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vendredi 18 septembre 2009

Quand tu seras à Proust, la guerre sera finie


Je retrouve avec ce livre l'atmosphère si particulière de Nyssen et cette obsession (littéraire ou réelle) pour une disparue, une femme à fantasmer parce que non soumise au temps et jamais séduite par celui qu'elle obsède.
Douze mois pour écrire une lettre (ce gros roman) à Caroline, voilà ce qu'entreprend Paul Leuleu. Isolé dans sa maison à Escalles, pour seule compagnie une bonne et ses souvenirs. Leuleu était éditeur. Il a été bouleversé par la mort de son ami et traducteur Trucheman. Celui-ci avait passé la guerre dans un grenier à lire des classiques que lui apportait son professeur de linguistique, Molinari. Voilà pour l'explication du titre. Sauf qu'il n'a pas eu le temps d'aller jusqu'à Proust et que la guerre finie, plus de trace de la femme fantasmée. Cela n'empêche pas Trucheman de se lancer à la conquête des femmes qui croisent son chemin, comme Leuleu d'ailleurs.
Il faut noter que les femmes sont ici des repères mais servent aussi à les brouiller. Elles se font variées selon l'interlocuteur, elles sont fines et menteuses, elles passent d'un homme à l'autre. Illustration d'une relation complexe. Au long de ses épitres, Leuleu retrace les moments complices avec Caroline pendant sa vie d'éditeur, cite des titres (renseignements pris, il s'agit parfois des propres écrits de Nyssen) et des auteurs, les difficultés de traduire sans trahir... Il enquête plus ou moins sur le passé de Trucheman et sur cette femme obsédante et tente de s'ouvrir de sa propre obsession pour Caroline. Autres thèmes cher à notre narrateur, les coïncidences, les carnets qui accompagnent l'écrivain, les voyages...
Ce roman m'a fait penser à un exercice de style, avec des mises en abyme, des échos continus et des jeux avec le lecteur. Mais je ne me suis pas sentie assez familière avec l'œuvre de l'auteur pour en comprendre toutes les subtilités. C'est un peu un labyrinthe et je ne doute pas qu'il y ait dans ce livre beaucoup de l'auteur.
Pour une introduction très fine à Nyssen, allez voir ici !

2 commentaires:

  1. Je suis perplexe après avoir lu ton billet! Je lis régulièrement les carnets de l'auteur, mais ce livre me semble assez difficile!

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  2. Non pas vraiment. Mon billet est plus brouillon que le livre. J'ai du mal à rendre clairement le coté imbriqué.

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