Pages

dimanche 30 novembre 2008

Picasso et les maîtres


Picasso au Grand Palais, tout le monde en parle, tout le monde veut voir ! Je vous promets des attentes interminables et des salles bondées, des œuvres impossibles à voir et une ambiance sonore digne d'une discothèque. Si cela ne vous rebute pas, continuons.
Je n'y allais pas pour voir Picasso. Je voulais admirer des chefs-d'œuvres venus du Prado, du MET et d'ailleurs. Moi, c'est les maîtres qui m'interessaient. Effectivement, il y a de belles toiles : Titien, Greco, Velazquez, Poussin, Ingres, Cranach... Et à coté, on juxtapose des Picasso. Parfois, la comparaison fait mouche. Parfois, on s'interroge sur le propos général de l'expo. Que souhaite-t-on nous dire ici ? L'expo est divisé en chapitres thématiques : l'antique, le portrait, le nu etc. Mais finalement que retient-on ? Que Picasso s'est formé auprès des plus grands. Rien d'étonnant à cela, il est né en 1881. Qu'il aime a s'inspirer puis à subvertir ses modèles. Rien de bien neuf.
Alors certes, on voit de belles oeuvres. On a des merveilles devant les yeux (quand on n'a pas trois visites guidées dans la même salle, mais passons) mais le sens général n'est pas clair. Un propos scientifique derrière tout cela ? A vrai dire, je cherche encore. Mais ne boudez pas votre plaisir : vous ne verrez pas la Maja desnuda tous les jours. Et dieu, comme elle est envoutante !

samedi 29 novembre 2008

Paul Auster's New York

Ce cher Paul était le super sexy man de mon colis, vous vous rappelez ?! Eh bien, maintenant je peux dire que je suis une fan à part entière puis que j'ai lu ce petit livre de Gérard de Cortanze qui souligne les liens entre l'auteur et sa ville. A travers différents quartiers, rues, de Colombus circle à Brooklyn, de Central Park à Washington square, Auster et Cortanze nous guident et nous perdent dans NYC. Avec eux, resurgissent les personnages d'Auster comme autant d'alter ego et des souvenirs d'enfance, d'adolescence puis d'adulte. Derrière Quinn, Anna ou Fogg, il y a un écrivain, un homme. Et c'est superbe parce qu'ils nous donnent à lire une biographie d'Auster en négatif, ils décryptent ses balades, ils déchiffrent des numéros de rues comme autant d'indices... Cet ouvrage s'organise d'abord par lieux indispensables : là où Auster a vécu et écrit dans une chambre misérable, là où il a étudié et enseigné, là où sa famille vivait... Puis se poursuit avec une analyse de la marche comme processus créateur. La marche si présente dans tous les romans de Paul Auster. Enfin, la vie de l'écrivain est racontée de façon chronologique, succinte et prenante : premiers articles, voyages, amours. Le tout se clot sur quelques articles de presse, bien choisis. Encore merci Virginie pour ce beau livre qui m'a donné envie de poursuivre ma (re)lecture de son oeuvre.

jeudi 27 novembre 2008

Le silence du patineur


Il s'agit d'un recueil de nouvelles d'un écrivain que j'apprécie, Prada. Dans cet ensemble, il y a du bon et du moins bon, on sent la plume virulente des masques du héros, peu apaisée, jeune. Prada traite des thèmes littéraires, campe des personnages absurdes et souffrants et utilise une langue très crue comme très policée.

Les mains d'Orlac. Une bande d'adolescents cherche à rencontrer le fameux étrangleur qui vient de s'échapper. Jeux dangereux.
Demoiselles en sépia. Un grand père qui faisait des photo... plus ou moins chastes.
Sang bleu. Un bâtard. Mi aristo, mi voyou.
Les nuits galantes. Un poète devient le héros d'un groupe de veuves et les reçoit toutes les semaines.
Les nuits héroïques. Dona Loreto accueille des poètes avant la révolution.
Veille de révolution. Le roi est malade, il va mourir. Les réunions secrètes de la ministre dévoilent au narrateur comment il compte survivre.
Les hommes sans âme. Dans une ville de flirt permanent, un cinéma dévore ses spectateurs.
Le silence du patineur. Un homme ou un enfant ? Sa mère qui est si proche. Son ancienne amie qui est si différente. Le monde par les yeux d'un fou.
Concerto pour maçonnes. Un clairon devient le musicien des dames... mais pas seulement.
L'épidémie. Une guerre, une sale maladie, un déserteur et son perroquet. Vont-ils échapper à la tragédie ?
Le petit coq aveugle. Quand on écrit une thèse sur un écrivain, il faut savoir se donner entièrement à la cause sacrée de la littérature...
Galvèz. Est incontestablement le scénario condensé de l'histoire des masques du héros : un homme et son nègre, plus ou moins volontaire.

Beaucoup d'ambiances étranges, absurdes ou malsaines. Des situations sexuellement explicites ou implicites, parfois proche de la perversion. L'auteur aime les situations secrètes, décrit des rites proches de ceux de la franc maçonnerie, cela dégénère souvent... Pour tout dire, c'est un recueil qu'il faut distiller, ne pas avaler cul sec ou prendre le risque d'en sortir nauséeux.

mercredi 26 novembre 2008

Le pavillon d'or


Vous connaissez mon amour inconditionnel pour Mishima. Il vient d'être mis à mal par ce livre. Et dire que c'est celui qu'a lu Céline. Mon dieu, la pauvre, comme je comprends qu'elle n'ait pas poursuivi sa découverte !
L'histoire est celle d'un jeune bonze, Mizoguchi. Emmené par son père au temple, il est fasciné par la beauté du pavillon d'or et décide de devenir moine. Mizoguchi est laid et bègue. Il est l'objet de moqueries perpétuelles. Mais il s'applique à réussir et devient le favori du prieur. Son premier ami est Tsurukawa à qui il confie son insensibilité devant la mort de son père et son adoration pour le pavillon. Toutefois, il ne lui confie pas sa cruauté : Pendant l'occupation américaine, il cède au caprice d'un soldat et se montre violent envers une femme. Cela déclenche une série de considérations sur la sensibilité, la bonne conscience...
Son second ami est un jeune garçon manipulateur et peu apprécié, Kashiwagi, pied bot. Celui-ci le conduit près des prostituées, l'encourage à sécher les cours, lui prête de l'argent pour fuir du monastère, bref, développe les mauvais penchants de Mizoguchi. L'apogée de cette méchanceté froide, de cette cruauté, se manifeste dans l'incendie du pavillon.
Les thèmes chers à l'auteur sont présents en filigrane : suicide, impossibilité d'aimer les femmes, esthétisme... L'ensemble est assez lent, cruel, répétitif pour ce qui est du bâtiment, personnage principal de ce livre. Une déception parce que ce livre ne m'a pas emballée, il m'a plu mais sans plus. Petit conseil aux novices de Mishima : commencez par son théâtre ou par La mer de la fertilité !

mardi 25 novembre 2008

La flute enchantée


Ce soir, j'étais à l'opéra Bastille pour écouter cet opéra de Mozart. C'était la première fois que je voyais ce spectacle. Pour tout dire, j'en attendais beaucoup. Peut être trop.
Rien à dire sur la musique, le chant, les performances étaient tout à fait belles. Papageno était à la hauteur de mes espérances. L'oiseleur tout de rouge vêtu et de plumes orné m'a amusée, séduite. La princesse Pamina était charmante. Le passage si prisé de la reine de la nuit, quoi que très brillant et éblouissant de strass répondait à mes espérances.
Par contre la mise en scène est une catastrophe ! Des matelas géants tiennent lieu de décor. Bien sûr, ils changent de position : verticaux, horizontaux, gonflés, à plat, avec une danseuse à l'intérieur... Mais alors niveau bruit, esthétisme et lenteur de déplacement, c'est vraiment le pompom !
Bref un opéra à voir dans une mise en scène plus traditionnelle !

lundi 24 novembre 2008

Sexy message pour sexy swap

Attention, ce message va faire des jalouses !

Mon facteur n'est pas très sympa ni sexy mais il avait les mains pleines. Et il était odieux, mais c'est une autre affaire. Quoique... Il arrive à 9h30 et se pend limite à ma sonnette. Je lui ouvre, agacée, par ses 5 coups de sonnette consécutifs le temps de franchir les trois mètres qui séparent mon bureau de la porte (oui, c'est un forcené). Je lui demande pourquoi il s'acharne comme ça dès la première seconde. Il me répond que c'est parce qu'en général je dors. Je m'étonne. Mais quand cela ? Ben vendredi dernier. Ah. Parce quand on répond pas, on dort mes amis. Il est tout à fait impossible d'être ailleurs que dans son lit à 9h du matin, en cours ou en stage... Je renonce à lui expliquer et je lui demande pourquoi il n'a pas laissé de papier. Parce que ça ne se fait plus. Ah bon ? ça doit être spécifique à ce monsieur, on ne s'inquiète ni ne s'énerve. Enfin, il aurait pu repasser samedi ce brave homme ! Soit. Il devait dormir...
Dans le colis que m'a envoyé Virginie (dont on salue le nouveau blog tout mimi) il y avait de ces sexy men...

Coté livres et films, on trouve en guest star Paul Auster dans son New York par Gérard de Cortanze (very good idea, mon chéri y passe trois jours pour Thanksgiving, j'aurai des lieux à lui recommander) et le voyage d'Anna Blume. Le charmant Orlando Bloom est aussi de la partie avec rencontres à Elizabethtown que j'ai raté au ciné et que je rêvais de voir.

Coté gourmandises, Virginie m'a bien cernée. J'ai reçu une sexy boite de chocolats très justement nommée palette bon-bon maquillage. Miam, il n'en reste plus un seul. Mais rassurez-vous, Virginie m'a gentiment donné l'adresse, je vais pouvoir faire découvrir ces merveilles de finesse autour de moi. Et le thé japonais qu'elle a joint au paquet est tout à fait délicieux.
Pour les sexy things, apprenez que Virginie a des doigts de fée. Elle m'a confectionné un joli carnet intercalant des sexy men. Et un admirable SLAT (sac de livres à trimballer) fait main aux jolies couleurs rosées et aux photos de Orlando et Pierce. En plus, il est réversible car les coutures sont invisibles. Vraiment une magnifique surprise ! Je n'avais pas de SLAT digne de ce nom et celui-ci risque de m'accompagner dans mes pérégrinations.

Mille fois merci Virginie pour ce colis tout en douceurs et délicatesse et pour tes adorables petits mots ! Et bien sûr, merci à Fashion, la grande organisatrice de ce swap plein de bonnes et belles surprises !


samedi 22 novembre 2008

Lambeaux

Marie avait lu ce livre de Charles Juliet pour les cours. Elle avait détesté. Lisant ça et là (je ne sais plus où, mentionnez vous dans les commentaires) des avis plus positifs, j'ai piqué ce petit ouvrage dans sa bibliothèque. L'histoire est en deux parties : la vie d'une mère puis celle de son fils. Tout le texte est gouverné par le "tu", procédé presque banal depuis La modification, mais toujours étonnant au premier abord. Le livre de la mère, paysanne fatiguée par ses taches, m'a beaucoup plus touché que celui du fils. Nous la voyons d'abord dans sa famille, ainée d'une fratrie de sœurs, veillant à leur bien être. Travaillant dur à l'école comme à la maison, la demoiselle sent en elle des aspirations à l'étude, à la lecture, à l'écriture. Elle ne peut rien partager avec ses sœurs, insensibles à ses questions, ni avec ses parents, travailleurs querelleurs. La fleur s'épanouit auprès de ceux qui l'écoutent. Mais reste fragile. Son fils ne la connut pas. Il grandit près d'une mère adoptive, puis à l'armée. En lui, le désir d'écriture surgit. Lente compréhension de son avenir d'écrivain. Belle lecture, qui ne restera peut être pas gravée dans ma mémoire.

vendredi 21 novembre 2008

Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs


Umberto Eco est mon ami en ce moment. J'enchaine ses essais !

Celui ci concerne la littérature. Il s'agit d'une publication faisant suite à une présentation pour Harvard. Dès l'introduction, Eco se place dans la filiation de Calvino, ce qui n'est pas pour me déplaire. Eco s'amuse à analyser les mécanismes de narration : temporalité raccourcie ou dilatée, personnages, narrateur-auteur qui se cache derrière mille masques... Par exemple, un texte ne dit pas tout à son lecteur. Si l'on parle de carrosse, il parait évident qu'un cheval le tire. L'auteur s'amuse à créer des textes très détaillés qui diraient absolument tout au lecteur puis convient que c'est impossible. Il mentionne régulièrement Sylvie de Nerval qu'il analyse finement. Les rapport entre réalité historique et romanesque sont également mis sur le grill : D'Artagnan retrouvera-t-il son chemin ?

Belles conversations que celle d'Eco ! Un petit livre qui semble technique mais qui est très abordable et foisonne d'exemples plaisants.

jeudi 20 novembre 2008

Deux ans

Imaginez vous cela ? ça fait deux ans que ce petit salon est ouvert ! Personnellement, je n'ai pas vu le temps passer.
Je pourrais faire un bilan. Mais je préfère vous annoncer la suite. Il y aura toujours plus de rencontres parce que cette année, je vais tout faire pour participer à Books and the city. Il y aura toujours plus de livres parce que ma PAL ne baisse pas et que vos blogs allongent ma LAL à chaque visite (pour mon plus grand plaisir, je ne me plains pas). Il est possible que le rythme ne reste pas le même au long de l'année, je vais préparer des concours et il faudra être plus studieuse. Et pour les nostalgiques de l'opéra, je vais y retourner sous peu !
Quoi d'autre ? Les challenges sont presque finis mais j'ai déjà des envies de trésors de lecture pour 2009.
Et avant cela, il faut aller si ce n'est déjà fait.

Et puis voilà !


mercredi 19 novembre 2008

L'hôtel hanté

...est un court roman de Wilkie Collins qui hésite entre polar et fantastique. L'action commence chez un médecin. La comtesse Narona le consulte car elle souhaite s'assurer de sa parfaite santé mentale, sentant ses aspirations au mal grandir. Elle est sur le point d'épouser Lord Montbarry, homme richissime qu'elle semble avoir envouté. Montbarry, fiancé par ailleurs à Agnès Lockwood rompt ses fiançailles pour convoler avec l'aventurière. Agnès a le cœur brisé. Il l'est plus encore lorsqu'elle apprend que son ancien amant est décédé pendant sa lune de miel d'une bronchite aggravée en pneumonie. De plus, elle doit réconforter une amie dont elle avait recommandé le mari comme courrier à Montbarry et qui a également mystérieusement disparu. La mort de Lord Montbarry semble normale, la comtesse hérite ! Son frère en profite bien. Toutefois, la mort à Venise pose des questions : le courrier semble perdu, la dame de compagnie a rendu son tablier à peine arrivée... Le palais est transformé en hôtel. Par un étrange hasard, toute la famille Montbarry doit s'y retrouver pour une réunion. La chambre occupée jadis par leur frère, fiancé ou cousin, trouble le sommeil et l'appétit des voyageurs. En outre, l'état d'agitation de la comtesse Narona laisse envisager quelque énigme non résolue sur les événements de la lune de miel. Un polar qui n'a pas trop mal vieilli, assez prenant !

mardi 18 novembre 2008

La piscine, Les abeilles, La grossesse


... sont trois nouvelles de Yoko Ogawa dont je rêvais de lire les écrits depuis un bout de temps.

La piscine : Aya n'est pas orpheline mais vit dans un orphelinat dont ses parents sont responsables. Elle a deux plaisirs : admirer les plongeons d'un compagnon et torturer les jeunes enfants. Un sentiment de perversité parcourt cette histoire. Tout y est très sec.

On retrouve ce même style dans la seconde nouvelle, Les abeilles. Une jeune femme indique à son cousin une résidence universitaire dans laquelle elle a vécu le temps de ses études. Le propriétaire est un homme sans bras auquel il ne reste qu'une jambe (rassurant, non ?). Il accueille avec joie son ancienne pensionnaire et donne une chambre au cousin. Lorsque la narratrice repasse, elle ne le voit jamais mais discute avec le propriétaire, très malade. Ambiance de déliquescence et bourdonnement incessant.

La grossesse. La narratrice habite avec son beau frère et sa sœur. Lorsque cette dernière est enceinte, elle s'astreint à lui éviter tout désagrément mais l'observe comme un animal curieux. Évolution assez répugnante des changements corporels de la femme enceinte et méchanceté souterraine. L'ambiance malsaine est toujours là.

J'ai trouvé ce recueil dérangeant mais plaisant.

lundi 17 novembre 2008

Histoire de la beauté


Pour tout vous dire, je prépare un petit exposé sur l'évolution des canons de beauté chez les hommes et j'avais besoin de quelques documents. J'en ai profité pour dévorer cet ouvrage fort passionnant d'Umberto Eco qui réunit textes littéraires et œuvres d'art. Le propos général est chronologique.

De façon très succincte, la beauté antique est synonyme de bonté. Le corps parfait répond à des proportions idéales, c'est une harmonie qui reflète l'harmonie de l'univers.

Au Moyen Âge, la beauté est signe de sainteté ou de divinité, elle est présente dans la variété des couleurs et dans la lumière. Vers le XIIIe, son sens évolue, elle devient vice et ruse. La beauté est diabolique.

La renaissance renoue avec l'idéal des proportions.

Avec le XVIIe, le corps parfait s'arrondit chez les femmes comme chez les hommes. Les critères du beau deviennent plus subjectifs... Du coup, il y a la beauté du sublime et de la mort, des passions et de la terreur au XIXe siècle à laquelle s'oppose la beauté du luxe et de l'opulence victorienne.

Avec le XXe s, la beauté peut être reproduite, diffusée. C'est la naissance du sex symbol !

Et ce n'est qu'un avant gout, le tout est très bien illustré et commenté. Pour ceux qui cherchent des idées, c'est un livre à offrir.

dimanche 16 novembre 2008

Qui comme Ulysse


Georges Flipo et ses nouvelles ? Tout le monde en a parlé, non ? J'arrive après la bataille et je ne vais pas apporter grand chose. Vous êtes habitués maintenant.
Ce recueil comporte quatorze nouvelles qui font voyager ; vous verrez la Thaïlande ou gouterez des empanadas ; vous découvrirez des touristes qui profitent et abusent ; vous croiserez des artistes, des messieurs tout le monde et des martyrs. Galerie de portraits et senteurs exotiques, suivez ces hommes le temps d'une courte Odyssée, pour quelques quatorze escales.
D'abord en Amérique du Sud avec un curé fan de corrida, un voleur d'histoires, un écrivain cuisinier exilé qui se retrouve en France, le retour aux sources d'un peintre et sa fille à l'occasion d'une rétrospective, un club de tango où l'on s'invente une vie, un joueur d'échecs très pieux : Et à l'heure de notre mort, Le rapace, Qui comme Ulysse, Les sources froides, Confiteria Ideal, La partie des petits saints. Puis en Asie, en Afrique ou à Venise, nouvelles sensuelles et cruelles : Un éléphant de Pattaya, Nocturne, La marche dans le désert, L'indifférent. Partir aux sports d'hiver ? Les nouvelles de la montagne où l'on rencontre amour ou mort : Le voyage vers le frère, Une incartade. Admirer l'océan ou la mer qui stimulent l'imagination, rêves de voyage d'un blogueur, rêves d'une île magique : La route de la soie, L'île Sainte-Absence.
Certaines font sourire, d'autres très touchantes, inquiétantes, douces-amères laissent le lecteur muet. A chaque fois, Georges (quelle familiarité, diable !) nous a bien mené en bateau !
PS : J'ai particulièrement aimé Le rapace qui met en scène le processus de création littéraire, entre un café et la visite d'une galerie.

samedi 15 novembre 2008

Le fait du prince


Je vous avais prévenus, je ne résiste jamais très longtemps à Amélie Nothomb. Mais cette fois ci, j'ai décidé d'attendre qu'une âme charitable me le prête. Merci Ikastor :)
Comme je m'y attendais, je n'ai pas vraiment accroché à cet opus. Mais peut-être pas pour les mêmes raisons que vous. But let's start with the story !
Baptiste est un monsieur tout le monde. Pas très heureux, pas très malheureux, la middle class et ses middle feelings. Lors d'une soirée, il rencontre un original qui lui explique comment se débarrasser d'un homme qui meurt chez vous. Le lendemain, Olaf Sildur rend l'âme chez Baptiste. Quelques atermoiements plus tard, Baptiste devient Olaf, héritant ainsi d'une jaguar, d'une villa à Versailles et d'une femme accro au champagne. Vie de patachon. Ce n'est finalement pas si difficile de changer de vie. Bien sûr, il y a cette fin en queue de poisson, frustrante, qui en a fait raler plus d'un. Elle ne m'a pas gênée. Par contre, le style convenu m'a étonnée. Je n'ai vraiment pas eu l'impression de lire Nothomb. Où sont passées ses mots désuets, ses phrases rythmées ? Amélie, reviens !

vendredi 14 novembre 2008

Ils ont choisi la nuit

Le suicide. Triste question.
Rouart signe ici un court essai sur le sujet. Quelques écrivains y ont leur place comme Drieu la Rochelle ou Zweig. Mais l'originalité est d'y inclure des personnes comme Constant ou Napoléon qui n'ont pu mettre fin à leurs jours. L'idée est de retracer le cheminement du suicidaire, de comprendre ce qui l'a poussé à réaliser cet acte, de partager parfois ce désespoir qui prend forme de dernier cri, liberté ultime face au monde qui broie, au temps qui délite. Les fusillés, la jeune fille de la Seine et l'auteur lui-même sont de la partie. Difficulté de l'écriture, femmes infidèles, sursaut de courage devant l'inéluctable mort. Mais pas de suicide adolescent, stigmate d'un avenir brisé, d'une bêtise, d'un trop plein de passion.
Court essai qui oscille entre grands modèles, théorisation et autobiographie, agréable à lire mais peu informatif.

jeudi 13 novembre 2008

Expo Orsay


Après un tour au Louvre, Orsay :) Quatre expositions ont retenu mon attention :

Masques : De Carpeaux à Picasso
Expo au thème assez original qui montre combien cet élément est repris au XIXe siècle que ce soit sous sa forme antique ou renouvelé par les artistes : Rodin, symbolistes, romantiques... De jolies sculptures ou moulages essentiellement ! Une expo thématique bien menée.

Manet / Picasso : Le déjeuner sur l'herbe
Comme partout, Picasso attire la foule parisienne. Ici, le discours est plus intéressant qu'au Louvre, on note de réelles évolutions, un vrai regard sur le tableau et une réinterprétation du déjeuner sur l'herbe. Mais attention, c'est bondé !

Le mystère et l'éclat
Expo de pastels assez vaste, cette partie du musée n'était pas overcrowded ! On respirait, si, si ! Depuis la renaissance du pastel avec les romantiques jusqu'à l'usage des symbolistes, cette technique est mise en lumière. De très belles pièces sont présentées, particulièrement des portraits de femmes. Le propos est chronologique mais quelques salles thématiques ou centrées autour d'un artiste émaillent le propos. De belles découvertes.

Paris probable ou improbable
Du paris réel au paris utopique, trois salles présentent des plans et dessins d'architectes tous aussi épatants !

mercredi 12 novembre 2008

Trilogie New Yorkaise


Je dois être dans ma période Paul Auster revival. J'en ai dévoré un certain nombre dans mon (plus) jeune temps. Mais je fais mal le lien entre les titres et les souvenirs que j'en ai. Pour celui ci, j'avais des doutes. Lu ? Pas Lu ? En fait, pas lu.

Le premier volet s'intitule la Cité de verre (merci pour le prêt Ikastor). Quinn écrit des romans policiers depuis la mort de sa femme et de son fils. Un soir, il reçoit un curieux appel. On demande le détective Paul Auster. Lorsque le phénomène se réitère, il choisit de se faire passer pour Auster. Il doit protéger Peter Stillman de son père. Commence alors une filature étrange.

Les revenants, Re-Merci Ikastor, garde les mêmes ingrédients et les mêle autrement (idem pour le dernier tome) : Bleu doit espionner Noir pour Blanc et envoie à ce dernier des rapports. Mais rien ne se passe, Noir écrit. Mais n'observe-t-on pas Bleu ? Un schéma proche de Beckett.

Dans la chambre dérobée, on croise Quinn et Stillman, on retrouve l'absurdité de Bleu. Le personnage principal est un ami de Fanshawe. Sa veuve, Sophie, lui propose d'éditer les écrits du défunt. Ou prétendu tel. Car Fanshawe a disparu mais semble encore contrôler la vie de ses proches. Finalement, tout tourne encore et toujours autour de lui. Son ami se donne pour but d'enquêter à son propos, de le retrouver et de se débarrasser de son absence trop pesante.

En filigrane, beaucoup de jeux sur les mots, sur les personnages qui se répondent d'un livre à l'autre, les objets que l'on retrouve (comme le fameux carnet rouge), l'auteur qui joue à cache-cache. L'ensemble, toujours à la frontière de l'absurde. Réjouissant !

mardi 11 novembre 2008

Breaking dawn


Bella est au bras de Charlie. Edward l'attend, quelques mètres plus loin, ébloui. Voici le début de ce dernier tome de Stephenie Meyer.
Vous l'avez compris, Bella se marie... et part en lune de miel sur une île, à l'écart du monde. Honeymoon idyllique si ce n'était un Edward récalcitrant et une Bella malade. Notre couple favori supporterait-il mal ce nouveau statut ? Pas très encourageant pour qui a l'éternité devant soi... La détermination de Bella à devenir un être immortel faiblit. Regrets ?
Hihi, je n'irai pas plus loin. Sachez juste que ce dernier tome compte des surprises, des aventures encore plus folles que les précédentes. Et que Jacob prend le relai de Bella pour raconter ce qui se déroule à Forks.
Bella m'a un peu moins agacée, Edward est parfois moins sexy mais je lui pardonne. Ça a l'air très sympa d'embrasser un vampire tout de même ! Et Jacob ? Définitivement pas mon style.

lundi 10 novembre 2008

Musée haut, museé bas


L'école du Louvre proposait à ses élèves une séance de cinéma en avant première. Pourquoi refuser ?
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Visiblement, il s'agit d'un film qui sortira mercredi prochain et qui montre avec humour un musée. Pour les habitués des musées parisiens, vous reconnaîtrez les différents musées de la ville mis bout à bout pour faire un super musée. Et que se passe-t-il là bas ?
Le conservateur lutte contre la nature envahissante. Un ministre inaugure une exposition de photos "women only". Des artistes s'exposent ou réalisent leurs œuvres. Des gardiens trop sensibles préfèrent Véronèse à leur femme. Des étrangers traversent le musée au pas de course. Des visiteurs cherchent désespérément impressionnistes, Kandinsky ou fuient Picasso. Le plus drôle, c'est qu'ils commentent.
C'est un film qui fait rire. Mais cela fait penser à des petits sketchs mis bout à bout. La cohérence générale est donc un peu suspecte. Et la fin à la "day after tomorrow" est absolument too much !

dimanche 9 novembre 2008

Blog-o-trésor


Sur l'initiative de Grominou, je tente un nouveau challenge pour 2009. Voici mon top 10 !
Grominou compilera les top 10 de tous les participants, chacun devra choisir 4 titres pour l'année 2009. Alors, partants ?

Aragon, Aurélien
Bronte, Jane Eyre
Cohen, Belle du seigneur
Gary, Les cerfs volants
Hugo, L'homme qui rit
Kafka, Le procès
Kundera, L'immortalité
Tolstoï, Anna Karénine
Wei-Wei, Fleurs de Chine
Zola, La faute de l'abbé Mouret

Et les autres challenges ? Le nom de la rose, c'est fini depuis La tempête. Le challenge ABC ? Il me reste 2 ou 3 titres. Et vous ?

samedi 8 novembre 2008

Eclipse


Edward est revenu ! Vous vous en doutiez, sinon pourquoi faire quatre volumes ? Le volume trois, Hésitation en français, m'a semblé un peu longuet. J'ai trouvé l'action un peu lente à s'installer (et c'est embêtant car on ne lit pas Stephenie Meyer pour son style). Oups, je me sens devenir un peu critique... Je dois me l'avouer, je crois que je ne supporte plus Bella. Elle m'agace souverainement. Son coté martyre judéo-chrétien passe vraiment mal : elle a materné sa maman, elle ne veut pas faire souffrir Jacob, mais elle ne veut pas faire souffrir Edward... au final, tout le monde est malheureux. J'imagine que ces atermoiements sont typiques de l'adolescence mais alors qu'est-ce qu'ils plombent le livre (c'est là que Praline se dit qu'elle rejette bien loin cette période pourtant proche, faut-il la faire suivre ?!)
Mais je râle, je râle. Tout n'est pas mauvais. Le triangle amoureux se développe voire devient central, il m'amuse quand il ne m'énerve pas : La scène du sac de couchage, c'est quelque chose ! J'ai beaucoup apprécié que les personnages de la famille Cullen soient mis en valeur. Nous connaissions la vie d'Alice, d'Edward et de Carlisle. Nous apprenons ici à connaitre Rosalie et Jasper.
Je me demande quand même comment tout ça va finir...

vendredi 7 novembre 2008

Le paradis d'en face


Dernier des livres offert par Paul Marchand, ce court roman m'a encore une fois un peu gênée. Les thèmes abordés par l'écrivain ne sont pas les plus neutres, loin de là.
Thomas vit à Paris, il se déplace à moto. Lorsqu'il se gare, une voisine apparaît à la fenêtre et demande : "Nicolas, c'est toi ?". Le phénomène se répète tous les soirs. Thomas enquête et découvre que la vieille dame a perdu son fils dans un accident de moto. Il monte la voir et se laisse appeler Nicolas. Là, deux récits alternent : Il y a Thomas, helvète, heureux stagiaire d'un préfet débonnaire de la Creuse, amoureux, fils unique fortuné, ressuscité par une greffe... Et puis Nicolas, ce même Thomas quand il est à Paris, auprès d'une mère qui n'est pas la sienne, d'une veuve un peu folle mais attachante. Thomas va y découvrir une famille, ses morts, ses secrets.
L'ensemble laisse un goût de trop peu.

jeudi 6 novembre 2008

L'image de l'artiste

Rembrandt, Peintre dans l'atelier, 1628, Boston, Museum of Fine Arts
Voici un petit livre d'Ernst Kris et d'Otto Kurz qui peut plaire à tous. C'est un petit essai qui se penche sur les biographies d'artistes.
Pourquoi retrouve-t-on toujours, et ce depuis l'antiquité jusqu'à la période moderne, les mêmes topoi ? Le grand peintre (le terme peut être remplacé par sculpteur, architecte...) est souvent d'une extraction modeste, un petit berger qui dessine la nature et est repéré par un savant, trompé par ses créations. L'exemple le plus simple est celui d'une peinture si réaliste, si illusionniste qu'elle passe pour être la réalité et qu'elle trompe l'oeil le plus averti (raisins peints picorés par des oiseaux etc). Les deux chercheurs s'interrogent sur l'importance du hasard, du don inné, de la virtuosité, de la rapidité, de la jalousie (voire folie), de l'ascèse et du secret comme thèmes récurrents de ces vies rapportées.
Un petit ouvrage qui se lit comme un roman.

mercredi 5 novembre 2008

Le chemin des sortilèges

Je n'avais encore jamais lu Nathalie Rheims et j'étais assez curieuse de la découvrir par le biais de Chez les filles que je remercie pour cet envoi. Si j'en crois Caro[line] et Laëtitia, il vaut mieux commencer par d'autres titres. J'avoue ne pas avoir été plus emballée que ça par cette lecture. 
L'héroïne descend du train. Il fait froid. Elle cherche une maison. Pendant six jours, elle y vit avec Roland, l'amant de sa mère. Cet homme, qui a tenté de quitter sa femme mais a été abandonné par sa maîtresse, a toujours été proche de la jeune fille, désormais femme. Cela fait dix ans qu'ils ne se sont pas vu, qu'il ne l'a pas écouté. Maintenant qu'elle a tiré la chevillette et que la bobinette a chu, une étrange maison l'accueille. Dans sa chambre, les contes se succèdent, déposés sur son lit par une personne inconnue. Défilent la belle au bois dormant, qui est le fil rouge de tout le roman, Cendrillon, Blanche-Neige, La petite sirène, Le petit poucet, Le petit chaperon rouge, La petite marchande d'allumettes. De même, les rêves et les rencontres étranges se succèdent : un petit garçon qui ressemble à son frère, une vieille femme (sa mère ou la femme de Roland ?), une petite fille blonde. Grâce aux contes, la narratrice défait les noeuds de son passé. Par ces images, tout prend sens. 
Hélas, cette utilisation des contes, dont j'attendais beaucoup, se révèle assez incomplète et décevante. Certes, leur univers onirique transparaît et prend corps dans cette maison peut-être hantée, aux pièces interdites (Barbe bleue en filigrane), mais tout est finalement peu exploité, brassant vaguement le discours psychanalytique élaboré par Bettelheim. Si je peux vous conseiller une lecture, c'est celle de ce cher Bruno et de sa Psychanalyse des contes de fées : j'y avais découvert pas mal d'inconnus et des interprétations intéressantes. Je me demande simplement si ça n'a pas un peu vieilli et si les conclusions actuelles sont différentes.

mardi 4 novembre 2008

Happy birthday Sara


Le club des théières fêtait ce week-end son premier anniversaire. Pour souffler les bougies, le thème s'imposait donc, une lecture en rapport avec un anniversaire (pas si facile qu'il n'y parait). Dans ma pal, j'avais ce livre tout trouvé de Queffélec. Il demeurait caché, certainement suite à la lecture traumatisante des Noces barbares.

Ici, on retrouve cette gouaille de l'auteur, un style parfois à la Céline, appliqué à un sujet terrible (un pourcentage de morts complètement dingue), le naufrage de l'Estonia en 1994. Peut-être en avez-vous le souvenir ? Moi, pas du tout, j'étais trop petite.
C'est une histoire de bateau. C'est une histoire de magouilles. C'est l'histoire de Sara.

Sara va fêter ses 18 ans ce soir. Ses parents l'attendent autour du gâteau. Son amoureux, Magnus, l'attend pour un théâtre (et un dépucelage). Mais Sara ne sera pas là. Elle s'est engagée comme serveuse pour un aller vers la Suède, à bord de l'Estonia. Depuis que son père, capitaine du bateau, a été limogé, il boit. Sara veut comprendre pourquoi il a décidé de rentrer au port avant d'achever sa traversée. Qui ou que protégeait-il ?

Commence alors un roman haletant, touchant parfois au thriller et au roman d'initiation. Néanmoins, j'émettrais quelques réserves : il faut avoir le cœur bien accroché, Queffélec aime à raconter des épisodes plus ou moins scabreux, pour trouver une empathie avec les personnages il vaut mieux aller voir ailleurs.

lundi 3 novembre 2008

Daphné disparue


J'ai croisé ce livre de José Carlos Somoza chez Caro[line]. Le jour même il m'a fait de l'œil dans une librairie. J'ai craqué.
Juan Cabo, écrivain, sort de l'hôpital, amnésique. Il ne sait plus rien de lui, de sa vie personnelle. Seules les connaissances universitaires demeurent (Ovide en particulier et ses métamorphoses). Il regarde donc son monde comme un étranger et tente de s'y adapter en notant chaque rencontre et chaque événement. Ainsi, son médecin est : 1. Dolores. Blouse blanche. Tête d'œuf.
Cette amnésie ne serait en soi pas vraiment gênante s'il n'y avait cette phrase rédigée le soir de son accident : Je suis tombé amoureux d'une femme inconnue. Réalité ou fiction ?
Juan va mener l'enquête et tenter de retrouver la trace de cette femme, d'indice en indice. Dit ainsi, ce la ressemble à un policier. Mais ce n'en est pas vraiment un. Il s'agit plutôt du roman de la création littéraire.
Juan croise des écrivains plus ou moins amateurs, un éditeur tout puissant, une muse, des livres, un enquêteur pour écrivains, personnages presque cocasses qui l'aident dans cette quête de la femme, nouvelle Daphné qui disparait avec un brin de laurier.
Ce livre m'a fait penser à Kafka et à Borges avec ses impressions de labyrinthe, ses situations absurdes mais crédibles. Un livre étonnant qui se dévore !

dimanche 2 novembre 2008

Expos du Louvre

Outre la grande expo Mantegna, le Louvre présente actuellement Picasso et Delacroix. Il s'agit d'un des hommages à Picasso qui fleurissent actuellement.
Ici, quelques œuvres sont présentées, une quinzaine. Toutes s'inspirent des femmes d'Alger de Delacroix. Ce grand tableau est au centre du discours. Personnellement, ce n'est pas celui que je trouve le plus beau. La mollesse des femmes du harem, que j'imagine abruties par quelque opium, leurs regards perdus et la fermeture de cette pièce me mettent mal à l'aise. C'est peut être là que réside l'intérêt de la confrontation avec les toiles et dessins de Picasso qui met en valeur tout l'érotisme sous-jacent de la scène. Sinon, que dire d'autre ? Les Picasso ne sont pas des chefs-d'œuvre, il s'agit plutôt d'exercices, de gammes ou de jeux entre Delacroix et Matisse (dont les orientales sont nombreuses et dont les couleurs, le style se retrouvent un peu chez Picasso). C'est pour moi le symbole même du Picasso qui se fout du monde. Toutes ces toiles datent des années 50, elles auraient peut être été admirables en 1910, là elles ne sont que la répétition d'une formule qui marche.
La seconde grande expo à coté de Mantegna n'attire pas les foules. Il s'agit des bronzes français du XVe au XVIIIe. Cette expo est assez originale dans sa conception. Elle se présente comme un espace à part qui s'étend ensuite dans les salles de collections permanentes du musée. Les oeuvres présentées sont intéressantes, belles mais manquent cruellement d'explications. Le parti est chronologique, ce qui est tout à fait logique et efficace mais les détours de l'exposition ne permettent pas au visiteur de saisir réellement les évolutions. Le fléchage est discret et complexe. Certainement trop. En outre, le discours général n'est explicité qu'en introduction. Il aurait peut être fallu détailler celui-ci à mesure du parcours afin de ne pas passer pour un simple catalogue, voire un empilement de bronzes.
Bref, deux expos que je ne vous recommande pas ! L'une trop "mode", l'autre trop indifférente au public. Dommage. Du coup, allez plutôt flâner entre les marbres des cours Puget et Marly, vous y apprendrez et vous réjouirez plus de cette confrontation entre marbres et bronzes que des simples bronzes.

samedi 1 novembre 2008

Dans le scriptorium


Ayant lu Brooklyn Follies il y a quelques années, je me suis procuré un autre Paul Auster pour le club de lecture (à l'origine, je comptais lire Man in the dark mais je l'ai dévoré trop vite... oui ça fait beaucoup d'Auster d'un coup mais ils sont si courts). Autant le dire tout de suite, j'ai préféré Brooklyn Follies à cette histoire de scriptorium.

Ici Le personnage principal, Mr Blank, est un vieil homme qui ne se souvient de rien. Il est dans une pièce qui comporte un lit, un bureau, une chaise, lesquels sont étiquetés à leur nom "lit", "bureau" et "chaise". Il est observé et écouté mais il l'ignore. Sur le bureau, il trouve une pile de photos, un bloc note et des manuscrits. Il dispose également d'un téléphone. Différents personnages viennent lui rendre visite. D'abord Anna, qui l'habille et le rassure. Puis un ex-policier, Sophie, un médecin... Tous ces personnages lui disent vaguement quelque chose. Il pense les avoir envoyé en mission et être maintenant prisonnier. Or, on comprend assez vite que Mr Blank n'est autre qu'une projection de Paul Auster comme écrivain et qu'il voit défiler devant lui les personnages de ses romans.

Livre intéressant du point de vue de l'idée mais mal exploitée selon moi.