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lundi 18 janvier 2021

Un homme remarquable

Simon Darcourt s'est engagé dans la rédaction d'une biographie de Francis Cornish pour le lancement de la fondation Cornish. C'est Arthur Cornish, banquier, héritier et neveu de Francis, qui dirige l'affaire. Hélas, ce n'est pas si simple car Francis était plutôt secret et "sous l'influence de Mercure" comme le rappellent les astrologues du roman. Observateur et messager, trompeur et radin, mais aussi très droit et tourmenté par sa morale... Voilà un drôle de personnage. Si les hommes ne peuvent le percer à jour, Zadkiel et Meimas, un ange et un daimon (au sens platonicien et chrétien), peuvent se repasser sa vie. C'est donc ce qu'ils vont faire, en commentant de temps à autres les chemins pris par Francis.

Saraceni, Judith et Holopherne
Ils débutent l'histoire avec les parents et grands parents de Francis, à Blairlogie, une petite bourgade canadienne où Francis voit le jour après un grand frère idiot. Il s'intéresse très jeune à l'art et au dessin, sous l'influence de sa tante Mary-Ben, la seule à se soucier de lui et de son âme. Son père le souhaite protestant alors que les McRory, famille de sa mère, sont catholiques. Voilà déjà une des lignes de tension qui construit le jeune garçon. Toujours amoureux du dessin, il grandit, va à Oxford, se fait recruter, comme son père, par les services secrets. Il se fait avoir par la femme qu'il aime avant de s'engager plus avant dans le monde de l'art, sous la tutelle de Saraceni, un grand restaurateur de tableaux de maîtres anciens. C'est là qu'il découvre véritablement sa voie, jusqu'à devenir l'expert et le collectionneur que connaissent ses amis et héritiers. 

Biographie d'un héros rarement sympathique mais intéressant, le roman est assez bavard, touche à l'astrologie, aux symboles artistiques et aux questions religieuses, ce qui lui donne à la fois un fond assez profond mais aussi pas mal de lourdeur. Je regrette aussi que l'ange et le démon ne soient que des commentateurs, avec humour certes, de la vie de Francis. C'est donc un roman du canadien Robertson Davies que j'ai apprécié mais dont je ne retiendrai pas grand chose. 

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