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lundi 28 mai 2018

Le chat, l'Ankou et le maori

Un chat breton, Jules Joseph Chamsou, amateur de galettes et de crêpes, vivant depuis toujours dans une crêperie, décide d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Il parait que tous les lieux se valent, mais est-ce le cas ? Il engage donc un voyage vers la mer pour vérifier cette théorie. En chemin, il rencontre bien des ennemis, du chat huant au fermier géant, en passant par la mort elle-même, l'Ankou et son grand chien noir, Ki Du. Il noue aussi de plus agréables amitiés avec les korrigans ou un maori de passage.
Courageux, intelligent et déterminé, notre chat mène sa barque - enfin, celle de l'Ankou - jusqu'à la mer.

Un joli conte breton de Michel Rio aux personnages sympathiques et au héros attachant qui n'a pas sa langue dans sa poche ! Joliment illustré par Marie Belorgey.


lundi 21 mai 2018

Norse mythology

Un Neil Gaiman inconnu à ma LAL en bibliothèque ? Qu'à cela ne tienne, il finit dans mon sac. 

Fasciné par le Thor des comics, l'auteur s'intéresse de près à la mythologie scandinave. Il y découvre des dieux de diverses origines, luttant contre toutes sortes d'ennemis. Pour faire connaitre leurs histoires, il les reprend et les écrit, à la sauce Gaiman, c'est à dire avec humour et simplicité. N'imaginez donc pas trouver une oeuvre vraiment nouvelle, il s'agit plutôt d'une série de mythes remasterisés. 
Roses blanches Galen Kallela

Voici les titres :
The players : qui présente un peu les dieux
Before the beginning and after : sur la création du monde, entre le feu et la glace
Yggdrasil and the nine worlds : l'arbre qui relie les mondes entre eux
Mimir's head and Odin's eye : La quête de la sagesse selon Odin
The treasures of the Gods : comment Loki, le dieu malin, encourage les nains à façonner les plus beaux dons pour les dieux... dont le marteau de Thor
The master builder : Il propose de faire une muraille pour protéger les dieux, en échange d'une déesse.
The children of Loki : entre le loup, le serpent et la femme morte-vivante, ils font un peu peur aux dieux.
Freya's unusual wedding : ou comment tromper un géant qui a volé le marteau de Thor.
The mead of poets : drôle de recette, que se volent les uns et les autres.
Thor's journey to the land of the giants : compétition entre géants et dieux.
The apples of immortality : Promises par Loki, elles manquent aux dieux qui vieillissent...
The story of Gerd and Frey : une love story.
Hymir and Thor's fishing expedition : drôle de pêche pour récupérer un chaudron géant.
The death of Balder : Aimé et protégé par tous, Balder meurt par la faute d'une petite plante.
The last days of Loki : ça chauffe pour le plus malin des dieux, le traitre.
Ragnarok, the final destiny of the gods : La bataille finale.

C'est pas mal pour redécouvrir les mythes nordiques, mais ça ne vous en apprendra pas plus qu'un bon bouquin de mythologie. Ca rend juste les choses plus amusantes, et plus "commerciales".

mercredi 16 mai 2018

Quand la lune descendit sur terre

Merci aux éditions Borélia pour cette proposition de lecture de contes mansis (des forêts de Sibérie occidentale) traduits et introduits par Charlotte Boucault et illustrés par Jüri Mildeberg. C'est un joli ouvrage, aux contes courts et nombreux, dont les illustrations aux allures de tarots étranges et symboliques nourrissent l'imagination.

Avec cette vingtaine de contes, nous partons dans le grand nord, un pays de neige, de rennes et d'ours. Voici le sommaire :
Comment la lune arriva sur la terre : en répondant aux provocations d'enfants à la sage grand mère.
A propos du vent du nord : qui refroidit un peu trop les hommes.
Comment le corbeau arpenta la terre : et comment celle-ci s'étendit.
Pourquoi le lièvre a de longues oreilles : au lieu des grands bois qu'il espérait.
L'élan : qui cherche un ami.
L'ours et l'écureuil rayé : font un pari...
La corneille et la pie : règlent leurs comptes.
La chouette intelligente : Topal-Oïka, Esprit du Monde d'en Haut, veut se construire une nouvelle demeure en os. Ou comment une chouette sauve les animaux de la destruction.
Le petit lièvre peureux : ou pourquoi les lièvres ont une courte queue.
Se punir soi-même : ou comment un lièvre au mauvais caractère se retrouve puni.
Le chien qui se cherchait un compagnon : mais que ses aboiements indispose.
Le souriceau voyageur : bien prudent sur son radeau.
Le renne fier : qui aide les hommes et en reçoit un bien joli présent.
Moss-Nê et le grand duc : ou comment une femme épouse un hiboux.
Mari et femme : trois soeurs vont chercher à se marier.
La petite femme : une louche père de famille et un bébé élevé par un ours dans ce conte étrange.
La grand mère juste : où chacune reçoit un mari à la hauteur de ses mérites.
Le petit pain : histoire d'une femme gourmande et d'un pain malin.

Voici des contes qui nous font entrer dans une mythologie étonnante, où l'animal est très présent ainsi que toutes les forces de la nature. On visualise très bien le monde de ces populations de chasseurs et éleveurs de rennes, qui vivent en harmonie avec les autres êtres vivants auxquels ils prêtent le don du langage et l'intelligence. On croise aussi dans ces contes quelques esprits, des grands mères aux allures de sorcières et des éléments magiques. Simples, moraux et sans fioriture, à la fin parfois abrupte, ils sont destinés à être racontés les soirs d'hiver (uniquement, car les autres saisons sont destinées au travail plus qu'aux contes) dans des communautés qui favorisent la transmission de ses mythes et légendes à l'oral. Très jolie découverte que ce recueil !

lundi 14 mai 2018

Les vallées du bonheur profond

Ce recueil de nouvelles permet de passer un peu plus de temps avec nos amis, Oedipe, Antigone, Clios. De marcher un peu plus sur leur chemin. De découvrir d'autres routes imaginées par Bauchau pour ses héros.

L'arbre fou : Histoire de l'élaboration d'une double sculpture, celle d'une danseuse par Oedipe et des visages de ses parents par Antigone.
Les vallées du bonheur profond : Quand Antigone découvre le peuple des collines et explore les vallées du bonheur profond.
"- Rien que le nécessaire [...] le reste vous alourdit pour le bonheur.
- C'est le bonheur que vous cherchez ? demande Antigone
- Quoi d'autre, dit l'homme qui vient de revenir, le soleil, quelques pluies, la santé et du temps.
- Du temps pour quoi ? demande Antigone
- Du temps pour sentir qu'on a le temps"
La femme sans mots : Une nuit dérangeante avec une femme folle et muette.
Le cri : on retrouve ici une partie d'Antigone. Il s'agit du moment où elle part mendier et où un cri s'élève de ses entrailles.
L'enfant de Salamine : la rencontre de Sophocle avec Oedipe, la façon dont cette rencontre le transforme et l'aide à devenir poète tragique.

Toujours cette écriture superbe et simple,  qui font de ces nouvelles maitrisées un vrai plaisir de lecture. Et quelle joie de retrouver les personnages et les lieux connus et traversés en lisant.  

jeudi 10 mai 2018

Ithaque. Notre Odyssée 1

Il est des spectacles qui vous ennuient avant qu'ils ne vous donnent envie de crier sur votre siège, vous pétrifient ou vous secouent. Et cette pièce de Christiane Jatahy est de ceux-ci. 

Au programme, migrations, Brésil et Odyssée. Une pièce qui se veut politique et engagée, aux moyens techniques prétentieux (la scène se remplit d'eau à se noyer, le public qui voyage et les vidéos en live) qui repose sur l'histoire d'Ulysse et Pénélope. D'Ulysse qui peine à quitter Calypso. De Pénélope qui voit son pays pillé, dépecé par les prétendants et cependant ne renonce jamais à Ulysse. Devant nous, les acteurs sont tour à tour Pénélope, Calypso ou les servantes qui couchent avec les prétendants (et vont être pendues après avoir nettoyé le sang de leurs amants), Ulysse ou les prétendants, à différents âges de la vie, à la veille du retour ou n'importe quand pendant les dix ans d'amour et d'errance d'Ulysse, après cette guerre de dix ans également. La situation d'exilé d'Ulysse est l'occasion d'interroger la migration et des pages de journaux de réfugiés nous sont lues, crues, violentes, terribles et en même temps tellement artificielles dans cet espace qui ne joue que de l'image. De même que la résolution est affreuse de violence, physique et psychique, de combats et de suicides, de torture même. Personnellement, ça me fait mal de voir tant de violence au théâtre (ou au ciné, ou ailleurs), de la montrer si crue, si nue, de la filmer, de la démultiplier ainsi. Il y a d'autres moyens de la dénoncer, sans entrer dans cette spirale. Bref, je reste maltraitée par cette violence, surtout faite aux femmes, dans cette pièce. Quand au fond, au texte, au jeu, il est confus, il est bruyant mais semble terriblement vide. J'ai failli sortir à plusieurs reprises, lassée puis dégoûtée, pourtant le thème semblait prometteur. Une rencontre manquée pour moi et pour pas mal de spectateurs partis en cours de spectacle !


lundi 7 mai 2018

L'épopée du buveur d'eau

Vous souvenez-vous de ma première rencontre avec John Irving ? C'était il y a dix ans et ça s'était mal passé. Et puis, il y a des livres qui trainent depuis trop longtemps dans votre PAL pour les ignorer plus longtemps. Ils vous demandent de les lire ou de les donner mais, pitié, pas dix ans de poussière en plus ! Bon, c'est un peu ce qui s'est passé avec ce titre. Et je suis heureuse de vous dire que je révise mon jugement, c'est plutôt drôle et incorrect comme ouvrage.

Boggle/Bogus est un anti-héros parfait. Fils d'urologue, il choppe la vérole avant la majorité. Il est incapable de skier mais épouse une championne de ski. Et ça fait des plombes qu'il peine sur une thèse bidon en nordique primitif inférieur. Pourtant, Ralph veut faire un film sur lui !

Lorsqu'on le rencontre chez son urologue, il est installé avec Tulpen qui a des seins remarquables. Et au chapitre suivant, on remonte dans le temps. C'est le rythme qui va s'imposer à mesure du roman. Quelques chapitres en flash-back et d'autres non suffisent pour comprendre l'étendue du désastre et de l'éparpillement. Pas de temporalité linéaire, ça part dans tous les sens. A vous de retrouver les repères chronologiques. Drôle et fataliste, Bogus n'a pas de bol mais ne favorise pas spécialement sa chance. Et surtout, il n'assume rien et préfère se terrer au fond de l'Allemagne que de faire des choix. 

Un roman cocasse et délirant, qui peine un peu à se mettre en route et à la fin un peu trop joyeuse mais qui ne manquera pas de vous faire rire. 


dimanche 6 mai 2018

Futsal et mains propres

... est une jolie surprise montée par la Compagnie Jolie Môme

A Champignoux, on n'est pas des pignoux ! Et surtout pas depuis que l'équipe féminine de futsal s'est qualifiée pour la coupe d'Europe. Cinq filles, bien différentes, et leur coach se préparent à ce défi. Et à travers les joueuses, c'est une partie de la vie de Champignoux qui nous parvient. Avec des réalités différentes pour Laetitia, fille du boucher local ou Lucie, employée chez lui. 
L'équipe est soutenue par monsieur Verdier, nouveau sponsor du groupe. Qui leur impose une nouvelle joueuse. Qui fournit de la drogue à une autre. Qui veut faire de la pub par tous les moyens. Qui menace et cajole. Bref, qui n'est pas très fair play...

Engagé, rythmé et dynamique, ce spectacle avec musique, acrobaties et beaucoup d'humour nous brosse un portrait social d'une petite bourgade. Courez-y, c'est excellent !

jeudi 3 mai 2018

Les antipodes et le siècle

Je crois que je ne retiendrai pas grand chose de ces nouvelles d'Ignacio Padilla. Je les ai trouvé étranges, j'ai eu du mal à y trouver mes marques. Qu'était-ce que ce petit recueil ?

Il est composé des nouvelles suivantes :
Les Antipodes et le siècle : Édimbourg, cette ville secrète dans un désert, mentionnée par aucune carte mais où les caravanes peuvent s'égarer, attirées par un architecte et prophète écossais.
Mémorial de la seconde peste : Et si cette nouvelle peste était la santé ?
Ever wrest : journal de voyage : comment conquérir l'Everest ?
Notes de balistique : reconnaitre les bonnes armes des mauvaises.
Rhodesia Express : les trains ont toujours du retard, alors que le colonel a juré de se tuer s'il ne rétablissait pas leur ponctualité britannique.
Darjeeling : histoires de géographie et de trigonométrie dans l'Himalaya.
Hagiographie de l'apostat : combat de l'ange et du démon.
Bestiaire minimal : animaux étranges en Afrique du Sud.
Cérémonie expiatoire à Halak-Proot : un médecin repense les hôpitaux psychiatriques en Nouvelle-Zélande.
Rumeur de farine : dans une zone isolée, on accueille des nouveaux venus. Mais la tension monte. Et le comportement suspect d'un sous-lieutenant attire les convoitises.
Le chinois aux têtes : Dans un bateau, on découvre des têtes coupées, destinées soi-disant à un médecin...
Le Temps retrouvé : il a trouvé la fontaine de jouvence, une herbe qui permet de réduire son sommeil. Mais à quel prix ?

Lajoue, paysage avec rivière

Étranges et inclassables, ces nouvelles aux airs fantastiques jouent sur les chimères des hommes. Et souvent se terminent mal ou ne se terminent pas. C'est une ambiance de fin du monde, un peu malsaine, qui imprègne l'ouvrage. J'ai eu du mal à l'aimer mais j'ai tout de même apprécié son imaginaire.