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vendredi 29 août 2014

La Belle de l'étoile

Deuxième lecture de cette rentrée littéraire 2014 chez Albin Michel avec ce livre de Nadia Galy. Un livre à la première personne. Un livre sur une femme dévastée. Un livre sur le deuil. Un livre sur une fuite au bout du monde, à Saint-Pierre-et-Miquelon.

MNHN Banquise


L'héroïne de ce roman a vécu une expérience traumatisante. Elle a trouvé son amant mort sur les bords de Marne. Sorj s'est suicidé. Après une hospitalisation, la narratrice décide de partir pour Saint-Pierre-et-Miquelon pour exercer son métier de contrôleur aérien. En proie à toutes les addictions (anorexie, alcool, cigarette), elle se découvre un goût pour le froid glacial de l'île.

Le seul truc qui la fait tenir, c'est une correspondance. Des lettres dont on ne saura presque rien si ce n'est qu'elles lui ont été envoyées par Sorj pendant leur histoire. Des lettres qu'elle reçoit de Paris et auxquelles elle répond. Une façon de se soigner, de guérir ou de s'enfoncer plus encore dans la souffrance ? Je vous laisse le découvrir. 

Si le sujet du deuil est loin d'être drôle, notre narratrice sait pourtant faire preuve d'autodérision (à moins que ce ne soit l'alcool qui la détende) et l'on s'étonne de sourire sur quelques passages bien troussés. 

J'ai aimé ce personnage maltraité par la vie, à la langue dynamique et rapide, souvent surprenante, mais plus encore j'ai aimé l'île. Ses paysages glacés, sa brume, ses presque tsunamis... et bien sûr, ses habitants chaleureux. J'ai apprécié certaines images de cerfs-volants, de bains glacés et de femme perchée. Par contre, j'ai trouvé l'histoire de Fériel un peu trop belle et le hasard un peu trop sympa. 

Un roman juste, à l'écriture "coup de poing" !

4 commentaires:

  1. Merci merci joli blog !
    Je vous écrirai plus longuement mais je tenais à vous exprimer ma joie en vous lisant. Chaque avis m'est indispensable, précieux. Vraiment.
    Nadia Galy

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  2. Me revoici Joli Blog, avec un ordinateur cette fois !

    Je tenais à vous remercier pour votre bel avis, et pour sa bienveillance, c'est si important quand le livre parait enfin. Celui-ci a une longue longue histoire, et j'y ai mis beaucoup d'intimité, toute la chaleur que j'ai pu, et de l'amour aussi. Il m'importe de dire, de clamer, que mourir n'est pas l'issue et surtout que le deuil n'est pas renoncer à vivre. Rien ne le soigne en réalité, que la vie. Ma narratrice est brisée, et pourtant elle sort, elle travaille, elle met un pied devant l'autre, en croyant s'être abstraite du monde mais la joie se fait en dehors d'elle, et petit à petit la lumière l'étreint. Je peux parler de cela durant des nuits entières. Rien ne vaut que l'on cesse, que l'on abandonne. Parfois, cela arrive quand même, et de cela je peux aussi parler, et puis il suffit d'un pas dans l'escalier, d'une vieille chanson, ou que sais-je, un bon café, et on reste.
    Mais ce n'était pas tout à fait pour cela que je voulais vous écrire. Vous avez parlé de hasard. Or, il n'y en a pas dans ce livre. Si je comprends bien, il vous semble que Feriel arrive sur l'île fortuitement? Or non, mais je reconnais que ce n'est peut-être pas tout à fait explicite : Non, elle a cherché sa fille et son mari durant 30 ans, elle a appelé tous les Pisani de France et de Navarre jusqu'à tomber sur le bon, et puis elle y est allée (avec les difficultés que l'on sait pour un algérien de rentrer en france, et notamment s'il est peu fortuné ! C'est après avoir rencontré le père, que Fériel décide d'aller se faire connaitre de sa fille y compris à Saint Pierre et Miquelon. Voilà, je ne sais pas si je lève la question, mais en tout cas, c'est à cela que j'ai pensé !
    Ceci m'a été inspiré par un cas réel : Vous savez, des tas de petits enfants réunionnais ont été enlevés à leurs parents sur l'île, je crois dans les années 50/60 pour repeupler la Creuse (si si, je vous assure) et un copain, journaliste à Libé avait enquêté sur le sujet. Il avait à ce propos rencontré une fille, ici, sur le continent, et ensemble, ils avaient entrepris de rechercher sa mère à elle. C'était dans les années 95/2000 et ils n'avaient rien d'autre que les annuaires. Ils se les sont procurés (ce qui était plus simple pour eux, puisque la Réunion est Française, que pour Fériel qui devait les faire venir d'un autre pays!) et ils ont appelé au hasard au début (elle ne connaissait plus son véritable nom avec précision) et puis petit à petit, coup de fil par coup de fil ils ont tissé une toile et fini par retrouver la maman de cette dame ! J'ai trouvé ça totalement incroyable, cela même donné lieu à un film tellement c'était dingue ! La réalité dépasse toujours la fiction, et j'adore ça !
    Merci encore pour l'écriture coup de poing, ça aussi, j'adore !

    Nadia Galy

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    1. Merci beaucoup pour ces précisions ! C'est intéressant de connaitre la genèse de cette histoire (j'ignorais complètement celle des réunionnais, c'est dingue). Encore bravo pour ce livre et très belle continuation à vous dans l'écriture :)

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