de H-. Notre narrateur conte sa visite à Florence et la curieuse rencontre qu'il y fait le premier soir. À côté du palais Vecchio, il est abordé par un amateur d'art... Qui est aussi peintre, avec lequel il se promène dans la cité artistique, des Offices aux églises. Cela paraît presque un rêve. Puis quand notre narrateur rencontre le modèle de cet artiste, la plus pure vierge depuis La vierge à la chaise de Raphael, il doute de la santé mentale de son guide... Et accélère le drame.

Intéressante excursion dans la Florence éternelle et artistique, on se promène dans cette nouvelle plus qu'on ne la lit. Sans grande surprise, elle laisse une impression agréable.

Raphael, Madone à la chaise, Florence


mercredi 14 septembre 2016

L'arbre aux haricots

Soyons honnêtes, j'avais un mauvais souvenir de ma première rencontre avec Barbara Kingsolver. Je gardais tout de même dans un coin de ma tête les recommandations de plusieurs amis et j'ai enfin retenté l'expérience avec ce titre, dévoré en une soirée. 

Nous accompagnons Marietta, alias Missy, alias Taylor, dans son road trip. La jeune femme, après avoir passé son enfance et adolescence dans le Kentucky, n'a qu'une envie : fuire ! Elle s'achète une vieille voiture, embrasse sa maman et file, droit devant. Elle ne fait qu'une pause pour boire un café dans le désert de l'Oklahoma et se retrouve avec une petite fille abandonnée sur son siège avant. Avec cette petite indienne muette, elle roule jusqu'en Arizona où son véhicule reste en rade, avec deux roues à plat.  

En parallèle de son histoire, Lou Ann vit avec son mari, Angel, en Arizona. Elle va bientôt accoucher quand son mari l'abandonne du jour au lendemain.

Evidemment, les deux donzelles sont faites pour se rencontrer et deviennent vite colocs... voire une famille... même si elles n'ont pas vraiment le même caractère. Et on les suit dans leurs histoires de bambins, de boulot, d'amour... Le tout avec un fond un peu plus sérieux et grave quand il est question de réfugiés du Guatemala accueillis par la voisine d'en face ou de maltraitance infantile.

Un roman très chaleureux, plein d'humour et de beaux moments, malgré les drames que traversent nos personnages. Le genre de bouquin qui te fait kiffer la vie !



lundi 12 septembre 2016

Le côté de Guermantes

Petit à petit, je poursuis mon incursion proustienne. Avec ce tome, je sors un peu moins motivée, un peu lassée par la vie mondaine de notre héros.

Le côté de Guermantes reflète Du côté de chez Swann à plusieurs niveaux : du salon des Verdurin, on passe aux Guermantes, plus classes mais tout aussi plats. De l'enfance du narrateur, à la mort de sa grand mère. Des amours de Swann et Odette aux échecs amoureux du narrateur, que ce soit avec la duchesse de Guermantes, la belle Oriane, ou madame de Stermaria. Tout comme les jalousies de Saint-Loup pour sa Rachel font écho à celles de Swann... Pauvre Swann que l'on retrouve bien mal en point.

Mais si le premier tome m'a enchantée, passant du narrateur à Swann puis à Combray, celui-ci m'a paru plus monotone entre Doncières et Paris. De plus, si la bêtise des salons aristocratiques n'a rien à envier à celle des bourgeois, celle des invités paraît d'autant plus grande qu'ils évoluent dans des salons ultra fermes, super sélects ! Et tant de vanité fait rire au début et finit par attrister et fatiguer... Tout comme elle fatigue le narrateur. Bref, je me suis ennuyée dans ces jolis salons.

Heureusement, il y a de très beaux moments, très picturaux :
"La vie que menaient les habitants de ce monde inconnu me semblait devoir être merveilleuse, et souvent les vitres éclairées de quelque demeure me retenaient longtemps immobile dans la nuit en mettant sous mes yeux les scènes véridiques et mystérieuses d’existences où je ne pénétrais pas. Ici le génie du feu me montrait en un tableau empourpré la taverne d’un marchand de marrons où deux sous-officiers, leurs ceinturons posés sur des chaises, jouaient aux cartes sans se douter qu’un magicien les faisait surgir de la nuit, comme dans une apparition de théâtre, et les évoquait tels qu’ils étaient effectivement à cette minute même, aux yeux d’un passant arrêté qu’ils ne pouvaient voir. Dans un petit magasin de bric-à-brac, une bougie à demi consumée, en projetant sa lueur rouge sur une gravure, la transformait en sanguine, pendant que, luttant contre l’ombre, la clarté de la grosse lampe basanait un morceau de cuir, niellait un poignard de paillettes étincelantes, sur des tableaux qui n’étaient que de mauvaises copies déposait une dorure précieuse comme la patine du passé ou le vernis d’un maître, et faisait enfin de ce taudis où il n’y avait que du toc et des croûtes, un inestimable Rembrandt."

"Les décors encore plantés entre lesquels je passais, vus ainsi de près et dépouillés de tout ce que leur ajoutent l’éloignement et l’éclairage que le grand peintre qui les avait brossés avait calculés, étaient misérables, et Rachel, quand je m’approchai d’elle, ne subit pas un moindre pouvoir de destruction. Les ailes de son nez charmant étaient restées dans la perspective, entre la salle et la scène, tout comme le relief des décors. Ce n’était plus elle, je ne la reconnaissais que grâce à ses yeux où son identité s’était réfugiée. La forme, l’éclat de ce jeune astre si brillant tout à l’heure avaient disparu. En revanche, comme si nous nous approchions de la lune et qu’elle cessât de nous paraître de rose et d’or, sur ce visage si uni tout à l’heure je ne distinguais plus que des protubérances, des taches, des fondrières. Malgré l’incohérence où se résolvaient de près, non seulement le visage féminin mais les toiles peintes, j’étais heureux d’être là, de cheminer parmi les décors, tout ce cadre qu’autrefois mon amour de la nature m’eût fait trouver ennuyeux et factice, mais auquel sa peinture par Gœthe dans Wilhelm Meister avait donné pour moi une certaine beauté ; et j’étais déjà charmé d’apercevoir, au milieu de journalistes ou de gens du monde amis des actrices, qui saluaient, causaient, fumaient comme à la ville, un jeune homme en toque de velours noir, en jupe hortensia, les joues crayonnées de rouge comme une page d’album de Watteau, lequel, la bouche souriante, les yeux au ciel, esquissant de gracieux signes avec les paumes de ses mains, bondissant légèrement, semblait tellement d’une autre espèce que les gens raisonnables en veston et en redingote au milieu desquels il poursuivait comme un fou son rêve extasié, si étranger aux préoccupations de leur vie, si antérieur aux habitudes de leur civilisation, si affranchi des lois de la nature, que c’était quelque chose d’aussi reposant et d’aussi frais que de voir un papillon égaré dans une foule, de suivre des yeux, entres les frises, les arabesques naturelles qu’y traçaient ses ébats ailés, capricieux et fardés."

"Les repas du milieu Guermantes faisaient alors penser à ces heures que des amoureux timides passent souvent ensemble à parler de banalités jusqu'au moment de se quitter, et sans que, soit timidité, pudeur, ou maladresse, le grand secret qu'ils seraient heureux d'avouer ait jamais pu passer de leur coeur à leurs lèvres"

"Si, dans le salon de Mme de Villeparisis, tout autant que dans l'église de Combray, au mariage de Mlle Percepied, j'avais peine à retrouver dans le beau visage, trop humain, de Mme de Guermantes, l'inconnu de son nom, je pensais du moins que, quand elle parlerait, sa causerie, profonde, mystérieuse, aurait une étrangeté de tapisserie médiévale, de vitrail gothique. Mais pour que je n'eusse pas été déçu par les paroles que j'entendrais prononcer à une personne qui s'appelait Mme de Guermantes, même si je ne l'eusse pas aimée, il n'eût pas suffi que les paroles fussent fines, belles et profondes, il eût fallu qu'elles reflétassent cette couleur amarante de la dernière syllabe de son nom, cette couleur que je m'étais dès le premier jour étonné de ne pas trouver dans sa personne et que j'avais fait se réfugier dans sa pensée".



vendredi 9 septembre 2016

Sad Cypress

Je continue d'écluser mes Agatha Christie et celui-ci m'a plutôt bien plu. 

Elinor Carlisle vient de recevoir une lettre anonyme et attend la visite de son cousin. Roderick Welman, dont elle est amoureuse depuis son enfance, lui propose de se fiancer alors que leur tante est mourante. Ils imaginent que tous deux vont hériter de sa fortune, et comme ils s'entendent plutôt bien, pourquoi ne pas vivre ensemble ? La dégradation de l'état de santé de Laura Welman les pousse à rejoindre le manoir de Hunterbury où leur tante décède dans la nuit. Le souci ? Elle n'a pas fait de testament. 

Elinor, sa plus proche parente, hérite de tout. Cela marque la rupture des deux cousins, Roderick ne souhaitant pas passer pour un profiteur. Il y a aussi la jolie Mary Gerrard qui lui a tapé dans l’œil... Mary est la jeune voisine de Laura Welman et lui très chère. Cette même Mary est retrouvée empoisonnée quelques temps plus tard, alors qu'elle pique-nique avec une des infirmières de feue Laura et Elinor. Bien entendu, Elinor est accusée du meurtre. Le motif ? La jalousie.

Mais le Dr. Lord n'est pas convaincu de sa culpabilité. Il fait donc appel à Hercule Poirot pour mener une contre enquête. 

Divisé en trois parties, ce roman est presque une pièce de théâtre. Le dénouement est intéressant, assez inattendu. Quant aux personnages, je les ai trouvé assez peu fouillés, peut-être parce que le roman reste très court. 



jeudi 8 septembre 2016

The Romance of certain old clothes

Voici une nouvelle très chouette de Henry James qui se déroule dans le nouveau monde. Mrs Willoughby, veuve, élève seule ses trois enfants, Bernard, Viola et Perdita. Comme il est fort commun en cette Amérique fort jeune, les garçons sont envoyés en Angleterre pour étudier. Bernard part donc quelques années avant de revenir accompagné d'un de ses amis, Arthur Lloyd, qui souhaite investir au Massachusetts.

Bien entendu, Viola et Perdita s'attachent au nouveau venu et attendent, l'une comme l'autre, qu'Arthur fasse son choix entre les deux soeurs. C'est un moment intéressant que celui où les soeurs se guettent mutuellement, se méfient... Jusqu'au moment du choix qui fait éclater une amère jalousie (non, je ne dirais pas qui est choisie).

Mais le bonheur de l'heureuse élue est de courte durée car elle meurt en couche. Là, on se souvient des paroles de la jalouse, qui résonnent comme une malédiction.

Et les vêtements du titre ? Il s'agit de ceux de la mariée qui fait jurer à son époux de les conserver pour sa fille.

Une nouvelle psychologique très bien rythmée, où les caractères contrastés des deux soeurs sont, en peu de mots, mis en valeur. La petite touche en plus, c'est sa fin fantastique, qui fait revoir les événements précédents à une autre lumière. 


mardi 6 septembre 2016

The Minority report

J'avais vu le film avec Tom Cruise, inspiré de cette nouvelle de Philip K. Dick, à sa sortie mais n'en gardais qu'un souvenir diffus. Avec la lecture de cette nouvelle, les images me sont revenues.

John Anderton, cinquantenaire, est à la tête d'une police étonnante, le "Precrime", qui rend impossible le crime depuis 30 ans. Lors de la visite de son futur assistant, Witwer, il apprend qu'il va assassiner quelqu'un. Son unique solution ? Fuir. Il se met à la recherche de sa victime pour comprendre de quoi il s'agit. Il imagine un complot de Witwer, de sa femme, du gouvernement... Mais pour lui, c'est clair, il ne va certainement pas commettre un crime. 

Le "Precrime" est un concept étonnant. Trois mutants, des êtres au cerveau abîmé et au corps déformé, sont au cœur de cette entreprise. Leurs prédictions permettent d’appréhender un criminel avant qu'il ne parvienne à ses fins. Le monde de cette nouvelle est donc celui d'un gouvernement autoritaire, qui dénie la liberté et croit au déterminisme de ses habitants.

Sans dévoiler comment se termine cette nouvelle, sachez que le "minority report" est le rapport qui contredit les deux autres rapports concordants, que l'on pourrait appeler "majority report". Donc si deux des mutants prédisent que vous allez tuer, vous êtes cuits. Si ce n'est qu'un, ça se discute !

Une nouvelle au rythme agréable, qui joue avec les nerfs du narrateur et intrigue le lecteur, parfaite pour ouvrir le mois américain de Titine sur mon blog !