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lundi 9 février 2015

Voyager au Moyen Âge

C'est certainement l'expo la plus intéressante de cette saison, en tous cas à mes yeux. Elle allie un propos clair, des objets intéressants et une scéno sympa. Et elle est au musée de Cluny, un endroit délicieux. 

Tout commence avec la carte de Peutinger, qui présente les routes de la Méditerranée romaine et ses villes dans un espace symbolique, les 6 mètres de parchemins. Son but est d'indiquer les distances et les étapes pour le voyageur. Elle ne cherche pas à être une reproduction réaliste du territoire (cela aurait pu être un peu plus explicité car certains visiteurs se scandalisent devant cette carte de la nullité cartographique des anciens). Voilà qui introduit notre voyage dans le temps ! D'autres cartes, du ciel et de la terre, précisent cette vision du monde.

Croix processionnelle, Abyssinie, 14e siècle, Florence, Bargello

Puis plusieurs chemins s'ouvrent pour le visiteur : le pèlerinage, la croisade, les voyages commerciaux, artistiques, etc. A lui de voir par quel aspect il débute. Pour ma part, j'ai suivi le chemin de la foi. Vers Jérusalem, Rome, Compostelle, le pèlerin médiéval n'hésite pas à marcher pour gagner le ciel. Et visiblement, ils sont plutôt nombreux à le faire. Cela devait plus ressembler à des bandes organisées qu'à trois ermites au milieu de nulle part. Par contre, ce n'est pas parce qu'on cherche le Paradis qu'on doit le rejoindre trop tôt : mieux valait être armé pour se défendre des brigands qui écumaient les routes. La croisade entre aussi dans cette catégorie religieuse (elle est aussi politique). Le plus étonnant de ce parcours est certainement le rouleau des morts de Saint-Bénigne-de-Dijon : le prieur de la communauté décédé, un ou plusieurs moines se rendaient dans les abbayes (plus ou moins) voisines pour annoncer la nouvelle. Chacune ajoutait ses prières aux précédentes... pendant un voyage qui pouvait durer presque deux ans !

Le voyage est aussi d'un ordre tout autre. On se déplace pour apprendre auprès d'un maître, que l'on soit artiste ou savant. Les échanges artistiques et les influences entre l'Italie et les Flandres sont présentés. Mais l'on voyage surtout pour vendre. Les marchandises circulent à travers l'Europe, certaines épices par exemple viennent de contrées très lointaines qui alimentent l'imaginaire (je crois que c'est la partie que je regrette ne pas avoir vue plus développée). Bref, pour les fans de l'import/export, vous aurez des infos sur sa version médiévale.

Carte à jouer, navire,italie XVe, Cluny, enluminure sur parchemin

Les moyens de transports ? Les pieds, le cheval, le bateau, la charrette ? Ce point est assez peu évoqué mais une superbe épave est exposée, celle d'Ubierta. Et le matériel de voyage, du coffre à la chaise pliante, est mis en avant. 

Une expo très chouette, dont on regrette qu'elle ne soit pas plus longue. On aimerait poursuivre le voyage jusqu'au royaume du prêtre Jean, en savoir plus sur saints voyageurs (Saint Christophe qui protège toujours les déplacements) et bien d'autres voyages... Pour ceux qui veulent voyager encore, le Louvre et Philippe Dijan proposent d'autres excursions !

2 commentaires:

  1. Je veux absolument visiter ce musée depuis un bout de temps, mais il faut le déclic (et j'ai eu les expos au grand palais avant), alors s'il y a ce plus, c'est bon! Je crois, au sujet de cette fameuse carte, que ma petite ville, ou du moins le voisinage, y est indiqué (voie romaine pas loin...)

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    1. Ahah, ravie de te faire franchir la porte de ce très chouette musée ! Quel est le nom latin de cette petite ville ?

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