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jeudi 24 septembre 2020

Sorties de l'été

On commence par des expos avec une journée au musée de l'Homme ! Oui, c'était pendant l'été, la plupart des expos sont terminées.

Je mange donc je suis

Mangez avant d'aller voir cette expo, elle risque de vous donner faim. On y parle d'alimentation, de cuisine, de nourriture bien entendu. Tout commence avec nos goûts et un rapide retour sur l'alimentation préhistorique puis on découvre des éléments culturels, sociaux et religieux. Car manger nourrit le corps mais aussi l'esprit à travers des rites. C'est aussi un élément social et culturel, de la cuisine à la table, qui parle de nos quotidiens. Enfin, un dernier temps est consacré à la production de la nourriture, challengeant nos perceptions de ce qu'on mange : est-ce que c'est mieux bio, local ou autres ? Est-ce qu'on est prêt à manger des insectes ou de la nourriture lyophilisée ? 

Expo intéressante, partant un peu tous azimuts, à trop embrasser, elle ne saisit pas grand chose. Tout est survolé. C'est une porte d'entrée qui donne envie de développer des dizaines de sous-expos autour de la nourriture-culture, de la nourriture-sociale, de la nourriture-religieuse, de la nourriture-produit, de la nourriture-future... 


Dernier repas à Pompéi

Après "Je mange donc je suis", une expo dédiée à la nourriture à Pompéi, montrant essentiellement des restes d'aliments carbonisés. Organisée comme une domus avec ses pôles liés au repas : taberna, culina et triclinum, l'expo présente des denrées alimentaires avec quelques recettes, laissant entrevoir une partie de la gastronomie romaine. 

 

Etre beau

Expo photo rapide sur la norme, le handicap et l'image de soi par Frédérique Deghelt, écrivaine et Astrid di Crollalanza, photographe. Un peu trop courte !


Puis petit tour à l'ouest avec trois expos bien différentes. 

A Capella 

Etonnant de voir un street artist exposé dans une chapelle ! C'est le cas de Seth à Saint Malo. Photos d'œuvres en Chine, en Inde et ailleurs, toiles, installations, carnets de voyages, tous types de médias sont présentés. J'ai aimé les clins d'yeux constants entre les installations, les photos, les objets, qui permettent d'entrer dans un univers. 


Archipel, Fonds de dotation Jean-Jacques Lebel à Nantes

L'expo du musée des beaux-arts de Nantes est celle d'une collection qui part tous azimuts. Oeuvres du 20e et 21e siècles, regroupées par artiste ou par courant artistique, elles forment des archipels d'art. On part à la découverte d'œuvres du surréalisme, dadaïstes, de Fluxus etc. Rien de bien marquant si ce n'est la richesse de la collection. 

Raoul Dufy (1877-1953), les années folles

Au musée des beaux arts de Quimper, j'ai pu découvrir des oeuvres de Dufy issues d'une collection particulière. La première partie s'attache surtout à des paysages, bords de mer, scènes parisiennes tandis que la suite tourne autour de la couture et des arts décoratifs. Je me suis régalée de ses motifs, utilisés en couture ! 



Un petit tour au Palais de Tokyo pour découvrir des expos qui m'ont laissée sur ma faim.

Ulla von Brandenburg : Le milieu est bleu

Jeu de rideaux et d'apparence, façon théâtre, de tissus, de couleurs franches, de nasses à poissons géantes, de personnages étranges, jusqu'à un genre d'opéra entre scène et forêt, j'avoue n'y avoir rien compris. Mais j'ai trouvé ça plutôt joli... Ce qui n'est pas assez pour apprécier une expo malheureusement. 

Notre monde brûle

Cela raisonne écologie, non ? Eh bien pas seulement. C'est aussi une réalité politique, celle des printemps arabes, des guerres, des migrations qui est au cœur de cette expo. Oeuvres d'artistes variés, du Moyen Orient et d'Afrique, dialoguent. Il y est question de perte, deuil, pillage et déplacement, de colonisation et d'influence. Seul regret, assez peu de dialogue entre certaines œuvres. 

Après les musées, passons aux salles obscures...

Tenet

Tout le monde a déjà parlé du film de Nolan, non ? J'ai aimé les jeux sur le temps et l'entropie, ça fait un peu mal à la tête mais c'est bien pensé. Et c'est un bon film d'action. Mais beaucoup moins bluffant qu'un Inception pour moi. 


Le capital au XXIe siècle

Je n'ai toujours pas lu la somme de Piketty, qui reste sagement sur ma PAL, mais j'ai vu le film. C'est un documentaire agréable à regarder, facile d'accès et qui investit sur la culture pop et ciné pour faire comprendre les inégalités. Des paroles d'experts viennent étayer tout cela, historiquement et économiquement. Malheureusement, il manque d'éléments économiques et de propositions concrètes à mes yeux. Disons que c'est un bon appetiser !


En Avant

Sympathique petit dernier de Disney qui met en scène un monde où la magie disparait. Deux frères se mettent en quête de cette magie pour retrouver leur père. Touchant et drôle, un bon mélange !


Adolescentes

Emma et Anaïs sont deux adolescentes de 13 ans. Amies, elles vont au même collège à Brive. Elles seront suivies par le réalisateur jusqu'à leurs 18 ans. Au-delà de la vie personnelle des deux jeunes filles, ce sont leurs familles et leurs milieux sociaux qui transparaissent à l'écran. J'avoue m'être plutôt ennuyée devant ce documentaire, malgré quelques rires. Les garçons qui m'accompagnaient ont bien aimé.


West Side Story de l’Amazing Keystone Big Band au Bal Blomet

Premier concert depuis le confinement. Que ça fait du bien ! Surtout quand l’Amazing Keystone Big Band propose une réécriture de West Side Story. Un ensemble de 17 musiciens, tous meilleurs les uns que les autres, qui rajeunit et jazzifie la comédie musicale avec trois chanteurs épatants et un conteur. Voilà qui donne envie d'aller plus souvent dans cette magnifique salle !

mercredi 9 octobre 2019

Sorties des six derniers mois... oups, ça date !

Pour Sama
Documentaire filmé caméra au poing, essentiellement dans un hôpital, durant le siège d'Alep, c'est un film très dur. Waad et Hamza de 2011, dans l'enthousiasme du printemps arabe, à 2016, à la fin du siège d'Alep, c'est l'itinéraire de deux résistants et deux rescapés. Elle est journaliste, il est médecin. Et elle nous livre des images crues, dures, d'enfants morts sous les bombes, de familles en deuil, coincées dans une ville fantôme. Un documentaire qui laisse sans voix.

Nous les arbres
A la fondation Cartier, une étrange expo sur les arbres, à travers des artistes et des scientifiques. Expo dans l'air du temps, qui réunit des œuvres contemporaines variées, provenant notamment de communautés indigènes du Paraguay et du Brésil (youpi). Représentations des arbres et liens entre la nature et les créations humaines sont au centre de la visite. Le parcours n'est pas forcément très clair mais c'est une belle promenade entre les dessins de Francis Hallé, les films de Depardon et les artistes du Chaco !

Les hirondelles de Kaboul
Magnifique film d'animation, aux images aquarellées et douces, qui contrastent fortement avec le fond de l'histoire : la vie d'une jeune femme à Kaboul, sous les talibans. Mohsen et Zunaira, deux intellectuels, vivent ensemble, ils s'aiment. Zunaira, cloîtrée chez elle, dessine à longueur de temps. Mohsen erre dans les ruines de l'université et participe à une lapidation. De ce geste et des humiliations des soldats, une dispute s'ensuit à l'issue de laquelle Mohsen meurt. Zunaira est emprisonnée mais Atiq, le gardien de prison, ne reste pas insensible à ses charmes. Un film très esthétique !

Amazonie : Le chamane et la pensée de la forêt
C'est une expo toujours visible au château des ducs, à Nantes. Expo de plumasserie exceptionnelle : les parures sont dingues ! L'objet de l'expo, ce sont les peuples indigènes d'Amazonie, qui luttent pour conserver leurs terres et leur droit à vivre dans la forêt. Ce sont leurs chefs qui en parlent, à travers plusieurs vidéos qui parcourent l'expo. Pensée par peuple, dont je n'ai malheureusement pas retenu tous les noms, on découvre à la fois les armes, des ornements et quelques éléments sur la vie quotidienne de chacun. Plus intéressant esthétiquement qu’anthropologiquement.

Rock ! Une histoire nantaise
Toujours au château des ducs de Nantes, c'est une histoire du rock à Nantes depuis les années 60 à nos jours. Ce sont des groupes, des lieux, des chansons, offertes chronologiquement. Avec un système d'ampli assez amusant pendant la visite et plein de noms que j'ignorais totalement !

Paris Romantique
Au Petit-Palais et au musée de la vie romantique, on parcourt les courtes mais foisonnantes années de 1815 à 1848, en s'arrêtant dans les divers quartiers de Paris. C'est passionnant - mais on n'avait pas prévu assez de temps, du coup fin du parcours en 4e vitesse. On part des Tuileries, du Louvre et du Palais Royal, les lieux du pouvoir politique et économique pour aller vers le Paris des Révolutions et des plus pauvres. Les nouveaux lieux intellectuels et artistiques comme la nouvelle Athènes sont évoqués, plus spécialement au musée de la vie romantique avec les salons. Une expo passionnante entre art et histoire !


Muse
Concert au Stade de France avec foule d'effets spéciaux. C'est un peu too much, non ? Même si ça fait toujours plaisir de retrouver ces artistes.

Parasite
Il est rare que je me sente mal au ciné, mais ce film - et la chaleur de la salle - m'ont épuisée. Cette histoire de famille pauvre qui s'incruste chez les riches fait passer par bien des émotions. Est-ce juste ou injuste ? Est-ce drôle ou pitoyable ? Est-ce gore ? Est-ce moral ou non ? Et finalement, à quoi ça sert la morale ? Un film esthétiquement très réussi, dont on sort avec des questions !

A gospel Feast par Diony'sVoice
Concert de Gospel hyper chouette par un jeune groupe.

Mes souliers sont rouges
Très belle soirée de concert au café de la danse avec le groupe reconstitué, des nouvelles chansons, toujours des souliers rouges et de la podorythmie. Et un petit plus avec l'accompagnement en langue des signes. De quoi danser la gigue toute la nuit !

Et pendant ce temps Simone Veille
Et si on rembobinait l'histoire du féminisme ? Des années 50 à nos jours par exemple. On suit trois femmes, et leur progéniture, dans la difficile libération féminine. Drôle, sans complexe, c'est un joli voyage que nous offre cette pièce.

Green Book
La tournée d'un musicien noir, Don Shirley, dans le sud de l'Amérique dans les années 60, n'est pas de tout repos. Tony Lip, engagé comme chauffeur et garde du corps, va découvrir les violences du racisme. Une belle histoire d'amitié et des moments édifiants.

Fernand Khnopff
Un de mes peintres chouchous depuis une expo au musée de Bruxelles... il y a des siècles ! J'ai eu beaucoup de joie à le redécouvrir à Paris au Petit Palais, même si j'avais oublié à quel point symbolisme et onirisme peuvent côtoyer mysticisme chelou. La scéno est superbe, dans un décor fin de siècle, et le parcours thématique permet d'observer les portraits, paysages, sculptures et peintures du rêve, d'Hypnos etc. chers à l'artiste. Belle rétrospective d'un peintre méconnu, dont j'aime l'onirisme et la touche ouateuse. 

A la bonheur
Au théo théâtre, voyage farfelu d'un clown qui nous vend du bonheur. Pas emballée.

Fendre l'air
Sur l'art du bambou au Japon, voici une exposition du quai Branly qui m'a laissée de marbre. A croire que la vannerie et l'art de la tresse ne sont pas mes tasses de thé. De panier décoratif à sculpture, la place de ces œuvres de bambou évolue, au point que certains soient aujourd'hui trésors nationaux.

Heptameron, récits de la chambre obscure
J'avais beaucoup aimé les récits de Marguerite de Navarre. Imaginez-les repris ici par des comédiens, des musiciens et des chanteurs de pièces baroques. Décor dépouillé, histoires d'amour et de mort, voix pures, préparez-vous à vivre un rêve éveillé. Magnifique !

Seule(s) en scène
Cinq comédiennes sur scène, dans les années 60. Elles répètent une pièce où il est question de meurtre. Mais très souvent, elles dérapent dans leur propre réalité. Drôle et bien mené, avec des actrices attachantes.

Peintures des lointains
Au musée du Quai Branly, on découvre des peintures qui retracent les liens entre colonisateurs et colonisés, orient et occident, du XVIIe au XXe siècle. De l'émerveillement -que c'est exotique !- au racisme, il y a un peu de tout dans cette expo. Rien de bien nouveau du point de vue historique, mais des peintures étonnantes, peu vues - pas toujours géniales esthétiquement !

vendredi 5 janvier 2018

Une vie sur mesure

Pour mon anniversaire, l'Amoureux m'a offert une sortie au théâtre Tristan Bernard. Ce one man show est bluffant. A la fois comédien et batteur, Axel Auriant-Blot nous tient en haleine pendant une heure trente. Alternant moments musicaux, du jazz à la samba, en passant par la techno, le rock et la bossa, et récit de sa vie, ce jeune acteur campe un délicieux Adrien. Naïf, doué, ce jeune garçon ne vit que pour le rythme. Il est émerveillé par le son du ballon qui rebondit, combiné à celui du hachoir familial, par le bruit de la gifle comme du baril de lessive... Tout est musique pour lui. Et la batterie est son instrument rêvé. 
Mais à part la musique, l'école ne lui réussit pas beaucoup, la maison est un lieu de violence et de chantage, il n'a pas d'amis... Mais comme il n'y a que la batterie qui compte, qu'importe. Attachant et drôle malgré lui, Adrien nous embarque dans son histoire... avec Tiketoum, son instrument. Seul bémol, la fin hardos. 

mercredi 15 février 2017

La La Land

Nous avions entendu tellement de bien de ce film ! "Léger et profond", "comédie musicale pas gnan gnan", "Tu sors du ciné en ayant envie de danser !"... Bon, le film nous a plu mais nous ne sommes pas non plus en extase.

Le plot ? Elle rêve de devenir actrice. Il rêve de monter son club de jazz. Au milieu des studios hollywoodiens, il y a plus de rêves frustrés que de rêves exaucés... Mais Mia et Seb s'accrochent. Et ne tardent pas à se rencontrer, se poussant mutuellement à poursuivre leurs rêves. Et pourtant, la vie (et l'absence de communication) les rattrape. Mais bon, si c'est pour vivre leur rêve, ça vaut bien quelques sacrifices !

Si le film débute sur les chapeaux de roues avec une choré au top et une bonne humeur décoiffante, on regrette que l'aspect comédie musicale demeure ensuite plus anecdotique. Un petit air, quelques pas de danse et c'est plié. C'est en effet l'histoire d'amour qui prend le pas avec ses réflexions sur le sens de la vie, l'amour ou mon rêve, s'adapter ou renoncer, blablabla. Avec des acteurs peu convaincants, il faut bien l'avouer. Certes, c'est coloré, rétro et très bien filmé mais le scénario et le jeu des acteurs ne semble pas à la hauteur. On est loin de la vitalité des musical américains !

D.R.

lundi 6 juillet 2015

Main Square Festival 2015

Voilà plusieurs années que nous n'avions pas mis les pieds au Main Square d'Arras. Mais il y avait cet été un argument pour nous convaincre : Muse ! Notre groupe britannique chéri commence une tournée suite à la sortie de Drones et il n'était pas question de rater ça ! Mais, idiots que nous sommes, nous avons raté la mise en vente des billets et avons dû prendre un pass trois jours. Une première ! Pour ceux qui me suivent depuis 2008, sachez que le Main Square s'est déplacé de la Grand Place à la citadelle d'Arras, un espace qui est réservé pour le week-end à deux scènes et à une quinzaine de groupes. 

Main square festival 2015

Nous avons pu écouter rapidement Lenny Kravitz, juste avant d'aller nous coucher pour profiter de Muse le lendemain. Le samedi, place à Skip the Use et Muse tandis que dimanche, nous avons découvert Lilly Woods and the Prick et Mumford and Sons en concert. 

Skip the Use a bien chauffé l'esplanade : son dynamisme a emporté la foule qui s'est retrouvée à jouer à 123 soleil avec lui, à chanter et à danser (contre le FN notamment). Des tubes qui envoient, un côté très convivial et un chanteur qui se démène sur scène tout en lançant des messages politiques... Nous voilà bien en forme pour Muse. 

Quelque longues minutes plus tard, les trois musiciens s'avancent et se lancent dans un show bien rodé, aux multiples effets spéciaux. Mat gesticule moins qu'avant, Christopher se lance dans des impros... Au programme, cinq morceaux issus de leur nouvel album, Drones, entrecoupés des grands classiques du groupe : Psycho, Supermassive Black Hole, The Handler, Plug in Baby, Dead Inside, Interlude, Hysteria, Munich Jam, Madness, Apocalypse Please, Supremacy, Mercy, Time is Running out, RReapers, Starlight, Stockholm Syndrome, Uprising et Knights of Cydonia. 

Un show raccourci de 20 minutes par rapport au programme, une impression de maîtrise et de performance bien calée... On sort heureux mais un peu frustré de ce concert. On en voulait plus ! Et l'on zappe le petit génie de l'électro, Madeon, pour rentrer. 

Dimanche, sous un ciel plus couvert, Nili Hadida s'agite (et secoue ses cheveux en rythme) sur des titres en anglais et français. Il y a de l'énergie, le courant passe visiblement bien entre le groupe et le public, qui s’électrifie littéralement quand le groupe chante son tube : Prayer in C. Place ensuite à Mumford and Sons. Les britanniques ont été pour nous LA bonne surprise du festival. Il faut dire que musicalement, on en a eu pour notre compte : les chœurs chantés par les trois compères de Marcus Mumford appuient juste comme il faut sa voix, si bien que ça vous fait frissonner l'échine ; le groupe alterne entre mélodies douces, morceaux rock avec des parties de guitare électrique et de basse bien efficaces, et, ce qui nous a laissé le meilleur souvenir, un espèce de country aux amphétamines à base de banjo, contrebasse, guitare sèche, avec de savantes touches de cuivres et violon, et encore une fois, des chœurs au top. Bref un concert bourré d'émotions, qui ne laisse pas son spectateur en reste puisque les membres du groupe prennent un malin plaisir à mixer les rôles : le chanteur passe à la batterie, les guitares tournent... 

On quitte la citadelle avant la star du jour ; non, Pharell Williams n'est pas notre came, malgré le chouette Happy ! On a de la bonne musique plein les oreilles et la furieuse envie d'aller plus régulièrement à des concerts.

lundi 22 juin 2015

La belle Hélène

Ce doit être la première fois que nous sortons déçus du théâtre du Châtelet. Nous attendions avec impatience cette Belle Hélène, en aficionados d'Offenbach que nous sommes. Las, si la prestation de Gaëlle Arquez a largement comblé nos attentes, le reste nous a paru bien trop léger. 

Parlons d'abord de la mise en scène. L'idée d'utiliser des caméras et un fond bleu pour projeter des acteurs sur grand écran était amusante mais lasse à mesure qu'avance le spectacle. Les effets spéciaux que permet cette mise en scène n'ont finalement que peu de valeur ajoutée. L'introduction notamment d'un clown, garde du corps et femme de ménage qui distrait et amuse le spectateur est tout aussi artificiel. Tout cela manque de subtilité et de finesse. Ce n'est par forcément ce qui caractérise Offenbach mais la, ça tourne vraiment à la farce grasse. 

Quant aux chanteurs, nous les avons trouvé fades. Les voix n'avaient pas de profondeur à l'exception de celle d’Hélène. Bref, grosse déception !

Andrea del Sarto, Leda et le cygne

mercredi 13 mai 2015

La Flute enchantée

Malgré nos nombreuses sorties à l'opéra ces dernières années, je n'avais jamais eu l'occasion de voir ce grand classique de Mozart. Nous avons donc sauté sur l'occasion cette année !


Voici un rapide teaser pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le scénario : Tamino, jeune et fringant prince, se retrouve égaré en terre étrangère et poursuivi par un serpent géant. S'évanouissant lors du combat, il est sauvé par les servantes de la Reine de la Nuit. Celle-ci, une fois son identité révélée à Tamino, va lui demander de sauver sa fille Pamina en échange de son amour et sa reconnaissance éternelle.

Tamino ne se le fait pas dire à deux fois, et part accompagné de Papageno, un oiseleur fort peu scrupuleux ou courageux, qui lui servira de guide au long de leur périple. Pour l'aider, Tamino se verra confier une flûte enchantée, qui a le pouvoir de charmer n'importe qui ou n'importe quoi.

Mais le dénommé Sarastro, qui détient Pamino, est-il vraiment le démon qu'on décrit à Tamino ?

D.R.
Si la partition musicale n'a pas pris une ride malgré les différentes reprises qui en ont été faites en de multiples occasions, la mise en scène de Robert Carsen m'a par contre laissé perplexe. C'est moderne, un peu minimaliste sans franchement être révolutionnaire. 

Fort heureusement, les interprètes font honneur à cette oeuvre qui ne laisse pas la place à l'approximation !
Si vous n'avez jamais vu ce petit bijou, courez-y donc avant la fin de la saison...

La mise en scène était pire la dernière fois...

jeudi 26 mars 2015

Singin'in the rain

Le mois de mars vous pèse. Les averses vous dépriment. Courrez donc au théâtre du Châtelet : Singin'in the rain ne peut que vous enchanter ! Et promis, vous sortirez en chantant !

Dois-je présenter cette comédie musicale ? En quelques mots, nous sommes à Hollywood dans les années 20. Le cinéma vit un grand bouleversement, le passage du muet au parlant. Pour Lamont et Lockwood, les vedettes du muet, c'est un passage difficile à négocier : Lina a une voix épouvantable. Et elle croit que Don Lockwood l'aime autant en vrai qu'au cinéma. Après tout, ce serait bien normal, c'est quand même une star ! Mais Lockwood n'a d'yeux que pour la jolie Kathy Selden...

Comme toujours au Châtelet, pas de faux pas. Les chanteurs et danseurs sont au top ! Emma Kate Nelson fait une chipie épatante, Jennie Dale nous étonne avec son numéro de claquettes et Daniel Crossley est remarquable ! Bravo !

Côté scénographie, vous ne serez pas déçus non plus, c'est absolument fantastique. Rappelez-vous, nous sommes dans un film des années 20, en noir et blanc et tout va concorder à nous le faire croire : les acteurs portent essentiellement du blanc et du noir, les décors des films sont en nuances de gris... D'ailleurs, les écrans sont sans cesse utilisés. Et la comédie musicale commence par un générique de film ! C'est inventif, c'est beau ! Et pour négocier le passage du noir et blanc à la couleur ? N'ayez crainte, la dernière scène vous éclairera. Et je ne vous ai pas dit : il pleut véritablement sur scène. Un émerveillement, du début à la fin !  

Singin in the rain Chatelet

jeudi 5 mars 2015

Consuelo

Pour moi, George Sand, c'était uniquement La petite fadette et La mare au diable. Des lectures un peu enfantines, sur fond d'amours paysannes, aux personnages toujours purs et beaux, quoi que mal jugés. Cela m'a d'ailleurs toujours semblé contradictoire avec le personnage de l'auteur, viril et jouisseur, qui accumule les amants, que l'on nous présente à l'école... Avec Consuelo, on rentre dans quelque chose de plus consistant (et pas uniquement en termes de nombre de pages).


George Sand par David d'Angers

Consuelo est une petite zingarella vivant à Venise. Elle y apprend la musique auprès du Porpora, compositeur du XVIIIe siècle, et devient cantatrice. Pure et simple, la petite chanteuse ne prend pas la grosse tête. Mais le monde qui l'entoure, et notamment son petit amoureux, est bien moins chaste et désintéressé qu'elle. Et la voilà qui fuit Venise pour se réfugier en Bohème avant de retrouver son maître à Vienne.

Ce roman, publié en feuilleton (cela se sent dans les rebondissements et les invraisemblances de certaines actions), est de ceux qu'on a du mal à lâcher. Si l'héroïne, tellement éthérée et bienveillante que c'en est louche, a failli m'agacer à plusieurs reprises, elle n'en a pas moins finit par gagner ma sympathie. Franche, honnête, pieuse, c'est une petite sainte... Qui se retrouve dans des situations diaboliques. George Sand s'amuse à promener notre petite Consuelo dans toute l'Europe et à la confronter à des puissants comme à des humbles. Elle joue aussi sur différents cadres : la ville et ses tentations, la campagne et ses pauvres hères, le château et ses fantômes... donnant à chaque aventure une teinte plus libertine, plus champêtre ou plus gothique. Loin d'être linéaire, ce roman initiatique est plutôt sinueux.

Au-delà des aventures de Consuelo, il est intéressant de lire ses réflexions sur l'art et la vocation, sur la façon dont la musique élève et guérit, ses débats intérieurs sur son devoir : doit-elle suivre son coeur ou ses talents ? Est-elle d'abord femme ou artiste ? D'autres sujets sont effleurés comme la condition des pauvres et des riches. La figure d'Albert, qui ne supporte pas la misère et passe sa vie à faire des aumônes, et celle du comte Hoditz, qui utilise ses gens comme autant d'acteurs, interroge sur l'ordre social du XVIIIe siècle (époque à laquelle se déroule cette histoire) et du XIXe. 

Dans cette oeuvre romantique très complète, George Sand joue sur tous les tableaux. Elle est à la fois romancière, philosophe, artiste, femme politique... Malgré ses côtés un peu lourds et très pédagogiques, ce roman n'en renouvelle pas moins mon regard sur George Sand et sur son oeuvre. Je n'imaginais pas son humour et son goût du pastiche, je connaissais sa passion pour les musiciens mais moins pour la musique, et je découvre une volonté politique plus vaste que de simplement revaloriser la paysannerie berrichonne aux yeux du monde !




Allez, je m'embarque pour la suite de ce roman, La comtesse de Rudolstadt.

samedi 14 février 2015

Into the woods

Fans de Sondheim et enchantés par ce spectacle au châtelet l'an dernier, nous attendions avec impatience l'interprétation de cette comédie musicale par Disney. Enfin, surtout par Meryl Streep ! Et nous sortons un peu déçus : ce n'était pas à la hauteur de ce que nous avons pu voir et entendre l'an dernier. Mais ça a ravivé nos souvenirs. On ne chante plus que ça !

Le plot ? Pour ceux qui ont raté ce post et qui ont la flemme d'aller le lire, c'est un conte de fées qui mélange les contes de fées. Il y a des princesses, une sorcière, une malédiction, des géants, etc. Et ça se passe sur trois jours. Et ce n'est pas forcément happy end pour tout le monde.

Pas de problème du côté de l'interprétation et des chants, tous les acteurs-chanteurs sont à la hauteur. Et la musique... C'est Sondheim, quoi !

Agony torse nu
D.R.

Par contre, le  film reste très statique, c'est dommage de ne pas plus exploiter les possibilités du cinéma. Ainsi, la forêt aurait pu être plus diverse, plus incarnée. Les trois jours paraissent un peu répétitifs alors qu'il y avait moyen de créer des ambiances plus prenantes. 

Quelques bonnes trouvailles : Cendrillon dans la poix "On the steps of the palace", les deux princes dans une version hilarante et très second degré d'"Agony"... 
Et quelques mauvaises surprises : pas de reprise d'"Agony" dans la deuxième partie, la géante ridicule, le fondu raté pour la mort de la femme du boulanger... Voire le manque d'imagination pour les chansons comme "It takes two", "Moments in the woods" et "Your fault" : les personnages se contentent de danser ou de marcher dans la forêt. Cool. Enfin, ce qui m'a la plus gênée, c'est l'affadissement des doubles sens. Ok, Disney, c'est pour les enfants. M'enfin les chansons du loup et du chaperon rouge sont tout de même un peu plus tendancieuses que cela ! 

Bref, une interprétation un peu malmenée, qui a du mal à réaliser qu'elle ne se déroule pas sur une scène, limitée par les décors, et considérablement affadie pour plaire à un public plus jeune... Et je ne suis pas sûre que l'ensemble ne paraisse pas complètement confus pour qui ne connait pas la comédie musicale originale (cf. les critiques hallucinantes sur Allociné). Dommage !

lundi 8 décembre 2014

An American in Paris

Pour les fêtes, le théâtre du Châtelet propose un spectacle renversant, inspiré du film éponyme ! C'est deux bonnes heures de chants et de danse qui vous y attendent.

Après la libération de Paris, trois jeunes gens s'épanouissent dans les arts. L'un est compositeur, l'autre danseur et chanteur, et le dernier peintre. Tous trois aiment la jolie Lise. Qui des deux américains et du français parviendra jusqu'à son cœur ? 


Cette comédie musicale pleine de bonne humeur, créée autour des musiques de Gershwin, est portée par la présence folle de Lise, Jerry, Adam et Milo. Cette petite troupe fonctionne délicieusement bien. Pour ce qui est des autres danseurs, je suis plus circonspecte : on observe des décalages, des petites erreurs... Mais ce n'est pas gênant pour le spectacle, malgré les longs moments de ballet, car Lise et Jerry les feraient presque oublier. Mention spéciale enfin aux décors et aux costumes, tous absolument superbes !  

Bref, un spectacle aussi rythmé qu'à Broadway qui peut constituer un joli cadeau à offrir pour Noël !

vendredi 7 novembre 2014

L'Amour d'Erika Ewald

Je redécouvre avec joie Stefan Zweig et grignote quotidiennement quelques pages de son oeuvre intégrale. Finalement, je suis loin d'avoir tout lu !

Erika est une musicienne viennoise. Elle donne des cours de piano pour gagner sa vie. Elle habite avec son père et sa sœur avec qui elle ne partage rien. Pourtant, une petite lueur habite sa vie : un violoniste rencontré lors d'une soirée. Depuis ce jour, elle joue tous les jours avec lui et se confie chaque fois plus intimement. Elle sent cet amour, pur et joyeux grandir en elle. Mais son ami ressent des désirs plus ardents...

Cette dissymétrie entre l'amour des hommes et des femmes, ce timing qui diffère, Zweig l'évoque de façon fine. Malgré les dissymétries mises en lumière par l'écrivain, c'est un même amour, plein de violence qui s'exprime. On retrouve ici cet écrivain, peintre des atmosphères et psychologue de l'âme humaine, notamment féminine, avec un personnage d'une grande sensibilité. Complètement ensorcelée par la musique, Erika en a des crises de nerfs ! Ah, ces artistes... ou ces femmes ? 


lundi 25 août 2014

Confiteor

Ce livre de Jaume Cabré m'a été maintes et maintes fois recommandé depuis sa parution chez Actes Sud. Bonne élève, j'ai suivi les conseils et me suis embarquée dans ce gros roman foisonnant. Comment lui rendre désormais justice par un simple billet ?! Avec Noukette, je tente l'exercice.

Tabouret livres
Ce livre est, comme son nom l'indique, une confession. C'est l'histoire qu'Adrià Ardèvol raconte à Sara, son amour perdu. Une histoire qui n'est pas que la sienne mais aussi celle de luthiers, d'inquisiteurs, de séminaristes, d'obersturmführers... Une histoire qui se déroule à Barcelone après la Seconde Guerre mondiale mais qui prend ses racines bien plus loin dans le temps et l'espace, pendant la guerre à Auschwitz, en Italie au XVIIe siècle, voire en Espagne au XVe siècle. Y aura-t-il une absolution après cette riche confession ? Rien n'est moins sûr... A moins que l'oubli ne soit salvateur.

Adrià commence ainsi son récit : enfant unique et mal aimé de parents qui projettent en lui leurs rêves d'excellence, il parle plusieurs langues et joue du violon. Il a pour amis le shérif Cardon et l'arapaho Aigle-Noir. Puis Bernat, violoniste comme lui. Adrià grandit au milieu d'objets anciens voire antiques (manuscrits, mobiliers, instruments de musique) que son père vend. Solitaire et érudit, ce jeune garçon développe un amour fou pour les livres, les langues et la musique.

Cette histoire, Jaume Cabré nous la conte avec virtuosité et sinuosités. Tout sauf linéaire, ce roman est une merveille de narration. Jouant sur les personnages et les lieux, le narrateur passe d'une époque à l'autre dans le même paragraphe, voire dans la même phrase. Il oscille entre un regard autobiographique sur sa vie et un regard plus distant. Est-il personnage ou auteur ? Cela dépendra de la phrase. Et les strates de la mémoire, les associations d'idées, se lisent comme un bouillonnement ininterrompu de moments vécus, imaginés, souhaités. Le labyrinthe de la pensée et de la vie reflété par l'écriture... Borges n'est pas loin !

Par ailleurs, Adrià interroge son lecteur tout au long de sa lecture sur deux thèmes passionnants : le mal et l'art. Le mal fait par l'homme, qui précède la confession. Le mal qui est parfois si atroce qu'il ne peut être pardonné. Le mal des camps d'extermination, le mal des dictatures, le mal des dénonciateurs, des complices, des menteurs... C'est le thème qui habite et imbibe tout le roman, qui se confond avec lui. Ce n'est pas innocent que les mémoires d'Adrià soient écrites au dos des réflexions pour un ouvrage sur le problème du mal.
Il est aussi question de l'art sous toutes ses formes. La littérature dont Confiteor est un magnifique exemple, mais aussi la musique, le dessin et la peinture. Cet art comme une réponse au mal, une forme de salvation, qui ennoblit l'homme.

Un livre dense et puissant, que j'ai déjà envie de relire à peine la dernière page tournée.

Retrouvez ici l'avis de Noukette !

jeudi 19 juin 2014

The King and I

Avec cette très belle production du théâtre du Châtelet, nous débarquons avec Anna à la cour de Siam. Tout  y est superbe : décors, costumes, danses, chants... Un pays de cocagne. 

Anna, une veuve anglaise, va y apprendre l'anglais (et beaucoup plus) aux enfants du roi et à ses femmes. Là où elle rencontre une résistance, c'est justement auprès du roi qui, quoi que progressiste, ne comprend pas comment une femme peut avoir des exigences et ne pas être d'accord avec lui. Histoire d'amour, d'incompréhension et de tolérance, cette comédie musicale est inoubliable pour ses airs comme "Shall we dance ?" ou "I whistle a happy tune". 

Dans cette représentation, Lambert Wilson campe un étonnant roi de Siam. Il peine au début à rivaliser (vocalement) avec la qualité des chanteuses qui l'entourent comme Christine Buffle, qui incarne une Anna en crinoline épatante, ou Je Ni Kim, une sublime Tuptim à la voix cristalline. Mais le jeu de l'acteur et ses remises en questions le rendent vite attachant et font oublier ce souffle un peu court. 

Ce qui est épatant, ce sont aussi les danses, les histoires des héros qui se répondent et la mise en abyme du théâtre. Un spectacle éblouissant, qui se joue encore 10 jours, à ne pas manquer !

The King and I au théâtre du Châtelet
D.R.

samedi 24 mai 2014

La Belle et la bête à Mogador

Plutôt emballés par Sister Act l'an dernier au théâtre Mogador, nous avons réitéré l'expérience avec le classique de Disney, La Belle et la bête. Je dois dire que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans la danse alors que l'Amoureux s'est laissé ensorceler par le château, la Belle et Gaston !

La comédie musicale reprend les chansons du Disney (à l'identique, ouf, pas de paroles étranges façon Roi lion) ainsi que quelques autres, créées pour la scène. Tout se déroule d'ailleurs de façon très similaire au dessin animé de notre enfance. Les décors (parfois un peu vieillots), les costumes, on s'y croirait presque. A part que la bibliothèque (moment fort attendu) est ridicule. 
Alors pourquoi, diable, ai-je mis tant de temps à apprécier le spectacle ? J'ai eu un peu de mal avec Belle. J'ai trouvé certains passages un peu graveleux et vulgaires (merci Gaston). 

C'est la fête Belle et Bete Mogador
DR. C'est la fête, Photo-Brinkhoff Mögenburg ©Disney

Ce qui m'a par contre beaucoup plu, ce sont les serviteurs de la Bête qui poursuivent inéluctablement leur transformation en objets. D'ailleurs, les personnages de Big Ben, Lumière et Mrs. Samovar sont certainement ceux que j'ai préféré. Ils sont drôles, ils sont enjoués... et ils savent faire la fête (et là, Belle danse un cancan, tu comprends pas trop pourquoi) ! Le chanteur qui incarne Gaston est aussi très bien trouvé (il pourra d'ailleurs incarner Danny dans Grease avec sa jolie coiffure). Belle m'a semblé un peu fade, manquant de présence mais elle a une jolie voix. C'est aussi le problème de la Bête, assez peu bestiale finalement...

L'Amoureux a aimé retrouver les chansons originales (et les fredonner sur tout le chemin du retour) ! Il a adoré le casting, à l'exception des deux personnages principaux. L'équipe fonctionne très bien et nous fait entrer dans un autre univers. Et surtout, L'Amoureux est retombé en enfance le temps du spectacle, émerveillé par les décors labyrinthiques du château, surpris par le "pop" du champagne.

Bref, une soirée mitigée, en demi teinte pour moi.

samedi 10 mai 2014

A Flowering Tree

Toujours attentifs à la programmation du théâtre du Châtelet, nous avons vu cet opéra de John Adams sans trop savoir à quoi nous attendre. L'affiche nous a séduit. Nous avons pris des places. Nous nous sommes retrouvés dans une salle assez peu remplie (ponts de mai obligent).

Sur scène, un épouvantail (Franco Pomponi), qui n'est autre que le narrateur, nous annonce une histoire d'amour et de douleur. Celle de Kumudha et de son prince. Kumudha est une jeune et jolie indienne (incarnée par Pauline Pfeiffer) qui peut se transformer en arbre. C'est un peu Daphné, mais sans Apollon qui la poursuit. Émerveillé par cette vision, le prince ne désire qu'une chose, l'épouser. Mais une sœur envieuse va séparer les deux amants...

On retrouve avec amusement David Curry (un des princes de Into the woods) dans ce conte indien aux couleurs vives. Des décors simples (jarres, statues de Shiva et de Maya) et des jeux sur la lumière, font de ce spectacle un moment esthétique. Les danseurs, qui doublent le prince et Kumudha, ajoutent une dimension lascive et charnelle aux mouvements des chanteurs et leurs gestes disent tout ce que les paroles ne peuvent exprimer. Seules les marionnettes n'ont pas ici une folle valeur ajoutée. L'ensemble est à la fois exotique et très poétique
Maya Inde


Musicalement, la partie n'est pas des plus aisées. Elle fait la part belle aux cuivres et aux percussions. Quant au chœur, on regrette de ne pas l'entendre plus car chacune de ses apparitions est inventive et étonnante

Bref, un spectacle plaisant qui sort de l'ordinaire (et c'est la première fois que j'entends autant parler d'éléphant dans un opéra) et qui fait voyager malgré l'universalité du sujet traité.

samedi 5 avril 2014

Into the Woods

Après Sunday in the park with George l'an dernier, nous poursuivons notre découverte des comédies musicales de Stephen Sondheim présentées au théâtre du Châtelet. Et encore une fois, nous sommes sortis ravis de ce spectacle.

Into the woods musical chatelet

"Once upon a time..." C'est ainsi que commencent tous les contes de fées et celui-ci ne déroge pas à la tradition. Il était une fois Cendrillon, qui souhaite aller au bal, Jack, qui ne veut pas vendre sa vache, un boulanger, qui veut un enfant... Mais aussi un Chaperon rouge, des loups, des princes, une sorcière, Raiponce, etc. Tout ce petit monde vit son conte de son côté. Mais il est un lieu où tous se croisent : les bois. C'est un endroit un peu effrayant, sauvage, où tout peut arriver. C'est le lieu où vivent les bêtes et les hommes exclus de la société, sans lois. Sans parler de la dimension psychanalytique de la forêt qui renvoie à l'inconscient (Merci Bettelheim). C'est un lieu d'épreuve, de passage et d'apprentissage. Les personnages y apprennent sur eux et sur le monde. C'est aussi un lieu de peur et de danger, de magie et de mort. Car tout n'est pas facile dans les contes traditionnels, ce n'est pas Disney en général, ça ne se passe pas si bien que ça (je ne vous raconte pas mon traumatisme de jeune lectrice quand j'ai lu la "vraie" version de La Belle au bois dormant). Si la première partie reprend le déroulement traditionnel des contes de fées et se conclut par un "Happily ever after", la seconde est beaucoup plus complexe et inattendue.

Dans un décor fabuleux de bois, plein de surprises, d'animaux, de tours cachées et de sentiers perdus, une douzaine de personnages tous plus épatants les uns que les autres, aux costumes superbes, chantent et jouent diablement bien. Leurs gestes, leurs pas, tout participe à la beauté (et à l'humour) de ce musical. Mention spéciale aux deux princes (Damian Thantrey et David Curry), charmants mais pas vaillants. Leur duo, Agony, est absolument inoubliable et hilarant. La sorcière (Beverley Klein) est juste épatante et Cendrillon (Kimy McLauren) a une voix fascinante. La vache est aussi très réussie mais je ne vous en dis pas plus... La musique de Sondheim est toujours aussi agréable et loin d'être "pompière" ou simpliste. Les airs principaux sont entraînants, mais difficiles à chantonner quand on sort de la représentation. C'est une musique de qualité qui se réécoute très bien !

jeudi 2 janvier 2014

Placebo à Bercy

À l'occasion de la sortie de leur album Loud like Love, Placebo s'offre une tournée en Europe. J'ai profité de l'occasion pour aller les écouter à Bercy.

Si la première partie n'est d'un intérêt que très limité (les artistes sur scène semblaient complètement isolés dans leur trio et déconnectés du public), les choses se sont fort heureusement arrangées à l'arrivée sur scène de la bande à Brian. 
Le groupe commence par nous sortir ses derniers tubes, dont le fameux Loud like love et l'excellent Too many friends. Le charme de la voix de Brian Molko opère, le groupe enchaîne les titres tout en faisant quelques discrètes annonces au micro.

La deuxième moitié du concert est quasiment dédiée au fan service, et le groupe reprend les titres qui l'ont rendu célèbre, pour le plus grand bonheur des spectateurs de la fosse :) Mention spéciale au final sur Infrared, finalement bien à l'image du concert tout entier : nerveux, juste, et bien ficelé. On regrettera juste que ce genre de groupes ne laisse plus de place à l'imprévu, mais ça c'est une autre histoire...

Placebo Paris

mardi 24 décembre 2013

La Reine des neiges

Quoi de mieux que le Disney de Noël pour passer une belle journée ! Surtout que celui-ci est vraiment de circonstance : il y a de la neige partout, c'est absolument magnifique. Franchement, ils ont trop géré sur le rendu des matières.

La Reine des neiges ne doit plus grand chose à Andersen, les puristes pourront râler. Mais il est beaucoup plus amusant. Anna et Elsa sont deux sœurs (et princesses) qui grandissent dans des contrées nordiques. Elsa a un don, celui de faire venir l'hiver. Elle transforme une salle de bal en patinoire, peut faire tomber la neige et créer des bonhommes de neige par magie. Sauf qu'un jour, elle blesse sa sœur. La voilà condamnée à cacher son pouvoir. C'est assez facile quand on reste enfermée dans sa chambre toute la journée. Mais moins lorsqu'il faut accueillir les ambassadeurs étrangers pour le couronnement. Lorsque Elsa plonge tout Arendelle sous la neige, l'aventure commence. Anna va tenter de faire revenir sa sœur avec l'aide d'un rêne, Sven, d'un bonhomme de neige, Olaf et d'un vendeur de glace, Kristoff. Accrochez-vous, ça va dépoter !

Ce qui est extra dans ce Disney, outre la magie, les princesses et la belle histoire, c'est la beauté des décors et des animations : les palais, la neige, la glace, les tissus... c'est absolument sublime. Autre belle surprise : les chansons. Let it go est incroyablement puissante ! Do you want to build a snowman est terriblement touchante ! For the first time in forever par les deux soeurs est génial ! Bref, je suis hyper convaincue. N'hésitez pas un instant, c'est un très bon cru. Et en français, les chansons sont un peu moins bien mais ça se laisse écouter.

Bref, je vous mets un extrait pour achever de vous convaincre !


dimanche 22 décembre 2013

My fair lady

Au théâtre du Châtelet, la programmation des fêtes est très souvent enchanteresse. Ce fut le cas cette année encore avec cette comédie musicale fort sympathique et amusante. J'avais peur que l'image du film avec Audrey Hepburn ne vienne gâcher mon plaisir. Rassurez-vous, tout s'est très bien passé.

Pour ceux qui ne connaissent pas le plot, le voici : Eliza Doolittle est vendeuse de fleurs. Elle a un accent à couper au couteau. Faisant la sortie des théâtres, elle est remarquée par un linguiste qui note la moindre de ses fautes de grammaire... et de prononciation. Le professeur Higgins déplore l'absence d'apprentissage de leur langue par les anglais et déclare pouvoir reconnaître n'importe quel accent. Parmi ses fanfaronnades, il annonce qu'il peut faire passer Eliza pour une duchesse. Le voici pris au mot et un difficile apprentissage commence pour la jeune fille. Qu'adviendra-t-il en six mois de vie commune ? Je vous en laisse la surprise.

Sachez que dans cette comédie musicale, tout est drôle : chansons et personnages. Vous sortirez de la salle en fredonnant des airs. Bravo à Katherine Manley, qui campe une délicieuse Eliza, à Alex Jennings, brillant de prétention et de mauvaise foi masculine, à Donald Maxwell, le meilleur rhéteur et le plus grand bon vivant du Royaume-Uni ! Vous nous avez fait passer une excellente soirée, par vos interprétations chorales et scéniques.

Mea puchra puella