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mardi 21 octobre 2014

Mailman

J'aime bien ce que fait Monsieur Toussaint Louverture. Je ne lis pas toutes ses publications, loin de là, mais lorsque j'en découvre une, je ne suis pas déçue. Je sais que je vais trouver un objet livresque original, joli et étrange. C'est le cas avec ce roman de John Robert Lennon.

Nestor, ville tranquille des USA. Son université. Sa fête annuelle. Et sa topographie, façonnée (en toute simplicité) par sept doigts de Dieu. C'est là que vit et travaille Mailman. Ce facteur, Albert Lippincott, est un homme efficace : il finit sa tournée dans les temps et sait ouvrir des boites aux lettres capricieuses. Il a un tout petit défaut : il ouvre certaines lettres et les lit avant vous. Mais ne vous inquiétez pas, il finit toujours par vous déposer le courrier. Cette petite manie finit par lui porter préjudice lorsqu'un jeune artiste se suicide... et que Mailman lui livre avec plusieurs jours de retard le courrier d'un ami. Cet événement déclenche une série de petits bouleversements qui amènent Mailman à méditer sur son existence. Et le lecteur découvre avec fascination la vie ratée et les traumatismes d'Albert (l'épisode de la bibliothèque, ses liens avec sa famille, ses rares relations affectives).

Ce roman tient du tragique comme du comique. Albert est un américain moyen, socialement inadapté, qui dit trop fort ce qu'il pense et vit par procuration. Un antihéros à la fois attachant, et énervant, un tordu ordinaire. Ce roman pourrait être désespérant, notamment sur l'éternelle solitude humaine, sur la difficulté de cohabiter avec soi-même et sur ce que signifie réussir sa vie, s'il n'était si drôle. Car la société américaine en prend aussi plein les dents : elle est dépressive, excitée, névrosée. Bref, le rêve américain tient plutôt du cauchemar ! 

Un roman assez sombre, au style réaliste, pour une lecture douce amère, parfois un peu longuette. 

Warhol, Spam, Pop art

10 commentaires:

  1. Tiens, tu es bien la première à évoquer quelques longueurs dans ce roman qui est l'une des dernières productions Toussaint-Louverture qui me tente quand même diablement ainsi que "Price".

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    1. Price me tente aussi beaucoup. J'ai trouvé quelques longueurs sur la fin, un peu déroutante, et sur quelques épisodes d'enfance...

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  2. Je pense qu'il pourrait me plaire, malgré les quelques longueurs évoquées... J'en prends note ;-)

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    1. Ce sont des minis longueurs, on parle de quelques pages tout au plus.

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  3. C'est vrai que le fond n'est pas très réjouissant.

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  4. J'ai dévoré ce roman, et suis contente de trouver une autre lectrice, mais que font les gens? (j'espère qu'ICB va s'y mettre). De vrais passages d'anthologie (ah l'Asie centrale!) et une fin... déconcertante.

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    1. Cela dit, je ne suis pas certaine qu'il plaise à tout le monde, c'est pas forcément grand public (ni pour l'écriture, ni pour le thème). Mais je n'ai pas de doutes pour ICB.
      Complètement d'accord sur le parachutage en Asie Centrale. J'ai aussi beaucoup aimé le tout début (le concours, les séances chez le psy, etc.)

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    2. Et l'histoire avec le chat, là j'ai frémi (j'adore ces bêtes là). Au début je croyais que l'histoire allait se focaliser sur le vol des lettres, mais non. Autre chose, mais très bien, cette vie de Mailman, le looseur (?)

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    3. Oui, j'ai eu peur aussi pour les divers félins du bouquin !
      Est-ce un looser ? Un homme malchanceux et mal dans sa peau ? Un monsieur tout le monde avec grain de folie ?

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