Un sapin d'Afrique du Sud ! |
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mardi 27 décembre 2011
jeudi 22 décembre 2011
L'Oratorio de Noël
J'ai découvert Tunstrom il y a plusieurs années. Un de ses romans avait était offert à maman qui avait abandonné. J'avais pour ma part beaucoup aimé. Cette nouvelle rencontre fut aussi belle que la première.
Tout s'ancre autour du traumatisme d'une famille. La figure maternelle, Solveig, a disparu prématurément, piétinée par son troupeau. Triste fin. Et souvenir récurrent pour les spectateurs du drame, son fils Sidner et son époux Aron. Chacun essaie de survivre avec ce vide au coeur. La petite dernière, Eva Liisa, tente de s'évader loin de leur tristesse. Quant à Victor, je vous laisse découvrir de qui il s'agit.
Cette histoire, c'est celle d'Aron qui cherche à retrouver Solveig, jusqu'à l'autre bout du monde, en correspondant avec une inconnue. C'est celle de Sidner et de Splendid, les inséparables qui ont toujours les idées les plus folles... jusqu'à la folie réelle. C'est un regard sur une communauté suédoise, ses habitudes, ses méfiances.
Ce qui est remarquable, c'est la musicalité de la langue, ses images, sa poésie. Qu'importe la narration parfois tant la langue est belle et riche. A contrario, cette langue est à apprivoiser, elle peut rebuter au premier abord mais sa qualité enchante !
lundi 19 décembre 2011
Contes d'un autre genre
Merci à Babelio et aux éditions Talents Hauts pour ce joli recueil de trois contes de Gaël Aymon. Voici qui me permet d'ajouter un titre à la catégorie 'conte' du Challenge Amoureux.
La Belle Eveillée, illustrée façon celtique par François Bourgeon (et illustration de couverture), est une reprise de la Belle au Bois Dormant. Sauf que notre miss n'attend pas qu'un prince arrive pour s'en sortir. Et qu'elle sait plutôt bien manier l'épée...
Rouge-Crinière est une relecture de Barbe-Bleue. Un prince, accueilli par la guerrière, cherche à conquérir ses richesses. Malgré son interdiction, il se met donc à fouiller le château. Il trouve le coeur de Rouge-Crinière, enserré dans le fer. Plutôt que de le détruire, il tente de le guérir. Illustré par Sylvie Serprix, le graphisme rêveur de ce conte est certainement mon favori.
Perce-Neige et les trois ogresses est illustré par Peggy Nille dont les dessins et les couleurs ont des accents russes. Perce-Neige est beaucoup trop beau et délicat pour succéder à son père qui souhaitait un guerrier pour héritier. Il décide donc de se débarrasser de lui. Le prince est recueilli par des ogresses avant que son père ne lui assène le coup ultime. Heureusement, tout est bien qui finit bien.
Trois contes où le sexe ne détermine pas le comportement des héros. Les standards traditionnels sont remis en question et malmenés pour mieux casser les clichés !
Une belle découverte.
mardi 29 novembre 2011
Petit concours en mon absence
Comme l'an dernier à la même époque, c'est le moment de mettre les voiles. Je vous laisse veiller sur ce petit coin de bibliothèque.
C'est le moment de refaire la découverte d'un bon roman, d'une série entraînante ou d'un auteur étonnant.
Comme l'an dernier, je vous invite à deviner ma destination :
Deux indices :
- C'est un pays où l'on croise aussi bien des éléphants que des pingouins
- C'est un pays à la croisée de deux océans
L'Amoureux et moi décollons dans quelques heures ! A bientôt !
C'est le moment de refaire la découverte d'un bon roman, d'une série entraînante ou d'un auteur étonnant.
Comme l'an dernier, je vous invite à deviner ma destination :
Deux indices :
- C'est un pays où l'on croise aussi bien des éléphants que des pingouins
- C'est un pays à la croisée de deux océans
L'Amoureux et moi décollons dans quelques heures ! A bientôt !
dimanche 27 novembre 2011
Où il est pas mal question de XIXe finalement...
Quelques expos parisiennes (ou pas) pour vous promener joyeusement les prochains week-end :
Fra Angelico
Belle exposition au musée Jacquemart-André. Celle-ci n'est pas très étendue - comme toujours - et n'offre qu'un aperçu de l'oeuvre du peintre moine. Néanmoins, on ne peut que louer un choix d'oeuvres particulièrement belles. Encore une fois, il est intéressant d'y aller avec un guide car les explications (cartels et panneaux) sont restreintes.
Mais c'est une belle introduction aux questionnements de la Renaissance : la perspective, la traduction des différents moments d'une histoire, les recherches sur le rendu des matières, sur les rapports des personnages entre eux etc.
Ce n'est toutefois pas une rétrospective mais plutôt un balayage large du sujet. Donc peut être pas idéal pour les spécialistes du sujet.
Le gaz à tous les étages
A la bibliothèque Forney, une exposition fort intéressante et plutôt amusante retrace l'amélioration de la vie parisienne au XIXe siècle grâce au gaz : éclairer et chauffer efficacement, ça change la vie.
Et c'est amusant de voir combien il s'est introduit dans toutes les pièces de la maison et dans tous les instants de la vie.
Notons également les superbes publicités pour les compagnies de distribution de gaz : de jolies nanas, souvent court vêtues, nous incitent à consommer !
Louis-Léopold Boilly
Voilà une superbe rétrospective à Lille pour un 250e anniversaire d'un contemporain de David. Boilly, c'est un portraitiste pour beaucoup. Mais pas uniquement et ce serait dommage de le réduire à cela nous prouve cette exposition. Car Boilly est un homme de son siècle. S'il s'intéresse d'abord aux mignardises façon Fragonard avec scènes de genre et érotisme couleur pastel, il sait également peindre l'Histoire quand elle s'emballe : Marat, les révolutionnaires...
Sous l'empire, on le retrouve avec de nouvelles scènes de genre, plus fouillées, aux nombreux personnages et au caractère trempé : scènes familiales ou intimes comme scènes de rues, plus agitées. Enfin, l'expo se conclut sur ses caricatures et scènes de grotesques, ses trompe l'oeil et ses natures mortes, tout aussi frappantes de vérité.
Une expo servie par une muséographie très belle avec des murs très colorés, des médiateurs présents, un audioguide plutôt bien fait et un livret de visite très utile. Bravo !
Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde
Voilà une superbe exposition au musée d'Orsay. Je le dis tout de suite : pas ou peu d'Oscar là dedans si ce n'est des citations. Mais ce n'est pas vraiment lui que je venais voir. Par contre, n'y allez pas pour le rencontrer.
Très beau panorama du mouvement esthétique et de ses artistes, visiblement tous copains.
J'y ai croisé mon cher ami Whistler et ses paons mais aussi Burne Jones, Rossetti et Morris. Tous ne cherchent plus que l'art pour l'art, la beauté...
Très belle rétrospective d'un mouvement peut être mal connu, qui mêle peintures, mobiliers, petits objets d'arts et vêtements. A voir.
vendredi 25 novembre 2011
2 films récents
Nos dernières sorties ciné n'ont rien d'original. J'imagine que tout le monde a entendu parler des films que je vous propose :
Intouchables
Belle comédie autour d'une amitié improbable.
François Cluzet et Omar Sy n'avaient rien en commun. Le premier, handicapé des pieds au cou, cherche un aide de vie qui puisse le nourrir, le laver, le conduire. Le second veut toucher ses assedics. Il doit donc aller là où l'on l'envoie et tenter de trouver un poste.
C'est bizarrement lui qui est sélectionné. Et de cette rencontre étrange, naissent des situations cocasses. Chacun garde sa culture mais fait partager à l'autre ses goûts et surprises : le passage à l'opéra est absolument extra !
Alors certes, le scénario n'est pas très épais, on décline le thème de la différence à toutes les sauces mais au final, le résultat est plutôt satisfaisant.
Beaucoup de rires, quelques moments "émotion", sympa pour une sortie entre amis !
La couleur des sentiments
J'avais adoré le roman, je kiffe Emma Stone, je ne pouvais qu'être enchantée par le film... Eh bien pas tant que ça. J'ai vraiment regretté qu'on n'entre pas plus dans le détail de la vie de ces bonnes. Les black qui acceptent de participer à la rédaction du roman, c'est chouette, mais cela reste souvent beaucoup plus superficiel que dans le roman.
Car l'histoire, vous la connaissez, c'est celle d'une femme libérée qui veut témoigner de la condition des bonnes noires au Mississippi.
Et c'est particulièrement touchant et effrayant de découvrir que cette condition n'a changé que très récemment. Bien sûr, on croise les horribles bourgeoises très chrétiennes qui se comportent comme des garces, leurs maris qui s'écrasent etc.
Au final, un pâle reflet d'un très bon roman.
vendredi 18 novembre 2011
Amour et chipolatas
Voilà la comédie que mes copines m'ont emmené voir après une journée de princesse lors de mon enterrement de vie de jeune fille. Amusant, adapté au thème de la journée, les nanas bien placées (nous avions le balcon pour nous toutes seules, merci madame l'ouvreuse pour ce joli cadeau) pour en profiter !
Le thème, le voici : Margot rassemble ses ex, soit disant pour se décider à épouser son actuel. Il a demandé sa main mais elle hésite.
Grégoire est un nerd autiste, Hugo un homo et Norbert un garçon vulgaire et sûr de lui. Quant à l'actuel, c'est plutôt une brute. Au milieu de ces caricatures d'hommes, Margot, flirtant avec tous, laisse patienter chacun avant de dévoiler petit à petit son jeu.
Une pièce de Jean-Luc Lemoine sous le signe de l'humour barbecue, un peu gras et lourd, mais bon enfant.
A faire lors d'une sortie entre filles :)
jeudi 17 novembre 2011
Lecture commune autour d'Hubert Nyssen
Grande fan des éditions Actes Sud et lectrice d'Hubert Nyssen, j'ai été très troublée d'apprendre son récent décès.
Je ne sais pas trop sous quelle forme proposer cela mais j'aimerais vous demander de lire avec moi un livre qu'il aurait écrit ou édité. Ces lectures seraient racontées sur vos blogs et rassemblées ici dans un billet pour le 11 avril 2012, date anniversaire de sa naissance.
Pour plus d'information sur ce grand homme de l'édition, de la traduction, ce grand lecteur et écrivain, vous pouvez jeter un oeil ici.
N'hésitez pas à me dire en commentaire comment vous imagineriez cette lecture, si elle peut vous tenter etc.
Je ne sais pas trop sous quelle forme proposer cela mais j'aimerais vous demander de lire avec moi un livre qu'il aurait écrit ou édité. Ces lectures seraient racontées sur vos blogs et rassemblées ici dans un billet pour le 11 avril 2012, date anniversaire de sa naissance.
Pour plus d'information sur ce grand homme de l'édition, de la traduction, ce grand lecteur et écrivain, vous pouvez jeter un oeil ici.
N'hésitez pas à me dire en commentaire comment vous imagineriez cette lecture, si elle peut vous tenter etc.
mercredi 16 novembre 2011
Contes de la fée verte
Ce recueil de contes de Poppy Z. Brite, je le lorgnais depuis quelques mois. Alors je n'ai pas hésité plus de trois secondes lorsqu'il s'est présenté devant moi en bibliothèque.
Anges : Étrange histoire de jumeaux presque siamois.
Conte géorgien : Un groupe de garçons, artistes manqués, et leurs souvenirs
Sa bouche aura le goût de la fée verte : Louis et le narrateur, son amant, montent un cabinet de curiosités du macabre et de l'horreur. Un pendentif arraché aux morts les met en danger.
Musique en option pour voix et piano : Une voix d'ange provoque des crimes. Le chanteur refuse de poursuivre sa carrière.
Xénophobie : Étrange aventure nocturne dans Chinatown.
La sixième sentinelle : Un fantôme ensorcelle Rosalie, lui parlant de trésors.
Disparu : Deux garçons musiciens, encore, et un étrange squelette en boite.
Traces de pas dans l'eau : Dru est médium. Saura-t-il rendre à Ninive ce qui lui manque plus que tout ?
Prise de tête à New York : Ghost et Steve à NY. Agressés par des zombies et harcelés par des vendeurs à la sauvette.
Calcutta, seigneur des nerfs : Terreur d'un orphelin en proie à Kali.
Paternité : Jen et Paul, une famille normale autour du petit Bobby. Sauf que Paul redoute sa femme et tient à son fils plus que tout.
Cendres du souvenir, poussière du désir : Leah... Enceinte, elle décide d'avorter. Entre un cuisinier et un peintre, deux garçons l'épaulent vers la clinique.
Ces contes, ils sont macabres, atroces, noirs mais pourtant poétiques. Des personnages à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession. Des habitudes ou une curiosité délétère. Tout est basé sur le passage d'une limite, une action, un moment où tout bascule.
Et l'atmosphère est souvent chaude, humide, brumeuse que l'on soit à Calcuta ou à la Nouvelle-Orléans. Bref, il y a un peu de Poe là dedans, mais aussi de l'érotisme, beaucoup de musique et de voix cristallines, des amours homosexuelles, des morts violentes... Tout un monde noir à découvrir.
mardi 15 novembre 2011
Antimanuel d'économie
Bernard Maris m'introduit à notre monde complexe, souvent peu compréhensible à qui n'a pas le vocabulaire ou les codes. Ce monde, c'est un monde économique.
A travers une dizaine de chapitres pédagogiques et didactiques, illustrés par des textes économiques, romanesques ou philosophiques, Bernard Maris nous invite à réfléchir si ce n'est à comprendre.
Les chapitres en questions traitent à la fois de ce qu'est l'économie, de ses liens avec la politique mais aussi de tout ce qui la sous-tend aujourd'hui : l'argent, la bourse, la mondialisation, la concurrence.
Mais l'ouverture est plutôt étonnante. Elle revient au principes du partage et présente des économies bis.
Une façon de prendre un peu de recul sur notre actualité, de mieux la comprendre et de s'étonner de la perversité de ses rouages.
lundi 14 novembre 2011
Les boutiques de cannelle
Bruno Schulz m'avait été recommandé pour ce titre. Par qui ? Je n'en ai aucune idée. Mais je remercie cette personne car cette lecture fut une belle découverte !
Cet ami de Gombrowicz écrit ici un ensemble de nouvelles étranges, presque les chapitres d'un petit roman s'il y avait eu une intrigue commune. Ces historiettes (d'inspiration autobiographique nous dit l'introduction) se déroulent toutes dans une petite ville sans histoire, au sein de la famille du narrateur. Deux figures s'en détachent : le père, visiblement fou, et Adèle, la bonne. Les enfants et la mère, bien que présents, restent infiniment moins visibles que nos deux personnages, en lutte incessante.
Que trouve-t-on dans cette petite ville à la frontière de la Pologne et de l'Ukraine ? Des boutiques justement. Des boutiques aux objets communs ou mystérieux, des boutiques aux étranges mannequins, des boutiques où les tailleurs vous proposent d'étranges images...
Des personnages sont aussi représentatifs : l'oncle qui vit dans des draps semblables à une pâte qui l'emprisonne. Le père obsédé par les oiseaux, les cafards, effrayé par le vol. Les maisons, labyrinthiques. Le climat, incertain, violent.
Le ton ? Il est clairement lyrique. Il faut s'y faire au début, c'est un peu déstabilisant comme plume. Et la façon de faire basculer le réel dans l'onirique est tout aussi inattendue.
Cependant, je recommande ce livre, dans la lignée d'un Kafka pour certaines images certes, mais la plume et les fantasmes digne d'un surréaliste, des relents d'un fantastique XIXe mais sans frayeur, qui plonge vers un absurde plus moderne, très XXe pour le coup.
Étonnant !
dimanche 13 novembre 2011
Courrier sud
Voilà un roman un peu étrange. Histoire d'amour et d'aviateur.
Bernis est un pilote, habitué à sa carlingue solitaire. Entre deux voyages, il rentre en ville et fréquente amis et cafés. Geneviève, amour de jeunesse, mariée, vient de subir un traumatisme. Elle quitte son époux et rejoint Bernis. Mais leur histoire sombre immédiatement dans le glauque, l'absurde.
Et là aussi, l'aviation, les paysages, les dangers, la solitude et l'héroisme.
Une écriture que j'ai trouvée plus dure que dans Vol de nuit.
Bernis est un pilote, habitué à sa carlingue solitaire. Entre deux voyages, il rentre en ville et fréquente amis et cafés. Geneviève, amour de jeunesse, mariée, vient de subir un traumatisme. Elle quitte son époux et rejoint Bernis. Mais leur histoire sombre immédiatement dans le glauque, l'absurde.
Et là aussi, l'aviation, les paysages, les dangers, la solitude et l'héroisme.
Une écriture que j'ai trouvée plus dure que dans Vol de nuit.
samedi 12 novembre 2011
Le Pingouin et Les Pingouins n'ont jamais froid
Andreï Kourkov campe deux personnages attachants : Victor, un journaliste qui se rêve écrivain, un peu paumé, et Micha, son pingouin.
Lorsque Victor accepte un nouveau poste de journaliste, il est loin d'imaginer jusqu'où cela va le mener. Il est préposé aux "petites croix" à savoir des nécrologies un peu particulières, pré-mortem. Dans une Ukraine politiquement instable, gangrenée par la mafia, c'est un métier dangereux. Les petites croix désignées disparaissent les unes après les autres, des journalistes aussi et Victor, assez indifférent de nature, finit par se sentir mal à l'aise. Il récupère une fillette confiée par son père et doit disparaître quelques temps.
Mais ce n'est que très rarement qu'il prend conscience des dangers qui l'entourent. A vrai dire, il passe pas mal de temps dans sa cuisine avec sa machine à écrire et ses verres de vodka.
Quant à Micha, il devient de plus en plus indispensable à mesure du temps : hôte des enterrements distingués, son allure dépressive et son smoking naturel correspondent à l'ambiance générale.
Le second livre nous fait retrouver les mêmes personnages... ou presque car Micha semble avoir quitté l'Ukraine. Son "maître" va se mettre en quête de son pingouin préféré et tenter de tirer son épingle du jeu entre son nouveau patron, un politicien, et ses anciens démons. Il est même question de la Tchéchénie et d'un curieux four crématoire...
Ces deux romans au héros pessimiste, naïf et assez débrouillard sont plein d'humour. L'absurdité suinte à toutes les pages, souvent mise en relief par le ton naturel et froid du roman. Un belle façon de raconter les troubles de l'ex-URSS, de critiquer un régime mafieux où il vaut mieux ne pas trop se faire connaître pour rester en vie.
Une mention particulière pour Micha, le personnage le moins bavard mais le plus adorable de ces romans !
Merci à Libfly pour l'envoi de ces romans en collection Point 2. Format de lecture étonnant mais plutôt agréable et pratique notamment dans le métro ou en marchant. Je regrette juste la finesse du papier, c'est pas toujours évident de tourner la bonne page.
vendredi 11 novembre 2011
Sorties un peu anciennes...
... dont je n'avais pas encore pris le temps de parler.
Désolée de ne me réveiller que tardivement, j'ai un peu laissé filer le temps. Et les billets ne s'écrivent hélas pas tous seuls.
Crazy, stupid, love
Nous avait beaucoup plu. On ne se prend pas la tête. Les acteurs sont agréables à regarder. Le scénario est un peu téléphoné mais ça détend. Le héros, Cal, se retrouve brusquement seul. Sa femme lui demande de partir, elle fait une petite crise de la quarantaine et s'offre un amant.
Mais Cal n'a aucune envie de laisser filer sa belle. Sous l'aile du sexy Jacob, il va réapprendre à séduire.
Comment tuer son boss
Nous a franchement déplu. Trois copains veulent supprimer leurs boss respectifs. Entre la nympho, le fils à papa et le psychopathe, merci bien !
Hélas, sur un scénario plutôt sympa et original s'enchaînent les gags lourds, les blagues grasses, les répliques attendues. Pour moi, beaucoup d'ennui et trop de vulgarité. Dommage.
Maya
Cette exposition au musée du Quai Branly était plutôt une belle surprise. De beaux objets, des cartels plutôt clairs et mais pas toujours très utiles : vagues pour tout dire. En gros, il valait mieux avoir ses cours de civilisation précolombiennes dans la tête !
Encore une fois, et j'ai l'impression de la faire à chaque fois, ma critique concernera le fait de placer ces objets dans une perspective trop esthétique. Ce qui compte, c'est autant leur utilité dans un rituel bien ordonné que de noter la fermeté de la ligne et l'influence des voisins !
Mais esthétiquement, rien à dire.
jeudi 10 novembre 2011
Les Morues
Je craignais que ce roman de Tititou Lecoq ne s'apparente à de la chick-lit. En fait, pas du tout du tout !
Du coup, il faut le lire, c'est un roman très sympa ! Il y a un poil de polar et beaucoup d'actualité sociale dans ces pages.
Ema vit très mal la mort de son amie, avec laquelle elle n'a pas eu le temps de se réconcilier, Charlotte. Elle vit aussi mal son quotidien de femme libérée et amoureuse. Blester ne veut plus simplement la prendre violemment dans les toilettes du bureau mais aussi vivre avec elle,... l'horreur, quoi ! Et puis, sa manie de fourrer son nez dans des affaires pas très nettes lui apporte des ennuis (savon du patron, licenciement etc).
Car Ema, la trentaine, journaliste, imagine mal Charlotte se suicider. Car ce n'est pas un accident que cette mort... "A moins qu'il ne s'agisse d'un assassinat", tente Ema, décidée à mener sa propre enquête.
Peu suivie par sa bande de copains, soutenue néanmoins par Fred, super geek brillant qui a choisi la routine et la médiocrité, Ema se démène. Elle pénètre dans des réunions où l'on brade les musées, où l'on loue la RGPP (révision générale des politiques publiques) et l'on propose de privatiser les trottoirs. Oui, ma petite dame, c'est ça faire des économies à l'Etat, on vend tout et n'importe quoi !
Bref, Ema n'aime pas trop ce qu'elle découvre à mesure qu'elle s'aventure de plus en plus dans les dernières semaines de son ex-best friend, qui travaillait dans le conseil.
Autour d'elles, les fameuses morues du titre. Gabrielle d'Estrées, descendante de la malheureuse maîtresse du bon roi Henri, et Alice, barman et DJ à ses heures, groupe de féministes qui souhaite repenser les rapports hommes-femmes.
Quant à Fred, il devient un héros d'internet, le temps de quelques messages sur un blog !
Bref un roman très actuel, dont le style à la fois cru et relevé, m'a tout à fait convaincue. Une bonne surprise pour moi qui m'a permis de découvrir un blog désopilant.
mercredi 9 novembre 2011
La décadence et autres délices
Véronique Beucler m'a captivée avec ce roman. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce titre, cette couverture, cette auteur joliment chapeautée.
J'ai mis les pieds dans un univers dystopique ou utopique, selon les points de vue.
Un pays qui ressemble au nôtre : grippe porcine et vaccination, secrets d'état (amis de la théorie du complot ;), bonjour), hôpitaux et urgences blindés.
Vladimir Fradel est un grand gaillard. Il est porteur aux halles. Il a pour ami un médecin, Jeff, qui lui rapporte, terrifié, le fruit de ses dernières consultations : des mutations physiques (pied tordu, nez épaté, etc) enlaidissent ses patients. Vladimir décide de mener l'enquête sur un phénomène étrange, épidémie souterraine que chacun tait, trop honteux pour communiquer son désarroi.
Il fouille, consulte, rencontre une "victime", la jolie Ana.
Le curieux poursuit ses recherches tout en jouissant d'une vie simple : une moto, la campagne, une famille accueillante... un contrepoint à la ville où grandissent les sujets de crainte. Les gladiatures auraient été réinstaurées. Le gouvernement n'apparaît plus si démocratique. Tout tourne petit à petit à l'aigre. Alors Vladimir fuit avec Ana.
Quatre ans plus tard, c'est un tout autre pays qu'il redécouvre. Un pays de liberté absolue, de délices et de décadences où l'on adore une nouvelle idole.
Un roman rafraîchissant, qui interroge le lecteur sans lui infliger une leçon. Ami de la morale à la fin de l'histoire, passez votre chemin, ici, il va falloir vous faire votre propre opinion. Un roman qui joue sur deux ambiances très différentes, qui voit l'évolution d'un personnage, son intégration sociale et ses réactions devant les modifications profondes d'une société.
Un seul reproche : la fuite de quatre ans qui permet d'appréhender plus directement le changement m'a semblé trop importante et caricaturale. Un peu comme une ficelle trop visible, le procédé narratif manquait un peu de subtilité. Mais entre nous, cela ne m'a pas empêchée d'apprécier l'ensemble !
mardi 8 novembre 2011
Le portrait
A partir d'un tableau, celui qui représente la comtesse Betty de Rothschild, Assouline raconte l'histoire d'une famille et de ses collections qui éblouirent l'Europe.
Ce portrait, Assouline lui donne la parole et la plume. Exposé dans les maisons les plus belles de la famille, il a pu observer les temps de l'édification d'une fortune et d'une renommée internationale.
S'il débute avec l'histoire de la Comtesse elle-même, il poursuit avec celle de la famille Rothschild, son éblouissante richesse, ses ramifications, la France du XIXe et ses fastes. Il conte aussi les heures sombres de l'occupation entre 1940 et 1945, du pillage général des oeuvres d'art par les allemands, des retrouvailles extraordinaires entre un amateur d'art et un tableau. Et surtout, il se plait à décrire l'esthétique parfaite de ce portrait d'Ingres.
Un point de vue original, que j'ai trouvé pour ma part fort bien mené et instructif. Belle performance qui dénote un amour de la peinture, un art de l'observation et un don romanesque merveilleux.
lundi 7 novembre 2011
Si c'est ma femme, je ne suis pas là
Voilà des mois que j'ai reçu ce recueil de nouvelles. Et que je l'ai lu sans prendre le temps d'écrire un petit billet.
Toutes mes excuses aux éditions dialogues pour le délai. Et merci encore pour ce livre !
Hervé Bellec nous immerge dans des situations quotidiennes, auprès d'un couple. Le temps d'une petite aventure signifiante.
L'angoisse du guerrier Massai : Un jour de canicule, Juliette profite du soleil. Le temps, la situation, la petite culotte jaune excitent son amant. Partie de plaisir sous un orage.
Une journée classée rouge : Bénédicte. Mignonne, gentille, agaçante. Elle a tout prévu pour les vacances. Mais ce qu'elle peut être pénible avec ses surprises !
Par une longue nuit de canicule : Un vieux couple, séparé par un cadavre. Plus vraiment un couple à vrai dire mais des proches qui se retrouvent. Le tout sous une chaleur insupportable. Entre une soirée vouée à l'échec et les souvenirs d'une vie.
120 pulsations minute : Baptiste s'est mis à courir. Pour garder la forme. Pour plaire à Clotilde. Elle joue la jeunette, s'interroge, s'agace. En face, Baptiste fait les frais de la crise existentielle. Jusque quand ?
Marie Vieille-Taupe : Peut-être bien ma préférée de l'ensemble. Marie, celle du titre, est la gérante d'un bistro, sur une île au bout de la Bretagne. Marie observe. Les couples. Et surtout ceux-là : elle avec sa démarche princière, lui tout penaud. Encore un qui se fait mener par le bout du nez.
Un soir, au camping municipal : Un couple s'installe pour des vacances. Elle est enceinte. Il a du mal à la retrouver dans ce nouveau rôle. Pas loin, Babette se fait bronzer. Puis patiente... Un peu trop longtemps à son goût.
Si c'est ma femme, je suis pas là : Un écrivain retape sa maison. A vrai dire, cela lui donne des envies de meurtre !
Des situations quotidiennes, un style simple... des petits moments qui font basculer la routine et la banalité. Évènements extérieurs, burn out, crise de nerfs : en un court instant, la réalité prend des couleurs sanglantes et dangereuses, incontrôlables. Des histoires qui se croisent, peut-être, avec d'étranges échos de l'une ou l'autre.
Des couples qui font froid dans le dos quand les sentiments s'effacent derrière des pulsions.
vendredi 28 octobre 2011
So long, Luise
Voici un testament au ton des plus réjouissants.
Céline Minard campe le roman d'une vie passée à s'amuser, à tromper, à fuir, à écrire un peu aussi. En français mais aussi en anglais.
La narratrice, écrivain vieillissante et retirée, nous conte ses bringues. Une vie d'amour et d'humour avec la Luise du titre, sa compagne, une artiste aussi.
Un testament écrit avec verve, joie, éclat : car la langue est poétique, puissante, précise et étonnante.
On y croise des créatures d'autres mondes : panotes, himantopodes ou pixies. Des mondes souterrains aux aventures étranges. Des hold up de vieilles rombières. Des soirées arrosées. Des parties érotiques.
Perdue parfois dans cette avalanche de mots, je n'ai pu que suivre, poursuivre, entraînée par cette plume.
Perplexe parfois, amusée d'autres, admirative...J'ai aimé, étonnamment. Enfin, je crois. Mais je reste un peu abasourdie sous le choc.
jeudi 27 octobre 2011
Hamaguri
Ce roman d'Aki Shimazaki fait suite à Tsubaki, c'est le deuxième tome du Poids des secrets.
Ici, le motif central n'est pas le camélia mais le coquillage. Un coquillage très particulier dont la coque est double. Le jeu est bien sûr de mélanger les coques et de retrouver la paire.
Jeu d'enfant mais aussi jeu d'adulte pour Yukio qui cherche déséspéremment deux femmes. La première, la petite fille avec qui il jouait, qui lui a donné cette moitié de coquillage et souhaitait l'épouser. La seconde, une jeune adolescente, Yukiko, qui a fui un jour sans raison apparente.
Bien entendu, c'est une histoire de doubles, de fidélité, d'amour et de mensonges.
Toujours ce dessein si fin dans ce tome, aucune lassitude malgré l'image en miroir du livre précédent.
La suite est ici : Tsubame, Wasurenagusa et Hotaru.
Ici, le motif central n'est pas le camélia mais le coquillage. Un coquillage très particulier dont la coque est double. Le jeu est bien sûr de mélanger les coques et de retrouver la paire.
Jeu d'enfant mais aussi jeu d'adulte pour Yukio qui cherche déséspéremment deux femmes. La première, la petite fille avec qui il jouait, qui lui a donné cette moitié de coquillage et souhaitait l'épouser. La seconde, une jeune adolescente, Yukiko, qui a fui un jour sans raison apparente.
Bien entendu, c'est une histoire de doubles, de fidélité, d'amour et de mensonges.
Toujours ce dessein si fin dans ce tome, aucune lassitude malgré l'image en miroir du livre précédent.
La suite est ici : Tsubame, Wasurenagusa et Hotaru.
mercredi 26 octobre 2011
D'art d'art
Pour tout vous dire, je n'ai jamais vu l'émission qui donne le titre au livre. Par contre, si j'ai bien compris le principe, l'idée est d'expliquer en quelques mots une oeuvre d'art. Si j'imagine que ça passe bien à la TV, à l'écrit, c'est bien trop réducteur.
Car il ne faut choisir qu'un angle et fermer les yeux sur tout ce qui pourrait être dit. Sans compter qu'on constate des erreurs (datation, orthographe) et des approximations qui font mauvais genre.
Ma dernière remarque négative : l'anecdotisme de ce procédé. On ne montre jamais ou peu la valeur de l'oeuvre mais la petite histoire secondaire qui la fera (peut être) apprécier d'un quidam peu intéressé. Trop populaire ou trop tiré vers le bas selon moi.
Oui, je suis une élitiste atroce. Mais franchement, pourquoi ne pas proposer qualité et commentaire intelligent quand on présente de si belles oeuvres plutôt que de se contenter parfois d'un à peu près ?
Dommage.
mardi 25 octobre 2011
Annabelle et les cahiers volants
Martine Delerm est aussi douée en illustration que son époux en écriture et son fils en chanson. Quelle famille d'artistes !
J'avais déjà flashé sur son joli Papier de Soi. Mais ce titre est tout aussi chou.
Annabelle est une petite fille bien curieuse. Ses cahiers s'enfuient. A tire d'aile !
La maitresse s'amuse puis s'agace de la situation. Elle donne à Annabelle des noms divers : linotte, ange ou papillon... La pauvre fillette ne sait plus à quelles ailes se vouer.
Car elle a beau faire, tout vole autour d'elle.
Une historiette sympathique, simple, imaginative et poétique. Une Annabelle attachante, aquarellée, ailée, rayée... Un air à la garçonne. Trop mignonne.
Merci à Babelio pour ce titre !
lundi 17 octobre 2011
La fenêtre ouverte
C'est à travers ce recueil de nouvelles que j'ai découvert Saki. Présenté comme une sorte d'OVNI de la littérature, il ne m'a pas fallu plus des 4 pages qui constituent la première nouvelle pour savoir que j'allais adorer cet auteur.
Ce que j'aime chez Saki, c'est qu'il arrive en quelques lignes, à planter un décor, à créer des ambiances tantôt inquiétantes, tantôt cocasses, toujours décalées et à la limite du fantastique... Quand on ne tombe pas carrément de l'autre côté de la limite ! Et ce que j'aime encore plus, c'est la facilité avec laquelle il peut retourner une situation, prendre le lecteur dans le piège qu'il a su tendre au fil des pages... Je n'ose en dire plus de peur de vous gâcher des surprises.
Comme avec un certain Van Cheele, qui au début d'une nouvelle "commençait à avoir l'irritante impression de s'attaquer à un problème qui le dépassait", Saki s'amuse sans cesse à malmener ses personnages trop crispés pour les situations auxquelles ils ont à faire, et en profite pour régler ses comptes, toujours de façon humoristique, avec la société britannique qu'il connaît.
Si vous aimez l'humour noir, l'humour british et les ambiances décalées, jetez-vous tout de suite sur ce petit bijou !
dimanche 16 octobre 2011
Le Tour d'écrou
Je n'ai toujours pas lu la nouvelle de James. Par contre, j'ai eu la joie d'assister ce soir à l'opéra qu'il a inspiré à Britten. Avec saisissement.
Cet opéra, en anglais, est mené tambour battant et musique étreignant.
L'Amoureux : "Britten arrive à faire beaucoup avec peu : quelques cordes, quelques vents, une harpe et des percussions suffisent à nous emporter par des mélodies tantôt inquiétantes, tantôt haletantes... La tension monte, l'écrou se serre, petit à petit, avec une folle intensité".
L'intrigue, elle fait penser à ce film angoissant, Les autres, qui m'a traumatisée au lycée.
Une jeune gouvernante est envoyée s'occuper de deux enfants dans un domaine éloigné d'où elle ne doit déranger leur tuteur sous aucun prétexte. Miles et Flora sont deux jeunes enfants pas si normaux qu'il en ont l'air. Quelque chose de malsain les anime, leur échappe, parfois, puis régulièrement.
Cela semble lié à leur ancienne gouvernante, Miss Jessel, et son amant, Peter Quint, tous les deux morts dans des circonstances dramatiques.
Cet opéra, c'est une belle performance vocale. On regrette une Flora un peu pâle.
Niveau décor, sobriété et efficacité. On joue sur les lumières et l'arrière plan, sur quelques objets du monde de l'enfance.
Une réussite qu'il faut se dépêcher d'aller applaudir à l'Athénée-théâtre Louis Jouvet !
vendredi 14 octobre 2011
Tsubaki
Premier tome de la pentalogie Le poids des secrets d'Aki Shimazaki, premier tome d'une saga que je souhaitais découvrir depuis quelques années et qui s'est trouvée sur mon chemin, au hasard d'une bibliothèque.
Ce premier tome est en grande partie épistolaire.
A la mort de sa mère, notre narratrice hérite d'une lettre. Elle y découvre la jeunesse et le crime de celle qui était alors une jolie jeune fille, Yukiko.
Ayant grandi à Tokyo puis à Nagasaki, Yukiko est une survivante de la bombe. La guerre et les relations du Japon à ses voisins constituent le paysage de ces années. Yukiko y raconte sa famille, son ami Yukio. Mais le comportement de son père la pousse à commettre un crime terrible, demeuré scellé depuis...
Ce premier tome, c'est celui de Yukiko, qui aime tant les camélias 'tsubaki'.
Histoire tout en délicatesse, fine et envoûtante.
jeudi 13 octobre 2011
The love talker
Encore un E. Peters un peu bizarre. Qui manque de Peabody !
L’héroïne, Laurie, retrouve ses tantes et son oncle dans leur manoir, accompagnée par son demi frère. Chacun d'eux a quitté un peu précipitamment la ville (Chicago) pour les bois d'Idlewood. Car tante Ida s'inquiète. Sa soeur Lizzie perdrait un peu la tête et verrait des fées.
Fascinée par l'étrange, le poétique et le beau, tante Lizzie est l'esprit fantasque de la famille. Mais point trop n'en faut. Bref, Laurie et Doug vont tenter de calmer leur tante et de découvrir ce qu'il se passe avec les fées...
Pas vraiment polar, pas non plus roman d'amour, ce livre peine à trouver sa place et son rythme. Les indices sont infimes ou très visibles. Bref, pas de subtilité, pas de grosses découvertes non plus.
A oublier !
mardi 11 octobre 2011
Au royaume d'Alexandre le Grand
... on pouvait croiser hier dans les couloirs du Louvre Stéphane Bern ou Henri Loyrette mais guère Alexandre. Du beau monde donc. Et du monde qui, au vernissage, préfère papoter et jeter un regard discret aux oeuvres plutôt que de profiter du calme relatif des salles. Idéal donc pour admirer les gigantesques vitrines présentant des séries de tombes de l'époque mycénienne à archaïque. Je préfère vous prévenir, vous devrez faire la queue et bousculer pour pouvoir profiter des oeuvres et des cartels de la première partie (petits bijoux et ornements métalliques askoi etc)...
Et cette expo ?
J'en sors un peu déçue.
Tout commençait superbement : Un historique en images et quelques mots de la découverte des richesses de la Macédoine, en citant bien sûr les chefs-d'oeuvres comme la tombe de Philippe II ou la superbe couronne feuillue découverte en 2008. On remonte dans le temps jusqu'à la première expédition Heuzey avec des oeuvres des collections hellénistiques du Louvre.
Pourquoi pas.
S'ensuit une gigantesque vitrine avec des résultats des fouilles de nécropoles. Celles dont je parlais plus haut, si vous suivez. Cet art, c'est un peu l'historique de la Macédoine : Comprenez qu'il y a de l'or, des vases et des armes. Des cartels plus descriptifs qu'explicatifs. Et révisez un peu votre vocabulaire avant d'y aller : pas de glossaire à la fin. Le quidam imagine donc des définitions plus ou moins justes de termes tels que symposion, askos, alabastre etc... (Non, un alabastre ne servait pas de soliflore).
Nous poursuivons notre expédition archéologique en nous approchant petit à petit de la période hellénistique : et là, il fallait être courageux de présenter monnaies et fragments architecturaux. Parce que honnêtement, ça ne passionne pas les foules en général. Evidemment, les joyaux de l'art macédonien émeuvent et étonnent : verrerie, statuettes, bijoux et même écritoire et jeu sont si "modernes" et gracieux. Car d'un coup, d'un seul, et sans trop comprendre comment, ce sont les aspects sociaux qui sont mis en avant. Puis religieux.
L'exposition se termine sur une file de statues romaines, les piliers de Las Incantadas en meilleur état que dans les salles et la figure d'Alexandre avec quelques représentations, les modèles pour l'avenir. De quoi inspirer les bons romains et le terrible Antoine... Mais c'est une autre histoire.
Que conclure de cette visite ?
La médiation est presque inexistante. J'espère que les audio guides sont corrects car cartels et chapitres sont light au possible. Bref, il vaut mieux s'être documenté avant.
La problématique de l'exposition n'est pas toujours très claire. La Macédoine, certes, mais encore ?! C'est à la fois très détaillé sur certains points (description iconographique d'un casque) et très rapide sur d'autres (La civilisation avant l'époque hellénistique, les points historiques, les inspirations etc).
De très belles oeuvres sont exposées et valent le détour à moins que vous n'ayez déjà visité Thessalonique et Dion.
Un bel Alexandre ! |
Et cette expo ?
J'en sors un peu déçue.
Tout commençait superbement : Un historique en images et quelques mots de la découverte des richesses de la Macédoine, en citant bien sûr les chefs-d'oeuvres comme la tombe de Philippe II ou la superbe couronne feuillue découverte en 2008. On remonte dans le temps jusqu'à la première expédition Heuzey avec des oeuvres des collections hellénistiques du Louvre.
Pourquoi pas.
S'ensuit une gigantesque vitrine avec des résultats des fouilles de nécropoles. Celles dont je parlais plus haut, si vous suivez. Cet art, c'est un peu l'historique de la Macédoine : Comprenez qu'il y a de l'or, des vases et des armes. Des cartels plus descriptifs qu'explicatifs. Et révisez un peu votre vocabulaire avant d'y aller : pas de glossaire à la fin. Le quidam imagine donc des définitions plus ou moins justes de termes tels que symposion, askos, alabastre etc... (Non, un alabastre ne servait pas de soliflore).
Nous poursuivons notre expédition archéologique en nous approchant petit à petit de la période hellénistique : et là, il fallait être courageux de présenter monnaies et fragments architecturaux. Parce que honnêtement, ça ne passionne pas les foules en général. Evidemment, les joyaux de l'art macédonien émeuvent et étonnent : verrerie, statuettes, bijoux et même écritoire et jeu sont si "modernes" et gracieux. Car d'un coup, d'un seul, et sans trop comprendre comment, ce sont les aspects sociaux qui sont mis en avant. Puis religieux.
L'exposition se termine sur une file de statues romaines, les piliers de Las Incantadas en meilleur état que dans les salles et la figure d'Alexandre avec quelques représentations, les modèles pour l'avenir. De quoi inspirer les bons romains et le terrible Antoine... Mais c'est une autre histoire.
Que conclure de cette visite ?
La médiation est presque inexistante. J'espère que les audio guides sont corrects car cartels et chapitres sont light au possible. Bref, il vaut mieux s'être documenté avant.
La problématique de l'exposition n'est pas toujours très claire. La Macédoine, certes, mais encore ?! C'est à la fois très détaillé sur certains points (description iconographique d'un casque) et très rapide sur d'autres (La civilisation avant l'époque hellénistique, les points historiques, les inspirations etc).
De très belles oeuvres sont exposées et valent le détour à moins que vous n'ayez déjà visité Thessalonique et Dion.
lundi 10 octobre 2011
Ma petite française
Étonnant comme je pouvais avoir des réticences à ouvrir ce roman de Bernard Thomasson. Je m’attendais à un livre froid. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi, c’est peut-être des réminiscences des voyages scolaires en Allemagne.
Et puis cette première phrase « Sam, mon ange, je t’écris du ciel » c’est un peu flippant, non ?
Eh bien quelques pages, plus loin, à l’arrivée de la jeune Hélène à la Zoologischer Bahnhof, j’étais embarquée dans ce roman qui joue délicieusement des points de vue, des années 70 à nos jours.
Hélène, dite Ellen, a vécu à Berlin sa première expérience de la ville. Issue de la campagne française, la jeune fille fuit sa famille pour une année d’étude dans la capitale alors coupée en deux. Accueillie par Olga et Karl, elle découvre une culture, voire deux cultures qui s’affrontent de façon plus ou moins brutale : Berlin Ouest, vitrine du capitalisme, est le lieu de toutes les sorties à la mode, de toutes les expériences jusqu’à l’exubérance. Berlin Est, c’est plus exotique, on y vit plus dangereusement.
Hélène, guidée par la charmante Sloan et ses amis, vit quelques mois déterminants. Sa sexualité, ses passions et ses goûts vont s’y affirmer.
Ce qui est passionnant, c’est qu’à mesure qu’on découvre l’adolescente, se dévoile aussi l’adulte qui revient sur les pas de la jeune femme, qui prend conscience de l’influence des événements sur ses décisions, des blessures qui se sont ou non cicatrisées. Ellen, notre Hélène dont le nom change depuis qu’elle vit Outre Atlantique, voyage dans le passé avec un journaliste, compagnon de voyage rencontré en vol : David. Jeune homme dont la propre histoire prend un nouveau relief à Berlin.
Ce qui est remarquable dans ce roman, c’est la vivacité de cette ville, changeante, aux visages et interprétations multiples que l’auteur se plaît à souligner, histoire de monuments palimpsestes… Pas si différemment de Rom@, on sent un amour du lieu, une accumulation des strates.
Style vif, entraînant, pour une jolie quête personnelle ! Merci à Chroniques de la rentrée littéraire pour cette trouvaille !
mercredi 5 octobre 2011
Bal de Givre à New-York
Voilà un petit roman que je souhaitais parcourir depuis des mois. En effet, j'étais sous le charme de la couverture. Et j'ai eu la joie de le trouver en bibliothèque !
Par contre, je m'attendais à une lecture un peu déceptive mais peut être pas à ce point.
Anna vit dans un New-York très étrange. Architecture cristalline dont son père est le créateur.
Anna a une belle maison gothique, un domestique qui pratique la télékinésie et pas beaucoup de mémoire.
Anna va au lycée, n'est visiblement pas trop appréciée de ses condisciples et vit une époque troublée : un homme, le masque, enlève de jeunes demoiselles.
Mais Anna n'en a cure car elle vit un conte de fées. Wynter, rencontré par hasard, l'invite au grand bal que sa famille organise. Richissime, puissant, brillant, superbe, le jeune Wynter l'attire et l'effraie. L'aidera-t-il vraiment à retrouver ses parents ? Lui veut-il vraiment du bien ?
Un roman sympathique de Colin mais dont la fin se sentait. Un roman prétexte selon moi, qui aurait pu faire quelques pages de moins sans problème, qui n'apporte pas grand chose. Dommage.
mardi 4 octobre 2011
Fille de
Merci encore à Chroniques de la rentrée littéraire pour ce titre !
La rentrée littéraire, c’est aussi la loterie. On tire un livre dans le tas, il peut être très bon ou très mauvais.
Ici, grosse déception pour un livre de Carole Achache qui annonçait des rencontres avec les figures littéraires et artistiques du milieu du XXe siècle. Ces figures, elles sont citées, elles sont croisées par une petite puis jeune fille. Mais à part pour Genet, qui est réellement un personnage récurrent du roman, on ne peut guère parler de relation entre Carole et eux.
Car au centre, c’est d’abord l’histoire d’une mère puis les relations mère-fille qui sont explorés. La fille qui creuse le passé, interroge les agendas Hermès de sa mère et ses amis plus ou moins proches, qui comprend d’où viennent des habitudes qu’elle aimait.... La charmante Monique Lange à Paris, chez Gallimard, avec ce bourdonnement de joie, de littérature, son jeune amant qui passe le bac et devient père, ses passions pour des hommes, qui s’avèrent homosexuels, son amitié avec Florence Malraux… Au début, je dois avouer que j’accrochais pas mal même si le style ne me plaisait pas trop. C’était plein de vie.
Et puis, assez brusquement, cela a basculé. Plus trop de joie, un coté plus sombre…
Monique s’efface devant Carole. Car la petite fille montée en graine devient une adolescente intenable, libertaire, curieuse, … mais aussi voleuse, droguée, prostituée. Monique subit une adolescente insupportable avant d’être délaissée.
Voilà un roman qui se veut d’inspiration autobiographique, qui peut sombrer dans le nombrilisme. Quant au style, je n’ai jamais réussi à m’y faire, à l’oublier donc encore moins à l’apprécier. Il m’a heurtée, agacée, trop « mitraillette » pour moi…
Un extrait pour vous expliquer : « Je déteste les enfants. Ils ne m’intéressent pas. Rue Saint-Benoit, Outa n’arrête pas de tournicoter autour de moi. Je regarde par la fenêtre. Dehors, le ciel blanc. J’écoute derrière moi le roulis de paroles des adultes à l’autre bout de la pièce. Discussion diffuse, volutes de cigarettes. Je m’absente. Outa me rappelle ».
Cet enchaînement ininterrompu de petites phrases m’épuise, me lasse. Cette façon de rajouter trois mots entre deux points, sans cesse, pour détailler la phrase précédente se répète interminablement. Ce commentaire permanent et cette petite voix, je crois vraiment qu’ils ne me manqueront pas.
dimanche 2 octobre 2011
Le lecteur
Etrange et charmant petit livre sur l'amour de la lecture et l'obsession.
samedi 1 octobre 2011
Vol de nuit
Saint-Exupéry, c'est surtout Le Petit prince pour moi. Mais c'est aussi l'aviateur, l'aviation, les délais des postes, les tempêtes, les déserts, les montagnes, le décalage entre la vie civile et l’héroïsme discret des aviateurs.
Fabien est l'un de ces héros. Toujours prêt à partir, même la nuit, quand c'est si dangereux. Il n'en sortira pas de bien, je puis vous l'assurer hélas. Mais quelles images lorsque le pilote flirte avec les étoiles, flotte sur les nuages. Quelle beauté !
Face à notre héros, un homme que l'on ne peut que haïr. Froid, uniquement soucieux de gagner la bataille postale par avion : Rivière n'épargne rien ni personne. Il veut du rendement, de l'efficacité, de la perfection. Chacun doit être irréprochable... Ou partir.
Une belle et triste histoire en Amérique du sud, aux premiers temps de l'aviation.