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mercredi 31 octobre 2012

Bouquiner

J'ai trouvé avec plaisir ce livre d'Annie François sur la table d'une bibliothèque. 
J'ai flairé le livre, feuilleté. Je l'ai reposé. Repris. Et emprunté. Son titre seul avait déjà su me séduire.

Cette autobiobibliographie, comme sous-titré par l'auteur, est composée de courts chapitres thématiques sur la vie d'une lectrice. Une lectrice boulimique de livres en tous genres : romans, essais... Elle lit pour son travail chez un éditeur et pour son plaisir. Elle alterne petits romans et grands pavés, quitte à se retrouver avec un sac en surcharge, un dos en compote et autres maladies du lecteur.
Au travers de ces anecdotes, se dessine le portrait d'une lectrice, de son rapport aux livres, mais aussi aux autres.
Elle s'attache à des détails comme le marque-page, le mouchard, l'ex-libris. Elle détaille des situations comme le voyage, la voiture ou le restaurant. Elle s'interroge sur les bibliothèques, les éditeurs et les lecteurs. Bref, elle dresse en quelques mots des portraits, des situations, des relations. 
Elle s'insurge contre Anne qui regarde la fin avant de commencer un livre, fait des réserves de titres qu'elle offre à tous ses proches, déteste qu'on lise par dessus son épaule mais cherche à voir le titre du roman de son voisin de métro... Elle détaille également ses manques, les fameux classiques qu'on ne peut pas ne pas avoir lu, ses difficultés, à lire Voyage au bout de la nuit par exemple, ses habitudes.

Bref, c'est un livre à la fois très personnel, qui entre véritablement dans l'intimité d'une relation (aux livres) et un traitement qui ne peut faire qu'écho pour le lecteur amoureux de livres. Le tout est bien écrit, bien mené et distille des traits d'humour. Un vrai plaisir !
(Et elle donne plein de titres... je ne les ai pas tous notés mais ma LAL en a pris un coup)

dimanche 28 octobre 2012

Hotaru


Ce dernier tome du Poids des Secrets nous permet de retrouver Mariko. On finit par s’attacher à ce personnage plein de contradictions entre l’amour pour Takahashi et pour Horibe. Ce tome est celui des confidences d’une grand-mère à sa petite fille, Tsubaki.
On retrouve donc les personnages qui ont dévoilé un à un leurs secrets au fil des différents tomes sous le regard d’une aïeule en fin de vie.
Une femme qui voit des lucioles (hotaru).
Ce livre boucle le cycle mais ne nous apprend plus beaucoup. Il coordonne toutes les découvertes des tomes précédents.

Mon sentiment sur cette série : une écriture idéale entre douceur, mystère, poésie et simplicité. Une belle exploitation des thèmes du secret de famille, du racisme, du poids de l’histoire. Des personnages caractérisés et attachants même si assez semblables finalement.
Un ensemble qui se dévore : le Poids des secrets d'Aki Shimazaki.

Tout commence avec une histoire de Camélias.
Puis de coquillage.
Ensuite, il est question d'hirondelle. Et de myosotis
Tout se termine avec des lucioles.

samedi 27 octobre 2012

L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche

Lorsque Libfly m'a proposé de recevoir dans le cadre de la voie des Indés ce livre des Editions des Syrtes, je n'ai pas beaucoup hésité. 
Le seul détail qui m'effrayait un peu (je l'avoue) était de relire Don Quichotte, dont ma première lecture n'est pas si lointaine. Le tout dans une durée très courte.
Mais amoureuse des beaux livres, je n'ai pas pu résister quand j'ai appris que c'était une édition illustrée. Alexandre Alexeieff, graveur du début du XXe siècle (que je ne connaissais pas), a reçu une demande : celle d'illustrer Don Quichotte pour un éditeur espagnol. Hélas, une fois les gravures réalisées, le projet n'a pas vu le jour. C'est avec ce livre qu'on peut désormais les redécouvrir.

Ce livre épais, au papier de qualité, illustré une page sur deux ou presque, fait la part belle aux illustrations du graveur. Celles-ci sont saisissantes : expressives, vivantes, pleines d'humour, parfois touchantes (mais je n'irai pas jusqu'à tragiques). Et variées. Jetez donc un oeil à cette sélection : le style passe d'une épure totale à un expressionnisme fort. Une constante : les illustrations sont très fidèles au texte et d'une grande économie de moyens. 


Et le texte ? Notez que c'est une version abrégée. Avec des extraits choisis. Je vous le disais, environ une page de texte pour une illustration en pleine page en face. Le livre compte 115 gravures. Et autant de texte. Donc il n'est pas possible d'avoir l'intégral. 
C'est sur le texte que j'ai un petit reproche à faire. Malgré les passages résumés intégrés entre les extraits, certaines transitions sont très rapides. Et les multiples incises du texte, qui peuvent être illustrées en partie, souffrent de cette mutilation du texte. Bon, je vous rassure, j'ai toujours ma version complète à laquelle me référer en cas de manque. Et malgré ce que je dis là, il n'y a pas de réelle incompréhension de la trame, juste quelques moments où l'on ne voit pas trop le lien avec la page précédente. 
Je chipote mais je pense que ça peut gêner un lecteur qui n'aurait que ce livre. 

Revenons aux qualités de cette édition. Outre la beauté des gravures (et du papier qui leur rend justice, c'est important aussi), notons l'intérêt des textes qui accompagnent et éclairent cette publication. L'un s'attache au travail d'illustrateur d'Alexeieff, l'autre au contexte et à l'interprétation de cette commande (très intéressant), le suivant aux différentes versions illustrées du texte depuis sa publication (chouette aussi, je ne connaissais que les versions de Doré, Hogarth et Picasso) et le dernier, de Tourgueniev, établit une comparaison entre Don Quichotte, l'idéaliste, et Hamlet, l'égoïste (étonnant mais passionnant). 

C'est donc un très beau livre dont le sujet est bien le travail d'Alexeieff que vient presque illustrer le texte de Cervantès. Un livre que l'on peut feuilleter, pour le plaisir de retrouver Sancho Pança et son âne, pour se remémorer un épisode, pour admirer le travail du graveur. Un livre qui se contemple, qui crée des résonances (tiens, cet autodafé, c'est intemporel ou ces processions, sont-ce des relents de l'inquisition) et donne envie de relire Don Quichotte.

Merci pour cette belle découverte !

vendredi 26 octobre 2012

Le musée invisible. Les chefs-d'oeuvres volés


Un livre traumatisant. 
Imaginez un musée rempli de toutes les oeuvres volées, détruites et perdues. Eh bien, cela ferait certainement un bon gros musée national. Beaucoup de belles peintures, quelques sculptures, de l’orfèvrerie, de l'ancien, du moderne...
Ce livre est un crève coeur. On y parle de vols. De voleurs. De destruction d'oeuvres d'art volontaires ou non. D'oeuvres qu'on ne retrouvera probablement jamais. D'uniques réalisations laissées à la contemplation d'un égoïste.

Nathaniel Herzberg procède par étapes, il s'intéresse initialement aux antiques puis aux oeuvres médiévales, modernes et contemporaines. Il effectue aussi une analyse par genre car chacun est plus sensible à un type de vol, mis en scène ou discret, bien particulier.
Les voleurs sont également présentés lorsqu'ils ont pu être identifiés. 

Une bien triste réalité sur des musées plus ou moins mal gardés, des voleurs malins, des oeuvres fragiles...
Une question bien d'actualité avec le vol récent aux Pays-Bas.

Si le sujet vous intéresse, Nathaniel Herzberg était interviewé ici

jeudi 25 octobre 2012

Wasurenagusa


Est l’avant dernier tome de l’histoire le Poids des secrets d'Aki Shimazaki. L’image au cœur de ce roman est le myosotis (la couverture est trop mimi d’ailleurs). Cette fleur que l’on n’oublie pas.

Dans ce quatrième tome, le lecteur rencontre le père adoptif de Yukio, Takahashi, un homme bridé par les convenances sociales et familiales.
D’un premier mariage demeuré stérile, il tire du dépit et de la tristesse. Heureusement que sa rencontre avec Mariko transforme ce sentiment. Mais déplait énormément à sa famille dont il se coupe.
A la fin de sa vie, il souhaite revenir à ses origines. Et trouve la tombe de sa nurse. Découverte qui lui permet de comprendre ses origines.

Tout commence avec une histoire de Camélias.
Puis de coquillage.
Ensuite on parle d'hirondelle
Et tout se finit avec des lucioles.

mercredi 24 octobre 2012

Babel

Merci à Libfly pour ce bel envoi. 
Je ne sais pas si vous avez suivi mais Libfly met à l'honneur dans le cadre de "la voie des Indés" la diversité éditoriale. J'ai eu l'occasion de recevoir ce livre d'Invenit éditions. Il s'agit du catalogue de l'exposition éponyme qui se tient au musée des beaux-arts de Lille (et que je compte bien voir dès un passage dans le nord).
Jakob Gautel, La Tour de Babel

Il m'est toujours difficile de donner un avis sur un catalogue. En gros, je ne me procure un catalogue que lorsqu'un sujet m'intéresse. Et les différents articles d'Alain Tapié et Régis Cotentin sont très bien écrits (et clairs, ce qui est important à souligner et pas toujours évident). 
Babel est une expo d'art contemporain qui rassemble des oeuvres graphiques, des installations, des tableaux, des photos etc. Le thème peut sembler simple : c'est le passage biblique où les hommes décident de construire une grande tour et où Dieu mélange les langues. Du coup, incompréhension générale et fin de la construction. 
C'est donc une histoire d'hybris, d'orgueil infini de l'homme qui vise trop haut... et qui se perd. L'histoire de l'humanité, tiraillée entre progrès et chute. Sujet fort prisé des artistes depuis Bruegel (et les inspirations anciennes sont un peu citées (mais pas beaucoup non plus)). Les oeuvres dénoncent ou soulignent cet élan vers l'infini avec ces architectures sans fin où s'activent les hommes, jusqu'au fond des déserts. Elles s'intéressent aussi aux langages, reproduisent des tours de mots, et vont jusqu'au châtiment de l'humanité, qui peut aller jusqu'à sa destruction.

Ce catalogue a confirmé mon envie de voir l'exposition (pour les fanas de livres comme moi, la tour de Jakob Gautel ne peut qu'attirer). Il était agréable et original : papiers différents selon le contenu (texte ou photo), pages de citations bibliques de taille différente du reste du livre, souplesse. Il comportait toute une partie sur les choix d'installation de l'exposition : rare et précieux pour qui s'en soucie.
Un vrai plaisir de lecture.

mardi 23 octobre 2012

Tsubame

Bon, j’avais commencé à vous parler des premiers tomes du Poids des secrets d'Aki Shimazaki et je n’ai pas fini ma pentalogie. Si certains attendaient encore la suite, la voici.


Ce troisième tome conte l’histoire de la maman de Yukio, Mariko, coréenne devenue japonaise. Pourquoi ? Parce que les coréens sont très mal vus et mal traités au Japon. Ils sont rendus responsables des maux qui fondent sur le Japon, notamment un tremblement de terre.
Abandonnée de tous, Mariko grandit auprès d’un prêtre qui l’a recueilli, sans poser de questions.
Histoire touchante d’une femme qui a tenté d’oublier les premières années de sa vie et s’est fondue dans une société pour ne pas être dévorée par elle.

Le symbole de ce livre ? L’hirondelle.

Tout commence avec une histoire de Camélias.
Puis de coquillage.
Et ça se poursuit avec des myosotis puis des lucioles.

dimanche 21 octobre 2012

La vie rêvée d'Ernesto G.

Jean-Michel Guénassia m'avait enchantée avec ses incorrigibles optimistes. Dans ce second roman, aux airs plus nostalgiques et mélancoliques selon moi, il a encore su me plaire. 

Au coeur du roman, un homme, Joseph. Né à Prague au début du XXe siècle, ce médecin va traverser le siècle et ses crises... et le lecteur est invité à le suivre.
Etudiant à Paris à l'institut Pasteur sous le Front Populaire et la guerre d'Espagne, partisan d'une société plus juste, notre héros est un bourreau de travail qui danse superbement. Et fait craquer les filles.
Après ses études, il obtient un poste à l'institut Pasteur d'Alger. Il y passe les années de la guerre et y rencontre Nelly et Christine, deux actrices qui veulent changer le monde, et Maurice, qui veut simplement devenir riche. Ces années ne coulent pas douces et tranquilles, bien au contraire, mais je vous laisse le plaisir de la lecture.
A la Libération, Joseph retourne à Prague. Il y fonde une famille. Et l'on découvre la vie en Tchécoslovaquie derrière le rideau de fer. Et l'on rencontre enfin le Ernesto du titre. C'est un patient de Joseph Kaplan. Un patient plus connu sous un autre nom (que je ne soufflerai pas non plus). A ce moment, on suit plus la fille de Joseph, Helena, que Joseph lui-même.
Le roman se termine après la chute du rideau de fer. C'est peut-être l'un des moments les plus durs du livre. Celui où l'on s'aperçoit de la fausseté des relations, que l'on comprend la méfiance. Bref, j'ai eu l'impression de revoir La vie des autres

Malgré le style très voire trop simple de ce roman, je l'ai beaucoup apprécié. On accompagne volontiers Joseph même si l'on s'étonne de son fatalisme. Une histoire touchante, aux personnages attachants, qui nous entraîne au coeur de l'histoire du XXe siècle. 

samedi 20 octobre 2012

Claude Nori

Lors d'une visite expresse à la Maison Européenne de la Photographie, j'ai eu la joie de découvrir l'expo Claude Nori. 
Claude Nori, Ali Terme, 1983, Sicile. DR

Autant vous le dire, je suis une quiche en photo. J'aime bien mais je n'y connais rien. 
Ce que j'ai retenu : les photos lumineuses, heureuses, dans une atmosphère estivale, chaleureuse. Des jolis corps. Des cartels écrits à la main. Bref, cette plongée dans l'oeuvre de Claude Nori m'a beaucoup plu. On s'y sent bien. Le bonheur est là.
Diana Blok, Mirror, 1980. DR
Le travail de Claude Nori comme éditeur était aussi très chouette. J'ai particulièrement aimé Femmes Algériennes de Marc Garanger, le travail de Mario Giacomelli Storie di Terra, de Karel Fonteyne et de Diana Blok.
De belles rencontres pour moi !

mercredi 17 octobre 2012

Histoire du miroir

L'Amoureux n'a cessé de me demander ce que ce livre de Sabine Melchior-Bonnet pouvait avoir d'intéressant. Et ce qu'on apprenait avec de telles lectures !

La première partie s’intéresse à la technique même de création des miroirs. De l'Antiquité à l'époque contemporaine, la taille, la clarté et la résistance des miroirs n'a cessé de changer. De petits miroirs de bronze antiques à la galerie des glaces, il y a du chemin. Un chemin qui passe par Venise. La France a bien des difficultés avant de trouver les bonnes proportions, des bons outils et les bons ouvriers.
La suivante concerne la ressemblance. Après tout, ce n'est pas évident pour nos prédécesseurs de se connaitre et de se reconnaître. On se voit plus souvent dans une flaque que dans un miroir au Moyen-Age. Le miroir est un moyen de se découvrir qui n'est accessible qu'à un petit nombre. Mais le miroir est aussi cet instrument qui reflète. La lumière. Le monde. Et de ce jeu de reflets, l'homme imagine pouvoir connaitre Dieu. Car le monde est une image du mode divin. Il existe un jeu de reflets entre l'âme et Dieu. 
A l'époque moderne, le miroir est omniprésent à la cour. Et il permet de s'observer comme d'observer les autres. Miroir où s'apprennent les mines et les manières, miroir du courtisan et de l’enjôleuse. Miroir qui trahit les hypocrisies. Miroir avec lequel jouent les peintres. Miroir des artifices.
Et miroirs des dangers, du diable et de la mort dans la dernière partie. Le côté obscur du miroir. Cette mort qui fauche la jeune fille insouciante, qui ne la voit pas venir, hypnotisée par son propre reflet. Ces sorcières condamnées pour la possession (entre autres) d'un miroir où se mirent Satan et l'enfer. Miroirs qui font naître la vanité. Qui reflètent le monde différemment selon qu'ils sont bombés ou non. Miroir qui dédouble l'homme, qui accompagne sa schizophrénie (pensez au Horla)... à moins qu'il n'ouvre sur d'autres mondes ?

Une lecture historique du miroir, objet polysémique selon les époques. Peut-être est-ce effectivement anecdotique comme le signale l'Amoureux. Mais cette histoire permet de mieux appréhender une société, ses croyances et ses rites. A travers un objet qui nous semble banal, n'apprend-t-on pas énormément ?
Une analyse intéressante. Un seul regret : des illustrations plus nombreuses auraient été les bienvenues !

vendredi 12 octobre 2012

La chute de Troie

Ce roman de Peter Ackroyd est une biographie romancée d'Heinrich Schliemann.

Vous le connaissez, n'est-ce pas ? C'est l'inventeur de Troie. Comprendre l'homme qui a découvert le site.
Schliemann/Obermann dans le texte d'Ackroyd est un amoureux d'Homère qui vient d'épouser la jolie Sophia, grecque curieuse, qu'il introduit sur le site millénaire. 
Passionné. On sent que le riche aventurier l'est. Au point d'avoir parfois des réactions étonnantes. Prenant Homère au pied de la lettre, il ne cherche pas à préserver tout ce qui ne va pas dans le sens du texte antique. Et il cache quelques jolis objets qu'il veut faire sortir de Turquie. Et il pratique des rites, croit fermement aux divinités, au destin. La jolie Sophia, fascinée mais méfiante, observe le bonhomme.
Plus spécialement dans sa relation aux autres, aux savants qui se moquent de l'amateur.

Personnage remarquable, c'est lui, son excentricité, sa mania qui tiennent ce roman. Véritable biographie déguisée, elle est un délice pour le lecteur qui, avec Sophia, découvre les facettes et quelques secrets de l'homme qui a sorti Troie de terre (et Ithaque dans le roman) mais pas encore Mycènes. Belle plongée dans l'archéologie du XIXe siècle, guidée par les textes, l'intuition et le goût des trésors...

A découvrir de toute urgence !


jeudi 11 octobre 2012

Le Trône de fer_Intégrale 2

Je vous l'ai dit (sur Twitter, oui, faut suivre), j'ai dévoré les quatre pavés du Trône de Fer (versions intégrales) cet été. J'avais aussi pris Proust. Bizarrement, je ne l'ai pas ouvert.

Je vous avais déjà parlé du tome 1 de G.R.R Martin (que j'aime d'amour, sachez-le). Donc ceux qui n'ont pas suivi, retournez voir cet article. Non mais. 
Attention, ce billet peut contenir des spoilers.

Bon, tout le monde faisait sa petite cuisine dans son coin. C'est encore vrai sauf que la légitimité du nouveau roi (vous ne saurez pas ce qui est arrivé à Robert) est mise en cause. Et que chacun se proclame roi de son côté. Et chacun interprète la comète qui enflamme les cieux à sa façon. 
De nouveaux personnages entrent en scène : Renly et Stannis, les frères de Robert. Le chevalier Oignon et Mélisande, proches de Stannis. Brienne, garde du corps de Renly.
Le vrai roi dans ce tome, c'est Tyrion. Il prépare Port-Réal à se défendre contre des assaillants multiples et tente de nouer des alliances. 
A vrai dire, il se passe à la fois beaucoup de choses et très peu. Certains personnages avancent peu comme Daenerys ou Sansa. D'autres traversent de grands espaces et rencontrent de nombreux adversaires comme Jon ou Arya. 
D'autres menaces émergent : les sauvageons se rassemblent... et les Autres ? Attendez le tome suivant !

J'ai trouvé ce tome moins réussi que le précédent, un peu plus lent. Mais tout aussi palpitant paradoxalement. Car même si rien n'avance à la même vitesse que le premier tome, des bases sont posées pour les suivants. Et des éclaircies sont jetées sur le passé.

Pour s'y repérer un peu voici les titres des livres contenus dans ce tome : 
La Bataille des rois
L'Ombre maléfique
L'Invincible Forteresse

Alors dans l'ordre on a Le Trône de ferLe donjon rouge, La Bataille des roisL'Ombre maléfiqueL'Invincible ForteresseIntrigues à Port-RealL'épée de feuLes noces pourpresLa loi du régicideLe chaosLes sables de DorneUn festin pour les corbeauxLe bûcher d'un roiLes dragons de MeereenA Dance with dragons

mercredi 10 octobre 2012

Vous êtes nés à la bonne époque

Je ne sais pas qui m'a conseillé ce livre de Matthieu Jung mais il est préférable pour la crédibilité de cette personne que je l'aie oubliée. Car je n'ai trouvé qu'un intérêt très modéré à ce livre dont on m'avait vanté les mérites.

Le sujet ? Nathalie, maman d'une jeune étudiante, séparée d'Alain, cherche l'amour et veut un nouvel enfant. Médecin, déprimée par sa solitude, elle est de toutes les sorties. Et rencontre des coups d'un soir. Et rencontre des artistes de vingt ans.
Arno, l'artiste, très je-sais-tout, cultivé, attentif, sexy, va devenir l'ami de Nathalie. Et plus, en raison d'affinités. Mais cet écart d'âges embête Nathalie. Qui nous parle de son envie de bébé sans se lasser.
Mais lasse le lecteur.

Très parisien, très bobo, très 'je me moque des bobos parisiens'...

Ce roman n'avait pour moi que sa plume agréable mais sans relief. Cela ne rendait pas la forme plus pénible et agaçante que le fond. A la rigueur, cela permettait d'avancer sans refermer prématurément le livre. Mais même la révélation finale est téléphonée. Bref, tout sauf enthousiasmant.

lundi 8 octobre 2012

La Malédiction de la Galigaï

J'ai lu de sévères commentaires sur ce livre de Jean d'Aillon. Cela m'a permis d'être heureusement surprise par cette lecture. (Sans non plus être complètement fan). 
Et, sachez-le, je ne suis pas une grande amatrice de polars. Et je n'avais jamais lu Jean d'Aillon, que ce soit pour suivre Louis Fronsac ou ses autres héros.

Cela posé, venons-en à cette Galigaï, qui, je n'en doute pas, vous intrigue. Et puis cette malédiction, c'est assez mystérieux aussi.

Cette aventure se joue entre 1617 et 1649. En deux temps. Soit sous le règne de Louis XIII et de Louis XIV (enfin, plutôt de Mazarin car Louis n'a pas encore l'envergure suffisante).
Concini, favori de Marie de Médicis, décide de voler la recette des tailles de Normandie. Il met dans le coup un brigand et un prévôt local : Petit Jacques et Mondreville.
Mais l'affaire est vite enterrée avec le favori, assassiné par le duc de Luynes. Son épouse, la Galigaï, maudit les voleurs.
30 ans plus tard, Gaston de Tilly découvre, lors de la mort de son oncle, que ses parents ont été mêlés à l'affaire. Et que cela leur a valu la mort. Il enquête avec son ami Louis de Fronsac.
Et nous plonge dans un monde de complots et d'hypocrisie, entre Mazarin et le prince de Condé, entre frondeurs, bourgeois et bandits.
La partie 1617 : très bien. Le début de 1649 : bien même si Louis Fronsac paraît parfois omniscient. Mais la fin se traîne. On se lasse. 
Un roman qui aurait mérité de se terminer un peu plus tôt. On a l'impression que l'auteur, à force de se raccrocher à la "grande histoire" étire la sienne sans nécessité.

Petit plus : une bibliographie intéressante à la fin (quoi que certains titres datent beaucoup) et un point sur le romanesque et l'historique, afin de ne pas mélanger les deux.
Petit bémol : La fin qui se prolonge, je l'ai dit. Et les références incessantes aux tomes précédents.


dimanche 7 octobre 2012

Dictionnaire amoureux de l'histoire de France

De "L'Amour de la France" à "Jean Zay", Max Gallo nous propose un panorama de l'histoire de France.

Mais attention, un panorama d'amoureux. D'amoureux de la France autant (voire plus) que de son histoire.
Il y a dans ce dictionnaire un indéniable patriotisme. Sentiment un peu oublié aujourd'hui.
Qui pourrait presque être taxé de réac'.
Et qui finit par agacer le lecteur.

Parmi les thèmes choisis, beaucoup de figures. Les très grandes : Jeanne d'Arc, Louis XIV ou De Gaulle. Et les plus discrètes. Celles qu'on ne doit pas oublier pour autant. Ces hommes de l'ombre qui ont fédéré la Résistance, ces femmes qui ont participé à la Révolution. Mais aussi des évènements, des périodes plus ou moins longues, des mouvements et des croyances. Le tout lié à une géographie, un espace.
Des citations, des chronologies et quelques dessins illustrent ce dictionnaire.
Dictionnaire de parti pris, je vous l'ai déjà dit : c'est l'amour de la nation qui rayonne et l'amour de son histoire. Avec une teinte de regret : que ne l'apprend-t-on pas plus, pas mieux... Le côté fédérateur de la nation semble s'estomper à mesure que l'histoire est oubliée dans les emplois du temps d'élèves trop savants.

J'ai apprécié ce dictionnaire mais j'ai véritablement fait un blocage sur le style de Max Gallo. Comme je l'ai trouvé pénible et lourd !

Il existe aussi des dictionnaires pour les amoureux :

vendredi 5 octobre 2012

Un amour de patrimoine

Ce n'est pas une lecture que je souhaite partager avec vous aujourd'hui, c'est une cause. Une cause que je souhaite relayer. Parce qu'elle me tient à coeur. Parce que je ne supporte plus les articles de mauvaise foi s'appuyant sur des généralités ou des réalités mal comprises. 
Anthony Koenig, du blog La Lorraine se dévoile a les mêmes lectures que moi. Alors que je râlais en lisant cet article, Anthony écrivait ce billet. Bien plus efficace !  

L'article du Monde dénonce une patrimonialisation poussée à l’extrême et présente la France comme un pays musée. Tiens, comme Houellebecq. Sauf que pour le quotidien, ce n'est pas un roman !

Voilà ce que rétorque Anthony Koenig : 
"Il paraît qu'on protège à tout va ? Essayez de faire classer un immeuble même de grand intérêt et qui est menacé. Pire essayez de sauver un édifice inscrit et même classé qui s'effondre, vous verrez si le législateur est boulimique de restauration... 



Que la législation change et s'adapte oui, qu'on ne protège plus sous prétexte que tout serait figé et embourgeoisé non.
Ce journaliste prétend qu'on arrive plus à imaginer notre futur et le patrimoine en serait responsable ? Regardez plutôt du côté des crises économiques et sociales qui se succèdent ! Au contraire on ne construit pas son avenir en ignorant son passé et le patrimoine n'est pas que le passé, il faut sans cesse le réinventer pour le futur mais en le respectant (pour cela il faut le comprendre et donc le connaître ce qui ne semble pas être le cas de ce journaliste).
Bref il y a aurait beaucoup à dire et il est triste de voir un journal national reconnu se laisser aller sans mesure à des généralités peut-être vraies dans la capitale (et encore, certains projets supposeraient le contraire) mais si loin des réalités des régions."


Merci à lui et à tous ceux qui se battent, quotidiennement, pour protéger notre patrimoine.