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lundi 7 mai 2012

Les Revenants

Entre Somoza et Kasischke, c'est un peu la période des valeurs sûres et des bons moments. 
Le dernier opus de la dame m'a tellement emportée que je n'ai pu le lâcher de la soirée : commencé le matin, je l'ai fini le soir même. Il faut dire qu'avec ces histoires de fantômes, l'auteur sait accrocher ses lecteurs.

Juste un mot sur le principe du roman avant de vous déballer l'histoire : les chapitres du passé et du présent se mêlent. La première et la seconde année universitaire de Perry et Craig s'entrecroisent allègrement, permettant de mieux accrocher le lecteur : que s'est-il donc passé pour que tout soit si semblable mais en même temps si différent ? 
La réponse, vous l'avez dans le prologue : un accident de voiture.

Craig et Perry se retrouvent colocataires et font leur rentrée universitaire. Perry bosse. Craig fume, bouquine et regarde Nicole. Nicole, c'est une belle et brillante étudiante, issue comme Perry d'un petit bled, Bad Axe. Elle est fine, délicate, pure. Elle appartient à une sororité qui lui demande de rester sage sous peine de bizutage. Malgré leurs différences, Craig devient son petit ami. Et son meurtrier. Les amoureux de l'accident, ce sont eux.

L'année suivante, déprimé, Craig revient sur le campus. Perry est devenu son ami et le soutient dans cette passe difficile. D'autant plus que le deuil n'est pas évident à faire quand le fantôme de Nicole se met à hanter les lieux. 

Perry s'intéresse au problème et suit les cours de Mira Polson, spécialiste des rituels funéraires et des superstitions morbides. Quant à Shelly, prof de musique, on comprend mal ce qu'elle vient faire : elle a assisté à l'accident et tente de rétablir les faits. Quant au reste, je vous laisse le découvrir...

Dans un roman qui mène son lecteur de main de maître, peu de psychologie des personnages, toujours cette froideur distante, qui donne à chacun un rôle primordial. Et ce que chacun dit ou voit, prend les allures du vrai, du scientifique, même si l'ambiance glisse dangereusement vers le surnaturel. 

Encore une fois, une analyse superbe de l'adolescence, des réussites et des gâchis, de l'Amérique et de ses échecs, des rites... Et bien sûr, ambiance malsaine, images sanglantes, faune omniprésente, bien des contrastes pour ce roman qui ne se laisse pas réduire à une seule fin : surnaturel ou naturel, à vous de voir... Superbe !

3 commentaires:

  1. J'ai adoré ce livre, dont j'ai moi-même publié une critique il y a environ trois semaines ! Il faut dire que je ne suis pas (du tout) impartiale en ce qui concerne Laura Kasischke, qui est très vite devenue l'un de mes auteurs préférés. ;-)

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  2. Il faut vraiment que je découvre cette auteure !!

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  3. Miss Léo, je crois que je suis dans le même état que toi quand je la lis : peu objective :)

    Noukette, il le faut !

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