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vendredi 31 août 2007

Le buveur de lune

Tunström faisait partie de mon challenge et, contrairement à d'autres, je n'ai pas été déçue. Pour les fans de littérature nordique, je précise que l'auteur est suédois et que son récit se déroule en Islande. On retrouve chez lui cet amour de la nature qui apparaît à travers d’envoûtantes descriptions. Mais l'essentiel n'est pas là, ce livre est poétique, drôle et émouvant. Bref, il m'a touchée.
Nature-Neige
Chaque partie commence sur la situation actuelle du narrateur, retiré loin de tout pour écrire. Les premières pages sont ainsi très déconcertantes car elles évoquent des évènements qui ne seront contés que bien plus tard et dont on ne saisit pas l'importance au premier abord. Pétur écrit sur son père, son enfance, sa mère qu'il n'a pas connue, ses amies... Il a été élevé seul par son père, chroniqueur d'une émission de radio sur les poissons et la pêche, proche de ministres et grand ennemi de la France. Parmi les anecdotes, la plus frappante - et qui scelle le destin du héros (je me sens grandiloquente aujourd'hui) - est certainement celle du "ballon de l'indépendance". En deux mots : le père de Pétur fait partie de ces personnes nées le jour de l'indépendance de l'Islande et qui ont reçu à leur naissance un ballon de l'état. Pétur en devient possesseur lors d'un anniversaire et s'empresse de jouer avec. Mais lorsqu'il l'envoie sur Juliette, la fille de l'ambassadeur de France, il se voit opposer un farouche refus à sa demande de restitution. L'ambassadeur déclare le ballon propriété française. L'ennemi est ainsi dessiné, notre vaillant Pétur et son père élaboreront mille stratégies pour recouvrer leur bien. Pétur décrit l'évolution de sa relation avec son père, son installation en France, la dégradation de ses rapports familiaux et la joie de retrouver son pays...
L'humour n'est jamais absent, je ne résiste pas à mettre un petit extrait, une fois n'est pas coutume : "Ainsi donc il était peut-être déjà inscrit que Thorsteinn, dans cet épais brouillard où tant de choses se trament à notre insu, ne tournerait pas le volant mais continuerait tout droit, entrerait par la porte de l'église, remonterait l'allée centrale jusqu'à se retrouver coincé, le capot planté dans l'autel. Quand celle qui, un peu plus tard, allait devenir ma nouvelle tante par alliance comprit qu'elle avait survécu, elle ouvrit la main, et de sa main tomba la soutane du pasteur Jon qui voila les fesses du Christ". Et pour couronner le tout, l'édition Acte sud est très agréable à lire, son papier est un régal pour les yeux et les doigts... une belle lecture !

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