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samedi 22 février 2014

Rodin, la lumière de l'antique

Bon, j'arrive après la bataille avec mon billet. L'exposition s'est terminée il y a une semaine... Mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler !

Rodin antique cariatide 1882
Rodin, Cariatide tombée portant sa pierre, 1882

Le titre et le présupposé laissent imaginer un propos assez convenu sur l'inspiration antique dans l'oeuvre de Rodin. A vrai dire, il y a un peu de ça. Car l'exposition s'ouvre sur des statues du sculpteur mises en résonance avec des moulages d'antiques : l'Âge d'airain à côté du Diadumène, le Torse du belvédère près du Penseur... Soit. On complète cela par quelques dessins. Et le tour est joué ! Mais ce n'est certainement pas là le plus intéressant : cette démonstration peut s'appliquer à bon nombre d'artistes depuis la Renaissance.

Ce qui l'est plus en revanche, c'est l'exposition de la collection d'Antiques de Rodin. Et la façon dont il l'utilise pour créer des œuvres originales. Assemblant coupes antiques et silhouettes féminines, le sculpteur crée Fleurs dans un vase, une façon de repenser les vases de Canosa (en mieux). Il joue aussi au restaurateur. Mais c'est surtout dans les jeux avec les fragments qu'il est le plus pertinent. C'est le moment de tomber en pâmoison devant la douceur et la pureté des fragments de statues antiques dont les cassures viennent magnifier la beauté. Et Rodin là encore nous étonne avec sa Pallas au Parthénon, sa Mort d'Athènes et sa Minerve sans casque !


Un petit mot de Rodin pour la route, tiré de « la leçon de l’Antique », le Musée, janvier-février 1904 : "Tout d’abord l’Antique est la Vie même. Rien n’est plus vivant que lui, et aucun style au monde n’a su, ni pu rendre la Vie comme lui. L’Antique a su rendre la Vie, parce que les anciens ont été les plus grands, les plus sérieux, les plus admirables observateurs de la Nature qu’il y ait jamais eu. L’Antique a pu rendre la Vie, parce que les anciens, grâce à cette maîtrise dans l’observation de la Nature, ont vu ce qu’il y a d’essentiel, c’est-à-dire les grands plans et les détails de ces grands plans : et comme là est la vérité même, jamais leurs figures ainsi construites n’ont pu s’amollir."

Après, je suis restée assez insensible à la question de la lumière... Il faisait déjà nuit quand j'ai visité l'expo avec le SMV.

Une toute petite exposition, qui permet quelques belles surprises.

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