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mercredi 29 décembre 2010

Une forme de vie

Cette année, j'ai encore craqué. Mais en bibliothèque ce qui est moins onéreux et permet de mieux digérer une déception. J'ai craqué pour Nothomb. Voilà, c'est dit. 
J'imagine que tout le monde connait le scénario : Un soldat américain correspond avec notre chère Amélie. Il est en Irak où l'armée s'attarde. Elle vit en France et reçoit chaque jour des courriers sidérants, drôles, prétentieux, pitoyables... Parmi ses correspondants, c'est ce soldat qui passe petit à petit au premier plan. Il a en effet un argument de poids (si je puis dire), il est obèse et addict à la junk food.
Amélie et la nourriture, c'est toute une histoire. C'est plus souvent les tendances anorexiques que j'ai lu mises en valeur chez elle que les tendances boulimiques ; peut être aussi parce que je suis sensible au premier sujet. Quant à la boulimie, ça me dégoûte au delà de l'imaginable. J'ai donc eu beaucoup de difficultés à lire ce livre parce que son sujet est tout simplement à la limite du supportable (pour moi en tous cas). 
Ce que j'ai aimé, c'est cet échange épistolaire entre deux personnes étrangères et l'amitié qui s'est construite. J'ai aussi adoré les dernières pages et y ai effectivement retrouvé la joyeuse folie d'Amélie Nothomb. Pour le reste, je suis tout à fait désolée d'être si hermétique au sujet, ça m'a vraiment gâché tout le plaisir de la lecture.

mardi 28 décembre 2010

Brûlant secret

Voilà une nouvelle assez longue qui clôt ma lecture du premier tome des œuvres complètes de ce cher Zweig. Et ma participation au challenge de Caro par la même occasion !

Le baron part en vacances dans une station thermale. Là, horreur, il ne connait personne. Le temps risque d’être plus lent à passer que prévu… Ah ! Mais ce rire ! Cette silhouette ! Il y a tout de même une jolie femme dans cet hôtel. Bon, voilà qui promet quelque divertissement. Elle n’est pas seule. Tant pis. Ou tant mieux.
Dès le lendemain, le baron a un plan. Se rapprocher du tiers, à savoir Edgar, adolescent en cure, pour séduire la mère. Au début, tout se déroule pour le mieux. Les deux poissons mordent. Sauf qu’Edgar se révèle un peu plus collant et pénible que prévu.

Extrême dans son amitié puis dans sa haine du baron, l’adolescent sournois et malsain va tout faire pour enquiquiner les adultes. Il faut dire que ce n’est pas très agréable de prendre conscience d’être manipulé, d’être méprisé, d’être écarté. Alors qu’on rêvait d’avoir un nouvel ami, d’être important, enfin, aux yeux de quelqu’un. 
Bref, c’est l’histoire d’une amitié bafouée. Mais surtout l’éveil de pulsions et de curiosités malsaines chez un adolescent. Ce « brûlant secret », Edgar donnerait beaucoup pour le comprendre et le percer à jour...
Apprentissage de la manipulation, cette nouvelle est celle d’une formation humaine. Elle est tout à fait oppressante et menée tambour battant !

lundi 27 décembre 2010

La peur

… n’évite pas le danger ! Voir empoisonne plus l’existence que bien des malheurs. C’est ce que réalise Irène.


En sortant de chez son amant, une femme l’aborde et lui soutire de l’argent. Irène est décontenancée mais imagine qu’il s’agit d’une erreur. Lorsque l’escroqueuse revient et lui demande toujours plus, la vie d’Irène s’en voit totalement bouleversée. Car cette femme répugnante qui la poursuit n’est pas uniquement au courant de sa relation avec un artiste médiocre, elle connait aussi le nom et la position d’Irène dans la bourgeoisie viennoise. Et qu’y a-t-il de pire pour une grande bourgeoise que de voir son nom traîné dans la boue, sa famille l’abandonner et sa richesse fondre ? Bref, il faut tout faire pour éviter le scandale. Donc donner de l’argent. Toujours plus.


Mais l’escroqueuse prend toujours plus d’emprise sur Irène. Même si celle-ci se terre dans son appartement pour éviter l’affrontement, l’autre la joint par lettre, voire se présente jusque chez elle. Devant la montée des chiffres, l’audace de la femme et les regards soupçonneux de son époux, Irène ne voit plus qu’une solution pour enrayer les enchères.

Très belle description psychologique ici encore de la diffusion de la peur, de l’angoisse puis de la panique chez une femme. Zweig excelle décidemment dans le genre (je me répète) et c’est un plaisir renouvelé à chaque lecture !

dimanche 26 décembre 2010

Harry Potter 7

L'amoureux et moi sommes enfin allés au ciné ensemble ! Voici son avis :
Enfin ! Après des mois, des années d’attente, notre sorcier favori revient sur le grand écran pour le final de cette saga qui semble être (oserai-je la comparaison ?) le Star Wars de notre génération…
Force est de constater que David Yates a réussi là où d’autres ont été bien moins convaincants : cette première partie du 7e épisode est un régal !
Même si la qualité des acteurs n’est plus à démontrer, il faut bien avouer que le réalisateur n’avait pas à sa disposition la partie la plus palpitante de l’œuvre de J.K. Rowling : seules quelques scènes d’action viennent en effet scander les longues périodes de fuite, d’attente, de recherche...
Mais le réalisateur a su tirer parfaitement parti du matériau qui était à sa disposition, et nous livre ici un film palpitant à l’atmosphère délicieusement sombre. On sursaute, on se prend au jeu, on a peur, on rit parfois aussi…
Et quand la lumière se rallume, on se met à compter le nombre de jours qu’il nous faudra attendre pour pouvoir savourer la suite !

Et le mien : 
Pour ma part, ça faisait perpette que je n’avais pas mis les pieds dans un cinéma. Il était donc à peu près sûr que je serais de toute façon heureuse de sortir la tête du guidon pour me détendre un peu. Harry Potter est tombé à point !
Pour vous resituer un peu le propos, Harry  est désormais livré à lui même : il n’a plus le cadre de Hogwarts ou les conseils de Dumbledore pour combattre Voldemort. Protégé par l’ordre du Phénix pendant un premier temps, il doit ensuite livrer ses propres combats contre les horcruxes, qui, avouons le, sont bien difficiles à trouver. Heureusement, Ron et Hermione sont toujours de la partie. Comme dans le bouquin, nos trois héros se chamaillent pas mal et n'agissent pas beaucoup. C'est assez lent et ça permet d'admirer les paysages désertiques. 
J’imagine que les puristes hurlent au scandale pour la division en deux films d’un seul livre. Je trouve ça plutôt bien puisque cela nous permet de suivre le récit de Rowling de très près. Franchement, je commence à me faire à ces films et les apprécie de plus en plus !
Mention spéciale pour la mise en scène du conte en ombres chinoises : superbe !

samedi 25 décembre 2010

Lettre d’une inconnue

Un écrivain célibataire rentre de voyage. Il fait le tri de son courrier et y note une lettre d’une épaisseur surprenante. Il décide de l’ouvrir immédiatement et y découvre un manuscrit d’une femme qui ne dévoile pas son identité. Celle-ci retrace l’histoire de son amour pour l’écrivain, amour qui est resté secret et imperceptible à cet homme.
Cette femme passionnée n’a vécue que pour lui, chaque instant de sa vie était dédié à cet amour impossible. Avec précision, la demoiselle décrit les longues années d’attente, les quelques moments bénis où le romancier s’est intéressé à elle.

Cette nouvelle de Zweig est d’une beauté et d’une tristesse rare. C’est une relecture qui fait toujours autant d’effet qu’à la première lecture. Même si la jeune femme nous semble bien souvent trop extrême, trop folle, trop entichée de cet homme, si son amour est presque dangereux, elle est malgré tout touchante et pitoyable. Que ressentir à cette lecture sinon une énorme empathie et une véritable pitié pour la narratrice et les épreuves qu’elle dut traverser. Certainement une des relectures les plus  agréables et les plus surprenantes parmi mes tentatives !


vendredi 24 décembre 2010

Leporella


C’est peut être l’une des nouvelles les plus inquiétantes et les plus malsaines de Zweig. Elle m’a fait une étrange impression, comme si j’avais côtoyé ce personnage, Crescenz. La demoiselle en question est une rustaude. Elle travaille toute la journée sans faire de pause, sans distraction, uniquement soucieuse de gagner de l’argent. Elle thésaurise. De serveuse campagnarde à domestique d’aristocrate, la laide et sans finesse Crescenz s’élève, gagne toujours plus d’argent. Elle n’a aucune curiosité et agit comme un robot.


Jusqu’au jour où un nouvel intérêt occupe son esprit. Suite à un mot gentil du baron, Crescenz s’entiche de lui. Elle tache de lui faciliter la vie en tous points et se fait sa complice lorsqu’il s’agit de tromper Madame. Elle en conçoit une détestation pour sa maitresse d’autant plus inquiétante qu’elle est opaque, lourde et sans discernement. Heureusement, Madame part soigner ses nerfs en cure. Crescenz devient alors Leporella, rebaptisée ainsi par son maitre et l’une de ses aventures, alors chanteuse dans Don Juan de Mozart. Bien entendu, la situation vire au vinaigre lorsque Madame est de retour…

Une noirceur et une stupidité à laquelle Zweig ne m’avait pas habituée. Il y a un peu de Czentovic du joueur d’échec là dedans…

jeudi 23 décembre 2010

Le bouquiniste Mendel


Zweig propose ici encore de rencontrer un être hors du commun, un être étrange et fascinant, surtout pour les LCA que nous sommes ! Mendel est un bouquiniste. Mais plus que cela, il se souvient de tout ce qu’il a lu avec précision, peut vous proposer une bibliographie sur un sujet en quelques minutes en vous recommandant le meilleur… et mieux encore, vous fournir les livres en question alors qu’ils sont introuvables partout ailleurs.

Notre narrateur croise la route de cet étrange personnage et est tout à fait séduit. Mendel n’a d’autre passion que la lecture. Il passe son temps plongé dans toutes sortes de livres, chez lui ou dans le café voisin.

Des années après leur première rencontre, le narrateur entre dans ce café viennois et y demande des nouvelles de Mendel. Ce n’est pas peu de dire que la guerre (la première) a complètement bouleversé les habitudes et la vie de Mendel…

Encore une fois conquise par Zweig, ce style si fluide, si plaisant !

Traité curieux des charmes de l'amour conjugal dans ce monde et dans l'autre

Emanuel Swedenborg, ça vous dit quelque chose ? Scientifique et philosophe, le coco a un peu décaroché quand il s'est imaginé avoir des entretiens avec les anges.
Ce traité en est un petit témoignage. Choisi parmi d'illustres sages, le narrateur est invité par les anges à découvrir ce qu'est la sagesse et l'amour. Dans des régions éthérées, l'être de sang et l'être d'éther se promènent (un peu à la Dante) et croisent des cités et des hommes bien différents.
Reprenant le principe de l'âge d'or à l'âge de fer, les civilisations premières montrent l'apogée de l'amour conjugal (plus spirituel que physique, hein, nous sommes tout de même dans des régions divines) tandis que les dernières pratiquent la polygamie, la tromperie et s'apparentent aux bêtes. Dans ce petit parcours initiatique, le narrateur rencontre à la fois les partisans de cet amour et ses détracteurs (qui sont bien entendus monstrueux et terrifiants). Il papote aussi avec des philosophes des temps passés. Et il conclut bien évidemment sur la sagesse et la vérité de cet amour conjugal.
Une oeuvre décalée du 18e, un peu tirée par les cheveux, sans humour mais qui prise au second degrés est assez amusante. Bref, notre auteur est un Lucien qui s'ignore.

mercredi 22 décembre 2010

Rachel contre Dieu


… est une très courte et peu connue nouvelle de Zweig.
Dieu décide que vraiment, ces hommes, c’est plus possible ! Une ville se noie dans l’adoration d’idoles, le péché, le blasphème, voire (et c’est encore pire) l’ignorance de Dieu. Alors celui-ci imagine détruire la ville et châtier les humains. Sauf qu’une voix s’élève. Celle de Rachel.


Connaissez-vous Rachel ? Elle devait épouser Jacob qui avait parcouru bien des contrées avant de trouver sa belle. Mais le père de Rachel en avait décidé autrement : Jacob devait prouver sa force et travailler pendant 7ans pour se présenter à nouveau devant Rachel. Les amants vécurent ces longues années dans l’attente de l’autre. Puis quand elles furent enfin écoulées, le patriarche refusa à nouveau le mariage et entrepris de tromper son gendre en le mariant à son ainée. Rachel se révolte et prévient son amant du subterfuge. Mais elle prend sa sœur en pitié et lui apprend comment tromper Jacob. Elle vit pendant toute la durée de la cérémonie du mariage, cachée, prenant la parole à la place de sa sœur : des heures atroces.
C’est cette souffrance, ce sacrifice au delà de la jalousie, qu’elle expose à Dieu, le suppliant d’épargner les hommes et leur ville.


Ici encore, une nouvelle très teintée Ancien testament, qui montre la souffrance du peuple juif, son abnégation. Très belle nouvelle.

Révélation inattendue d’un métier


Nouvelle ironique et pourtant triste de Zweig.


De passage à Paris, le narrateur s’attarde sur les quais. Il se prend d’affection pour un pauvre hère qui l’intrigue. Est-il un policier en civil menant une enquête ? Mais non, voyons, c’est un pickpocket. Et notre narrateur de le suivre et d’observer ses faits et gestes, de l’encourager muettement, de le fustiger lors de prises de risques, bref, de faire tout à fait corps avec cet individu.
Toujours à sa suite, le narrateur déambule dans Paris. Jusqu’à la salle Drouot qui regorge de bourgeois aux porte-monnaies bien remplis !


Une nouvelle aigre douce, sur la misère, sur les classes sociales, sur l’habileté d’un homme et son étrange métier.

mardi 21 décembre 2010

Les deux jumelles



Rentrée d'Inde (Bravo pour ceux qui ont trouvé, le tirage au sort ne tardera pas) après 19h de retard... et sans bagages, j'ai eu amplement le temps de finir les nouvelles que je n'avais pas lues dans le tome 1 des œuvres complètes de Zweig.

Conte signalé comme ‘drolatique’ (cf. Balzac), ce titre de Zweig m’intriguait. J’aime les histoires de gémellité, de frères amis ou ennemis. Ici, on est plutôt dans le deuxième cas.
En Aquitaine, une fière maison se dresse. Ses tours jumelles et son architecture  poussent le narrateur à interroger un habitant. Lequel lui conte l’histoire suivante.
Une femme très belle est aimée par un fier soldat. De leur union naissent des jumelles : Hélène et Sophie, aux noms prédestinants. Toutes deux ne vivent que pour surpasser l’autre. Semblables en beauté et en intelligence, elles ne cessent de prendre des cours, qui de musique, qui de philosophie, qui de danse…
Hélène décide de devenir l’hétaïre la plus riche et la plus recherchée de la contrée. A contrario, sa sœur se dévoue aux pauvres et aux malades, entrant dans les ordres. Leur orgueil n’a pas de fin et Hélène souhaite une bonne fois pour toute triompher de Sophie. Elle la soumet donc à une épreuve…

Très chouette lecture, bien rythmée et aux caractères finement exposés. Une psychologie de l’orgueil tout à fait bien menée !

lundi 20 décembre 2010

La Dame de Montsoreau


J’avais besoin d’une longue période de voyage pour venir à bout d’une telle somme ! Alexandre Dumas n’était pas des moins loquaces, vous le savez bien.  Ici ce roman se déroule à la cour d’Henri III. En quelques sortes, il fait directement suite à la Reine Margot (avec quelques ellipses bien sûr) et l’on retrouve cette cour de France, corrompue, conspirante, courtisane.

Au milieu du menu fretin, quelques fines lames et beaux gentilshommes se distinguent. Il y a Saint-Luc, favori du roi, dont le mariage ouvre le roman. Celui-ci est bien embêté car retenu prisonnier au Louvre par son roi qui ne veut s’en défaire. Difficile dans ces conditions de passer une heureuse nuit de noces.

Le second sublime est Bussy. Meilleure lame du royaume, il est un ami du Duc d’Anjou, le frère et rival aux petits pieds de sa majesté Henri III. Bussy est sans cesse sollicité et provoqué par les mignons d’Henri III, Quelus, d’Epernon, Maugiron et Schomberg qui ne le souffrent guère. Le soir du mariage, ils le provoquent et tentent de l’assassiner. Bussy n’échappe à ce guet-apens que par les bons conseils de Saint-Luc et les soins d’un généreux médecin.  Et cette attaque lui permet de rencontrer la bien jolie Diane de Montsoreau… Commence alors une histoire d’amour et de jalousie. Une histoire de guerre civile et de paix religieuse. Une histoire de traîtres et de fidèles. Une histoire où les mauvais restent très mauvais et bien souvent sournois et les bons ne sont que meilleurs. Une histoire de 1000 pages, avec bien des aventures, quelques longueurs, un personnage extraordinaire, le fou du roi, Chicot, certainement le plus intelligent de tous !

Avec Dumas, pas de surprise, c’est dense, ça se dévore, ça fait pleurer parfois, ça fait sourire. On s’attache aux personnages, on espère que les bons vont gagner mais c’est hélas rarement le cas. 

samedi 18 décembre 2010

La collection invisible



Voilà une nouvelle de Zweig inspirée par la crise économique. Vous savez, 1929, l’inflation terrible qui pousse certainement l’Allemagne dans les bras d’Hitler selon nos manuels d’histoire. Bref, le contexte est difficile et noir. Et les antiquaires ont bien du mal à faire face.

Dans un train, le narrateur rencontre un antiquaire Berlinois qu’il connaît. Celui-ci lui conte la récente rencontre qu’il a fait. Procédé cher à Zweig, on commence à le savoir J
En quête d’œuvres à vendre et de collections à démanteler, notre antiquaire se plonge dans l’historique de ses ventes. Il y retrouve le nom d’un homme dont la collection de dessins et de gravure est tout à fait remarquable. Il décide de lui rendre visite.
Le vieil homme, désormais aveugle, reçoit avec joie et fierté son interlocuteur. Mais ça ne semble pas être le cas de sa famille. Je vous laisse découvrir pourquoi !

Petite nouvelle sur la monomanie, le collectionnisme aigu et l’amour de l’art, ce récit est une ode à l’amour familial.

vendredi 17 décembre 2010

Potiche


Un film qu'est allé voir l'Amoureux... sans moi, encore une fois !
Avez-vous déjà eu l’impression de vous être fait avoir en allant voir un film dont la bande annonce vous avait beaucoup plu, pour finalement découvrir que le film n’est qu’une version diluée de cette même bande annonce, où l’on a en fait condensé toutes les bonnes vannes ?
Personnellement, c’est ce qui m’est arrivé pour Potiche !
Fabrice Luchini, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Juliette Godrèche, Jérémie Rénier (oh oui !)… Le casting du film a de quoi faire saliver. La bande-annonce affichait une intrigue simple et efficace, des répliques cinglantes, tout cela mis en scène par le réalisateur de 8 femmes, que j’avais adoré. Alors oui, j’avais de grosses attentes concernant ce film.
Une fois les lumières éteintes, on sourit beaucoup (« ah oui, c’était une blague de la bande-annonce, ça… » se dit-on alors), on rit parfois devant les quelques scènes audacieuses qu’on ne pressentait pas. Mais rien de surprenant n’arrive, et le film n’a pas la pêche que j’escomptais. Certains passages manquent d’énergie, alors que d’autres m’ont paru (pire encore !) horriblement surjoués…
Soyons honnêtes, on est quand même loin de passer un mauvais moment devant Potiche… Mais Ozon m’avait habitué à mieux, c’est tout.

jeudi 16 décembre 2010

La caverne des idées

Peut être vous rappelez vous la joie avec laquelle j’avais refermé mon précédent livre de Somoza : voilà un auteur qui me plaisait et dont les jeux littéraires m’avaient fascinée. C’est encore le cas ici avec ce roman (que j’ai choisi pour sa couverture en premier lieu. C’est pas tous les jours que les cratères de Brygos sont présentés).

Il va m’être difficile de vous en parler sans tout révéler mais je vais tenter un petit résumé un peu allusif.

Ce roman commence par un crime. Le jeune Tramaque est retrouvé près d’Athènes, dans les collines, le cœur arraché par les loups. Voilà le prélude à l’enquête que mène Héraclès Pontor, ancien ami du père de Tramaque. Son but ? Découvrir ce qui a causé cette mort, qui ne lui semble pas ressembler à un accident. Le commanditaire de l’enquête ? Diagoras, membre de l’académie de Platon et guide de Tramaque, Antise et Eunio, trois éphèbes bien de leur personne.

Puis l’on s’aperçoit que cette histoire est en réalité une traduction. Les notes font apparaître un traducteur soucieux de donner des détails, de contextualiser. Ce traducteur prend de la place car certains aspects de se vie privée nous sont révélés. Sa passion ? L’eidesis. C’est à dire la suggestion d’images dans le texte : dans le second chapitre, le nombre de termes en rapport avec l’ondulation, le froid, le glissant évoque à la fin l’image d’un serpent. Procédé que j’ai trouvé tout à fait passionnant, il faut l’avouer !

Bref, sans rentrer plus dans les détails, sachez que ce roman est beaucoup plus riche qu’il n’y paraît. L’ambiance de l’Athènes de la guerre du Péloponnèse est remarquablement évoquée sans la lourdeur des traductions de textes anciens, parfois imbuvables (remercions le généreux traducteur) parce que trop près du grec. Encore une fois Somoza a su m’étonner et me plaire par sa maîtrise des jeux littéraires. Superbe aventure !



mercredi 15 décembre 2010

Un crocodile sur un banc de sable


Une lecture de l'Amoureux :

Voilà un livre que je souhaitais lire depuis longtemps : en grande partie car ma chère Praline dévore systématiquement tous les Elizabeth Peters qui passent devant son nez ! Je me suis donc décidé à essayer de comprendre ce qui provoquait un tel intérêt, et sur ses conseils, je me suis lancé dans la lecture d’Un crocodile sur un banc de sable.
Amelia Peabody, l’héroïne, n’est pas une lady britannique ordinaire : elle a beau être riche et de bonne famille, c’est une féministe convaincue. Elle trouve les robes que l’on fait porter aux femmes de son époque bien incommodes, et préfère une vie active faite de nombreux voyages plutôt que de rester tranquillement à broder chez soi. Plutôt que de s’évanouir à la moindre goutte de sang, elle fait preuve de réelles compétences en médecine. Et bien sûr, elle tient tête à n’importe quel mâle mal avisé !
Peu avant son voyage en Egypte, elle rencontre Evelyn, une douce mais très déshéritée jeune femme britannique, et décide de la prendre sous son aile et de l’emmener avec elle dans son voyage sur les bords du Nil.
Les deux femmes vont faire par ailleurs la connaissance de deux jeunes archéologues, victimes d’évènements bien étranges sur leur lieu de fouille : il semblerait en effet que l’une des momies récemment découvertes s’anime la nuit pour tenter de faire fuir les archéologues…
Ce livre plein d’esprit et aux personnages ô combien attachants est d’un genre assez peu commun… Comment classer ce thriller où l’intrigue est tuée dans l’œuf dès le début par les personnages eux-mêmes ? On aurait presque envie d’y croire, à cette histoire de momie : mais non, le but est finalement de savoir qui est le mauvais plaisantin derrière tout ceci, et quels sont ses motifs.
En tout cas, on passe un très bon moment en lisant ce livre, les pages défilent au gré des réparties très réussies et des aventures palpitantes d’Amelia… Tout cela donne furieusement envie d’ouvrir le prochain ! Merci Praline pour cette découverte ;)

mardi 14 décembre 2010

Le chandelier enterré

Ce court roman retrace une histoire juive. Zweig raconte ici ce qui est arrivé aux symboles et aux objets les plus précieux du culte.

Nous sommes à Rome au Ve siècle. Les Vandales envahissent la capitale et la pillent avec la bénédiction du pape. Parmi les objets prestigieux, la ménorah, chandelier à sept branches que la communauté tient de Moïse. Œuvre la plus sacrée, dérobée par Titus lors de la destruction de Jérusalem, elle est maintenant en route vers les contrées africaines. La communauté s’interroge : Comment reprendre ce bien ? Toutes les délégations échouent et c’est finalement quelques vieillards qui trouvent une solution. S’ils ne peuvent pas reprendre le chandelier, qu’au moins ils l’accompagnent dans son voyage. Un enfant les suit, Benjamin, qui doit rapporter aux juifs de Rome ce qui s’est passé ce soir là.
Des années plus tard, Benjamin est un vieil homme à son tour. Il a une nouvelle opportunité de reprendre la ménorah…


Cette histoire se rapproche de la légende, du mythe fondateur. Les personnages ne sont pas uniquement soucieux de retrouver le chandelier, ils sont également remplis de doutes, ils se révoltent contre la volonté d’un dieu qui les met à l’épreuve. On est ici dans l’une des œuvres les plus ‘juives’ de Zweig, une œuvre où l’espoir est plus ou moins possible. Une œuvre qui conte le destin de fuite et la survie complexe des communautés juives. Bref, une œuvre clairement liée au contexte politique et social des années 1940.

lundi 13 décembre 2010

Un amour


Je connaissais de Dino Buzzati son Désert des tartares et les nouvelles du K. J’étais donc enchantée et curieuse de voir que j’avais été retenue pour le partenariat entre BOB et Robert Laffont pour cette traduction et nouvelle édition.

L’histoire d’Antonio Dorigo est simple et assez triste. La cinquantaine bien établie, l’architecte (mais aussi scénariste, décorateur etc) n’a jamais eu de relation sérieuse avec une femme semble-t-il. Lorsqu’il désire en voir une, il appelle une maquerelle qui lui fournit une fille. Cette fois, après un long moment seul, il revient vers Mme Ermelina. Celle-ci le fait rencontrer une petite nouvelle, pas très jolie mais très jeune, danseuse à la Scala, Laïde. Il ne s’entiche pas immédiatement de cette petite gamine, il la trouve d’abord laide et désagréable. Mais quand il commence à l’apprécier, il ne peut plus la lâcher. Il lui propose de la « louer » c’est-à-dire qu’il la paie pour passer du temps avec lui, qu’il lui offre un logement, des sorties... Bizarrement, il ne semble jamais passer de moments sympa avec elle. Il est son larbin, en permanence. Et il l’attend. Et il imagine tout ce qu’elle peut faire quand elle n’est pas avec lui, particulièrement quand elle peut être avec d’autres hommes.


Ici, le leitmotiv est l’attente, la passion dévorante dans son coté le plus noir. Il n’y a jamais de plaisir, de joie. Et au final, c’est assez désespérant. Pour tout dire, je me suis un peu ennuyée des méditations de cet homme trop gentil, trop soumis, trop ennuyeux. Bref, les sentiments d’ennui et d’attente passent bien. Surtout lorsque l’auteur choisit un style sans ponctuation, imitant les pensées rapides sous le crane d’Antonio. Bref, ce roman ne restera pas mon favori de Buzzati et son style m’a beaucoup moins enchanté que mes précédentes lectures. Merci tout de même pour ce partenariat !

samedi 4 décembre 2010

Happy bloganniversaire !


Mon blog a eu 4 ans il y a deux semaines. 

Pour fêter l’événement, je vous propose un petit jeu. Les réponses se font en commentaire. Le gagnant sera tiré au sort parmi les bonnes réponses et recevra un joli paquet. Vous avez jusqu’au 20 décembre à minuit pour jouer.

La question est simple : Dans quel pays vais-je partir les semaines à venir ?

Quelques indices :
C’est le pays du Dieu des petits riens.
Une exposition récente à Branly m’avait enthousiasmé sur leurs créations contemporaines.

Bonne chance !

vendredi 3 décembre 2010

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur


Avec quelques jours de retard, voici ma participation au club de lecture !
J’ai beaucoup aimé ce thème sur l’enfance et ce livre d’Harper Lee. J’avais envie de découvrir ce roman depuis plusieurs années. Il était donc assez logiquement dans ma PAL mais noyé quelque part tout au fond.
Nous découvrons dans ce livre la jeune Scout et son frère Jem. Les enfants d’Atticus, avocat, nous font partager leur quotidien : l’école et les méthodes de la maitresse qui déplore que Scout sache lire en arrivant en classe et lui interdit de le faire ; les légendes autour d’une maison dont l’occupant ne sort jamais ; les voisines un peu folles ; la bonne sévère mais juste…
Je ne voyais cependant pas trop où la narration nous menait. Cette vie des deux enfants et leur croissance était amusante à noter mais j’attendais le scandale. Celui-ci prend la forme d’un procès. Un ‘nègre’ est accusé d’avoir violé une blanche. Atticus est chargé de la défense.
Dans une Amérique rurale, raciste et hypocrite, ces deux enfants et leur père sont un véritable bol d’air, une rencontre plaisante et amusante mais grave. Une belle découverte !

mercredi 1 décembre 2010

Vie et opinions de Maf le chien et de son amie Marilyn Monroe

Voilà un livre dont le narrateur est un petit chien, Mafia Honey. Petit bichon pas comme les autres puisqu'il partage le quotidien de la divine Marilyn !
Maf nous raconte d'abord son arrivée chez la star, depuis son Angleterre natale jusqu'au choix de Sinatra de ce petit cadeau pour une bonne amie. Entraîné à la suite de la belle dans tous les dîners, sur les tournages, dans ses promenades, le petit Maf porte sur le monde un regard impertinent, non dénué d'humour. Il croque les atmosphères (et les chevilles des fâcheux) avec une surprenante facilité. Il aime aussi à gloser, commenter, digresser sur des sujets littéraires et artistiques. Mais il est aussi le témoin impuissant des déprimes de sa maîtresse. 
Andrew O'Hagan dresse ici un portrait de Marilyn et de son époque à travers un témoin particulier, cultivé et critique. C'est un roman que j'ai apprécié, sans plus. J'avoue m'être parfois lassée de ce narrateur et ennuyée quelques pages. Mais cela reste une lecture agréable. 

mardi 30 novembre 2010

The social network

Tout le monde connait Facebook, ce qu'on connait un peu moins c'est l'histoire de sa fondation.
Mark Zuckerberg vient de se faire plaquer par Erica. Son obsession est d'entrer dans un des final clubs d'Harvard. Le soir, ivre et agacé, il crée un site intitulé facemash. Il s'agit de voter pour la nana la plus sexy ! A la vitesse de l'éclair, l'étudiant pirate le réseau d'Harvard. Avec son ami, Eduardo, ils forment un duo de petits génies. 
Les enjeux deviennent plus importants lorsque Mark est contacté par les frères Winkelvoss pour créer un genre Myspace interne à Harvard. Mark commence à plancher sur l'idée... mais se la garde pour lui. Il crée thefacebook.com, réseau qui devient vite populaire dans les universités américaines. Mais pour s'étendre, il faut de l'argent et du personnel. Les relations entre Mark et Eduardo se tendent...

Ce qui est passionnant dans ce film, c'est d'abord la façon dont le scénario est construit. Deux procès, des flash back permanents. Et psychologiquement, c'est plutôt très bien mené : Mark n'y est pas très agréable mais en même temps, il frôle un peu le génie associal. 
Je ne sais trop comment qualifier le genre de ce film ni à quoi le comparer. Je sais simplement que je l'ai trouvé très bon et L'Amoureux confirme ! Et je le recommande !

samedi 20 novembre 2010

Pile et face, une collection d'images monétaires

Cette expo date un peu. Il est même probable qu'elle ait désormais fermé ses portes...
Il s'agissait, au musée archéologique de Dijon, de présenter des monnaies romaines et gauloises, d'étudier les représentations, les symboles et surtout les messages de ces objets.
Difficile sujet dont la présentation allégeait un peu le propos : pas besoin de loupe (ou pas toujours) mais des grossissements possibles sur ordinateurs. Scéno sobre et sympathique, assez pédagogique. 
Une bonne façon de réviser ses empereurs romains ! Mais un sujet un peu rebutant, qui ne convainc pas à 100%

mardi 16 novembre 2010

Claude / Néron

Bon, je résume les deux en un billet parce que dans mon édition, ils étaient ensemble. Oui, je n'en fais qu'à ma tête !

Suétone a été surnommé par un de mes profs d'histoire la 'dame pipi de l'histoire'. Sous cette épithète peu avantageuse (et nullement homérique), se cache un ragotteur patenté ! Au début, tout commence pour le mieux. Suétone présente la généalogie des empereurs. Grande famille, présages, tares ou qualités paternelles, tout est passé au crible. S'ensuit la partie 'histoire du règne' où, de la désignation à l'assassinat, nos deux empereurs voient leurs moindres faits et gestes commentés. D'abord, quelques qualités pour Néron, il est artiste, il est généreux... Pour Claude, ça commence tout de suite assez mal : il est peureux, limite débile (au point que Livie, sa grand-mère, refusait de lui parler). Et puis pour les deux, ça se gâte : Claude aime maladivement les femmes et la bonne chère (il se marie quatre fois). Ce qui ne lui portera pas chance, je vous assure. Et puis, en justice, il n'en faisait qu'à sa tête. Quant à Néron, précédé dans vos esprits (dans le mien aussi, je vous assure) de toutes les tares possibles, son portrait est finalement moins noir que celui de Claude. Bon, c'était un égocentrique, paranoïaque et criminel. Je ne vous raconterai pas le nombre de coups pendables qu'il a fait à sa mère... ni même le nombre d'assassinats qu'il a commandité. Ce poète un peu trop oublieux de ses concitoyens a une vie tout à fait étonnante (que vous pouvez aussi découvrir par le biais d'une BD, Murena, excellentissime, si les ragots de Suétone vous gonflent). 

lundi 15 novembre 2010

C'est une chose étrange à la fin que le monde

Jean d'Ormesson écrit là un roman difficilement resumable. Quatre parties ordonnent ce livre : un prologue, Que la lumière soit !, Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien et la mort : un commencement ?
Vous allez me dire, c'est très philosophique tout ça mais c'est pas trop prise de tête ? Je vous assure que non. Au contraire, c'est assez limpide et l'auteur pose clairement les questions, propose tout aussi simplement des réponses. 
La première partie, introductive, présente deux interlocuteurs. Des voix qui se répondent mais semblent s'ignorer. La première voix, c'est l'auteur. Désigné par 'le fil du labyrinthe', ses interventions sont présentées sous la forme de questions et de remerciements pour les beautés de sa vie. Et de se réjouir des commencements. L'autre voix, c'est 'le rêve du vieux'. Peut-être est-ce un dieu ? Voire Dieu ? Cet élément conscient, à l'origine des choses, qui ne se présente jamais mais dont les commentaires à la fois paternels, agacés, amusés scandent le roman. 
Puis le temps de la lumière est celui de l'histoire du monde, l'histoire des grandes découvertes, des sauts importants : premiers êtres vivants, premières civilisations, première littérature, premiers mathématiciens, philosophes géomètres... Puis les sciences prennent le pas sur le déroulement de l'histoire : de Copernic à Hawking, le monde est petit à petit compréhensible... Ou plutôt, des explications s’enchaînent pour offrir encore plus de questions. Cette partie, je dois vous le dire, m'a beaucoup rappelé mes précédentes lectures de d'Ormesson. Cette façon de camper, au fil du roman, un personnage historique en quelques mots, de le faire vivre dans son temps, d'en faire un héros. C'est une capacité que j'ai beaucoup apprécié dans son Histoire du juif errant mais que je retrouve finalement tellement dans ses livres que je m'en lasse un peu. C'est toutefois un exercice dans lequel l'auteur excelle : le portrait. Et ce qui est incroyable c'est qu'il a autant de facilité à décrire un personnage historique que lui même. Chaque histoire, c'est aussi propre aux romans de d'Ormesson, joue avec l'autobiographie. Il y a des 'je' qui intriguent, qui mènent à des fausses pistes, d'autres qui se rapportent véritablement à l'auteur. Bref, ici le 'je' apparaît à nouveau dans la partie suivante. Celle-ci retrace l'étonnement philosophique et le parcours artistique et scientifique du narrateur : quand on se pose la question de l'origine, le plus évident est de lire pour tenter de comprendre. Là, on part encore assez loin avec la question du big bang, du temps, de l'espace, du passé et du futur. Et surtout, la question de l'existence de dieu est soulevée...
Enfin, la dernière partie pose la finitude de l'homme. Là aussi, vaste programme. On repart un peu sur les mêmes sujets : dieu, l'histoire, la fin et le début. Notons que cette partie comporte une page sur les 'bons livres' qui réjouiront tous les lecteurs passionnés.

Que conclure de ce roman philosophique ? D'Ormesson joue un peu au Candide, il s'émerveille et se présente, rempli de naïveté, d'attentes et d'espérance, de doutes et de questions. Nous le suivons sans peine dans ses recherches, regrettant toutefois qu'elles aient parfois un air de déjà vu. Comme toujours, le style est délicieux, simple et percutant. La composition des parties et des chapitres facilite également la lecture. Une petite question : finalement ce Vieux, à quoi sert-il ? Ce contrepoint, cette petite voix, je n'en vois pas trop l'intérêt, ni narratif, ni stylistique. 
Ce qui est appréciable, c'est que vous retrouverez toutes les questions essentielles et insolubles (pour le moment) que tout un chacun se pose. J'ai retrouvé beaucoup de mes interrogations d'enfant, d'adolescente et mes lectures pour comprendre également à quoi rimait le monde. Moi aussi, j'aime à lire des ouvrages scientifiques, à discuter avec des chercheurs sur les grandes questions de l'univers. A plusieurs reprises, Jean d'Ormesson cite Trinh Xuan Thuan. Je vous invite également à lire ce qu'il écrit, ça aide !
Bref, un roman tout à fait recommandable, pour les jeunes et les moins jeunes, un roman qui ne prend pas la tête mais qui la fait rêver, cogiter... 
Merci à Livraddict et aux éditions Robert Laffont pour cette découverte !

dimanche 14 novembre 2010

Tag des 15...

Eh bin les loulous, ça faisait un bail que je n'avais pas été taguée ! Merci donc à Klémocius  et à Estellecalim pour ce mimi tag. 
Alors, le principe est simple : en 15 minutes, il faut lister 15 auteurs et taguer 15 personnes.

Les 15 auteurs, c'est facile. 

D'abord, il y a Hugo. Un amour de jeunesse, celui des Misérables, de Notre-Dame de Paris, de 1793...
Et puis, il y a Zola. La révélation de La faute de l'abbé Mouret. Et l'enchainement sur tous les Rougon-Macquart. 
Enfin, il y a Stendhal que j'ai rencontré avec De l'amour puis dévoré avec Le rouge et le noir et La chartreuse de Parme
J'aime aussi d'amour fou E. Peters et sa délirante Amélia. 
Je n'ai pas encore été déçue par Dan Simmons.

J'adore Romain Gary et surtout ses cerfs-volants. 

Je pense à Nothomb qui est une frustration continuelle depuis Hygiène de l'assassin
A Homère et à ses épithètes.

J'apprécie de lire Gregory Maguire. 
Je me souviens de Connolly qui campait le même genre de monde. 

Je pense à Zweig parce qu'il est chouette !
Je me demande si d'Ormesson est à court d'inspiration. 
Je pense à Wei Wei et à ses fleurs de Chine parce que Manu regarde un film... japonais. Du coup, ça me rappelle Mishima et sa mer de la fertilité
Tout ça me donne envie de conclure par De natura rerum de Lucrèce que je lisais en même temps, il y a plusieurs années de cela, chez mon grand-père. 

Je tague Fanny à qui l'on souhaite la bienvenue sur la blogo, Arsène, the best friend ever, Metyuro, Frankie, Belle de Nuit, BilletMarie, Schlabaya, Loula, Evy, Messaline, Aude, Rosedray, Hydromielle, Pimpin et CasaNova.        

Et je vous assure que ce n'est pas si facile finalement d'arriver à 15 et qu'on aimerait en citer plus, et changer et remodifier...
Diantre !

La princesse de Montpensier


Critique de film par l'Amoureux... qui décidément, va beaucoup au ciné sans moi ces derniers temps !
1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage…
Depuis son plus jeune âge, Marie de Mézières aime Henri, Duc de Guise. Elle est contrainte par son père à épouser le Prince de Montpensier. A partir de ce point, Marie va essayer d’oublier sa passion pour Guise  au château de Champigny, en compagnie de son précepteur, le Comte de Chabannes… Tout cela en vain bien sûr : en plus de n’arriver à éteindre sa flamme pour Guise, la princesse de Montpensier va devenir malgré elle l’enjeu de passions rivales et violentes auxquelles vient aussi se mêler le Duc d’Anjou, futur Henri III.
Ce film a plusieurs atouts qui séduiront les fans du genre. La mise en scène est plutôt réussie. Si la distribution est un peu inégale (le prince de Montpensier a effectivement le charisme d’un poireau), certains personnages sont très réussis (chapeau bas Raphaël Personnaz incarnant le très séduisant duc d’Anjou ; Mélanie Thierry tire également plutôt bien son épingle du jeu en tant qu’héroïne). On appréciera aussi la présence importante du contexte historique et l’effort qui a été apporté de ce côté.
Mais ce qu’il manque cruellement à ce film, c’est une âme. J’ai eu personnellement beaucoup de mal à me prendre de passion pour l’intrigue et le déchirement auquel l’héroïne était confrontée. Déjà vu, pas assez convaincant, tributaire de quelques longueurs… La Princesse de Montpensier n’est pas le premier film de cape et d'épée sur fond historique tournant autour d’amour contrariées. Et bien malheureusement, il ne révolutionne pas le genre.
PS : si vous regardez bien le ciel durant les scènes de nuit, vous pourrez y voir les avions passer…

samedi 13 novembre 2010

Musées de papier au Louvre

Le museo cartaceo, expression démodée, désigne le prédecesseur du musée imaginaire de Malraux. Ici, notre musée est de papier. Cette exposition du Louvre, assez courte, sera appréciée des amateurs d'antiques. L'histoire de leur redécouverte et de la diffusion de ces trouvailles se déroule sous nos yeux. Qui sont Bartoli, Cassiano dal Pozzo, Caylus, Lippert... ? Qu'est-ce qu'une dactylothèque ? Un petit tour s'impose ! Ainsi, Bosio, archéologue, découvre les catacombes romains en 1578. Maffei ouvre à Vérone de 1716 à 1745 le premier musée public d'Italie. Puis le capitole lui fait suite en 1743. Bianchini fait paraitre son Demonstratio (1752-54) qui couple études et images. Montfaucon publie en 1719 1355 reproductions dans ses 15 volumes de l'Antiquité expliquée. Stosch est la référence pour les gemmes en 1724. Hamilton, collectionneur britannique (1730-1803) qui enrichit formidablement le British museum, rassembla plus de 730 vases de Campanie que repertoria Handarville. 
Une expo érudite, intéressante et beaucoup de belles oeuvres de papier...

jeudi 11 novembre 2010

Great expectations

Je peux le dire, j'ai enfin lu De grandes espérances ! Vous connaissez mon goût mitigé pour Dickens. Eh bien l'un des "défis" de l'année consistait à en lire un. Bien épais de préférence. Comme le chant de Noël et L'abime dataient un peu et manquaient de volume, j'ai jeté mon dévolu sur ce titre. 
Qu'en dire désormais ? Sachez tout d'abord que cette lecture n'a pas transformé mon manque d'intérêt pour les autres romans de l'auteur. Si ce roman ne m'a pas été désagréable, j'ai eu l'impression de me trainer un peu. Bon, passons à la contextualisation avant de se lancer dans les critiques. 


Pip est un jeune orphelin, élevé par sa soeur. Il vit chez Joe, le mari de cette dernière. Joe est forgeron et notre histoire commence dans un petit village britannique. Pip est sur la tombe de ses parents quand un prisonnier en cavale lui demande de l'aide (en le menaçant, quand même...). Le petit Pip, effrayé, lui apporte la nourriture réclamée, se sentant honteusement coupable. Episode presque mineur, ce dernier va se révéler un leitmotiv : peur des 'convicts', impression de mériter la prison etc. Bref, notre Pip est impressionnable. Deuxième traumatisme : la rencontre d'Estella, jolie jeune fille du voisinage, élevée par Miss Hamilton, mariée abandonnée au pied de l'autel (qui en a gardé des séquelles). Une fois le décor posé, on laisse Pip mariner un peu. Il devient apprenti, sa soeur devient gateuse, il a quelques lettres... Et surtout, il a le sentiment d'être appelé à un avenir radieux. Pip veut devenir un gentleman. Et comme il n'y a pas pire qu'une prière qui se réalise, le voilà brusquement élevé à ce mode de vie par un donateur anonyme... La suite est à découvrir par vous même, je ne veux pas spoiler.
Alors, ce que je trouve un peu pénible : le temps de la mise en place. Franchement, la partie sur l'enfance de Pip m'a vraiment cassé les pieds par moment. 
Le fait d'avoir plus ou moins deviné la suite et fin. J'aime garder une part de surprise et là, c'était plutôt raté. 
Les anglais qui parlent comme des gens de la campagne. Franchement, ils pourraient faire un effort ;) ! En gros, je me suis un peu galérée au début pour saisir ce que racontaient le 'convict' et Joe. Mais, ça c'est juste de ma faute et celle de mon anglais rouillé.
Sinon... Je préfère les romans français. C'est bizzare mais je n'accroche pas trop aux classiques anglais.
Bon et ça avance deux challenges, tout ça !