Merci aux éditions Borélia pour cette proposition de lecture de contes mansis (des forêts de Sibérie occidentale) traduits et introduits par Charlotte Boucault et illustrés par Jüri Mildeberg. C'est un joli ouvrage, aux contes courts et nombreux, dont les illustrations aux allures de tarots étranges et symboliques nourrissent l'imagination.
Avec cette vingtaine de contes, nous partons dans le grand nord, un pays de neige, de rennes et d'ours. Voici le sommaire :
Comment la lune arriva sur la terre : en répondant aux provocations d'enfants à la sage grand mère.
A propos du vent du nord : qui refroidit un peu trop les hommes.
Comment le corbeau arpenta la terre : et comment celle-ci s'étendit.
Pourquoi le lièvre a de longues oreilles : au lieu des grands bois qu'il espérait.
L'élan : qui cherche un ami.
L'ours et l'écureuil rayé : font un pari...
La corneille et la pie : règlent leurs comptes.
La chouette intelligente : Topal-Oïka, Esprit du Monde d'en Haut, veut se construire une nouvelle demeure en os. Ou comment une chouette sauve les animaux de la destruction.
Le petit lièvre peureux : ou pourquoi les lièvres ont une courte queue.
Se punir soi-même : ou comment un lièvre au mauvais caractère se retrouve puni.
Le chien qui se cherchait un compagnon : mais que ses aboiements indispose.
Le souriceau voyageur : bien prudent sur son radeau.
Le renne fier : qui aide les hommes et en reçoit un bien joli présent.
Moss-Nê et le grand duc : ou comment une femme épouse un hiboux.
Mari et femme : trois soeurs vont chercher à se marier.
La petite femme : une louche père de famille et un bébé élevé par un ours dans ce conte étrange.
La grand mère juste : où chacune reçoit un mari à la hauteur de ses mérites.
Le petit pain : histoire d'une femme gourmande et d'un pain malin.
Voici des contes qui nous font entrer dans une mythologie étonnante, où l'animal est très présent ainsi que toutes les forces de la nature. On visualise très bien le monde de ces populations de chasseurs et éleveurs de rennes, qui vivent en harmonie avec les autres êtres vivants auxquels ils prêtent le don du langage et l'intelligence. On croise aussi dans ces contes quelques esprits, des grands mères aux allures de sorcières et des éléments magiques. Simples, moraux et sans fioriture, à la fin parfois abrupte, ils sont destinés à être racontés les soirs d'hiver (uniquement, car les autres saisons sont destinées au travail plus qu'aux contes) dans des communautés qui favorisent la transmission de ses mythes et légendes à l'oral. Très jolie découverte que ce recueil !