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dimanche 1 décembre 2013

Le meilleur des mondes

Sylire et Lisa nous ont proposé de lire ce roman bien connu d'Aldous Huxley pour cette session du Blogoclub. Au début, j'ai un peu rechigné. Après tout, j'avais déjà lu ce livre au collège, quel intérêt de le relire ? Et puis, je l'ai rouvert. Et le charme a opéré, comme la première fois...


Tout commence avec un groupe d'étudiants en visite au Centre d'incubation et de conditionnement de Londres-Central. On découvre avec eux la naissance des êtres humains en flacons (les mots "parents", "père" et "mère" sont devenus des grossièretés) et leur conditionnement à mesure qu'ils grandissent. La société est organisée en castes, des plus intelligents aux moins intelligents, des Alpha plus aux Epsilon moins. Tous sont conditionnés pour être heureux de leur sort. Si les Alpha ont des métiers scientifiques, les Epsilon travaillent à la chaîne. Vous aimez votre métier, vous avez du temps pour les loisirs et vous jouissez de toute la liberté sexuelle que vous souhaitez. Et si jamais vous aviez l'impression de ne pas nager dans le bonheur, le soma vous y conduit : "Un gramme à temps vous rend content". Néanmoins, certains Alpha s'interrogent : Bernard Marx voudrait être libre. Quelle idée ! se dit Lenina, notre jolie héroïne, une fille "pneumatique". Au cours d'un week-end, les deux amants rencontrent un "sauvage". Lequel est ramené à Londres et exhibé... C'est le choc des cultures ! 

Il est étonnant de voir que ce roman n'a pas pris une ride. Certes, les totalitarismes ne semblent plus à l'ordre du jour. Mais on est rentré complètement dans une société du loisir. Quant à la liberté sexuelle, cela fait plus de cinquante ans que celle-ci a explosé. Si le contraste entre le sauvage et la civilisation est caricatural et n'apporte finalement pas énormément au livre, la civilisation imaginée reste crédible. Bon, on aurait pas assez d'essence pour avoir tous un hélico mais en ce qui concerne le soma, pas d'inquiétude, il est omniprésent : c'est la série/le match qu'on regarde, c'est le temps qu'on passe sur les réseaux sociaux, c'est tout ce qui nous empêche de penser et nous divertit... Ce roman d'anticipation permet de réfléchir à ce qui donne sens à la vie des personnages : si Lénina entre dans le moule, elle découvre aussi qu'elle peut avoir des sentiments comme la frustration, le dégoût voire la passion. Bernard est à la recherche d'un absolu (et de la gloire). Helmholtz, de la beauté. Le sauvage, John, conditionné par Shakespeare et aux faux airs de Candide, veut la vérité, l'authenticité... Las, Huxley nous laisse assez peu d'espoir sur chacun de ces sujets. Car pour avoir le bonheur, il faut être prêt à faire des sacrifices.

Ce livre résonne aussi de façon particulière par rapport à une de mes lectures actuelles (oui, je lis plusieurs livres en même temps, honte sur moi) : Se distraire à en mourir dont je vous parlerai bientôt !

8 commentaires:

  1. Un roman lu quand j'étais ado et que j'avais bien aimé.

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    1. C'est souvent à cet âge qu'on le découvre. Je me demande s'il séduit toujours les ados.

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  2. pour ma part, ce livre est une déception absolue, dommage et heureux de lire qu'il t'ait plu

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    1. Oui, malgré certains traits caricaturaux, j'ai trouvé cette société très intéressante !

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  3. Tu me redonnes envie de le lire, j'avais adoré ado!

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    1. Pour moi, il est toujours à la hauteur ! Je serais curieuse d'avoir ton ressenti à la relecture.

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  4. Je crois que toi et moi sommes parmi les rares à avoir apprécier cette sélection du Blogoclub! Quant à moi j'ai bien aimé le côté «choc des civilisations», et la fin a su me surprendre!

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    1. Oui, j'ai pu lire que les autres participants étaient très déçus. Ce que j'ai surtout aimé, c'est la façon dont Huxley donne à penser notre monde.

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