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mercredi 25 janvier 2012

La femme au miroir

Le dernier né d'E. E. Schmitt est plutôt un beau bébé : trois histoires plutôt prenantes (quoi qu'en disent les ennuyés, moi, j'ai plutôt été happée par ces destins) qui se rejoignent sur quelques cinq cent pages. Voilà qui tranche avec le format plutôt léger de ses derniers romans.
Ces récits, ce sont ceux de trois femmes à trois époques différentes. Anne, la première, vit au XVIe siècle, à Bruges. Hannah, au XIXe, à Vienne. Anny, au XXIe, à Hollywood.

Tout commence par le mariage raté d'Anne, sa fuite à travers les bois et sa recherche de son être, de ses aspirations. Après cette petite fugue, retour difficile à Bruges où l'on accepte mal ce genre de fuite. Qu'à cela ne tienne, Anne est indépendante et se moque des conventions. Ce qui compte pour elle, c'est de se trouver. Peut-être est-ce alors trouver Dieu ? En tous cas, c'est ce que son entourage interprète pour elle.

Pour Hannah, se rencontrer passe à travers des manies : une collectionnite aiguë. Un désir ambivalent d'enfant. A la grande époque viennoise, il est assez évident qu'elle va plonger dans la psychanalyse. Peut-être le plus convenu des portraits, même si chacun dans son style évoque des inspirations littéraires : on a l'impression parfois d'ouvrir un Zweig pour Hannah, une chronique genre La Passion selon Juette pour Anne ou un magazine people pour Anny.

Cette dernière, droguée jusqu'à l'os, dépravée, actrice remarquable mais influençable, inconstante et en fuite d'elle-même, c'est à se demander si elle a vraiment envie de se retrouver.

Ces trois histoires se croisent et se ressemblent, le temps passe mais les préoccupations demeurent. Les correspondances se créent, plus ou moins pesantes (le coup de l'arbre, bof, bof).
Ces femmes qui se sentent si différentes passent par des sentiments contraires : épanouissement, culpabilité, insouciance. Elles cherchent leur propre accomplissement et incitent leur entourage à faire de même par l'exemplarité de leur conduite.

Un roman bien mené, des personnages aux questionnements plus ou moins percutants, un style plaisant, des arrière-plans historiques convaincants... C'est un très bon divertissement. Par contre, faut pas déconner les enfants, on ne parle quand même pas de roman philosophique ici ou alors la philosophie s'est bien épuisée depuis mes études, pourtant récentes !

4 commentaires:

  1. Un nouveau livre avec un peu plus d ematière, on dirait. Mais comme j'aime bien cet auteur de toute façon, je le lirai.

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  2. Plus de pages que de matière à proprement dit parfois. Mais une bonne lecture détente !

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  3. J'avais lu "roman philosophique" et j'avais passé mon chemin... si ce ne l'est pas tant que ça... peut-être... un jour...

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