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samedi 30 janvier 2010

Bilan tardif des challenges !

Enfin, plutôt, du challenge puisque je n'avais signé que pour Blog-o-trésor cette année. Et bien, moins j'ai de livres à lire, moins je respecte mon challenge, c'est dit !
Je devais lire : 

Avec pour liste complémentaire :
Shan Sa, La Joueuse de go 
Salinger J. D., L’Attrape-coeurs  
Murakami Haruki, Kafka sur le rivage 
Larson Stieg, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Kessel Joseph, Les Cavaliers 
Goldman William, Princess Bride

Si j'ai entamé Don Quichotte, je n'ai pas ouvert le Kessel. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois ! En attendant, voyant les challenges fleurir, je me suis inscrite chez Theoma. Et puis c'est tout. Mais peut-être Zweig me fera-t-il craquer ?!

jeudi 28 janvier 2010

Stefan Zweig et Vienne




J'aurais voulu signer ma participation au challenge de Caro[line], je n'aurais pas fait autrement ! 
Ce livre illustré de très belles photos de H. Moulonguet conte les épisodes de la vie de Zweig. Catherine Sauvat revient sur des lieux et sur des personnalités qui ont marqué l'écrivain et tente de rendre perceptible l'atmosphère de Vienne au début du 20e siècle. La première partie tente de portraiturer un homme discret, qui se cache mais dont la vie fut plutot mouvementée entre voyages, amours, guerres. Puis c'est le coeur de la ville et ses particularités qui apparaissent. Place est faite aux textes de l'écrivain qui sont nommés ou interprétés. 
Un livre qui oscille entre biographie et survol rapide d'un homme. Il faut dire qu'en matière d'information, le contenu n'est pas très épais et c'est plus impressionniste qu'une réelle plongée dans la vienne de Zweig. Mais bon, je m'étais enfilé une énorme bio du bonhomme il y a quelques années, ça me rend peut être plus critique.

mercredi 27 janvier 2010

Cosmicomics

Italo Calvino a su encore une fois me séduire avec ce recueil de nouvelles toutes orientées vers la naissance de l'univers.

La distance de la lune : une histoire de planète colonie qui renferme des richesses et attise les fantasmes.

Au point du jour : Un matin, tout durcit et se forme... Difficile d'y retrouver ses petits !

Un signe dans l'espace : création des mondes et des signes.

Tout en un point : Tous les personnages, aux noms proches d'éléments, vivent ensemble, puis tout bouillonne et s'espace.

Sans les couleurs : Création des couleurs, de la brillance, de la lumière. Une histoire d'amour perdu très poétique.

Jeux sans fin : Collectionner des atomes et des éléments pour créer des galaxies.

L'oncle aquatique : L'évolution laisse derrière elle quelques être fascinants restés à un état de développement lointain.

Combien parions nous ? Tout est bon pour parier, les formations les plus proches d'univers et les événements historiques les plus lointains.

Les dinosaures : Ont-ils vraiment tous disparu ?

La forme de l'espace : la course parallèle et infinie des trois personnages.

Les années-lumière : cache cache et jeux entre les galaxies.

La spirale : ou la création de la coquille.

Point commun de ces nouvelles, les êtres semblent en être éternels. Pas de mort, pas de fin mais des transformations, des mutations. On sait d'ailleurs rarement qui sont ces personnages même si on retrouve Qfwfq dans diverses nouvelles. Et le cœur du sujet est finalement l'univers dont la naissance et le développement sont interrogés et romancés. Si vous n'avez pas vraiment l'esprit ou les connaissances scientifiques, ce n'est pas grave car un prélude de quelques mots situe la question et l'histoire. 

mardi 26 janvier 2010

Mythe et tragédie en Grèce ancienne

J'ai relu le premier tome d'un des best of des études d'anthropologie de l'antiquité de Vernant et Vidal-Naquet.
Quelques études sont regroupées dans ce livre et s'interessent à la tragédie. Celle-ci est décrite comme un espace et un temps complexe, le moment d'un choix souvent non compris dans toute son étendue par l'homme qui le fait. C'est un lieu d'ambiguité (du discours notamment) et du retournement. C'est aussi le lieu de l'hubris, cet orgueil démesuré que calment les dieux. Dans ce tome, les auteurs parlent d'Oedipe, archétype du tragique s'il en est, mais aussi des rites dans l'Orestie et dans Philoctète.

Un bon moyen de faire de l'histoire sans en avoir l'air !

lundi 25 janvier 2010

Le tombeau d'étoiles


Je connaissais Maxence Fermine par Neige, un roman que j'avais adoré. Ce titre, cette belle couverture  et ma précédente lecture m'encourageaient donc à cette nouvelle plongée dans l'univers poétique de l'auteur.
Cependant, je ne suis pas persuadée de l'intérêt de ce livre. Le narrateur nous écrit une confession, un testament. Il est âgé, ses amis sont tous morts, il peut donc revenir sur les temps passés.
Né entre les deux guerres, Didier vit dans un petit village de Savoie quand éclate la seconde guerre. Il est trop jeune pour participer et reste spectateur des événements. Sauf qu'une histoire bête l'implique plus qu'il ne le souhaiterait.
Son meilleur ami a été arrêté par les allemands pour une attaque de maquisards dont il n'est absolument pas responsable. Bouc émissaire des allemands, Didier va tenter de sauver Julien et transformer ainsi tout son avenir.
Ce que je reproche à l'histoire ? Peu crédible, elle repose sur l'immobilisme et la résignation d'un homme qui ne fait que 'passer' son temps. Déprimant.

dimanche 24 janvier 2010

Pour ce qui n'est pas du roman...

... mais qui a de belles images.
J'ai dévoré les tomes de la série 20th et 21th century boys de Naoki Urasawa en quelques jours. Comme pour Monster, le scénario m'a emballée bien plus que le dessin.
Au Japon, un groupe de jeunes garçons devenus adultes voient leurs jeux d'enfants bizarrement évoqués dans la vie politique et celle d'une secte. Ami, chef d'une secte, reprend les symboles et les aventures imaginées dans l'enfance. Quand il s'agit de la destruction du monde, tout prend une autre dimension ! Attention, cette série est assez longue (24 livres) et ne cesse de rebondir !

Pour Noël, j'ai reçu deux livres d'illustrateurs. J'aurais adoré être ethnologue de Margaux Motin que je connaissais déjà bien par son blog. Historiettes quotidiennes brossées d'un bon coup de crayon et avec un oeil cynique et drôle, ce petit recueil est un best of de ses meilleurs posts.

Mon chat est un hypocrite est aussi un petit livre illustré qui raconte combien le chat est une sale bestiole ! Tous ses défauts sont pointés. Et c'est hilarant ! C'est Hélène Lasserre et Gilles Bonotaux qui sont à l'origine de ce petit livre extra !

samedi 23 janvier 2010

Le Club de l'adultère

Ce livre de Tess Stimson ne m'a pas vraiment plu. Le titre et la quatrième de couv' me semblaient annoncer un contenu amusant ou du moins enlevé. En réalité, on tombe dans les noirceurs d'un médiocre et double adultère.
Le lieu ? Londres. La capitale chic où Nicolas est un avocat réputé pour sa dextérité en 'traitement' des divorces. Il est l'heureux père de trois filles et l'époux d'une femme au foyer fantasque et cordon bleu. Sauf qu'une jeunette au généreux décolleté et aux talons perchés débarque dans son agence. La jeune avocate brillante est aussi la mieux roulée des collaboratrices. Elle tombe amoureuse de Nicolas et jure de tout faire pour la mettre dans son lit. Et je vous laisse dérouler la suite de l'histoire sordide à la sauce 'les hommes ne pensent qu'avec leur corps etc'.
Autrement révoltant : le style ! L'auteur n'a visiblement aucune idée de ce dont il s'agit ou la traduction est détestable. Et les descriptions crues et pas ragoutantes des scènes de sexe sont justes risibles quand elles ne sont pas écœurantes. Un extrait pour vous donner le genre : "Mal cherche à m'attirer plus loin en elle, mais je m'écarte avant de revenir de nouveau à la charge, traçant impérieusement mon sillon dans les moiteurs secrètes de son palais des merveilles, comme on ouvre une figue mûre". Trop de métaphores à la fois pour moi... Et pauvres figues.


jeudi 21 janvier 2010

Il était une fois un petit garçon...


Ce coffret de trois livres écrits et illustrés par Oliver Jeffers est absolument superbe ! Il comporte trois titres : Perdu ? retrouvé !, Comment attraper une étoile et On rentre à la maison. Celui là est l'histoire d'un garçon qui part sur la lune et y rencontre un ami martien. Mais comment rentrer chez soi après ?

L'autre est l'histoire d'un petit garçon qui tente d'attraper une étoile, il est très poétique.

Le dernier est celui qui m'a le plus touchée. Perdu ? retrouvé ! est l'histoire d'un garçon qui rencontre un pingouin et qui cherche à le ramener sur la banquise. Mais est-ce réellement le souhait du pingouin ?

Au total, trois histoires d'amitié, poétiques et touchantes. Les illustrations sont particulièrement oniriques et délicates. Et l'auteur fait des petits clin d'oeil d'un livre à l'autre. Bref, un bel objet pour trois jolis contes.

mercredi 20 janvier 2010

Le roman de Vienne

Jean des Cars dans ce livre revient sur l'histoire de Vienne depuis son siège par les turcs jusqu'au 20e siècle. Sous une forme romanesque avec Vienne pour personnage principal, l'auteur nous conte les grands moments de cette cité.


Après les turcs, on croise les grands princes de la ville comme Marie Thérèse ou François Joseph. On rencontre aussi le jeune Mozart, le ténébreux Beethoven, Mahler et la belle Alma. On s'inquiète de l'avenir de l'Europe et des manoeuvres de Metternicht, de Fouquet et de Napoléon. On voit s'enflammer l'empire avec la première guerre. Freud apparait un instant avant de fuir vers une Angleterre plus accueillante. Les arts ne sont pas oubliés avec la Secession viennoise.

Bref, ce roman vous fait vivre les riches heures de la ville et ses déboires, son audace et ses enthousiasmes, son conservatisme et son élan... Un très bon moment !

mardi 19 janvier 2010

L'échappée belle

Anna Gavalda me plait, me déplait, m'agace, me charme. J'avais donné à mon père Noël une liste de cinq pages de titres à m'offrir car ce dernier réclamait cet outil, ne souhaitant pas m'offrir un livre déjà lu ou me déplaisant. Ce père Noël a considéré qu'il existait des valeurs sûres en dehors de ma liste. Cela a donné entre autres : le dernier Gavalda, les deux derniers Lévy. Hum...
Alors je me suis lancée, avec appréhension, dans la lecture du premier. Rappelez-vous, ma précédente lecture avait été d'un ennui profond. Là, il y avait déjà moins de pages, donc moins de souffrance en cas de non adhésion à ce livre.
Et finalement, j'ai bien aimé. C'était frais, assez court, enlevé. Une échappée belle comme le titre l'indique.
Les protagonistes ? Garance, Lola, Vincent et Simon. Frères et sœurs.
Vincent et sa femme, Carine, viennent chercher Garance pour le mariage d'une cousine. La route est longue car Carine n'est pas la fille la plus fun du monde alors que Garance est du genre archi cool. Au passage, ils prennent Lola. Et puis sur un coup de tête, ils laissent Carine au mariage et vont rejoindre Vincent. Retrouvailles, partages, souvenirs. Un week end vite passé, au goût de 'plus jamais'. Une lecture rapide et entrainante aux cotés d'une Garance à fleur de peau.
Bon, maintenant, il y Lévy... Et ça, c'est une autre paire de manches.

lundi 18 janvier 2010

Bar Flaubert

Merci au livre de poche pour ce roman original d'Alexis Stamatis.
L'histoire se déroule en Europe, entre la Grèce, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne. Le narrateur, Yannis Loukas, va avoir quarante ans. Il est désabusé, il fait plus ou moins le bilan et rien ne l'attache à ce qu'il fait ou à ce qu'il vit.
Son quotidien : des piges, une biographie en cours de son écrivain de père, une petite amie ennuyeuse et des maitresses pénibles.
Tout cela change lorsqu'en triant les archives de son père, il tombe sur un roman de Loukas Mattheou. C'est le coup de cœur. Il aurait aimé écrire ce roman. Il aurait voulu suivre l'auteur en Amérique près de Kerouac. Sauf que ce roman est à l'état de manuscrit, que son père ne supporte visiblement pas d'en entendre parler et qu'un mystère plane sur l'auteur du roman. Il n'en faut pas plus à Yannis pour se lancer sur ses traces et découvrir la vie d'un homme complexe. L'enquête l'emmène dans les grandes villes européennes, sur les traces d'un homme qui excelle dans la dissimulation, les indices et les fausses pistes.
Un livre circulaire, qui revient à son point de départ mais qui n'en a pas moins une fin. Bref, une forme et un fond bien pensés. Si Yannis ne m'a pas été réellement proche, son enquête littéraire m'a intriguée !

dimanche 17 janvier 2010

La légende du roi Arthur

A la BNF, une expo se tient depuis quelques mois. Elle concerne un personnage littéraire cher à mon coeur, Arthur.
Comme toujours à la BNF, on voit de superbes manuscrits, enluminés, peints et ornés. Mais en plus de ces livres médiévaux, des objets précieux comme les ivoires ou l'orfèvrerie sont présentés. Le parcours se dessine au fil des pages, exploitant les différentes sources du mythe et développant son contenu. Jeux de pouvoir, combats, amitiés, intervention d'êtres fantastiques... Les symboles nombreux sont ralliés à la religion chrétienne avec Chrétien de Troyes.
Le propos s'intéresse ensuite plus directement aux personnages des légendes Arthuriennes : le roi Arthur, Merlin, les chevaliers, les fées, les monstres, la dame (avec une digression sur Tristan et Yseult).
Enfin, il est question de l'influence et de la postérité de ces légendes après le moyen age, à la Renaissance et aux XIXe-XXe siècles.

Une belle exposition qui mérite le détour ! et qui a un site très complet !

vendredi 15 janvier 2010

Level 26


Merci aux éditions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre bien particulier d'Anthony Zuiker.
Parlons innovation : vous pensez qu'un livre s'écrit à l'encre sur du papier, voire sur support électronique. Mais savez-vous qu'il existe des livres qui s'écrivent autrement ? Level 26 joint au livre des extraits vidéo visibles sur un site web. Tous les deux/trois chapitres, une adresse web est notée en gras et nous invite à avoir plus d'informations sur une partie de l'histoire. Une vidéo de quelques minutes éclaire une partie qui n'est pas expliquée dans le livre. Le concept m'a semblé intéressant mais il m'a empêchée d'imaginer les personnages comme je le souhaitais puisque l'image de l'acteur vient parasiter l'imaginaire.Et que les séquences font parfois mauvaise série B.
Sinon, de quoi ça parle ?
Sqweegel est un tueur inclassable (niveau 26 sur l'échelle des fous dangereux) qui a à son actif un nombre incroyable de meurtres et ne laisse jamais un seul indice derrière lui. Seul Steve Dark a pu l'approcher... mais l'a raté. Depuis il s'est retiré. Mais le tueur, en le traquant au plus près, va lui faire reprendre du service.
Si les films sont souvent dans la suggestion, le roman n'épargne pas son lecteur. Les crimes sont tous plus atroces et répugnants les uns que les autres ! Ajoutons à cela que ce roman est un page-turner, on ne peut pas le lâcher avant de savoir le fin mot de l'histoire. Par contre, le style et les personnages ne sont pas hyper fouillés. Mais bon, est-ce qu'on demande cela à un thriller ?
Autre petit plus, des dessins introduisent les chapitres, suggérant l'univers malsain de Sqweegel.

jeudi 14 janvier 2010

Pétales et autres histoires embarrassantes

Merci Leiloona pour ce prêt ! Ce livre voyage et il vaut le coup donc n'hésitez pas à vous inscrire chez elle.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles de Guadalupe Nettel liées par leur coté malsain, des personnages à la frontière de la folie ou du pervers.
Ptose comme son nom l'indique est une histoire de redressement. Le Dr Ruellan est spécialiste de l'opération des paupières. Notre narrateur est l'un de ses assistants puisqu'il prend des photos des patients qui viennent subir une intervention. Il prend goût à ces imperfections.
Transpersienne est une nouvelle de voisins. Le soir une femme observe son voisin d'en face, à l'abri de l'obscurité. Ce soir, il reçoit...
Bonsaï est ma préférée. Il s'agit de l'intérêt subit d'un homme pour les plantes. Il avait l'habitude d'aller lire au parc chaque dimanche avant de rencontrer le jardinier un samedi. Cette visite devient fréquente et son couple se dégrade amplement.
L'autre coté du quai raconte la rencontre de deux adolescentes et la recherche de la Véritable Solitude.
Pétales est certainement l'une des plus bizarres. Un homme traque le parfum des femmes dans les toilettes. Il est à la recherche de l'une d'entre elles qu'il surnomme Fleur.
Bézoard est enfin le journal d'une internée en psychiatrie que ses tics et une relation passionnelle ont mené à la folie ! Elle aussi m'a beaucoup plu.
Pour conclure, un recueil tout à fait prenant, qui met mal à l'aise. Cela m'a un peu rappelé Ogawa sauf que là où Ogawa pratique l'ellipse Nettel dévoile. Attention, ces personnages ne sont pas beaux ou attachants, ils ont un coté un peu monstrueux qui effraye.

mercredi 13 janvier 2010

Le club des incorrigibles optimistes

J'ai lu ce livre il y a plus de deux mois, pendant mes révisions. Ceci sera donc un avis très a posteriori.
Première constatation, ce livre m'avait beaucoup plu. Je l'avais dévoré ! Deuxième constatation, ambiance hyper sympathique avec des personnages très attachants.

Ce livre commence et se termine sur des funérailles, tout est loin d'y être joyeux mais il y règne une atmosphère volontaire, positive. Michel, le héros, est un jeune garçon d'une famille bourgeoise aisée de Paris. Son quotidien est fait de cours au lycée (H IV) où il se régale de littérature et lutte contre les mathématiques. Après les cours, il va jouer au baby dans les cafés du coin. L'un de ses QG est le Balto. Dans ce café du quartier latin, il croise régulièrement Sartre et Kessel. Et puis il y a cette salle accessible par une porte dérobée qui laisse souvent passer des clients, toujours les mêmes. Derrière cette porte, un club d'échecs. Les visiteurs sont majoritairement des émigrés des pays de l'est, bloqués derrière le rideau de fer, qui veulent retrouver la liberté. Chacun a une histoire propre, de lache ou de héros, mais est en France un anonyme sans travail.
Outre ces amitiés avec les exilés, Michel est directement engagé dans les questions qui agitent la France des années 60 : son frère et son meilleur ami se sont engagés en Algérie, ses cousins pieds noirs sont obligés de rentrer à Paris. Et bien sûr, c'est l'apprentissage des gouts, des passions, des arts pour un adolescent.
Un bon roman de Guénassia dont tous les personnages sont développés et intéressants dans un quartier latin blindé de livres et de cinémas. Et les problèmes familiaux ajoutent une dimension au livre avec cette incompréhension entre bourgeois frileux, conservateurs et ouvriers ou petits bourgeois progressistes.

mardi 12 janvier 2010

Au clair du fantastique

... est le nom de l'exposition qui se tient actuellement au MIDAN (Musée international d'art naïf) à Vicq. Elle présente en quelques salles des animaux fantastiques, des paysages rêvés ou imaginaires, des personnages mythologiques dans un univers onirique, la nature poétique, souvent distordue par un petit élément, les métamorphoses de la nuit...
C'est assez intéressant et c'est un art qui fait travailler l'imaginaire. Par contre, il ne fait pas chaud dans les salles...
Et c'est la première fois que je vois un musée vendre les fruits de son verger !



lundi 11 janvier 2010

Souvenirs de Berlin-Est

Berlin est une capitale où les difficultés de la réunification peuvent se lire dans l’architecture. Le gouvernement semble choisir l’oubli du passé socialiste plutôt que son intégration. Cela s’est  manifesté par l’enlèvement immédiat, en 1990, des symboles et des statues du régime communiste. 

Sophie Calle a écrit ce livre dans lequel elle présente une photographie de l’espace vide, des témoignages de berlinois à propos de ce qui existait avant la Réunification (descriptions souvent contradictoires) puis une image d’archive de cet élément. Ce qui retient son attention ? Les monuments représentant Lénine, les insignes de la RDA sur le Palais de la République, un mémorial, des panneaux et inscriptions. Cette démarche vis-à-vis des symboles a été adoptée par le sénat de Berlin après l’examen d’une commission spécialisée. Ces choix suppriment tous les marqueurs de l’identité est-allemande pendant cinquante ans. Cet effacement des architectures de la RDA contribue à l’unification psychologique des berlinois parait-il. N'est-ce pas surtout un moyen de nier l'histoire ?

samedi 9 janvier 2010

Manhattan

Merci à Anne Révah de m'avoir envoyé son livre !
Il n'est pas épais, mais il va à l'essentiel. La narratrice découvre sur son bras une zone différente, qui a la forme de Manhattan. Elle ne consulte pas immédiatement. Quand elle se rend enfin au rendez-vous pris par son mari, le médecin lui annonce que son insensibilité de la peau est liée à des taches blanches dans son cerveau.
Froidement, elle décide de tout quitter et de partir. Elle emmène son chien et abandonne mari et enfants. Avant de décoller pour la première destination lointaine, elle se ravise. Elle choisit de rester à Paris, loue un appartement à une petite vieille et commence à écrire une lettre. Une lettre à sa mère, qui traite de faux semblants, de malaise et de souvenirs d'enfance...
Un livre percutant mené tambour battant. Mon seul regret, la froideur du ton et du personnage ne m'ont pas permis d'empathie avec elle. Je suis restée spectatrice de sa douleur, aussi blindée qu'elle devant la fuite.

vendredi 8 janvier 2010

1961-1989 Berlin, les années du mur

Voilà longtemps que je n'avais pas parlé de livre d'histoire !
Bernard Brigouleix livre ici une analyse complète et pertinente de l'histoire de Berlin-Est au 20e siècle. La première partie décrit le choc de la construction du mur et l'impression d'oppression et d'enfermement de Berlin-Est alors que c'est l'Ouest qui est enfermé. La seconde partie retrace l'histoire longue depuis la libération de Berlin en 1945, le blocus et le pont aérien de 1948 jusqu'à la chute du mur. Sont analysés les soubresauts du régime communiste, les réactions des occidentaux, la vie des berlinois. Enfin la dernière partie est la plus passionnante parce qu'elle s'appuie sur des histoires personnelles et traite des multiples façons de résister et de fuir Berlin. Toutes les idées les plus folles sont décrites (voitures trafiquées, ballons, tunnels) ainsi que leur fin heureuse ou tragique.

Un bel essai sur une histoire mise à la mode par le récent anniversaire de la chute du mur !


jeudi 7 janvier 2010

Le comédien métamorphosé

C'est là une courte nouvelle de Zweig qui se présente comme un acte d'une pièce de théâtre.


Un comédien arrive chez la maîtresse du prince. Celle-ci cherche à se débarrasser de son amant, un noble un peu fat, car le prince la soupçonne. Après quelques récitations hésitantes, l'acteur explique qu'il est là pour qu'elle le recommande et que sa troupe ne soit pas chassée. Sur ces entrefaites, débarque l'amant. Le comédien, franchement timide lors de sa précédente performance, prend ici un peu d'assurance et chasse l'importun. Le prince est également rassuré à propos de la fidélité de sa belle.

Court moment avec quatre personnages fins et rusés, qui jouent sur les apparences. Une nouvelle qui ne restera pas dans mon top trois de Zweig mais qui se laisse lire avec plaisir.

mercredi 6 janvier 2010

Expositions qui viennent de fermer leurs portes !



Petit tour des dernières expositions parisiennes. Je vais vous parler de sorties des vacances donc certaines informations seront un peu dépassées.
Tout d'abord du coté des grandes manifestations, commençons par Renoir au Grand Palais. Encore une fois, et ça devient hélas une habitude au Grand Palais, la réflexion qui préside à cette présentation n'est pas explicitée dans l'exposition même. Cela est certainement clair dans le catalogue... Alors pour le simple visiteur, l'exposition est thématique, axée sur les dernières années de Renoir. On peut contempler les beautés des nus opulents du maitre, lesquels occupent une bonne place dans la présentation. Il est amusant de constater que, alors que les fauves et Picasso réalisent les révolutions de l'art du début du 20e siècle que l'on connait, Renoir se maintient et se complait dans son impressionnisme et ses débordements à la Rubens. Il est intéressant de noter que la photographie et la sculpture trouvent bien leur place dans cette rétrospective de peinture.

Autre exposition qui vient de fermer ses portes : Berlin, l'effacement des traces 1989-2009. Une tout autre échelle que celle du Grand palais, nous sommes ici aux Invalides, dans le peu connu musée d'histoire contemporaine. Il s'agissait de constater combien Berlin Est perdait les repères du communisme. A partir de photographies et de réflexions d'artistes contemporains, l'exposition s'attardait sur l'ostalgie et le Berlin actuel. Là encore, peu de textes mais l'image suffisait à déclencher questionnement et réflexions.

Astérix à Cluny était au contraire juste destiné à des fans de BD. Quelques textes contextuels, des planches surtout en noir et blanc, une étude sommaire des sources... Et le tout dans un espace réduit qui empéchait d'admirer la restauration récente des thermes ! Aucun intérêt !

Enfin, au musée Carnavalet, vous pouviez voir des gravures politiques sur les relation franco-britanniques entre Révolution et Empire. Humour et sens de l'observation sont au rendez-vous. Et puis la plus vaste exposition sur la Révolution présentait chronologiquement les objets conservés au musée ayant trait à la période. Les objets sont variés : gravures, tableaux, vêtements, objets quotidiens, accessoires symboliques. Là encore, un reproche : les textes manquent ou restent insuffisants. Chaque période mérite d'être plus largement traitée pour comprendre l'évolution des courants politiques, le passage d'un groupe dirigeant à l'autre... Et cette vitrine avec les reliques du roi et du dauphin faisait pleurer les foules ! Je ne suis pas certaine que cette création d'une hagiographie et du martyr de la famille royale soit très juste. C'est comme cette mode "Marie Antoinette" que je comprends mal...

lundi 4 janvier 2010

Un monde sans fin


Suite des Piliers de la terre, ce roman de Ken Follet peut être lu indépendamment du premier tome car les références à ce dernier sont faibles. Les personnages des Piliers de la terre sont cités à titre d'exemple, comme des personnages mi-historiques, mi-légendaires, dont chacun se targue de descendre. Il est même plutôt préférable de ne pas connaitre le premier livre si l'on souhaite apprécier ce roman. En effet, ma lecture étant assez lointaine, j'ai pu, sans trop d'ennui lire les 1500 pages de ce pavé. Cependant, des réminiscences des Piliers de la terre se faisaient jour régulièrement et les similitudes avec le scenario de ce livre étaient parfois pesantes. Le schéma choisi par l'auteur est très similaire à ce premier tome. Voici donc mon premier regret : l'absence d'originalité.

De quoi s'agit-il ? A Kingsbridge, prieuré médiéval, quatre enfants se rencontrent : Ralph, Gwenda, Cartis et Merthin. Ce sont eux, et particulièrement Caris et Merthin, que nous suivons pendant leur vie au XIVe siècle. Ralph est écuyer et destiné à la carrière militaire. Gwenda est fille de voleur et paysanne sans le sou. Merthin est un charpentier et bâtisseur. Caris est fille de marchand de laine. Chaque catégorie sociale se veut représentée car l'on croise des laïcs et des religieux, des hommes et des femmes, des serfs, des moines, des bourgeois, des évêques ou des rois. Autour de ces personnages, des réseaux se créent, des luttes pour le pouvoir et l'indépendance s'installent... Vous vous retrouverez bientôt avec une trentaine, voire plus, de personnages secondaires.
Hélas, cette fresque pâtit de deux défauts à mes yeux : elle est répétitive donc sans nouveauté (avec les Piliers de la terre et en elle-même) et caricaturale (vous n'apprendrez pas grand chose de neuf sur le Moyen Age, c'est un répertoire des idées reçues et les personnages ont un caractère tranché et constant, c'est manichéen au possible). Notez également quelques scènes obscènes absolument gratuites. 
Qu'est-ce qui fait l'intérêt de ce livre ? L'histoire est assez prenante quoique parfois longuette, la peste introduit un élément de hasard et de peur, les personnages et les intrigues donnent envie de connaitre la suite (sorcellerie, guerre, religion, amour ou haine, voyage et commerce). Mais ne croyez pas que son épaisseur égale son érudition, bien au contraire anachronismes ne sont pas loin !
Merci au livre de poche pour cette lecture. J'ai tout de même passé de bons moments avec Caris dans cette cathédrale, avec Merthin dans Kingsbridge, avec Ralph en France ou en Angleterre (même s'il m'agaçait souvent prodigieusement). Seule Gwenda ne me touchait vraiment pas.

Voir la bande-annonce du livre Un monde sans fin sur Liwreo.com

vendredi 1 janvier 2010

Lilith

Excellente année à vous qui passez par là !
Et pour commencer l'année, nous devions lire Si c'est un homme de Primo Levi pour le blogoclub. L'ayant au moins lu cinq fois et étudié, je me suis abstenue et j'ai choisi un de ses recueils de nouvelles.
Ces nouvelles traitent de l'univers concentrationnaire dans la partie Passé proche, sont plus fantastiques dans celle Futur antérieur et plus quotidiennes dans Indicatif présent. La nouvelle éponyme du recueil est une fable qui explique pourquoi la douleur est permise par Dieu. Elle appartient à l'univers des camps. Parmi celles ci, peu m'ont réellement marquées. Elles sont souvent dures et se recoupent avec Si c'est un homme : appartenance des prisonniers aux catégories du camp, tentative de communication, humanité de certains, règles à suivre pour survivre.
Futur antérieur est étonnant. Qu'il s'agisse d'histoires liées au passé recomposé (gladiature et ruines antiques), de transformation de l'humain, de créatures incroyables ou indescriptibles, toutes font appel à l'imaginaire et ont un fond de cruauté ou de tristesse.
Indicatif présent est souvent lié à l'avant ou l'après guerre avec des traces d'incompréhensible, de non rationnel mais pas réellement fantastique.

L'ensemble de ce recueil ne m'a pas émerveillée, il m'a plu mais sans plus. Bien entendu, la première partie a réveillé des questions, des souvenirs de Si c'est un homme et de mon papi. C'est certainement Futur antérieur que j'ai le plus apprécié pour cette atmosphère toujours trouble et inquiétante. Pour ceux qui ne connaissent pas Primo Lévi, son témoignage est dur mais essentiel.