Qui n'a pas entendu parler de cette expo proposée par le Centre Georges Pompidou et la Fondation Henri Cartier-Bresson ?
Henri Cartier-Bresson, Oaxaca, Mexique, 1963, Collection Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris D.R. |
Cette rétrospective propose de parcourir chronologiquement l'oeuvre du photographe de "l'instant décisif" en nous faisant découvrir plus que ses reportages photographiques.
Parmi ses premières images, celles prises en Afrique dans les années 1930. On découvre sa science de la composition et son choix de photographier des ensembles géométriques et dynamiques. Puis l'on s'aventure parmi ses créations inspirées du surréalisme : tissus dissimulant des corps ou des objets, jeux sur les déformations, poseurs endormis...
Mais c'est dans ses premiers reportages que l'on est ébloui par tout le talent du photographe : choix du sujet, cadrage serré, prise rapide. Il documente à la fois le couronnement de Georges VI (d'un point de vue très inhabituel, à la limite du subversif), les congés payés et... les "enfants perdus". Le concept est rigolo : il s'agissait d'un concours organisé par un journal. Les parents qui reconnaissaient leur enfant photographié gagnaient une récompense. S'ensuivent les collaborations cinématographiques de Cartier-Bresson, comme figurant ou comme réalisateur. A noter, un film de propagande, Victoire de la vie, qui appelle à soutenir les républicains espagnols, notamment leurs hôpitaux, fait très bien sentir l'engagement du photographe. L'homme et l'humain sont au centre de ses préoccupations, esthétiques mais aussi politiques. Car le photographe est engagé politiquement auprès du parti communiste, notamment pendant la guerre d'Espagne, ce dont témoignent ses films et photos.
Vient ensuite la période Magnum pendant laquelle il parcourt le monde et immortalise les moments forts du XXe siècle : mort de Gandhi, Pékin avant Mao et Moscou après Staline, par exemple. Il photographie les hommes, les villes, la modernité, ses foules. C'est certainement cette partie du photo-reportage qui est la plus forte visuellement. Le photographe maîtrise parfaitement ses techniques et crée des images marquantes. Tout y est : le contexte, l'homme, l'émotion. Sa photo nous fait comprendre le monde.
Sa dernière période, plus descriptive, est certainement celle qui m'a le moins plu. Le photographe s'adonne alors au dessin, avec plus ou moins de bonheur.
Cette exposition est à la fois la rétrospective d'une vie mais aussi d'un siècle. Le regard et l'appareil de Cartier-Bresson semblent être présents partout, aux moments phares, saisissant non pas les événements mais les réactions des hommes à ces événements. Ce qui est particulièrement intéressant dans cette exposition, c'est la variété des thèmes abordés par le photographe et l'accent mis sur sa période de "formation". J'en retiendrai les vues de la Côte d'Ivoire et de Florence, même si ce sont surtout ses photos de reportages qui interpellent. Notons également que les tirages exposés sont souvent des tirages originaux et non des retirages, ce qui donne à voir les choix du photographe en termes de couleurs (ou de gammes de gris), de tonalité, etc. Bref, une expo à ne pas manquer !
elle m'aurait bien tentée celle-ci!
RépondreSupprimerElle court jusque juin, tu as un peu de temps devant toi.
SupprimerIl faut absolument que j'y aille, mais j'ai peur du monde !
RépondreSupprimerEn nocturne ou sur la pause déjeuner, ça se passe bien.
SupprimerJe l'ai visité il y a quelques semaines : j'ai été passionnée par ce témoignage sur un siècle entier et l'indéniable point de vue artistique de HCB. Parmi mes préférées : les photos de jeunesse d'Afrique etc etc et le reportage sur le couronnement Georges VI, très étonnant.
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai été emballée par les vues d'Afrique !
Supprimer