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samedi 24 mars 2007

Vieille chanson du jeune temps. Hugo

Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.

J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire: " Après ? "

La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.

Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.

Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.

Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.

Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne vis pas son pied nu.

Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.

Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.

3 commentaires:

  1. Salut Praline, je t'ai lancé une invitation à faire ta "liste des 4", je ne sais pas si tu l'as vue? C'est sur mon blog si ça t'intéresse ;-)

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  2. --------------------------------------------------------------------------------------
    Il pleut doucement sur la ville.

    Il pleure dans mon coeur
    Comme il pleut sur la ville,
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon coeur ?

    O bruit doux de la pluie
    Par terre et sur les toits ?
    Pour un coeur qui s'ennuie,
    O le chant de la pluie !

    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écoeure.
    Quoi ? nulle trahison ?
    Ce deuil est sans raison.

    C'est bien la pire peine
    De ne savoir pourquoi,
    Sans amour et sans haine,
    Mon coeur a tant de peine ?

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    Never more

    Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
    Faisait voler la grive à travers l'air atone,
    Et le soleil dardait un rayon monotone
    Sur le bois jaunissant où la bise détone.

    Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
    Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent
    Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
    « Quel fut ton plus beau jour ! » fit sa voix d'or vivant

    Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
    Un sourire discret lui donna la réplique,
    Et je baisai sa main blanche, dévotement.

    - Ah ! les premières fleurs qu'elles sont parfumées
    Et qu'il bruit avec un murmure charmant
    Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !


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    Mon rêve familier

    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
    Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
    Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
    Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
    Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
    Comme ceux des aimés que la Vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix lointaine, et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

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  3. Avril

    Déjà les beaux jours, - la poussière,
    Un ciel d'azur et de lumière,
    Les murs enflammés, les longs soirs ;
    Et rien de vert : - à peine encore
    Un reflet rougeâtre décore
    Les grands arbres aux rameaux noirs !

    Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
    - Ce n'est qu'après des jours de pluie
    Que doit surgir, en un tableau,
    Le printemps verdissant et rose,
    Comme une nymphe fraîche éclose,
    Qui, souriante, sort de l'eau.

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