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dimanche 22 janvier 2012

Mensonge et sortilège

Curieuse et superbe lecture que celle de ce roman d'Elsa Morante.

Tout commence avec Elisa, en deuil de sa mère adoptive, esseulée dans son appartement, qui, dans sa chambre glauque et hantée, nous annonce qu'elle va faire revivre pour son lecteur des personnages étonnants.
Elisa de Salvi déploie devant nos yeux une fresque amoureuse, un de ces romans fleuves dont les caractères font l'intérêt. Elle nous campe d'abord le décor et les précédents.
Dans une ville italienne, des architectures historiques, une campagne voisine, des séparations sociales très nettes. 
Les premiers sur scène, Cerisa et Teodoro Massia, sont les grands parents d'Elisa. La première, institutrice hypocrite, recherche l'ascension sociale, la reconnaissance et l'argent. Le second, sensuel aventurier ruiné, est une honte pour les siens. De cette étrange rencontre naît Anna, la mère d'Elisa. Et celle-ci aura le malheur de faire la connaissance avec son cousin, le bel et délicat Edoardo. Autour du bellâtre gravitent son ami, Francesco de Salvi, une prostituée, Rosaria, une mère envahissante, Concetta... 
Nos principaux personnages présentés, les voilà déjà s'animant, se croisant, s'amourachant les uns des autres. Manège infernal qui cause bien des dégâts...

De cette fresque sombre, je retiendrai notamment la forte image des personnages, leurs caractères, leurs folies. Le style, très XIXe de Morante est aussi fort plaisant et cette histoire, pourtant simple, gardera ampleur et vivacité dans mon esprit. 

2 commentaires:

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