vendredi 31 janvier 2014

Tour du monde d'un sceptique

Pour combler mes envies d'évasion et de voyage, je me plonge dans des récits de tour du monde et d'exploration. J'ignorais tout à fait ce titre d'Aldous Huxley (oui, oui, l'auteur du Meilleur des mondes). Parti d'Inde dans les années 1930, il passe par la Birmanie, la Malaisie, le Japon et les Etats-Unis. 

Fatehpur Sikri inde fantôme

A vrai dire, j'ai failli lâcher ce livre. Oui, le truc qui ne m'arrive jamais. Les descriptions de l'Inde me pesaient. Incroyable, non ? Surtout quand on sait que c'est un pays que j'aime beaucoup. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui m'a déplu. Peut-être une absence d'émerveillement ? Si j'ai aimé le passage sur Fatehpur Sikri et sur les villes fantômes, le reste ne m'a pas convaincue. Toutefois, quelques passages sur la spiritualité, la politique ou la vie quotidienne ont pu me plaire. Mais j'ai bien fait de persévérer car la suite propose bien plus que des descriptions des lieux et des hommes. Huxley compare et critique. 
Il se fait sociologue, parle de la colonisation, de la tyrannie des blancs parvenus en Inde, du besoin de divertissement des américains entre puritanisme et exhibitionnisme, de la perversion des valeurs (déjà) à savoir que la stupidité et les amusements de la majorité sont préférables à l'intelligence, à l'effort et à l'indépendance (ça ne vous rappelle rien ?). Il compare la Californie à une abbaye de Thélème où Rabelais serait mort d'ennui devant le plaisir dénué de culture et de conversation. Oui, oui, Huxley est sévère. Il étudie également les rites et religions, les croyances et les églises, qui font de phénomènes naturels des manifestations divines. 

Sans mâcher ses mots, Huxley nous livre son journal de bord. Il partage à la fois ses rencontres, ses découvertes et ses pensées, ses analyses. Cela donne à ce récit de voyage une coloration subversive et passionnante pour le lecteur (une fois passées les premières pages sur l'Inde). 

Une fois n'est pas coutume, voici un (long) extrait des conclusions d'Huxley : 
"Qu'il faille de tout pour faire un monde, je m'en suis douté dès que j'ai su lire, mais les proverbes restent des platitudes tant qu'on a pas fait soi-même l'expérience de leur vérité. Le voleur que l'on vient d'arrêter sait que l’honnêteté est la meilleure des politiques avec une intensité et une conviction que nous n'éprouverons jamais. Pour se rendre compte qu'il faut de tout pour faire un monde, il faut le voir de ses propres yeux, au moins une partie de ce tout. Quand on s'est ainsi rendu compte, de façon intime, de la vérité du proverbe, il est difficile de se complaire à croire plus longtemps que ses propres opinions et sa propre manière de vivre sont les seules à être rationnelles et justes. Cette conviction de la diversité de l'homme doit trouver son expression morale dans la pratique de la plus complète tolérance possible.

Mais si les voyages apportent la conviction de la diversité humaine, ils apportent aussi une conviction non moins forte de l'unité humaine. Ils inculquent la tolérance, mais ils montrent les limites qu'elle ne saurait dépasser. Les religions, les codes de morale, les formes de gouvernement et de société varient à l'infini et chacun d'eux a droit à sa propre existence. Mais il y a une unité sous cette diversité. Tous les hommes, quelles que soient leurs croyances, leurs habitudes, leurs manières de vivres, ont un sens des valeurs. Partout et dans tout type de société, les valeurs sont plus ou moins les mêmes : la bonté, la beauté, la sagesse et la science. Ceux qui possèdent ces qualités, ceux qui les utilisent pour créer et penser, ont toujours et partout été honorés.

Notre sens des valeurs est intuitif. Il n'y a aucun moyen susceptible de satisfaire l'intelligence logique, de prouver l'existence réelle des valeurs. Nos critères peuvent être démolis par l'argumentation, nous n'en avons pas moins raison de nous y attacher. Non pas aveuglément, certes, ni sans aucun examen. Convaincu par expérience pratique de la diversité de l'homme, le voyageur ne sera pas tenté de s'attacher aux critères nationaux dont il a hérité comme étant nécessairement les seuls vrais, les seuls qui ne soient pas pervertis. Il comparera les différents critères ; il cherchera ce qu'ils ont de commun ; il observera la façon dont chaque critère se pervertit ; il essaiera de créer pour lui-même une échelle de valeurs aussi peu dénaturées que possible. Dans tel pays, il s'apercevra que les valeurs vraies et fondamentales sont défigurées par l'importance excessive donnée aux principes aristocratiques et hiérarchiques ; dans un autre, elles le seront par excès de démocratie. Ici, on surestime le travail et l'énergie, là, le simple fait qu'une chose existe. Il verra que, dans certaines parties du monde, la spiritualité ne connait pas de limite, et qu'ailleurs, un matérialisme stupide niera jusqu'à l'existence même des valeurs. Le voyageur observera ces différentes variations et créera sa propre échelle de valeurs de façon aussi personnelle, aussi indépendante du temps et des circonstances, aussi près de l'absolu que possible. La diversité maintenant comprise et admise, il se montrera tolérant mais non sans réserve. Il fera la distinction entre les perversions inoffensives et celles qui tendent en fait à nier ou à discréditer des valeurs fondamentales. Il sera tolérant envers les premières. Avec les secondes, nul compromis n'est possible."

jeudi 30 janvier 2014

La maison aux esprits

Lorsque Stéphanie a proposé une lecture commune autour de La Maison aux esprits, j'ai sauté sur l'occasion. Figurez-vous que ce roman d'Isabel Allende était dans ma PAL depuis environ 10 ans. 

Cet immeuble de l'avenue Rapp doit bien abriter quelques esprits

Ce roman est une véritable saga familiale narrée par Esteban Trueba et sa petite-fille Alba de Satigny. Les présentations commencent avec la famille del Valle. Clara est la petite dernière et elle a des prédispositions pour communiquer avec les esprits. Elle est entourée d'une large fratrie dans laquelle se distingue la belle Rosa, à la chevelure verte, fiancée du jeune Esteban Trueba. Mentionnons aussi l'oncle Marcos, qui fait le tour du monde, ramenant de ses voyages des objets exotiques et des idées excentriques. Et Barrabas, un chien de la taille d'un poney. Après la mort accidentelle de la belle Rosa, Clara déclare qu'elle épousera le fiancé de sa sœur. C'est là le début d'une nouvelle génération, celle de Blanca, Jaime et Nicolas. Mais aussi de Pedro III. Vient ensuite celle d'Alba. 
Il pourrait s'agir d'une banale saga familiale, aux membres plus ou moins dérangés et inspirés. Mais c'est bien plus que cela car chacun participe à l'écriture de l'Histoire (du Chili, même si le pays n'est jamais nommé). Celle d'un peuple qui prend conscience de ses libertés. Celle d'une industrialisation. Celle d'un pays qui hésite entre droite conservatrice, communisme et qui finit par se laisser gagner par un tyran. 

L'auteur sait rendre ses personnages attachants, qu'il s'agisse des hommes ou des maisons, celle de la ville comme celle des Trois Maria. Elle décrit formidablement l'évolution des mentalités, de la résignation des paysans, à leur adoration pour le maître jusqu'à la revendication des terres. Cette histoire aux airs de comédie se teinte de tragique lorsque la politique s'en mêle. Mais même aux heures les plus sombres, l'espoir et la joie de vivre demeurent. 

Par ailleurs, la plume d'Isabel Allende, à la fois vive et rêveuse, fantastique et réaliste, fait agréablement alterner les points de vue entre narration omnisciente et récit interne. On peut nager dans le loufoque avec les bêtises de Marcos. Se faire un peu frissonner avec les communications de Clara avec les (gentils) fantômes. Tomber sous le charme de Pedro III avec Blanca. Guetter avec appréhension l'avenir des personnages dans un avenir politique qu'on devine sanglant mais qu'eux-mêmes semblent ignorer... Vous l'avez compris, je suis complètement sous le charme de ce roman aux allures de conte. 

Il m'a fait penser, pour ce qui est de l'ambiance, de la température, de la région voire du style à Chronique de la maison assassinée de Cardoso qui tient plus du huis-clos familial et à Contes d'amour, de folie et de mort de Quiroga. On y retrouve notamment l'aspect religieux, les fantômes, le spiritisme, cette cohabitation permanente entre morts et vivants. Dans la même veine, n'oublions pas non plus les textes de Garcia-Marquez, très voisins également, que j'ai dévoré avant de tenir ce blog. 


mercredi 29 janvier 2014

L'ABCdaire de Jérôme Bosch

En sortant d'une expo où étaient exposés quelques tableaux de Jérôme Bosch, j'ai acheté ce petit ouvrage de Roger-Henri Marijnissen et Peter Ruyffelaere. J'avais des souvenirs, heureusement pas trop lointains, de mes cours sur cet artiste. Et  j'espérais en découvrir beaucoup plus.

Constitué comme un petit dictionnaire sur le peintre et son époque, ce livre décline, d'Alchimie à Triptyque, des définitions plus ou moins poussées. Les termes peuvent être liés à l'époque (quelle est la vision de la femme au XVe siècle ? Bosch était-il humaniste ou appartenait-il entièrement au Moyen-Âge ?), à la technique du peintre (dessins, signature, copies) ou à des motifs récurrents (animaux, fruits, supplices etc.). Les auteurs ne manquent pas d'évoquer quelques interprétations anciennes des travaux de Bosch, notamment des interprétations psychanalytiques, en les rejetant fermement. Je trouve dommage qu'ils se contentent de nier ces idées sans vraiment les expliciter et, surtout, sans proposer les nouvelles interprétations qui ont été proposées. En cela, j'ai trouvé cet abécédaire peu au fait de l'actualité scientifique et historique du peintre. J'ai également regretté qu'il soit si généraliste mais j'imagine que c'est le but de ce genre d'ouvrage : introduire à un artiste ou à une période.

Bref, ce n'est pas un livre que je conseillerai à qui connait déjà son sujet. Et je ne l'ai pas trouvé extrêmement pédagogique ou clair. Heureusement qu'il y a quelques images pour rattraper cela ! 

J'en profite pour signaler qu'il faut un peu se méfier des ouvrages d'art. Beaucoup sont réédités sans être mis au goût du jour, pour faire joli dans les bibliothèques ou sur les tables basses. N'hésitez pas à vous renseigner sur l'auteur du livre et regardez bien la date d'édition. 
Ceci était un message pour la prévention des risques de lectures délirantes sur les sujets artistiques qui attirent pas mal de charlatans et d'adeptes de théories fumeuses (c'est aussi vrai des livres d'histoire... et certainement de beaucoup d'autres sujets, mais je ne suis pas forcément bien placée pour m'en rendre compte). 

mardi 28 janvier 2014

Iris Chevalier et les secrets du jardin

Lorsque Florence Cabre m'a proposé de lire son roman auto-publié, j'ai eu quelques réticences. J'ai eu des expériences de billets qui n'ont pas plu du tout à des écrivains. D'autant plus lorsqu'ils m'avaient proposé directement le roman et avaient guetté la parution de mon (humble) avis. Mais cette fois, pas d'inquiétude : Florence m'a assuré qu'elle aimait la critique constructive.

jardin du luxembourg

Iris Chevalier est l’aînée d'une famille de trois enfants. Elle coule des jours simples et heureux avec sa mère et son père mais se pose des questions sur son identité : pourquoi ressemble-t-elle si peu à ses parents ? Lorsque son père disparaît, c'est tout son monde qui en est bouleversé : elle doit désormais s'occuper de sa sœur pendant les vacances, va déménager et surtout quitter son collège. Elle est envoyée en pension chez son oncle à Paris et fait sa rentrée dans un collège très différent de ceux qu'elle peut connaitre. Un collège pour des êtres aux capacités exceptionnelles dans l'un ou l'autre domaine (mathématiques, cuisine, piano, langues, aïkido, etc.)

Accompagnant Iris, le lecteur découvre une adolescente qui quitte brutalement l'enfance et doit faire face à des questions qui la préoccupent depuis longtemps. D'un tempérament emporté voire colérique au début, celle-ci mûrit et transforme cette énergie en courage et obstination. Elle est bien décidée à découvrir où est parti son père ! Mais c'est un bien plus grand secret qu'elle va découvrir dans ses recherches. Personnage attachant, Iris est entourée de Lucas et Angèle, deux joyeux compères qui sauront vous faire rire et d'un oncle un peu fou à première vue mais adorable. 

Portée par une bonne plume, l'énigme est prenante et bien menée. Peut-être trop rapidement ? J'ai trouvé qu'Iris découvrait assez facilement les réponses et que ses opposants étaient faibles. Pour moi, il manque un adversaire, un adulte qui se méfie de l'héroïne, un être plus sombre... Celle-ci rencontre essentiellement des adjuvants. Mais l'ensemble est de bonne facture et donne envie de lire la suite !

lundi 27 janvier 2014

Une part du ciel

Une fratrie se retrouve au Val, le village de montagne qui les a vus grandir. Philippe et Gaby sont restés. Carole est une citadine. Elle les rejoint en décembre sur la mystérieuse injonction de leur père, Curtil. Celui-ci a l'habitude d'envoyer quelques jours voire quelques semaines avant son retour une petite boule à neige de verre. 
Commence alors une attente pour ces trois adultes, mal guéris de leurs peurs et souvenirs d'enfance. Le spectre d'une maison brûlée, d'un père absent, du besoin d'être préféré... Tout cela rejaillit chez Carole. L'héroïne, qui vient de voir s'éloigner son mari et ses enfants, redécouvre au Val l'attente. Elle tente de renouer, progressivement, avec sa soeur, qui vit avec une gamine dans un mobile home, avec la Baronne, qui sauve des chiens abandonnés, avec Jean, Yvon, Philippe et les autres.

lac gele hiver gallay

Cette attente d'un mois, ces activités quotidiennes et répétitives, cette introspection, m'ont lassée. J'ai eu l'impression que je ne finirais jamais ce roman. Ce n'est pas une question de temps de lecture mais plutôt d'étirement du temps du roman. On attend avec l'héroïne. On attend son père, le Godot du livre. Mais aussi sa propre décantation. Et c'est lent. Et c'est long. Et ça ne nous intéresse pas. Heureusement qu'il y a d'autres personnages que cette Carole égocentrique !
Par ailleurs, je n'ai pas retrouvé ce style, très dialogué et haché, aux phrases courtes, que j'appréciais chez Claudie Gallay. Elle n'a pas laissé la place à l'imagination, à la sensation, tout nous est décrit, servi sur un plateau de mots qui disent tout, qui disent trop. Une rencontre qui ne s'est pas faite pour moi.

samedi 25 janvier 2014

Desperate housemen

Nouvelle sortie au Grand point virgule pour un spectacle de Jérome Daran, Stéphane Murat et Alexis Macquart. A tour de rôle, les trois humoristes nous content la condition de l'homme moderne.

Cela débute avec Jérôme, largué par sa copine pour la énième fois. Il invite donc ses potes pour planifier la reconquête de la belle... et en profiter pour passer au cribles les travers féminins (et masculins). Stéphane, "chauve et abruti" selon l'ex de Jérôme, arrive le premier. Alexis, le misogyne (toujours selon l'ex), depuis dix ans avec sa belle, arrive avec des nouvelles sur l'ex en question. Celle-ci semble se remettre de la rupture.

Plus qu'un spectacle unique, il s'agit de trois courts one man show. Chacun peut s'adresser tranquillement au public pendant que les autres s'égarent dans les pièces voisines. Si Stéphane fait beaucoup rire, notamment quand il dénonce le bavardage incessant des femmes, Alexis nous fait rire jaune. Il joue le désabusé, lassé de sa femme et de l'amour. Si l'ensemble est plaisant, le scénario qui regroupe nos trois humoriste est un peu maigre. Et tout n'est pas de très bon goût. Ceci dit, ça détend ! 
A voir en couple ou entre amis. 

P.S. : Pour les bien-pensants qui se scandalisent de certaines blagues, vous pouvez lire cet essai sur l'humour...

homme femme

jeudi 23 janvier 2014

La confrérie des chasseurs de livres

villon poete moyen age chateauJ'ai lu beaucoup de billets de lecteurs déçus par ce livre de Raphaël Jerusalmy. Je m'attendais donc à un truc hyper pénible. En fait, pas tant que ça. C'est pas le bouquin le plus dingue de l'année. Mais il ne mérite pas non plus d'être voué aux gémonies. 

Le plot ? Villon croupit dans les geôles du roi Louis XI lorsqu'un riche prélat lui offre un grand repas et une proposition pour sauver sa tête. Le poète va devoir convaincre le libraire Fust d'installer ses imprimeries à Paris. Et d'y diffuser d'antiques écrits. Le but de la manœuvre ? Affaiblir le pouvoir du Vatican en proposant d'autres chemins que la religion. Notre manant poète, accompagné de Colin, ne s'attend certainement pas à devoir ensuite traverser la Méditerranée pour découvrir d'où proviennent ces livres censurés. Dans les pas du Christ, rencontrant des chrétiens, des juifs et des musulmans, les deux coquillards découvrent et participent à un grand complot historique.

Le souci ? Cela retombe comme un soufflet. C'est effectivement plein de rebondissements. Mais aucun ne nous surprend vraiment. Trahisons multiples. Mais attendues. 

Cependant, l'écriture de Raphaël Jérusalmy est très agréable et permet de profiter de cette lecture. Et puis, c'est chouette cette idée de combler le trou historique de la vie de François Villon. Alors, malgré son épuisant foisonnement picaresque, cela reste une belle lecture.




mercredi 22 janvier 2014

Blankets. Manteau de neige

Cette BD à caractère autobiographique de Craig Thompson m'avait été conseillée par un libraire. Hélas, je crois que nous n'avions pas les mêmes goûts. 

C'est l'histoire de Craig, qui grandit dans une famille américaine très pieuse et pas très riche. Proche de son frère Phil, avec qui il joue et il dessine, il subit des moqueries et des coups à l'école. En grandissant, il demeure à l'écart des autres, solitaire, plongé dans sa bible. Lors d'une classe de neige paroissiale, il rencontre Raina avec qui se noue une belle amitié... puis un bel amour. Tiraillé entre la foi et le dessin, entre ses désirs et les interdits, Craig se construit.

Si j'ai beaucoup apprécié le dessin de Craig, notamment sa façon de croquer les personnages et leurs attitudes, j'ai eu un peu de mal avec cet adolescent mystique. Très intimiste, voire trop, cette BD montre la difficulté du choix du dessin par l'auteur, le cheminement qui l'a amené à choisir la BD. Néanmoins, j'ai trouvé que le basculement entre mysticisme et rejet ou du moins recul par rapport à la religion était assez peu expliqué. J'aurais aimé lire des doutes, des questionnements. Bref, je suis restée spectatrice et j'ai assez peu été touchée par l'adolescent (alors qu'avec l'enfant, ça s'annonçait bien). 

Rodin

mardi 21 janvier 2014

La rose de Java

chinoise rose de java1919, le lieutenant Lorène et son ami Bob quittent la Sibérie pour Marseille où ils seront démobilisés. En attendant, ils passent par Kobe puis Shanghai, où ils comptent bien profiter des femmes, de l'alcool et du jeu. Sortis vivants du combat, les jeunes gens ne pensent qu'à vivre violemment. Repérant des femmes, ils jouissent d'elles et les abandonnent, de port en port. Mais lorsqu'ils voient Florence, une belle métisse, c'est à qui la possédera le premier. 

Roman où la femme n'est qu'une proie. Roman où les hommes sont des animaux violents et sans morale. Roman lourd des vapeurs d'opium. Cette oeuvre de Joseph Kessel nous fait découvrir une jeunesse folle de plaisirs immédiats, insensible à l'amour et à la peur. Une jeunesse qui avance, sans un regard en arrière, se moquant des vies qu'elle brise. Ce récit, à l'atmosphère malsaine, où couve la violence, est terriblement captivant. Comment les jeunes gens séduiront-ils ou violeront-ils la belle, pleine de mépris et gardée comme un joyau ? Quelle folie s'emparera d'eux sur la route de leur retour ? Dans l'Orient des fumeries et des hôtels, sur un cargo, "La rose de Java", ou au sol, ne vous attendez pas à voir ces hommes respecter une jolie femme...

lundi 20 janvier 2014

Kiki de Montparnasse

Connaissez-vous Kiki ? C'est elle, c'est le violon d'Ingres.

Kiki violon d'ingres


Avant de devenir la muse de Man Ray, Alice Prin est une écolière polissonne, une enfant élevée par sa grand-mère en Bourgogne, loin d'une mère qui la rejette. Devenue jeune-fille, elle monte à Paris. Renvoyée de la boulangerie où elle travaillait, elle commence à poser comme modèle. Entre prostitution et art, la demoiselle fait son chemin et croise à Montparnasse les avant-gardistes des années 1920 : Chaïm Soutine, Modigliani, Utrillo, Mendjisky, Foujita... et surtout Man Ray avec qui vit une folle passion. Danseuse, chanteuse, modèle, peintre, Kiki dévore la vie à pleines dents. 

Cette BD de Catel et Bocquet nous raconte la vie de cette joyeuse âme, du succès à la déchéance. Les cases aux personnages dessinés en noir et blanc parviennent à rendre l'ambiance d'une époque et la vivacité de sa muse. Économe en dialogues, le récit est tout autant porté par l'image. 
A noter, une chronologie et des biographies des artistes principaux de l'entre-deux-guerres viennent compléter le propos.

Une belle découverte que cette biographie en images, à la fois juste et bien rythmée.

dimanche 19 janvier 2014

Histoires

Prévert est un auteur qui m'a accompagnée pendant toute ma scolarité. J'ai appris ses poèmes, je les ai étudiés et lus. Loin de m'éloigner de cet auteur, sa fréquentation m'a donné envie de le lire, le relire et le faire connaitre. J'ai offert Paroles un certain nombre de fois. Histoires, croisé chez un bouquiniste, ne pouvait guère que suivre le chemin de ma bibliothèque.

Quand je l'ai ouvert, petite déception : je reconnaissais beaucoup des poèmes de Paroles. Était-ce une réédition sous un autre titre ? Quelques pages plus loin, cela s'est arrangé : des poèmes que je ne connaissais pas, youpi !
Il y a notamment dans cet ouvrage les Contes pour enfants pas sages, absolument délicieux, quoique tristes, convoquant bien des animaux de la création !
Que dire de Prévert, sinon qu'il joue parfaitement avec les mots, aussi bien avec leur sens avec leur son. Qu'il est souvent engagé, avec subtilité, avec humour. Qu'il est pour moi un des grands rêveurs et poètes du 20e siècle.

Le bonheur des uns 

Poissons amis aimés 
Amants de ceux qui furent pêchés en si grande quantité 
Vous avez assisté à cette calamité 
A cette chose horrible 
A cette chose affreuse 
A ce tremblement de terre 
La pêche miraculeuse 
Poissons amis aimés 
Amants de ceux qui furent pêchés en si grande quantité 
De ceux qui furent pêchés ébouillantés mangés 
Poissons... poissons... poissons... 
Comme vous avez dû rire 
Le jour de la crucifixion.

samedi 18 janvier 2014

Sexe et dépendances

immobilier S'il y a un livre qui m'a saoulée pendant le RAT d'Halloween, c'est bien le roman de Stephen McCauley. 

Le héros, William Collins, enchaîne les coups d'un soir, nettoie son intérieur à s'en faire rougir les doigts et fait visiter des appartements. Son envie ? Arrêter de tomber sur des dingues via des sites de rencontre sur internet et se poser avec quelqu'un. Un peu comme ce couple, Samuel et Charlotte, qui cherche une belle maison. Mais rien à faire, l'amour ne tombe pas du ciel (quoique...) et William est définitivement accro au sexe. 

Cette histoire d'un agent immobilier américain homosexuel ne m'a absolument pas convaincue. Je n'ai pas eu spécialement envie de continuer à tourner les pages de ce livre mais je l'ai fait, curieuse de voir si j'arrivais à accrocher à un moment. Mais non, ni les modestes aventures de William, ni celles des personnages plus secondaires comme Charlotte, Edward (le steward qui ne supporte plus de prendre l'avion) ou Marty, ne m'ont intéressée. En termes d'ambiance, j'ai eu cette même impression de superficialité que dans Les chroniques de San-Francisco. Bref, je ne conseille pas.

vendredi 17 janvier 2014

Gabriel Lambert ou le bagnard de l'opéra

Vous me connaissez, quand j'ai le malheur de croiser un Dumas, il ne fait généralement pas long feu. 

A Toulon, le narrateur, Dumas, repère un forçat dont la figure ne lui est pas étrangère. Pourtant, impossible de retrouver où il a bien pu le rencontrer. Cet homme, qui le reconnait aussi, est Gabriel Lambert, connu à Paris sous le nom d'Henry de Faverne. Le narrateur se souvient d'un duel confrontant un ami et ce Henry. Il enquête donc, notamment auprès du médecin qui a soigné le duelliste blessé, et se retrouve à nous conter toute l'histoire du bagnard. Et l'on découvre que Henry/Gabriel n'est pas quelqu'un de très fréquentable et surtout qu'il est très lâche. 

Dumas, qui manie délicieusement le récit imbriqué et la mise en abyme multiple dans ce livre, dresse le portrait d'un anti-héros. Il sait en faire le personnage le plus antipathique qui soit, sans nuire pour autant à l'intérêt du roman. Au delà de l'histoire personnelle de Gabriel, Dumas nous dévoile une société en pleine mutation, où la peine de mort recule, où les nouveaux riches fourmillent et où l'éducation n'est plus ce qu'elle était ! 


jeudi 16 janvier 2014

Le mariage de la Tour Eiffel

mariage tour eiffel
Voilà un joli livre de Jeanne de Roche-Mazon, illustré par Le Campion. 

La Tour Eiffel se tenait tranquille sur le Champ de Mars. Symbole de Paris, elle en était la citoyenne modèle. Mais, prêtant l'oreille aux coquins, la voilà qui se met dans la tête de se trouver un époux. Pendant la nuit, elle part arpenter Paris. Mais l’obélisque de la Concorde est un nain devant elle. Qui parviendra à sa hauteur ? Semblant se calmer sous les injonctions de la police, elle finit par disparaître. Panique à Paris ! 
Trouvera-t-elle époux à son goût ?

Bel ouvrage des années 1930, il séduit par ses jolis dessins plus que par son histoire, amusante parce qu'elle prend pour héroïne la dame de fer, mais pas complètement dingue. 

mercredi 15 janvier 2014

L'homme idéal (en mieux)

Pendant les fêtes, j'ai vu fleurir des billets sur ce roman. Au début, j'ai pensé à un partenariat peu discret avec une maison d'édition qui avait arrosé la blogo. Puis, curieuse, j'ai fini par lire un billet (au lieu de me contenter du titre). Et là, révélation. "Fashion's back" ai-je compris ! Et tout de suite, Arsène a reçu un mail enthousiasme de ma part. Oui, on pourrait monter un fan club... Bref, j'ai piqué l'Ipad de l'Amoureux et j'ai acheté ce titre d'Angela Morelli. C'est ainsi que j'ai lu mon premier Harlequin. Non sans appréhension. Quelques minutes plus tard, j'éclatais de rire. Pas de doute, il y a du Fashion là-dessous.

Rembrandt mariage juif Amsterdam

Bon, et l'histoire dans tout ça ? Emilie, prof, vit avec sa fille et sa copine Clara, libraire, depuis que son mari lui a trouvé une remplaçante (à peine majeure). Entre ses copies à corriger, les conseils de classe et... Facebook, Emilie a fort à faire. Elle retrouve aussi régulièrement ses copines Maria et Louise pour parler mecs, sexe et cheveux. A priori, pas le temps de chasser le prince charmant. Quel besoin puisqu'elle lui tombe littéralement dessus dans la librairie de Clara ? Commence alors un petit jeu de séduction avec Samuel, pur beau gosse et traducteur. Tout se corse lorsque son ex, Diego, revient la queue entre les jambes (sans jeu de mots, bande de vilaines).

Voilà une petite romance très sympathique qui donne le sourire. Malgré le côté caricatural de certaines scènes et personnages (la nuit de folie, la petite fleur fragile et rougissante qui croise un regard masculin, l'homme protecteur et viril, le happy end), certainement propre au genre, l'ensemble se lit avec beaucoup de plaisir. C'est bien écrit, c'est bourré de clins d’œil et on y croise à la fois des livres, des copines attachantes et des jurons improbables, jarnidieu ! 

Un petit extrait pour la route :
"C'est pas vrai, se dit-elle en se laissant tomber sur le bord de la baignoire, j'ai vraiment dû faire un truc super moche dans une vie antérieure pour mériter ça. Genre manger des bébés pandas".

mardi 14 janvier 2014

Misery

C'est Val qui m'a conseillé à plusieurs reprise ce livre de Stephen King. Et elle a bien fait ! Bon, j'ai fait des rêves un peu particuliers, de pied coupé notamment, la nuit qui a suivi cette lecture. Mais j'ai aussi dévoré ce livre en une soirée.

Le sujet ? Un écrivain célèbre a un accident de voiture. Il est sauvé par une de ses admiratrices, Annie Wilkes. Celle-ci, infirmière, le soigne et le nourrit. Quand Paul Sheldon reprend conscience, il se demande tout de même pourquoi il n'a pas été conduit à l’hôpital. Il ne tarde pas à comprendre que sa sauveuse est aussi sa geôlière. Est-elle amoureuse de son écrivain préféré ? Pas vraiment. Elle est surtout folle à lier. Et criminelle. Elle demande à Paul de lui écrire la suite des aventures de son héroïne préférée, Misery. Malheureusement pour Paul, Misery est devenue sa bête noire. Symbole des romans populaires qui plaisent aux ménagères, Misery est un personnage dont il souhaite se débarrasser. Ce qui a été fait dans son dernier roman. Il souhaite plutôt écrire de "vrais romans"... Mais Annie n'a aucun intérêt pour ce qui ne concerne pas Misery. Voilà Paul obligé de la ressusciter. En restant dans le crédible. 

Giacometti Pointe Oeil

Je n'ai pas réussi à lâcher ce livre après l'avoir commencé. J'étais fasciné par cette situation : l'écrivain, paralysé des jambes, ne peut s'enfuir. Annie, complètement dingue, peut lui imposer sa volonté. Le jeu psychologique entre les deux personnages, la montée des crises de folie d'Annie, la schizophrénie patente de Paul, son addiction aux médicaments et ses oscillations, entre révolte et acceptation, rendaient ce livre absolument prenant. Petit bémol toutefois sur les crises de folies d'Annie, qui se terminent dans un bain de sang (la visite du jeune policier, quelle atrocité). Efficace et bien mené, ce récit analyse une relation poussée à l’extrême entre lecteur et romancier. Et il montre la puissance d'un livre, de l'imaginaire, pour donner de l'espoir et du sens à des situations désespérées (maladie, enfermement). Il propose également une mise en abyme intéressante avec les extraits du roman qu'il écrit pour Annie. Bref, ce roman, très dur psychologiquement, très cru sur la folie, m'a beaucoup plu.

lundi 13 janvier 2014

Mister Sun


Weather project Eliasson

Le Livre de poche m'a proposé récemment cette nouvelle de Warren Ellis. Initialement sceptique, j'ai finalement été séduite par l'humour noir de ce récit.

Mister Sun est un tueur à gage. Pince-sans-rire et terriblement méthodique, Mister Sun est un héros pragmatique et calme. Il sait très bien prendre en main toute situation délicate, comme nous le prouve cette histoire. Il vient d’atterrir à Los Angeles où l'attend une mission. Il a passé 40.000 secondes coupé du monde. Mister Sun se rend dans un hôtel lambda et se fait passer pour scénariste - quoi de plus courant à LA ? Il peut donc œuvrer en toute tranquillité. Mais une surprise de taille l'attend là où il doit faire son boulot.

Cette nouvelle m'a fait découvrir le style classique et simple de Warren Ellis, son humour et son sens des situations. Une sympathique rencontre ! 

Petite précision : Cette nouvelle n'est disponible qu'en format numérique. Pour ma part, j'ai pu lire le texte en pdf sur mon PC.


dimanche 12 janvier 2014

Le tango de la vieille garde

Le père Noël a eu la gentillesse de mettre le dernier roman d'Arturo Perez-Reverte dans mes petits souliers. Autant dire que j'ai sauté de joie lorsque je l'ai découvert (surtout que j'avais à peine noté sa sortie).

couples fontaine 1930

Dans ce roman en trois temps, l'auteur renoue avec les échecs. Oui, je sais bien que le capitaine Alatriste n'est pas très joueur. Par contre, Le tableau du maître flamand nous faisait entrer dans une partie inachevée. Ok, ce n'est pas la question centrale du roman, revenons-en au tango.

1966, Max Costa, chauffeur de la Jaguar (mais aussi de la Bugatti et de la Rolls) d'un médecin suisse, vit dans la baie de Naples. C'est un homme de 60 ans très distingué. Il croise au hasard des rues de Sorrente une amie perdue de vue, la belle Mecha Inzunza. L'occasion pour lui de faire revivre quelques jours un personnage oublié : Max Costa, l'élégant charmeur, le danseur de tango, l'Arsène Lupin de Buenos Aires. Nous replongeons lui dans un passé au parfum nostalgique, celui des transatlantiques et de l'Orient-express. 
La première rencontre de Mecha et Max remonte aux années 30. La belle épouse du compositeur Armando de Troeye est la meilleure cavalière qu'ait jamais rencontré Max. Ses tangos sont parfaits. Ses perles aussi. Le danseur tente de se rapprocher du couple qui se réjouit de trouver en lui un guide de Buenos-Aires. Car le compositeur a un but précis pour ce voyage : revenir avec un tango qui rivalise avec le Boléro de Ravel. Les voilà tous trois en quête du tango originel, qui sent la cocotte et le mauvais garçon, l'alcool, la drogue, la sueur et le sang. 
Deuxième rencontre entre la belle et le brigand à Nice en 1937 lors d'une affaire d'espionnage. Et sans mari. 
Et enfin, cette rencontre inattendue. Mecha accompagne son fils, Jorge Keller, jeune prodige des échecs, à un tournoi d'échecs à Sorrente contre Sokolov, le champion russe. Entre rivalité et séduction, leur dernière danse peut s'amorcer.

Ce roman qui joue sur les flash-back, avançant puis reculant comme les pas d'un tango, m'a envoûtée. J'étais sous le charme de cette Europe surannée et délicate. Et de Max, bien entendu. J'ai apprécié ses aventures, sa façon de naviguer en eaux troubles et de séduire les plus hautaines. J'ai suivi ces deux êtres dans une histoire d'amour, qui hésite entre honnêteté et mensonge, entre perversité, manipulation et abandon. 
Un roman magnifiquement mené pour un plaisir de lecture que j'ai rarement ressenti à ce point avec Perez-Reverte : à ne pas manquer !

samedi 11 janvier 2014

Le sermon sur la chute de Rome

Ce livre de Jérôme Ferrari me tentait énormément depuis sa sortie. Un peu moins depuis qu'il avait gagné le prix Goncourt (que voulez-vous, je me méfie des prix). Et puis, j'ai eu la joie de le découvrir sous le sapin. Sitôt reçu, sitôt lu. 

ruines romaines

Le scénario n'est pas complètement fou. Deux histoires courent en parallèle. Celle de Marcel Antonetti, un homme né après la première guerre mondial, qui a fait carrière dans l'armée, loin de la France. Et celle de Matthieu Antonetti et Libero Pintus, deux jeunes gens qui étudient la philosophie. Lorsqu'ils apprennent que le bar du village corse dans lequel l'un a grandi et l'autre a passé toutes ses vacances va fermer, ils décident de le reprendre conjointement. C'est le début d'une courte aventure où les deux jeunes gens s'imaginent libres de façonner leur monde comme ils l'entendent. 

Les chapitres, rythmés par des citations de Saint-Augustin, lient cette modeste histoire contemporaine à la chute de l'empire romain. Et les dernières pages viennent expliciter cette chute. Qu'il s'agisse de Matthieu ou de Marcel, la destinée veille, jamais bienveillante.

Le drame que nous compte Ferrari est porté par une plume puissante et ironique, que j'ai beaucoup apprécié et qui m'a donné envie de lire d'autres titres de l'auteur. Malgré ce pessimisme, malgré cette chute annoncée, malgré des ambitions anéanties, j'ai trouvé que le personnage d'Aurélie, réaliste et dynamique, éclairait d'un halo d'espoir ce monde très noir. 

Challenges en cours

Depuis quelques mois, j'ai un peu lâché la blogo. Pas le blog en lui-même. Mais les blogs des voisins. Ceux que j'aimais lire parce qu'ils me donnaient des idées de lectures, ceux qui me faisaient bien rire. J'ai décidé de changer ça. A quoi bon avoir un blog si c'est pour écrire dans son coin ? Et pour se remettre dans le bain, quoi de mieux que quelques challenges ?!

Alors au programme, il y a toujours le challenge Rentrée littéraire 2013.


S'y ajoutent les deux challenges PAL, celui d'Antigone et celui de Georges.


Et comme il y a pas mal de classiques dans ma PAL, je rejoins la bande de Stephie


Je suis à nouveau le challenge amoureux de l'Irrégulière avec six catégories : 
Maux d'amour
Amours sans frontière
Les amours d'Astrée et Céladon
Amours contemporaines
Amours mythiques
Amours en titre



J'ai fini par craquer pour le challenge Myself de Romanza. Je me propose de lire un classique de la littérature japonaise, Le Dit du Genji.


Par ailleurs, le challenge L'art dans tous ses états est toujours en cours chez Shellbylee et le challenge Au bon roman court toujours chez moi, je rajoute des titres de temps à autres.



Enfin, je suis assez tentée par des lectures communes et autres partages. N'hésitez pas à me contacter en mp pour cela.

vendredi 10 janvier 2014

Frida Kahlo / Diego Rivera. L'art en fusion

Après deux heures à grelotter devant le musée de l'Orangerie (oui, c'est blindé à toute heure), j'ai enfin pu accéder à une exposition que j'attendais avec impatience. Rappelez-vous, j'avais même fait une lecture de circonstance (livre que je n'ai pas vu dans la boutique du musée : étrange, non ?). 

Kahlo Luther Burbank
F. Kahlo, Portrait de Luther Burbank, 1931

L'exposition s'ouvre sur une grande photo de Frida et Diego, comme si ceux-ci nous accueillaient dans leur intimité. Puis Rivera ouvre le bal. On découvre ses œuvres réalisées lors d'un premier séjour en Europe. Il y a un peu de Cézanne là-dedans. Et du cubisme. 
La salle suivante, décorée de cactus (Au cas où l'on aurait pas bien compris où vivaient les artistes ? Pour meubler ?), déroule la chronologie de la vie des époux, l'illustrant par force photographies, quelques dessins et tableaux, un film. Bien, c'est très people, mais l'on voit bien l'engagement politique de l'un, la souffrance de l'autre, sources d'inspiration pour leurs travaux. 
Enfin, l'on pénètre dans une grande salle dont les angles reçoivent des reproductions des fresques de Rivera et les murs ses tableaux, ainsi que ceux de Frida. On remarque évidemment la différence de format (du gigantisme des épisodes de l'histoire du Mexique au minuscules autoportraits), de style (des grands aplats et des petits coups de pinceaux) et de thèmes abordés (histoire, scènes de genre et portraits contre autoportraits et natures mortes). Au centre, une autre salle offre un écrin aux œuvres de Frida, témoignant toutes de sa souffrance physique. 
Et à la sortie - et je ne comprends pas comment le musée peut appeler ça "salle" alors qu'il s'agit d'une simple cimaise - des images de films, de défilés ou des photographies (ne nous emballons pas, il n'y en a pas dix) reflétant la "Fridamania". Cela va de Leeloo (dont les bandelettes rappellent La colonne brisée), aux mannequins de Jean-Paul Gaultier en passant par Amy Winehouse. 

Première déception : c'est tout petit. Je n'ai pas compté les œuvres mais franchement, il n'y a pas grand chose. Surtout de Rivera. Allez, 20 tableaux à tout casser. Il y a deux salles d'exposition et non cinq. Car la salle chronologique est certes intéressante, mais elle évite de trop proposer d’œuvres et fait un focus sur le couple plus que sur sa peinture.
Ce qui m'amène à la deuxième déception : c'est cool et très à la mode de faire du people, mais franchement, on ne peut pas attendre autre chose de la part d'un musée ? 
Troisième déception : D'accord, on allait pas déplacer les fresques de Rivera. Mais ne pouvait-on pas montrer un fac-simile de meilleure qualité ? 

En sortant de cette exposition, je me suis dit que j'étais une victime de la Fridamania. Parce que j'étais ravie d'avoir vu quelques toiles colorées et exotiques, entre réalisme et surréalisme, d'avoir pu m'approcher pour observer les coups de pinceaux, d'avoir remarqué que le cadre-même de Quelques petites piqûres était taché de rouge-sang... et que cela compensait presque mes déceptions. Presque. 

jeudi 9 janvier 2014

Une place à prendre

A vrai dire, je ne comptais pas lire le dernier ouvrage de J. K. Rowling. Grande fan de Harry Potter, je n'avais pas envie de quitter ce monde magique pour la paisible ville de Pagford. Là, pas de sorcier en vue, uniquement des moldus. Mais ma soeur a insisté pour me le passer. Je n'allais tout de même pas refuser !
Esprit de clocher Rowling

Barry Fairbrother, père de famille et citoyen actif du conseil paroissial de Pagford, vient de mourir d'une rupture d'anévrisme. Notre auteur décortique alors les réactions de ses proches... et de ses concitoyens. Car qui dit décès d'un membre du conseil dit élection. Et c'est plus qu'une affaire d'état dans un petit bled comme Pagford. Cela risque de faire basculer bien des questions. Car Barry, défenseur des pauvres gens, souhaitait conserver une cité et une clinique de desintoxication sur le territoire communal tandis que les conservateurs ne cherchent qu'à se séparer de ces territoires délétères. 

On suit donc les évolutions mesquines de la politique locale portée par Howard Mollison, riche épicier obèse, et sa clique. On regarde les candidats se mettre sur les rangs, chacun pour des raisons plus ou moins avouables. Et puis l'on observe aussi quelques adolescents, qui, mine de rien, vont aussi compter dans le dénouement de ces élections. 

Rowling campe des personnages nombreux dont elle élabore finement le caractère et la psychologie. Si l'action se met en place un peu lentement à mon goût, tout se déroule ensuite très vite, de façon presque inéluctable. Attention toutefois, ne vous attendez pas forcément à un happy end, vous pourriez être déçus : on est dans la vraie vie ici, pas dans Harry Potter.

mercredi 8 janvier 2014

Désirs et volupté à l'époque victorienne

L'exposition du musée Jacquemart-André faisait partie de ma "to do list" (oui, j'ai une to do list des expositions que je souhaite voir). Je voulais m'y rendre pour le thème abordé mais surtout pour les œuvres présentées : toutes proviennent de la collection Perez Simon et l'on ne sait jamais trop si le collectionneur est susceptible de les prêter souvent ou non. Bref, j'y suis allée pleine d'enthousiasme en priant pour qu'il ne s'agisse pas d'une simple redite de l'expo d'Orsay : Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde

Alma Tadema Roses Heliogabale
Alma-Tadema, Les roses d'Héliogabale, 1888

Comme toujours à Jacquemart, les espaces sont petits mais bien pensés. On entre dans le sujet par la figure d'Alma-Tadema, peintre qui s'inspire de l'Antiquité avec un désir de coller à l'archéologie. Il délaisse les grandes scènes classiques à la David pour y préférer les représentations de la vie quotidienne ou d'épisodes secondaires de l'histoire (Les roses d'Héliogabale - sale histoire que ces roses qui ont étouffé la moitié des convives de l'empereur). Il devient populaire à Londres et ses œuvres enchantent la bourgeoisie. Il est évidemment beaucoup suivi et le sujet classique inspire les peintres jusqu'au début du XXe siècle (oui, oui, en 1913, alors qu'on voit Picasso et Braque cubiser à qui mieux mieux, certains peintres anglais peignent encore des petites dames à l'antique, c'est assez amusant à voir). 
Mais le maître mot de ces artistes, dans la mouvance du mouvement esthétique, c'est la recherche de la beauté formelle : on s'amuse à faire des drapés mouillés, comme sur les statues antiques. Et c'est un art qui se plait à représenter la femme : héroïne, sorcière, muse. Contrairement à ce que l'on imaginait suite au passage dans la deuxième salle, la femme n'est pas toujours représentée pour elle-même mais peut être un support pour une narration sous entendue : les thèmes arthuriens ou plus largement médiévaux ont la cote. De la représentation de la femme à sa nudité, on pourrait croire qu'il n'y a qu'un pas. Eh bien pas dans l'Angleterre victorienne : le nu s'impose progressivement. Et il joue sur la transparence, le caché, ... Bref, il est fortement lié à l'érotisme. 
Notons la présence d'une salle consacrée à Strudwick, un élève de Burne-Jones. Je ne connaissais pas du tout cet artiste fortement inspiré par la Renaissance florentine et je vois assez mal comment le rattacher aux autres salles à part par son maître et par sa période...

Waterhouse Chant du printemps
Waterhouse, Le chant du printemps, 1913
L'ensemble présente des œuvres plutôt méconnues, très décoratives (si vous détestez le rose, évitez cette expo, c'est une couleur dominante. Idem pour les teintes pastel) et introduit aux thématiques abordées en cette fin de XIXe siècle anglais. Je lui reprocherai toutefois une très faible remise en contexte, notamment par rapport aux Préraphaélites, au mouvement esthétique ou à l'Arts and crafts. Mais l'exposition vaut le détour, ne serait-ce que pour les oeuvres. 

Pour ceux qui hésitent ou qui veulent avoir un aperçu plus détaillé du propos, le site de l'expo est très bien fait. 

Il parait que je suis conviviale

En tous cas, c'est ainsi qu'Alex de Mot-à-mots me voit :) C'est chouette, non ? Mais ça, c'est le côté cuisinière qui ressort : à force de faire des goûters à vos potes avec macarons et babas, ils y prennent goût ! Bref, ça me fait très plaisir, à cette période où je reprends les visites sur les blogs (j'ai même mis à jour mon Feedly) d'être taguée par Alex, qui commente souvent ici et dont je lis les pots régulièrement ! Merci Alex ! Je danse donc une guigue. Mais comme je n'y suis pas très brillante, on me propose un rock. Ça va tout de suite mieux !

tag convivial

Je refile la patate chaude à quelques bavards : Valériane, Noukette, Eimelle, Shelbylee, Hilde, Keisha, JeannePe, Dominique, l'Irregulière et Lilly.

Et leur donne les règles du jeu :
1. Lorsque tu apprendras que tu as été désigné, te réjouir tu devras. Danser la gigue et arborer le logo de ce tag sur ton blog tu feras.
2. Pour remercier celui qui t’a désigné, un petit texte tu rédigeras.
3. Puis, les 10 internautes les plus bavards sur ton blog tu nommeras.
4. Les prévenir (sur leur blog) de ton méfait tu devras.
5. Faire ce tag UNE SEULE FOIS tu pourras.

Enjoy !

mardi 7 janvier 2014

Nos sorties au théâtre Rive Gauche

L'Amoureux et moi-même délaissons cette année l'opéra pour passer plus de temps au théâtre. J'espère, chers lecteurs, que vous nous pardonnerez ces écarts !

La première pièce vue au théâtre Rive Gauche était The Guitrys. Sur scène, Martin Lamotte campe un Sacha Guitry charmant et charmeur devant Claire Keim, une Yvonne Printemps gouailleuse et impertinente. Très vite, le couple se forme et connait un succès colossal sur scène. C'est là que les ennuis commencent dans la vie privée : Yvonne, femme splendide, a-t-elle un amant ? Ou est-ce la jalousie de Sacha qui lui en invente un ? 

Cette pièce est joliment menée, plus par Claire Keim que Martin Lamotte, de la rencontre à la rupture du couple légendaire. Et c'est assis à son bureau que Sacha, vieillissant, se remémore, avec nostalgie, ces années passées. Accumulant les citations de Guitry, cette pièce est enlevée, rythmée et drôle. Claire Keim nous éblouit par sa fraîcheur, comme chanteuse et comédienne. Seul reproche : l'abondance de bons mots et d'aphorismes finit par lasser un peu. Mais l'ensemble est prenant et divertissant.


Après cette belle trouvaille, nous avons décidé de poursuivre par une pièce que nous conseillaient des amis depuis plusieurs mois, L'Affrontement. Le plot peut en échauder plus d'un mais, je vous assure, le résultat est bon : un jeune séminariste, incarné par Davy Sardou, ne rêve que de foi et de vérité. Ce qui ne plait pas trop à l'évêque du diocèse qui le confie à Tim Farley (Francis Huster) afin de lui mettre les pieds sur terre. Nos deux hommes d'église s'affrontent à travers quelques joutes verbales sur les questions actuelles de l'église catholique : pourquoi refuser le mariage des prêtres et la prêtrise aux femmes ? 
Tim Farley, c'est un prêtre apprécié de ses paroissiens, qui n'aime pas trop les questions et les contradictions. Mark au contraire est le chien fou qui appuie là où ça fait mal, qui refuse l'hypocrisie.

J'imaginais le sujet un peu lourd, la pièce prise de tête de laquelle on sort avec des débats et des questions. Ce n'est pas le cas - et je le regrette. Effectivement, des questions importantes sont soulevées mais elles sont exposées plus que débattues. Et puis, cela reste une comédie et le texte est aussi là pour nous divertir et nous faire rire plus que pour nous interroger réellement. Il n'en demeure pas moins que L'Affrontement est une belle pièce, aux acteurs excellents et attachants : leur duo, on y croit !

Delvoye truck louvre
W. Delvoye, Twisted Dump Truck
D. R.

lundi 6 janvier 2014

The House of Hadès

Je ne sais pas si vous suivez toujours les aventures de Percy Jackson mais j'avoue avoir du mal à décrocher. 

Nous avions laissé nos sept demis-dieux à Rome dans le tome précédent. Ils étaient à la recherche d'un objet disparu depuis des millénaires. Et tout s'est terminé de façon un peu brutale : Percy et Annabeth rejoignaient le Tartare tandis que des autres devaient les rejoindre aux portes des enfers.

triptoleme coupe

Nous suivons donc dans ce tome différents groupes : Annabeth et Percy vont devoir être plus forts et plus rusés que jamais car leurs ennemis sont innombrables et super puissants. Et puis, de base, les enfers, c'est quand même fait pour les morts ! 
Jason, Piper, Hazel, Leo, Frank et Nico ne vont pas non plus se contenter de faire du tourisme entre l'Italie et la Grèce. Bien des monstres se dressent sur leur chemin. Et quelques divinités et héros vont tenter de les aider : Hécate, déesse de la magie, Triptolème (le mec le moins sexy de la mythologie mais il a un char pas mal), etc.

Si j'ai été aussi captivée que d'habitude par ce livre de Rick Riordan, j'ai trouvé dommage qu'il pioche un peu tous azimuths dans la mythologie, sans suivre l'itinéraire d'un héros particulier. Certes, les enchainements sont toujours réussis, les situations restent impossibles, les héros sont brillants et drôles... mais quand j'ai refermé le livre, j'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas eu grand chose de nouveau sous le soleil par rapport à n'importe quel autre tome. Rassurez-vous cependant, je compte bien lire le suivant !

dimanche 5 janvier 2014

Découvrir les étrusques, à Paris ou à Lens

C'est un exercice déjà réalisé par plusieurs journaux que de comparer les mérites respectifs des deux expos sur les étrusques au musée Maillol et au Louvre Lens. Si la première tente d'embrasser toute une civilisation, l'autre se concentre sur la cité de Cerveteri.

Exposition thématique, celle du musée Maillol aborde selon les salles des notions essentielles pour appréhender cette civilisation méconnue du grand public : l'architecture, la langue, la religion, la création artisanale, le banquet, etc. Les œuvres présentées ne sont pas très nombreuses mais elles sont de qualité. Notons ainsi les restitutions de la tombe du navire ou la magnifique plaque ornementale de Palestrina. Les objets proviennent essentiellement de musées italiens, parmi lesquels le musée étrusque du Vatican, le musée archéologique de Florence ou de Milan, la villa Giulia... Si les cartels ne sont pas très bavards, les textes introductifs tentent de transmettre une information accessible et utile au visiteur. Il manque certes un ancrage chronologique mais celui-ci est donné via un feuillet (encore faudrait-il que les visiteurs le prennent et le lisent) relativement détaillé. 

A retenir : quelques œuvres d'orfèvrerie exceptionnelles, un propos didactique parfois simpliste mais accessible, un panorama des grands sujets de l'art et de la civilisation étrusque.

bracelet cerveteri

L'exposition du Louvre-Lens, centrée sur Cerveteri, se déroule de façon chronologique une fois passée l'introduction sur la redécouverte des objets de la ville. Dès cette première vitrine, j'ai eu quelques inquiétudes : les gens ne lisent vraiment pas les cartels et imaginent alors que les étrusques produisent la même céramique que les grecs. Et plus loin, il est dommage que les dates ne soient indiquées que dans les titres de sections et non sur les cartes géographiques : cela ne favorise pas le repérage. 

Ensuite, les objets archéologiques introduisent à chaque période de la cité, des premières urnes cinéraires à l’orfèvrerie orientalisante en passant par les antéfixes, les vases (il y a le cratère d'Aristonothos !), les sarcophages, etc. Il y a des objets magnifiques, notamment le sarcophage des époux, récemment restauré et beaucoup mieux exposé à Lens qu'à Paris (le département étrusque m'a toujours paru mal éclairé). Le propos est intéressant, il s'appuie sur des découvertes récentes et est illustré par des films qui permettent de pénétrer au cœur des tombes. Cependant, j'ai entendu tellement d'atrocités qu'il me semble que ce propos n'est pas suffisamment explicite et compréhensible : non, il n'y a pas de momie dans les sarcophages étrusques, non, un antéfixe et un acrotère ce n'est pas la même chose, ...

sarcophage cerveteri

Contrairement à celle de Paris, celle de Lens ne cherche absolument pas à être accessible au grand public. Et ce sera là mon principal reproche : c'est tout de même dommage pour un musée qui se veut le plus démocratique possible.

samedi 4 janvier 2014

Erwin Blumenfeld et Natacha Nisic au Jeu de Paume

Ce qui m'attirait au Jeu de paume, c'était l'exposition sur Erwin Blumenfeld. Je ne connaissais pas grand chose sur le sujet : il m'évoquait uniquement la photo de mode. J'ai donc été tout à fait étonnée de voir qu'il ne se résumait absolument pas à cela. 

Parmi mes sujets d'étonnement, c'est certainement ses collages d'obédience dadaïste qui m'ont le plus marquée. J'imaginais Blumenfeld photographe uniquement, et ne jouant certes pas avec les mots, le dessin et les montages : le lien avec la photographie n'est pas immédiat. Blumenfeld commence son travail de photographe avec le portrait, dans son arrière boutique (de maroquinerie). Il joue avec ses réalisations : solarisation, cadrage et contrastes font perdre de vue le côté identitaire du portrait pour favoriser les effets de style. Puis l'on découvre d'autres aspects de ce travail avec les nus, la mode et l'architecture. Une petite série de photos montre l'engagement politique du photographe juif allemand : le dictateur. Il utilise un procédé dont il est friand, le photomontage, pour dénoncer la soif de sang d'Hitler (c'est une image que je connaissais mais que je n'attribuait pas à Blumenfeld, allez savoir pourquoi). 
Bref, cette exposition permet de découvrir ou redécouvrir les œuvres de Blumenfeld et la vastitude de sa palette. Par contre, elle ne rentre pas beaucoup dans les détails de sa carrière de photographe de mode. Je le regrette un peu même si je comprends bien que cela aurait vite tourné au catalogue ! 

Blumenfeld tour eiffel paris

Comme il me restait un peu de temps avant la fermeture, je suis allée explorer l'autre exposition. Au rez-de-chaussé on parle de Natacha Nisic, une artiste contemporaine que je ne connaissais que de nom. J'ai été très touchée par le catalogue de gestes qui introduit l'exposition. Focalisés sur les mains, répétitifs, ces petits films sont à la fois poétiques et esthétiques. J'ai ensuite filé voir les séquences "e" et "f" sur le tremblement de terre de 2008 près de Fukushima et le tsunami de 2011. La première présente un avant-après et des témoignages du drame. C'est à la fois impressionnant, touchant mais aussi presque déconnecté du réel : paysages déchirés par des failles, sans vie. Le second film montre Fukushima après le tsunami. C'est à la fois vide et abandonné mais aussi vivant, bruissant. On se demande où est la vérité. Enfin, j'ai vu quelques morceaux d'Andréa mais je n'ai pas pu voir l'ensemble de la conversion. 

J'ai trouvé cette façon de filmer très évocatrice, très respectueuse, très belle. Bref, cela m'a donné envie de suivre les travaux de Natacha Nisic.

vendredi 3 janvier 2014

Lilette

Pour une fois, mauvaise pioche avec le Livre de poche. Ce roman de Claude Durand ne m'a accrochée ni au début, ni à la fin. 

C'est l'histoire de Lilette, une femme qui ne sait ni lire, ni écrire, sur une petite île des Caraïbes. Son talent : un repassage impeccable. Elle vit dans une petite maison près d'un cap et sert dans l'hôtel-restaurant de l’île. Que dire de plus ? Elle a un fils. Et elle n'est pas très jolie. Bref, rien ne la fait sortit du lot si ce n'est son étrange destin : elle est la seule de l'île à survivre à une éruption volcanique. Un journaliste nous raconte sa vie. Bon, c'est très peu passionnant. Et le style n'a rien de transcendant. 

Pas d'enthousiasme fou suite à cette lecture mais j'imagine qu'il peut plaire à d'autres !

jeudi 2 janvier 2014

Placebo à Bercy

À l'occasion de la sortie de leur album Loud like Love, Placebo s'offre une tournée en Europe. J'ai profité de l'occasion pour aller les écouter à Bercy.

Si la première partie n'est d'un intérêt que très limité (les artistes sur scène semblaient complètement isolés dans leur trio et déconnectés du public), les choses se sont fort heureusement arrangées à l'arrivée sur scène de la bande à Brian. 
Le groupe commence par nous sortir ses derniers tubes, dont le fameux Loud like love et l'excellent Too many friends. Le charme de la voix de Brian Molko opère, le groupe enchaîne les titres tout en faisant quelques discrètes annonces au micro.

La deuxième moitié du concert est quasiment dédiée au fan service, et le groupe reprend les titres qui l'ont rendu célèbre, pour le plus grand bonheur des spectateurs de la fosse :) Mention spéciale au final sur Infrared, finalement bien à l'image du concert tout entier : nerveux, juste, et bien ficelé. On regrettera juste que ce genre de groupes ne laisse plus de place à l'imprévu, mais ça c'est une autre histoire...

Placebo Paris