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mercredi 28 septembre 2016

What Maisie knew

Je poursuis ma lecture de Henry James et je profite du mois américain pour terminer ce titre qui patientait dans ma PAL depuis des années ! Non qu'il ne me tentait pas, mais j'appréhendais un peu le bon classique tout en anglais. C'est un peu bête, non ?


Maisie est une petite fille, héroïne de ce livre, qui en sait un peu trop pour son âge. Après le divorce de ses parents, qui ne cessent de se livrer avec bonheur à l'adultère et tentent de se faire le plus de mal possible, Maisie devient un enjeu. Ballottée entre la maison de sa mère, Ida, et celle de son père, Beale, elle observe avec intérêt le comportement des adultes. Car bien entendu, le divorce ne rend pas ses parents plus moraux. Et l'on s'effraie de voir que la gouvernante choisie par Ida, Miss Overmore, s'intéresse beaucoup à Beale. Et que Ida disparaît sans plus donner de nouvelles, et revient mariée à Sir Claude... Bref, c'est tout sauf joli ce qu'observe Maisie. Une seule personne semble s'inquiéter de la formation du sens moral de la fillette, Mrs Wix, la gouvernante qui remplace Miss Overmore. Bon, c'est pas la panacée non plus cette gouvernante. Elle est plutôt ridicule. Mais au moins, elle ne cherche pas à flirter avec qui que ce soit. Car vous vous doutez bien que les nouveaux époux ne resteront pas bien longtemps fidèles et que l'histoire se répétera. A ce détail près que Maisie ne compte plus pour personne, à l'exception de Sir Claude, charmant mais faible... bref, il n'y a pas beaucoup d'adultes fiables dans ce livre.

A travers le regard de Maisie, on découvre une société décadente, rongée par la frivolité, l'argent, les plaisirs éphémères... Il n'y a pas de règle sinon celle de son perpétuel divertissement. La lucidité de la fillette, sa manière de s'imprégner de ce qu'elle voit effraie. Elle manie le non-dit avec un art qui dépasse bien des adultes ! Et l'on s'émerveille de la finesse psychologique de James pour construire un tel roman, pour imaginer une petite fille si sensible et intelligente qu'elle en devient presque malsaine. A moins que ce ne soit le lecteur, par sa compréhension de ce que cachent les apparences, qui n’interprète ce que voit Maisie ? En tous cas, la jeune demoiselle en grandissant nous montre qu'elle est loin d'être si innocente qu'elle ne le montre à ses parents. D'ailleurs, il y a chez Henry James un traitement particulier de l'enfance, qui ne croit pas à l'innocence. Il y voit plutôt des adultes qui n'auraient pas encore construit un quelconque sens moral. Des êtres perméables. C'est très dérangeant. Mais aussi très intéressant !

4 commentaires:

  1. J'en garde un souvenir glaçant. Lu en français.

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  2. J'ai vu le film, mais ça se passait à notre époque, je ne savais même pas qu'il y avait un livre et j'ai terriblement envie de le lire !

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