Pages

dimanche 31 mars 2013

Deux toiles en amoureux

On n'est pas très sympa. On va vous parler de films qui ne passent certainement plus en salles et qui nous ont beaucoup plu.

J'attendais avec impatience la sortie des Misérables, le film américain adapté de la comédie musicale. Casting de folie, chansons, Victor Hugo... ça met l'eau à la bouche, non ? Je trépignais. Et puis je n'ai finalement pu aller le voir que trois semaines après sa sortie. Et là, drame. Figurez-vous qu'il ne passait plus que dans trois salles à Paris. Qu'à cela ne tienne, nous traversâmes Paris ! 
Pour découvrir une belle comédie musicale (malgré un Javert et un Valjean à la limite de la fausse note). Bien sûr, ce sont les Misérables en 2h30, en chanson, donc il manque un peu de liant à cette histoire. On se concentre en effet sur les visages des chanteurs plus que sur ce qu'évoque leur chanson. On passe d'une scène à une autre sans transition et les rapports entre les personnages sont très simplifiés.
Mais quand on y va en se disant "je vais voir une comédie musicale", on est plutôt content du résultat. Et l'on sort avec des paroles plein la tête.

Quant à l'Amoureux, il avait hâte de découvrir Jennifer Lawrence dans Happiness Therapy. Bradley Cooper campe Pat, un garçon cyclothymique qui sort d’hôpital psychiatrique. Il retourne chez ses parents avec une obsession : reconquérir sa femme. Il se met à lire les livres qu'elle fait étudier à ses élèves, à courir pour rester en forme... et recherche tous les souvenirs de leur vie avant qu'elle ne bascule. 
Instable, Pat a bien du mal à se canaliser. Lorsqu'il rencontre Tiffany, il enchaîne gaffe sur gaffe. Et cela les rapproche. 
Nos deux héros vont commencer à se voir régulièrement... et à s'apprécier.
Une comédie sentimentale sympathique, autour des formes de la folie plus ou moins douce. Illuminée par les acteurs principaux.

samedi 30 mars 2013

Comment parler d'art aux enfants ?

J'aime beaucoup les livres de Françoise Barbe-Gall autour de l'accès à l'oeuvre d'art. Choix vastes, que ce soit en termes d'époques ou de musées. Jolies images. Et commentaires de qualité.

Ici, le livre s'adresse à des parents ou des accompagnateurs d'enfants de 5 à 13 ans dans des musées. Hyper pratique, il met l'accent sur ce qui est le plus susceptible de plaire à chaque âge. Il donne aussi des trucs pour donner envie de revenir, à savoir par exemple : ne pas faire du musée le 'plan pluie', ne pas rester trop longtemps, y adjoindre un goûter, acheter un souvenir des tableaux vus (carte postale), revoir les tableaux déjà aimés etc.

On trouve aussi une série de questions sur l'art, l'artiste, les techniques, le marché de l'art et les types de tableaux. Cela répond à beaucoup d'interrogations que peuvent avoir les enfants (ou les adultes) face à une oeuvre.
Enfin, la dernière partie, et la plus épaisse, présente une oeuvre par page et des clés de lecture pour chaque âge.


Un livre drôlement bien fait, à feuilleter avant une visite, à lire, à relire et à embarquer au musée.

vendredi 29 mars 2013

Découvrez l'expo Dynamo (concours inside)

Avez-vous repéré les affiches colorées et kaléidoscopiques qui ornent les murs des métros ? 
Le Grand Palais nous annonce une expo haute en couleurs et en mouvements ce printemps : Dynamo. Un siècle de lumière et de mouvement dans l'art. 1913-2013.

Vous souhaitez la découvrir ? Eh bien, c'est votre chance. Orange vous propose de gagner une entrée pour la soirée du 11 avril à 20h30.
Au programme, visite de l'expo (avec une belle appli) et grignotis !


Pour jouer, rien de plus simple, laissez en commentaire le nom d'un artiste (peintre, écrivain, sculpteur, metteur en scène, musicien etc) ou d'une oeuvre qui vous évoque la lumière et le mouvement. Vous avez jusqu'au 7 avril à minuit pour faire vos propositions !

Bonne chance :)

jeudi 28 mars 2013

Le club Jane Austen

Je ne vous dirai pas depuis combien de temps ce livre de Karen Joy Fowler est sur ma PAL. Je ne vous dirai pas non plus le nombre de fois où j'ai pu dire : 'Il faut que je lise Jane Austen avant".
J'ai craqué.

Et j'ai drôlement bien fait car j'ai passé un bon moment en compagnie de ces américaines, fans de Jane Austen. 
Jocelyn, Bernadette, Sylvia, Allegra et Prudie ont entre 28 et 67 ans. Elles lisent Jane Austen depuis quelques années. Aujourd'hui, elles se réunissent pour causer d'Emma. La raison de ce club ? Une distraction pour Sylvia qui divorce mais surtout un véritable béguin pour la romancière. Au milieu de ces cinq femmes, Grigg, invité par Jocelyn. Il découvre Austen.

L'auteur nous fait suivre chaque rencontre du club, autour d'un roman différent. Mais elle ajoute à chaque chapitre une petite incursion dans la vie de celle qui reçoit ses amis. On découvre l'amitié de Sylvia et Jocelyn, les histoires d'amour d'Allegra, les tentations de Prudie, la passion de Grigg et les mariages de Bernadette... et finalement, pas tellement Austen.
Chacun fait plus ou moins écho ou se retrouve dans un personnage de Jane Austen. Chacun y projette en tous cas ses aspirations et ses idées. Et ce livre lui-même est un petit roman dans cet esprit : mariages et sentiments y ont bonne place.

Le petit plus : Les critiques d'écrivains sur Jane Austen à la fin du roman. 

Un très bon moment de lecture, sympathique et léger, qui me donne envie de renouer avec Jane. Au risque de me faire lyncher : je ne suis pas hyper fan. Mais je crois que je vais lui donner une nouvelle chance.

mercredi 27 mars 2013

Étranges nouvelles du Croisic

J'ai acheté ce livre de Jean-Marc Bourdet cet été, au salon du livre de Kercabellec. 


Il regroupe plusieurs nouvelles qui se déroulent à proximité du Croisic (comme son titre l'indique). Dans le prologue, il est question de la découverte du coin, par une nuit de tempête. Accueilli dans une étrange auberge, le héros se repose à côté d'un lit réputé maudit. Au petit jour, il apprend qu'il a hérité du terrain où se trouvait l'auberge, qui a étrangement disparu...
Il est ensuite question d'un notaire curieux, qui part à la recherche du propriétaire d'un manoir. Cet homme semble s'être évaporé.
Puis d'un naufragé du XVIIIe, anglais, Little Jim, hébergé dans une maison actuelle et complètement perdu.
Mais aussi d'un pendu : une histoire de guerre, d'amour et de vengeance entre résistants/collabo, français/allemand, suite à la seconde guerre mondiale.
Et le pilote de l'Hermione, qui clôture le recueil est une enquête sur le chantier naval de Rochefort. Plusieurs assassinats ont eu lieu, il s'agit de dénicher un coupable.

Un ensemble sympathique, entre régionalisme et fantastique, qui se lit un jour pluvieux, près d'une côte déchiquetée où les vagues se fracassent. 

mardi 26 mars 2013

Tout Offenbach ou presque !

Je ne sais pas si vous aviez noté mon amour pour Offenbach. On sait jamais, vous auriez pu passer à côté des quelques billets le concernant. Peut-être n'aviez vous pas non plus mon billet sur la Vie parisienne par cette troupe extra qui chante, danse et joue de divers instruments à tour de rôle. Il est encore tant de vous rattraper !

Cette même troupe donc, composée de musiciens qui savent aussi chanter, danser et se dandiner, nous propose un assortiment de petits délices. Morceaux choisis d'Offenbach, illustrant par l'amour, la guerre, le vin, etc. qui se suivent sans se ressembler. 
On passe de la Belle Hélène à la Périchole, des Contes d'Hoffmann à Lischen et Fritzchen après un détour par Orphée aux enfers. Pour les fans, on peut jouer à retrouver le nom de chaque opérette. Sinon, c'est bien aussi de profiter de cette joyeuse bande, exubérante à souhait. 

Seul petit reproche : le scénario qui relie tous ces morceaux n'est pas très épais. Mais ce n'est pas l'essentiel ici. 

lundi 25 mars 2013

Demian


Sinclair nous conte son histoire. 
Enfant, il vivait dans une stricte distinction du bien et du mal, de la lumière de sa famille à l'obscurité de 'l'autre monde', celui des cris, des crimes et de la cruauté. Son premier pas dans ce monde de misère, il le fait à cause d'un mensonge. Il tombe au pouvoir de Franz Kromer qui le fait chanter. 
C'est à cette époque là que Demian s'installe dans la même ville que Sinclair et commence à passer du temps avec lui. Demian, c'est un garçon qui a des idées étranges, qui sonnent étrangement justes aux oreilles de Sinclair même si elles s'opposent complètement à ce que ses parents lui ont appris. Demian semble avoir un pouvoir sur les autres, enfants comme adultes. Il intrigue, il effraie.
On suit ensuite Sinclair pendant l'adolescence et le début de la vie adulte. Il enchaîne les frasques, les expériences et les recherches, seul. Il est poursuivi par des rêves et une figure androgyne avant de retrouver Demian...

Une narration à la première personne qui rend d'autant plus perceptibles les troubles de Sinclair et ses inquiétudes. Un roman initiatique de Hermann Hesse sur un homme qui se croit ou se sait différent, qui se considère comme un élu, guidé par la troublante personnalité de Max Demian. Un roman que j'ai apprécié même si les passages ésotériques m'ont paru parfois de trop.

dimanche 24 mars 2013

Dali à Pompidou


Cela fait des semaines que j'ai visité l'exposition... et je n'ai toujours pas pris le temps de vous en toucher un mot. Quel scandale ! Surtout qu'il ne vous reste que quelques heures pour la voir.
Cette rétrospective Dali donne en quelques salles une bonne idée de la variété des thèmes que l'artiste a pu traiter. Et de sa méthode paranoïaque-critique. 

Les oeuvres choisies sont à la fois des icônes : La persistance de la mémoire, Guillaume Tell, le chien andalou etc. ou des oeuvres peu connues, provenant de collections particulières. Et si la peinture domine, on n'oublie pas ses shows, ses films et ses objets. 
La scéno est plutôt discrète (à part la salle Mae West qui permet à chacun de se mettre en scène) et les cartels muets (hélas). L'absence de démarcations entre les espaces ne permet pas non plus de juger facilement du propos de l'exposition. 


Au final, une expo intéressante pour les oeuvres. Mais comprenne qui pourra. En gros, soit tu connais bien le sujet et ça va, soit tu t'offres le catalogue, soit tu sors en te disant, c'était charmant, il était dingue...

L'objet de l'histoire de l'art

histoire-art-gothique
Oui, je suis très Roland Recht ces jours-ci. 

Ce livre est sa leçon inaugurale, lorsqu'il a intégré le Collège de France. C'est un petit format, qui se lit très rapidement mais qui a le mérite de revenir sur quelques aspects intéressants de l'histoire de l'art. Tout d'abord son histoire et ses moments fondateurs, depuis Vasari jusqu'à nos jours. Il s'interroge ici sur la place de l'art et la place de l'histoire dans cette discipline. 
Puis, la question du style comme objet de cette histoire de l'art, ces formes, ses définitions. Il retrace ensuite l'histoire du style gothique et de son acception. 
Et enfin il lance des pistes et rappelle le rôle de l'historien de l'art comme gardien et garant de la notion de patrimoine et de ses objets. 

Un regard historiographique sur une discipline encore difficile à appréhender dans toute sa diversité. 

samedi 23 mars 2013

A Dance with dragons

Vous commencez à me connaître, il est des sujets sur lesquels je suis une impatiente. La lecture en est un. Alors quand je tarde à trouver un livre qui me fait envie, je craque d'autant plus facilement sur lui. Ainsi, ne trouvant jamais la suite de G.R.R Martin en français, je me suis jetée sur la version anglaise. Et là, j'ai eu un peu la même impression que pour Harry Potter : il y a un vocabulaire particulier, les noms ne sont pas toujours évidents mais dans l'ensemble, ça se passe très bien !

Tout ce blabla pour vous parler de la fin du tome 5. Il risque d'y avoir quelques spoilers, surtout si vous êtes au début de la saga. 
A Meereen, où la moitié de Westeros se presse, Daenerys ne parvient pas à maintenir sa paix et ses dragons commencent à être vraiment virulents. Winterfell renaît de ses cendres et retrouve une compagnie. Une mauvaise compagnie, sans aucun doute. Sur le mur, Jon change complètement de tactique. Et pour Cersei, c'est pas la joie...

Dans cette dernière partie, beaucoup de Greyjoy, des personnages abandonnés à leur sort/mort dramatique (on continue à faire le ménage parmi vos favoris) et une action qui piétine un peu. On sent que tout se met en place pour les prochains bouleversements !

vendredi 22 mars 2013

Narcisse et Goldmund


Narcisse est un jeune moine novice, professeur de grec. Il est doué, il est charmant et il comprend ses frères.
Goldmund, jeune homme timide, tout juste débarqué dans le monastère, s'entiche de ce professeur. Une amitié naît.
Goldmund sait se faire aimer de tous : il est agréable, travailleur et bien élevé. Cependant, il cache quelque chose. Ou plutôt, il se cache quelque chose... Il a tout oublié de sa mère. Et quand il redécouvre son existence, sa vie en est bouleversée. Il quitte le monastère pour une vie vagabonde, aimant chaque jour une nouvelle femme.

Cette histoire d'Hermann Hesse, c'est une histoire d'amitié entre deux êtres que tout oppose. Narcisse est un intellectuel, déconnecté de son corps. Goldmund n'a initialement pas conscience de ce corps qui lui attire pourtant toutes les sympathies : sa bouille d'ange fait fondre. Et lorsqu'il quitte le couvent, ce sont les désirs de son corps qui l’entraînent. Entre élans spirituels et matériels, entre art et science, nos deux héros s'opposent en tout mais savent se retrouver. 

Cette histoire est aussi une quête. La quête d'une raison de vivre, de se dépasser et de se projeter dans l'avenir. 
Un très beau roman de formation teinté de manichéisme.

jeudi 21 mars 2013

A quoi sert l'histoire de l'art ?

Telle est la question que se posent Roland Recht, professeur au collège de France, et Claire Barbillon, bien connue des étudiants de l'Ecole du Louvre.

La conversation s'oriente suivant trois points : la valeur économique et touristique du patrimoine vs la connaissance désintéressée ; la difficile place de l'histoire de l'art entre histoire, esthétique et art, et de la théorisation à la française, plus rare que dans d'autres pays comme l'Allemagne ; l'utilité de l'apprentissage de l'histoire de l'art, comme éducation du regard.

Il est bien entendu question de la muséification galopante, du nombre croissant d'expositions, de la place du conservateur, entre recherche, gestion et politique, du lien entre regard sur la ville, sur l'architecture et du regard sur l'art...

Des réflexions intéressantes, étayées par des éclairages historiques et critiques, mais pas de réelle révolution dans ces propos.

mercredi 20 mars 2013

Rue des voleurs

Un grand merci à Audiolib pour ce très beau livre de Mathias Enard. Je suis sous le charme. Le charme du conteur/lecteur, Othmane Moumen. Le charme de la plume de Mathias Enard, à la fois poétique et réaliste, légère et incisive. La charme de Lakhdar, le héros naïf qui cherche sa voie.

Tout commence à Tanger où Bassam et Lakhdar partagent leurs rêves : l'Europe pour Bassam, sa cousine Meryem pour Lakhdar. Or, quand Lakhdar peut approcher sa cousine, il le fait de trop près... et est mis à la rue par ses parents. Après des mois d'errance, son ami Bassam lui propose un job. Lakhdar devient libraire d'une association religieuse.

C'est à ce moment là que la grande histoire lance ses ombres sur le roman. La révolution arabe gronde autour de la Méditerranée, la crise espagnole réveille les indignés. L'actualité récente, brûlante, celle des attentats, des manifestations et des immolations s'invite dans le roman, discrètement
Lakhdar poursuit son éducation. Il change de boulot, rencontre Judit, une espagnole qui apprend l'arabe, et s'éloigne du Maroc.


Ce roman d'apprentissage est une magnifique réussite. En laissant l'actualité en toile de fond et en ne faisant pas de Lakhdar un personnage impliqué mais un observateur naïf qui gagne en sagesse, l'auteur interroge ce monde en crise. Il invite à poser un regard sur celui-ci, à pénétrer sa noirceur, sa violence mais aussi l'espoir des populations (ou le désespoir). Brillant. 
Alors, certes, c'est peut-être artificiel (quel roman d'apprentissage ne l'est pas?) comme j'ai pu le lire ici ou là, mais c'est très bien mené.
Petits plus : un très beau regard sur les livres. Une plume et un souffle lyriques. 

mardi 19 mars 2013

Le mille-pattes

Ce livre jeunesse de Jean Gourounas est plein de couleurs. Il s'adresse plutôt à des petits.

L'idée ? Dessiner un mille-pattes. Rien de plus facile, n'est-ce pas ? Et pourtant, mille pattes, c'est long. On peut donc changer les couleurs du corps et des pattes, numéroter les pattes, mettre des nouilles etc. 
Sur cette base simple, l'auteur fourmille d'idées qui font sourire et rire. 

Plein de couleurs, amusant et créatif, c'est un joli petit livre.

lundi 18 mars 2013

Prises de vue. Décrypter la photo d'actu

Ce livre de David Groison et Pierangélique Schouler est un indispensable. A travers une cinquantaine de photos d'actu, dont la composition est détaillée, les auteurs nous donnent des pistes de compréhension de ces images. 
D.R.

On commence par le point de vue du photographe : de quel côté est-il ? Celui des révoltés ? De la force publique ? Puis on s'attache au champ : est-ce qu'on montre le drame directement ou pas ? Puis à la distance de la prise de vue, à sa hauteur et à sa profondeur. Et à la composition, aux lignes directrices. 
D'autres procédés sont détaillés tels que l'usage du flou, les contrastes, les références culturelles, les symboles, les jeux de regards et la légende.
Pour chaque chapitre, un photographe est interviewé. Il revient sur ses intentions lors de la prise de la photo, sur le contexte et sur les interprétations. Ce qui est amusant, c'est que généralement, le photographe ignore qu'il tient une photo d'exception.

Ce décryptage de la composition d'une photo permet de mieux comprendre nos réactions mais aussi les biais  induits par le photographe. Un livre à conseiller aux enfants et ado qui s'intéressent à l'actualité... et à leurs parents ! 

dimanche 17 mars 2013

Le facteur Quifaiquoi

D.R.
Lu dans le cadre du Prix Sorcière.

J'ai eu un peu de mal avec ce livre de Ruth Vilar et Arnal Ballester. Je n'ai pas accroché au style, ni des dessins, ni du texte. 
L'image prend la double page et le texte, composé d'une seule ligne par page, court en bas. 
C'est l'histoire d'un facteur, Quifaiquoi, de ses livraisons et de ses rencontres, réelles ou rêvées. Et le tout en apprenant à compter "Il a une chaussure, deux paires de lunettes, trois montres de gousset et quatre sacs en cuir..." jusqu'à 33. 
Le texte est étrange, il est question d'hymne national, de révérences, de révolution populaire et d'ordres d'expulsion. Et de monde heureux... Pas sûr que tout soit très accessible. Et en plus, ça raconte des trucs faux : "Il travaille douze jours par semaine, treize mois par an".
Alors, certes, c'est rigolo de compter les 19 jeunes filles et leurs 17 noeuds roses. Mais ça s'arrête là. 

Quand au dessin, il a de jolies couleurs vives. Mais je n'aime pas trop cette stylisation des corps ni même ce jeu sur le plein et le vide. Bref, je ne conseille pas. 

samedi 16 mars 2013

Papa exagère

Emile en a assez ! Il ne voit jamais son papa. Ce dernier est toujours au téléphone, rentre tard... Bref, il ne fait que travailler.
Pour son anniversaire, papa sera-t-il plus disponible pour lui ? Le petit ourson s'inquiète...


Un joli livre de Mireille d'Allancé avec des belles illustrations, dans des tons doux et pastels. Une lecture pour les enfants qui ne voient pas beaucoup leurs parents mais aussi pour les parents : c'est tellement triste ce petit ourson qui ne parvient pas à dormir tant qu'il n'entend pas le pas de son papa !
Bref, un livre de l'école des loisirs qui n'a pas pris une ride. 

vendredi 15 mars 2013

Plume vole

Je ne sais pas si on peut encore trouver ce petit livre de Lucile et Annie Butel aux éditions Gautier-Languereau, collection Fontanille... Ce n'est pas si ancien que ça (30 ans) mais je n'ai pas souvenir d'avoir vu ce type de formats en littérature jeunesse actuellement.


C'est l'histoire d'une petite plume qui a envie d'aventure, de voir le monde. Au creux d'un édredon, bien au chaud, elle s'ennuie. Heureusement, le petit chat de la maison en fait son nouveau jeu. Il la fait tourner, voler et rebondir... Mais un danger les rattrape : l'aspirateur. Cachés sous le lit, la plume et le chat n'ont plus envie de jouer. Ils tremblent de peur. Cette épreuve passée, leurs jeux recommencent jusqu'à l'envol de la plume.

Un livre charmant, aux illustrations mignonnes, notamment du chat. Une histoire du quotidien avec un peu de poésie.

jeudi 14 mars 2013

Les lions ne mangent pas de croquettes

Voilà un livre jeunesse d'André Bouchard trop mignon et hilarant. 

Clémence veut un animal domestique mais ses parents le lui refusent. Enfin, ils ont dit "pas de chien, ni de chat". Du coup, Clémence ramène un lion à la maison. Un grand lion avec sa belle crinière, ses grandes pattes et son appétit de lion. 
Le lion est un très bon animal domestique. Il sait se nourrir seul. Il aime jouer, que ce soit à chat avec les passants ou à cache-cache avec les amis de Clémence. 
Entre ce grand lion et cette toute petite fille qui le tient sagement en laisse, tout se passe bien. Clémence ne comprend pas tout mais le lecteur, si ! Et il se doute bien que le lion va finir par manquer de repas frais...
Ce dont on ne se doute pas, c'est qu'il existe une double fin ! 

Un dessin qui va à l'essentiel, un texte plein de sous entendus et d'humour : c'est un régal !

mercredi 13 mars 2013

Le merveilleux voyage à travers la nuit

Voilà un livre jeunesse de Helme Heine aux dessins superbes mais au texte un peu étrange. C'est un livre qui me faisait un peu peur lorsque j'étais petite. On y voit des poissons fantomatiques, des chasseurs gigantesques ou des scènes surréalistes avec des êtres difformes. Ce n'était pas très rassurant.

Dans ce livre, Sommeil et Rêve guident les autres êtres vivants dans des mondes imaginaires. Ce qui est inquiétant, ce sont tous les êtres vivants concernés : il n'y a pas que les gentilles fillettes qui dorment, il y a aussi les pirates et les bouchers. Alors, certes, Sommeil est un personnage sympathique, qui veille sur ses dormeurs. Mais Rêve... Rêve est complètement frappé ! Et en plus, il ne sait que dire 'tu es au paradis'... 

Bref, un livre qui a de jolies qualités esthétiques mais qui sur le fond ne donne pas très envie de dormir...

mardi 12 mars 2013

Akim court

Akim joue avec ses copains lorsqu'il entend de grands bruits. Son village est bombardé. Le jeune garçon court, se perd et court encore. Il trouve refuge dans une maison encore debout. Il sert des soldats jusqu'au jour où il peut s'enfuir. Il est alors recueilli dans un camp après une longue marche...

Voilà une histoire inspirée de la réalité, une histoire avare de mots, aux dessins percutants. Des dessins griffonnés en sépia. Comme une histoire ancienne. Pour un enfant en particulier. Et pourtant... n'est-ce pas encore le quotidien de centaines d'enfants ?
La force narrative de ces textes et surtout de ces images est impressionnante. Elle invite à l'empathie.

Un superbe album de Claude K. Dubois, sans pathos, sans violence, mais qui marque par ses scènes de panique, d'abandon et de fuite. 

Merci à Libfly qui m'a donné l'occasion de le lire pour le Prix sorcières. 

lundi 11 mars 2013

Arto et la fée des livres

D.R.
Voilà un joli livre d'Agnès de Lestrade et Olivier Latyk repéré à la foire du livre de Bruxelles. 

C'est l'histoire d'un petit garçon, Arto, qui vient voir une relieuse. Il parait qu'elle a des doigts de fée. Il lui demande de raccommoder l'album de mariage de ses parents. En imaginant qu'il pourra ainsi les rapprocher. La relieuse, généreuse, accepte à condition que le jeune garçon l'aide dans ce travail. 
Il découvre les papiers, les colles et les cuirs (qui ont du chagrin). Il apprend la patience. Il devient l'ami de cette dame et recueille ses confidences...
Un fois le travail terminé, qu'adviendra-t-il d'Arto et de sa famille ?

A vous de lire ce magnifique album pour répondre à cette question.
Superbement illustré, plein d'humour et de poésie, ce livre est une petite pépite !

dimanche 10 mars 2013

Le jeu des perles de verre

Depuis une dizaine d'années, ce livre d'Hermann Hesse est sur ma PAL. Récemment, il m'a été recommandé. J'ai donc cherché le titre à la bibliothèque et dévoré le bouquin. 

Dans un futur lointain mais peu différent techniquement, la civilisation occidentale se divise en deux mondes : celui des gens normaux, qui vivent comme nous, et celui des érudits, qui vivent en communauté, à la manière des ordres religieux. 
Joseph Valet est l'un de ces érudits dont notre narrateur écrit la biographie.
Cet homme, que nous suivons pendant sa formation et jusqu'à la mort, a été repéré pour son potentiel en musique. Mais c'est dans la discipline du jeu des perles de verres qu'il brille. Ce jeu, dont jamais le principe, les règles ou les buts ne sont réellement expliqués, allie les mathématiques, la linguistique, la musique... et la méditation. Entre les Go, les Échecs, on ne sait jamais trop si c'est un jeu purement esthétique ou stratégique.
En outre, on découvre en addendum des autobiographies fictives de Valet, exercice stylistique, historique et analytique très sympathique. 
Joseph Valet est fascinant, que ce soit dans sa façon de vivre comme dans ses relations aux autres. Il est curieux, travailleur, patient. Il semble uniquement vivre dans l'intellectuel et ne pas connaitre les servitudes humaines.

Un bon gros livre comme je les aime, avec un joli style, très XIXe, qui tient de l'utopie. Un livre qui fait aussi réfléchir sur le sens de la vie, les priorités que l'on se donne et surtout l'esprit avec lequel on aborde le monde. On est proche du roman philosophique avec ce titre.

samedi 9 mars 2013

Les amandes amères

Ce roman de Laurence Cossé est moins léger que les précédents que j'ai pu lire, qu'ils traitent d'un ministre de Louis XV, de Dieu, de monuments historiques ou de lectures

Edith emploie Fadila, une marocaine de 75 ans, pour son repassage et son ménage. En discutant, elle découvre que Fadila ne sait ni lire, ni écrire. Edith propose de le lui apprendre.
Tout le roman traite de la difficulté de cet apprentissage, du choc des cultures, de l'amitié qui peut naître entre deux personnes si différentes...
Et c'est plutôt bien fait. On s'attache terriblement à Fadila, à Edith et à leurs familles respectives. Comme Edith, on ne comprend pas bien comment la mémoire, l'apprentissage de la lecture et le fait de tenir un stylo peuvent ne pas être évidents.

Un très joli roman, un peu moins optimiste que les précédents.

vendredi 8 mars 2013

Lincoln

Deux heures pour un amendement. Cela parait peu. C'est la durée de ce film qui présente le combat du président américain pour l'abolition de l'esclavage. 


Lincoln, campé de façon très juste par Daniel Day-Lewis, nous apparaît dans la sphère publique mais aussi dans des moments privés, avec ses fils, son épouse, ... Plein d'humour et de bonhomie, il sait également faire preuve de fermeté. Sous ses dehors aimables, il sait charmer, manipuler et acheter les hommes dont il a besoin. 
Alors, certes, il n'y a pas beaucoup d'action. Et 2h30 de blabla, ça parait beaucoup. Mais je n'ai pas trouvé de longueurs au film. Sauf les dix dernières minutes : on aurait pu se contenter du vote et ne pas aller jusqu'à la mort du président. Mais tout le reste tenait la route à mes yeux. 

jeudi 7 mars 2013

Je nous trouve beaux

Quand on m'a proposé ce livre de Cyril Montana, j'étais enthousiaste. J'avais envie de lire de la littérature contemporaine et de voir comment serait traité le thème du quarantenaire adolescent...

J'ai aimé les premières pages mais je me suis vite lassée de cette écriture parlée et je n'ai pas réussi à m'attacher au héros de ce roman. Et puis, j'ai eu l'impression de lire un Beigbeder, en moins cynique peut-être. Et le langage cru n'aide pas.
Pourtant, j'ai apprécié quelques passages. Ils m'ont semblé plus frais, plus neufs. J'ai aimé la visite chez les francs-maçons, les cabanes des petites filles, la mamie... J'y ai trouvé des sentiments, une douceur, de l'humour qui manquait dans d'autres chapitres.

Le personnage est un monsieur tout le monde, qui trompe sa femme (et s'en justifie mollement), cherche à éduquer ses enfants tant bien que mal et subit des collègues - il est agent immobilier - vulgaires et ploucs.
Cela n'aide pas à l'apprécier non plus.

Bref, je retiendrai quelques passages touchants...

mercredi 6 mars 2013

Toutes les maisons sont dans la nature

J'ai également reçu de la part de Libfly, et toujours pour le Prix Sorcières, ce livre de Didier Cornille.
Celui-ci cherche à expliquer par des schémas et des explications simples dix maisons du XXe siècle (et début XXIe). 
Avec une gamme de couleurs digne de Mondrian (jaune, bleu, rouge, noir, blanc essentiellement), dix chapitres présentent un architecte, une de ses réalisations et quelques autres créations. Chacun est centré sur une maison : 
. La maison Schröder de Gerrit Rietveld
. La villa Savoye de Le Corbusier
. La maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright
. La maison des Eames de Charles et Ray Eames
. La maison Farnsworth  de Mies Van der Rohe
. La maison des jours meilleurs de Prouvé
. La maison de Santa Monica de Gehry
. La maison en carton de Shigeru Ban
. La maison de Bordeaux de Rem Koolhaas 
... et la maison écologique de Sarah Wigglesworth et Jeremy Till.

Le chapitre s'ouvre avec une plage colorée faisant face à un portrait de l'architecte et une présentation succincte de la maison. Ensuite, il est question de ses premières réalisations puis de la maison. A l'aide de dessins schématiques, les caractéristiques de la demeure sont illustrées de façon très compréhensible. Puis les autres bâtiments emblématiques sont présentés. 

Tout vise à la clarté, à la pédagogie, dans ce livre. Néanmoins, je suis assez curieuse de savoir à partir de quel âge il est indiqué. Car même si les dessins sont enfantins, le ton clair, l'ensemble ne leur parait pas vraiment destiné. Ainsi, les constructions de Sarah Wigglesworth et Jeremy Till telles qu'elles sont dessinées indiquent des flèches qui ne sont pas explicitées : il s'agit visiblement de systèmes thermiques mais ce n'est pas clair. 

Alors c'est mignon, un peu rétro, ça part d'une bonne intention mais pour moi, cela reste peu accessible à un enfant (beaucoup de dates, vocabulaire spécifique, schémas sans légendes). Mais pour les grands, c'est sympa et ça remémore les cours d'architecture !
D.R.

mardi 5 mars 2013

La maison en petits cubes

Ce bel album de Kunio Kato et Kenya Hirata, je l'ai découvert grâce à Libfly qui organise des lectures communes autour du Prix sorcières, opération destinée à récompenser les plus chouettes livres jeunesse. 

D.R.
Imaginez une ville inondée, dans laquelle l'eau ne cesse de monter. Dans cet endroit progressivement abandonné des hommes, un vieux monsieur résiste encore et toujours. Régulièrement, il construit un nouvel étage et laisse le précédent aux flots.
Alors qu'il bâti son nouvel abri, juste au-dessus de son toit actuel, il laisse échapper ses outils. Le voilà obligé de plonger pour les récupérer. A mesure qu'il descend les étages et les maisons, ses souvenirs remontent. Là, c'est la maison où sa femme est morte. Ici, c'est le mariage de sa fille. Plus bas, son enfance. Et ainsi de suite jusqu'à la première maison, premier petit cube sur lequel se sont empilés les autres...

Ce livre est poétique, nostalgique et touchant. Il interroge sur le temps, le passé et donne du relief à tous les instants de la vie. Quant aux dessins, aquarellés, ils sont très doux. Le vieux monsieur n'est pas très sexy, il fait même un peu peur mais il est tellement attachant...

Suite à cette lecture, j'ai visionné le court-métrage dont le livre est issu. Quelques détails, et le style des dessins, différent. Mais les deux sont aussi poignants. Si L'Amoureux a préféré la version animée, je serais quant à moi incapable de trancher.

Merci pour cette belle lecture, sensible et profonde. 

Dans la même collection, je conseille aussi 1000 vents, 1000 violoncelles.

vendredi 1 mars 2013

Versailles et l'antique

Un thème qui ne pouvait que me tenter ! 

A travers quelques salles, les sculptures antiques qui ont peuplé Versailles sont exposées. De provenance grecque, égyptienne ou romaine, des statues très restaurées ou à peine, rythment les galeries. Cartels assez pauvres, petit dépliant peu bavard, audioguide plutôt bien fait, ouf ! on apprend quand même quelque chose et l'on ne se contente pas de regarder.

Monomaniaque de l'antique, je n'avais pas pensé que l'expo irait plus loin que la présentation des objets archéologiques. Je m'imaginais un palais où les sculptures retrouvaient leurs places d'antan. Je pensais qu'il serait question des achats d'antiques, de leur restauration, de leur imitation... Mais pas forcément de l'omniprésence de l'antique dans la création de Versailles. Ce qui est pourtant le cas. 

La suite de l'expo s'attache donc à ces oeuvres peintes, sculptées, brodées, aux motifs mythologiques et symboliques. C'est magnifique.
Dommage que ça se termine un peu en queue de poisson.