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dimanche 14 septembre 2014

L'Alchimiste de Khaim

Merci à Libfly et Au diable vauvert pour ce second ouvrage reçu dans le cadre de la voie des indés

Comme celui de Bordage, ce récit de Paolo Bacigalupi est un conte. Un conte de magie et de mort. Un conte qui s'intéresse aux conséquences des actes, à la notion de bien commun et d'individualisme. Imaginez un monde où tous peuvent pratiquer la magie à divers degrés. Un monde où cette magie nourrit des ronces qui, petit à petit, grignotent les villes et les campagnes. Des ronces dont on ne peut se débarrasser. Elles sont toujours plus grandes, plus solides. Et si on les brûle, des graines tombent et poussent pour remplacer le roncier carbonisé. Et si l'on s'approche trop ? On meurt, empoisonné.

C'est dans ce monde que vit notre alchimiste avec sa fille Jiala. Il s'est ruiné pour mener des recherches sur la façon de stopper cette avancée des ronciers. Et il touche au but avec son balanthast. Il va donc présenter son objet au maire de la ville. Mais une bonne invention entre de mauvaises mains peut faire plus de dégâts que ce que l'on imagine...

Si j'ai trouvé l'idée de ce court roman très intéressante, je suis un peu déçue par la façon dont elle est traitée. En effet, j'ai trouvé les personnages un peu pales, sans consistance. Ils ont très peu suscité mon empathie. Et pourtant, la question de la responsabilité collective est très intéressante. Elle nous fait penser à notre propre comportement devant la pollution par exemple : quels engagements prenons-nous ? Que sommes-nous prêts à sacrifier pour l'avenir ? 
"Doit-on laisser les siens dépérir pour éviter que les ronces ne grandissent ?" C'est la question qui se pose quotidiennement à tous les citoyens. Et puis, une petite dose de magie, ça ne peut pas faire tant de mal que cela... Mais si l'on multiplie par le nombre de citoyens : cela donne des villes noyées sous les ronces.

Un monde et un scénario intéressants qui me laissent un peu sur ma faim. Je regrette que Paolo Bacigalupi n'ait pas choisi une forme plus longue pour ce récit : j'aurais aimé en savoir plus sur la magie, sur les ronces, sur ces villes perdues ou menacées, sur les personnages... Bref, je suis un peu frustrée !

chateau ronces Collet reveries lointaines 2012

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