mardi 31 mai 2011

Le tag des 7

Eh bien, ça faisait longtemps qu'on avait pas vu de tag ici !
Fanny me demande de révéler sept secrets...
Je vais vous le faire à thème, histoire de vous mettre dans l'ambiance du moment :)

1) Dans moins de 10 jours, je porterai un autre nom. Et dans moins de 100, je signerai un registre.

2) J'ai essayé pas mal de robes blanches ces derniers mois.

3) J'ai acheté deux chapeaux de plus. J'adore les chapeaux !

4) En août, je devrais avoir une nouvelle bague.

5) Dans un mois environ, j'aurai une adresse à moi. Et à nous.

6) Dans quelques semaines, je serai princesse d'un jour.

7) Dans un peu moins d'un an, je partirai en voyage au bout du monde.

Pour plus d'informations sur le sujet, rendez vous ici, , mais aussi , et encore , lalalala, lalala, lala.

Le sac

Sous-titré "Un petit monde d'amour", ce livre est un essai de Jean-Claude Kaufmann. Oui, je sais, ça fait pas mal de lectures de ce genre en ce moment. Mais avouez que c'est aussi assez drôle de dévorer ces petits essais sociologiques.
Ici, notre sociologue se lance dans une étude qui touchera à première vue certainement plus les lectrices que les lecteurs : celle du sac à main. Cet objet si simple, quotidien, chic ou détendu, usé ou flambant neuf, énorme ou riquiqui. Vous vous souvenez certainement du blog de Sandra qui fait vider leurs sacs aux filles. Eh bien voilà la matière première. Il y eut aussi un appel à témoin du style : "racontez-moi votre sac". Et ensuite, analyse et dévidage du fil. 
Ce qui est agréable dans ce livre, c'est qu'il se lit bien. Bien écrit, style fluide, chapitres courts, pas trop d'égarements sociologico-psychologiques. Cependant, j'ai trouvé qu'il relevait plus souvent de la description que de l'analyse. Que la taille du sac change selon les âges et le nombre d'assistés qui entoure un femme (enfants et mari), mouaif. Pour les histoires de fidélité, les comparaisons hommes-sac (faites par les témoins, pas par l'auteur), la séduction par le sac, je reste plus sceptique.
Finalement, ce que j'ai apprécié, ce n'est pas tant le coté sociologique qui m'a paru un peu light, mais les petits témoignages presque attendrissants sur ce que symbolise, renferme et scelle certains sacs de filles. En gros, je n'ai pas vraiment eu l'impression de lire un travail scientifique mais plutôt de me promener dans les sacs de nanas (et de quelques garçons). Oui, je me plains de ce que j'ai relevé comme une qualité, je sais. Je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup appris ni même de m'y être retrouvée : Je ne partage pas ce goût compulsif pour le sac, je sors souvent sans. Quand j'en prends un, il est souvent utilitaire, il me permet de trimbaler mes bouquins...
Bref, c'est peut être plus un livre à destination des garçons curieux !


lundi 30 mai 2011

Avant l'hiver

Pour poursuivre avec ma découverte de Silhol, rester un peu plus dans l'ambiance et en compagnie de Finstern, j'ai aussi lu cet opus. On y retrouve notre narrateur, Kélis Demi-Coeur.
Avant de parler du contenu écrit, disposé en cinq actes, je voulais vous parler des illustrations. Des photographies ornent ce recueil, régulièrement. Et c'est un beau repos pour les yeux et un bel espace à imaginer. Une attention de plus à la perfection de l'objet. Cette attention qui fait également la langue pure et cristalline, précise et précieuse. Voilà, l'image et le texte forment une belle harmonie.
Mais de quoi est-il question ? 
Ces contes et ces poèmes nous informent un peu plus sur le monde du roman La sèvre et le givre ainsi que sur La glace et la nuit. Ce sont des contes qui viennent comme autant d'illustrations d'un monde que l'on sait complexe, qui éclaire les relations entre les cours d'Ombre, de Crépuscule et de Lumière. Les fameuses trois Clartés. Ces récits permettent également de mieux découvrir des personnages que l'on connaissait mal : Titania par exemple.
Parmi les nouveaux contes découverts, je dois avouer que l'interprétation de la nef des fous est certainement celle qui m'a le plus marquée. Angoissante, effrayante, étonnante mais logique.
Peut-être pas le livre le plus indispensable de Léa Silhol mais une bonne façon de patienter avant la suite de La glace et la nuit.

dimanche 29 mai 2011

Le docteur Ox

L'an dernier, je vous ai parlé de La fille du tambour Major. Oui, je sais, encore et toujours Offenbach. Et cette année encore une belle performance réalisée par les membres d'Oya Kephale.
Ce qui est chouette, c'est qu'on se régale d'une belle opérette, interprétée remarquablement, que l'on aide des associations et même... que l'on y croise des connaissances perdues de vue. Bref, une soirée riche en émotions à Asnières, une fois encore.
Cette année, c'est surtout l'humour, le coté un peu farfelu de cette histoire qui interpelle. Livret co-écrit par Jules Vernes, il est question de science. 
Quinquendone, petit village tranquille, va découvrir les formidables effets d'un gaz inventé par le docteur. Je ne vous en dirai pas plus sur ses effets. Ce savant, le docteur Ox, et son acolyte Ygène, tentent aussi d'échapper à une femme qui les poursuit, Prascovia. Celle-ci a été abandonnée par le docteur devant l'autel. Situation d'autant plus complexe que le docteur a désormais une nouvelle fiancée.
Belle romance, ode à la science, intemporalité de l'humour et des réflexions, cette opérette est un vrai délice et son interprétation par Oya Kephale, un régal. 
C'est terminé pour cette année, mais il faudra y aller l'an prochain les amis !

samedi 28 mai 2011

Les métamorphoses du gras

Sous-titré "Histoire de l'obésité", j'imagine que ce livre ne vous fait pas rêver. Et pourtant, il retrace une histoire intéressante, celle du corps et de sa perception, celle du gros et du maigre, celle des modes et des superstitions. Il relève de l'histoire et de la sociologie. 
Il conte les croyances populaires : le gras, c'est l'humide. Les bains font grossir. 
Il note les progrès scientifiques : la mesure toujours plus précise du poids qui n'est plus simplement lié au ressenti mais à un chiffre. Les avis des médecins. 
Il compare les beautés mises en avant : tailles minces des femmes, force des hommes. 
Bref, il dresse chronologiquement un panorama de l'embonpoint et de la minceur. Il utilise tous les témoignages possibles : littéraires, artistiques, statistiques...
Vigarello, dont j'avais lu L'histoire du viol, tente ici de montrer les limites à ne pas dépasser pour ne pas dégoûter. Le faire, c'est risquer de heurter la sensibilité de l'autre, de se mettre à l'écart. Et en réalité, cette histoire du gras, c'est une histoire de la mise à l'écart des gros, de leur croissante difficulté à s'accepter ainsi (car le gras devient une tare) et de l'image qui est renvoyée de paresse, d'absence d'effort. Une image tout à fait différente de celle du XIXe où le gros est respectable, même s'il peut faire rire. Et encore plus différente au Moyen-Age où le gros mangeur est valorisé. 
Amusant et douloureux de lire les moyens de contraindre le corps, par des subterfuges toujours plus divers, du corset à la privation en passant par l'ingestion d'aliments plus ou moins efficaces.
Belle façon de lire l'histoire des corps, encore une fois.

vendredi 27 mai 2011

La glace et la nuit. Opus 1 : Nigredo

Ma première rencontre avec Léa Silhol avait été un heureux hasard. La seconde, un choix. Celle-ci, une chance. Figurez-vous qu'au détour d'une allée, il m'a fait signe. 
Ce livre est la suite directe de La Sèvre et le givre donc n'ayez pas peur de sauter la suite afin de ne pas déflorer votre lecture du premier roman. Mais bon, il est possible de lire l'un indépendamment de l'autre, ce n'est pas non plus impossible à suivre sans le premier. Bref, je m'égare.
Alors, il y a dans ce roman deux quêtes. La première est celle de Kelis, jeune barde. La seconde est celle de notre couple mythique, Finstern et Angharad.  
Notre barde se voit confier une mission : retrouver Angharad car elle seule peut accomplir le changement des saisons maintenant que la Cailleach faiblit. Pour cela, il lui faut traverser les cours de féerie. Et nous l'accompagnons sur des chemins plus ou moins sûrs. 
La seconde partie s'intéresse de plus près à Finstern et Angharad. A leur défi fou, leur révolution. Et pour la mener, ils vont devoir conquérir des objets de pouvoir, des clés, au risque de se perdre. 
Mêlant légendes celtiques, divinités antiques et langue pure, Léa Silhol fait renaître un monde précieux, fragile et des êtres attachants, moins froids et glacés que dans mon souvenir.

jeudi 26 mai 2011

Ethnologie de la chambre à coucher

J'avais envie de lire ce livre de Pascal Dibie depuis des années. Repéré à l'occasion d'un passage en librairie mais pas acheté sur le coup, j'ai regretté de ne pas le rencontrer plus facilement par la suite. Et puis, finalement, c'est au détour d'une bibliothèque que je l'ai trouvé.
Pourquoi cette fascination ? Tout d'abord parce que le sujet traité intéressera tous les paresseux, les dormeurs, les insomniaques et les autres. Le sommeil, sujet universel s'il en est... Mais pourtant assez mystérieux. On ne dormait pas de la même façon hier et dans l'antiquité. La chambre, le lit, l'intimité, les rites autour du lit (sexualité), le sommeil selon les âges de la vie... Bref, le propos est ouvertement large et élargi. Ce sont des bribes de vie et de civilisation que nous dévoile Dibie.
Si la première partie est historique, voire préhistorique, la seconde est géographique. Cette dernière, plus ethnologique pour moi que la première, m'a fascinée. Ces rites autour des lits en Inde, en Chine, la sexualité en Amérique. Tout est sujet d'étonnement. La couvade des hommes par exemple. Ou le réveil dans un igloo. 
Ce que je reproche à la première partie, c'est une espèce de rapidité. L'auteur crée des envies mais ne répond pas à toutes nos curiosités. Essayant d'aborder toute l'histoire du lit et du sommeil, de la préhistoire à nos jours, selon les catégories sociales, il est forcé de survoler quelques points.
Au final, une lecture intéressante et enrichissante.

mercredi 25 mai 2011

Jonathan Livingston le goéland

Richard Bach ne m'était pas inconnu. J'avais lu Furets des mers à la rescousse plus jeune. Mais Jonathan me tentait beaucoup, vanté par des générations de lecteurs. Agréable sans être absolument stupéfiant pour moi, il m'a fait passer un bon moment.

Jonathan est un goéland. Mais contrairement à ses pairs, son but dans la vie n'est pas de manger des poissons que les pécheurs ramènent au port. Lui, passe ses jours à s'entraîner au vol. Toujours plus haut, plus loin, plus vite, telle pourrait être sa devise. Hélas, son étrangeté est très mal vécue par son clan qui décide, sans ménagement, de le chasser. Désespéré et incompris, notre goéland s'enfuit le plus loin possible. 

Il s'aventure dans des terres isolées, où, miracle, il rencontre des goélands semblables à lui même. Des oiseaux qui volent plus haut, qui font des loopings, pour qui le vol, cette liberté, est une façon de toucher la perfection, de trouver son être. De formation sportive, le vol devient pour Jonathan une formation spirituelle. Il se découvre libre et heureux de l'être. Il se découvre une spiritualité, des capacités inimaginables. Ainsi formé, il souhaite revenir parmi les siens pour les ouvrir à l'amour, à la spiritualité et à la liberté. La transmission de cet apprentissage devient pour lui le but le plus haut.

Bien entendu, ce livre tient de la fable, de la parabole, il est parfois un peu too much dans le spi, mais il est avant tout une belle leçon de conscience de soi.
Joli et court roman !

mardi 24 mai 2011

The lost hero

Rick Riordan a décidé de donner une suite à Percy. Sauf que dans celle-ci, Percy n'apparaît pas, et pour cause, il a disparu. Par contre, un autre garçon semble parachuté de nulle part. Jason, amnésique, se retrouve dans un bus avec sa petite amie (ah bon ?) Piper et son meilleur ami, Leo. Sauf qu'il ne les connaît pas. 
Affrontant des divinités des vents, nos trois jeunes héros prennent conscience de leur "anormalité". Ils ne sont pas de simples délinquants. Et cela leur parait d'autant plus évident lorsqu'ils débarque au camp des demi dieux, désormais bien connu d'entre vous.
Leo se fait reconnaître par Héphaïstos, Piper est une fille d'Aphrodite et Jason, fils de Jupiter. Pas Zeus, Jupiter ! Au début, ça ne nous gène pas trop cette bizarrerie. Mais bon, sachez que ça a son importance. Jason est plutôt romain que grec. Et à la tête d'une nouvelle quête. Si Annabeth est à la recherche de Percy, Jason va tenter d'empêcher le réveil d'une force terrible qui pourrait éradiquer le monde. Je ne vous dis pas laquelle, vous verrez bien.
Le seul problème de cette quête, selon moi, c'est qu'elle n'est pas réellement portée par un mythe fondateur et unitaire. C'est plutôt Jason qui ressort, of course, avec Médée. Mais ses rencontres ne sont pas spécialement les mêmes que celles de son illustre ancêtre. Du coup, il est vrai que certaines histoires m'ont semblées rapides, les dénouements logiques et faciles car malgré leurs faiblesses, nos héros faisaient preuve d'une force étonnante. Bref, j'ai moins apprécié que les précédents. Je pense toutefois lire le suivant car ma curiosité est vive notamment à l'égard de Percy, toujours manquant. 

dimanche 22 mai 2011

Source code


Voici un film d'aventure, de SF et proche du thriller comme on les aime. Il y a un peu de Minority Report et de Matrix là dedans. Le héros, soldat revenu d'Afghanistan, se voit confier une étrange mission. 
Un attentat meurtrier vient de ravager la périphérie de Chicago. Le prochain vise le centre. Colter Stevens doit l'empêcher. Les moyens mis à sa disposition sont simples : il peut revenir autant de fois qu'il veut vivre les huit dernières minutes de la vie des passagers, morts dans l'attentat. S'il trouve la bombe aisément, le terroriste est plus difficile à coincer. C'est pourtant ce que s'efforce de faire Colter, revenant sans cesse dans ce train de la mort. Mais il essaie également de comprendre ce qu'il lui arrive. Enfermé dans un drôle de caisson qui gèle, recevant des ordres par caméra interposée, il s'interroge. Que s'est-il passé entre sa dernière mission et la nouvelle ? Pourquoi ne parvient-il pas à joindre son père ? Quelle est cette réalité où les morts sont toujours en vie ? 
Et plus prosaïquement, comment les sauver et sauver le monde ? 
Un film qui ne laisse pas de répit et interroge sur les réalités parallèles, l'impact de nos actions dans l'une ou l'autre etc. Et bien sûr, une petite romance pour assaisonner le tout. Un très bon divertissement !

mercredi 18 mai 2011

Le musée du silence

Mes précédentes rencontres avec Yoko Ogawa m'ont donné envie de lire ses autres oeuvres. Et le titre de ce livre ne pouvait que me plaire !


Figurez-vous qu'il met en scène un jeune muséographe qui a presque carte blanche pour faire un musée. Le rêve ! Sauf que le commanditaire, une vieille dame têtue, est plutôt maniaque et perfectionniste. Son musée, ce ne sera pas n'importe quel musée. C'est un musée qui regroupera des objets ayant appartenu à des défunts du village voisin. A la mort de ces personnes, la vieille allait dérober un objet caractéristique chez eux. Maintenant, c'est au muséographe de prendre le relais. Drôle d'ambiance, non ? 
Sans compter que des meurtres se multiplient dans le village, le courrier ne semble pas passer et... tout semble cotonneux, épais et un peu glauque. 

Bref, l'atmosphère est un peu mystérieuse, teintée d'intemporel, le style est aussi volontairement vague quant aux personnages : ils n'ont pas de nom, c'est leur fonction qui les désigne. Par contre, il est à la fois fluide et précis dans la description, dans le matériel, l'objet.

Encore une fois, c'est une ambiance malsaine qui enrobe ce livre. Et l'on se demande un peu quelle était la nature de ce que l'on vient de lire : conte, rêve, roman ou réalité ?


mardi 17 mai 2011

Les six druides et les six épreuves


Vincent FB m'a proposé de lire le premier tome de sa saga druidique et je l'en remercie. J'ai accepté avec plaisir de plonger dans son roman dont le thème me semblait prometteur quoique déjà très exploité. J'ai finalement trouvé un sujet traité avec plus d'originalité et d'imagination que je ne m'y attendais mais porté par un style auquel je n'ai jamais pu accrocher et qui m'a gênée tout au long de ma lecture. 

Le plot est celui de deux jeunes gens, François et Catherine, amnésiques et passionnés par les histoires de druides et les objets qui y sont rattachés. Tous deux font des rêves étranges et observent des distorsions dans leur réalité. Une étrange femme montre un livre merveilleux à François à la BNF alors que tout un chacun s'accorde à l'avoir vu rêver. Alors, un peu sur un coup de tête, nos deux héros décident de se rendre à Brocéliande où ils se sentent comme attirés. Le contenu de leurs rêves : assemblée de druides autour d'un homme sage et affrontement avec un homme démoniaque... Cela vous parait confus ? A vrai dire, je tente de vous transmettre la rapidité avec laquelle les évènements se déroulent : à 300 à l'heure !
A vrai dire, on comprend mieux quand François et Catherine se retrouvent dans la maison des amis de la jeune femme. D'étranges phénomènes et épreuves s'y déroulent dans une maison elle-même très particulière. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue mais sachez que nos deux amis vont mener la quête de leur identité et passer des épreuves initiatiques pour se retrouver. 

Lecture sympathique mais toujours gênée par des dialogues constants et un peu vains, des coquilles et un usage de l'ellipse mal maîtrisé. Tout ne cesse de courir dans ce style. Pas d'introspection, pas d'ancrage des personnages. Ils ne sont que prétextes et objets de cette histoire, plus que sujets. Dommage. 

Pour les curieux, ce sont les éditions La Frémillerie qui éditent ce roman (6 tomes pour la saga complète) !


lundi 16 mai 2011

Une petite robe de fête

Avais-je déjà lu Christian Bobin ? Je n'en ai pas souvenir. Sachez que son écriture m'a séduite : cette extériorité, ce regard sur le monde, cet usage parcimonieux de verbes et de mots. Cette économie de la langue qui ne la rend que plus percutante.

Dans ce recueil, neuf nouvelles : 
Une histoire dont personne ne voulait : Un manuscrit, oublié, révélé par une lecture.
Et qu'on le laisse en paix : Méditation sur l'amour, sur l'attente, sur Perceval.
Faiblesse des anges : Une lecture d'Iphigénie de Racine.
Regarde-moi, regarde-moi : Petit enfant qui préfère le cheval à la musique.
Terre promise : les voyages incessants de l'homme d'affaire et celui d'un lecteur à mesure de sa lecture.
Vie souterraine : Romancière et mère.
Va Jonas, je t'attends : Promenade de fillettes qui devient méditation sur la Bible, sur Jonas.
L'entretien : Interview d'un écrivain par un journaliste.
Une petite robe de fête : Une histoire d'amour.

Ce que je retiendrai de ce recueil, c'est un univers imprégné de lectures, de lecteurs et d'écrivains. C'est une atmosphère d'écoute, un coté réceptif. Et puis une plume méditative, qui passe allègrement d'une idée à l'autre, qui met l'amour au centre. Des nouvelles qui me donnent envie de découvrir une oeuvre.


dimanche 15 mai 2011

La Chatte métamorphosée en femme

Au théâtre en ce moment, il y a une opérette amusante d'Offenbach ! Et vous savez comme je les aime !
Alors, l'endroit est étonnant. Il s'agit d'un café sympa dans le 20e. Il y a peu de place et vous êtes tout près de la scène. L'inconvénient c'est que, parfois, c'est un peu fort pour les oreilles et les expressions des acteurs sont un peu exagérées. Mais sinon, c'est très agréable d'être au coeur de l'action. L'atmosphère est bon enfant et conviviale. 
Alors, les acteurs sont au nombre de quatre avec une pianiste pour accompagner. Ces acteurs sont aussi chanteurs et plutôt bons, ma foi ! Par contre, la pianiste n'est pas trop à la hauteur. Bon, heureusement, la plupart du temps, on ne s'en rend pas compte, on l'entend peu.
L'histoire est savoureuse. Guido est un peintre misanthrope sans le sou, amoureux de sa chatte, Minette. Un mage indien un peu louche lui donne un pouvoir hors du commun : transformer sa chatte en femme. Hélas, la douce compagne devient une coquette exigeante. Hilarante, l'actrice qui tient le rôle de Minette a aussi une très belle voix. Que de "Miaou" suggestifs ! Et la gouvernante donne aussi des frissons lorsqu'elle fredonne !
Bref, voilà une opérette qui mérite que l'on s'y arrête !


jeudi 12 mai 2011

Je pensais que mon père était dieu

Paul Auster est extra. Il n'écrit rien là dedans. Ce livre n'est nullement un de ses romans. Il me faut vous mettre en garde !

Mais c'est tout de même une de mes meilleures découvertes littéraires de ces dernières semaines. Et le concept initial est très chouette.
Laissez-moi vous expliquer.

Paul Auster a eu l'idée de diffuser à la radio des histoires ordinaires qui sont néanmoins marquantes et importantes pour qui les a livrées. Ses auditeurs se prêtent volontiers au jeu et lui envoient qui quelques pages, qui un paragraphe. Et au final, on découvre un joli panorama de la réalité américaine, une étude presque ethnologique d'une société. 
Bien entendu, je ne peux détailler les milles et une histoires de ce livre. Mais je peux vous parler de celles qui m'ont marquée. Qu'il s'agisse des coups du sort, des histoires d'amour, de mort ou de guerre, toutes ces narrations sont assez courtes et percutantes.
Il y a l'histoire de l'homme qui croise des pneus, des fantômes, des rencontres amoureuses, des animaux perdus, de déménagements, de fêtes familiales... 

C'est tout un monde que ce livre et il allie poésie, recherche de vérité et d'extraordinaire. Des petites historiettes qui ne laissent pas indifférent.


mercredi 11 mai 2011

Signac à Roubaix


A la Piscine, le joli musée de Roubaix, se tient une expo temporaire au titre plutôt alléchant. 
L'expo rassemble des oeuvres de qualité sur un présupposé et un propos un peu light : les ports que Signac a peints à l'aquarelle lors de ses tours de France. Méditerranéens ou finistériens, chacun vibre de ses couleurs propres. Les roses de Saint Raphael, les gris de La Rochelle. Selon le temps, les architectures, les navigations, les impressions sont diverses et l'objet port est présent dans toute sa diversité.
A ces aquarelles, quelques peintures pointillistes sont ajoutées, qui donnent plus de force au propos et aux sensations : l'intensité des couleurs et de la lumière modifient totalement notre perception du port. Enfin, quelques oeuvres sont exposées pour le coté 'historique' de la marine : Le Lorrain est bien sûr convoqué. Cet ancrage très léger n'avait presque pas lieu d'être car peu explicité...
Une jolie sortie si vous passez par le nord.



mardi 10 mai 2011

Coeur d'encre

Voilà des mois que je souhaitais lire ce roman de Funke. Plusieurs sources le vantaient comme un magnifique roman sur la lecture. Bon, je n'irai pas jusque là. Si j'ai apprécié cette lecture, c'est vraiment sans plus. 

Un soir, un étrange personnage se rend chez Meggie et Mo. Le père et sa petite fille, fous de livres, partent du jour au lendemain pour fuir une menace que Meggie ne s'explique ni ne comprend, un homme nommé Capricorne. Ils se réfugient chez une tante de la demoiselle, vieille femme acariatre qui ne vit que pour ses romans. Là, ils espèrent échapper à une menace, imprécise pour la fillette. Hélas, ils se font cueillir par Capricorne qui les retient prisonniers.
Là, Mo annonce à sa fille la vraie raison de cet enlévement. Il n'est pas un lecteur ordinaire, il donne réellement vie aux mots qu'il lit. Leur geolier est d'ailleurs un de ces méchants de littérature qui a pris vie dans notre monde et tente de le maitriser. Bien entendu, c'est le début d'une belle aventure sur la lecture, ses pouvoirs ainsi que ceux des écrivains. Bref, le poids des mots est à l'honneur. 

Mais j'ai trouvé ce roman sans réelle surprise, un peu trop "facile". Je ne sais pas trop si je lirai la suite.

dimanche 8 mai 2011

Le chaperon rouge

Toujours amoureuse des contes et de leur relecture, je rêvais de voir l'adaptation ciné du Chaperon rouge surtout avec la délicieuse Amanda, que j'avais déjà trouvé charmante dans Mamma Mia !
Le demoiselle vit dans un village en pleine forêt, sous la neige, isolé de tout. La communauté se connaît parfaitement et chacun grandit avec ses voisins, les villageois du coin. C'est le cas de notre héroïne, amie puis amoureuse d'un jeune bûcheron, Peter.
Hélas, lorsque sa soeur est tuée par un loup, elle doit prendre sa place et épouser le forgeron du village, Henry. Ce drame personnel se mêle au drame de la communauté. Une battue est organisée pour tuer le loup. Mais Père Soloman intervient. Il affirme que ce n'est pas un véritable loup le coupable mais un loup-garou. 
Commence alors une guerre entre un insaisissable et son chasseur. Commencent alors les temps de suspicion entre villageois. Et notre Chaperon rouge est bien suspecte aux yeux de tous, jalousée pour sa beauté, sa perfection, .... sa sorcellerie, peut être ?!
Une étonnante adaptation qui surfe sur la vague des bestioles à grandes dents. D'ailleurs Peter a un petit air d'Edouard. Je dis ça, je ne dis rien... Mais bon, cela pourra toujours être un critère pour les fans :)

samedi 7 mai 2011

La forêt des 29

Deux destins qui se croisent, une seule fois. Deux hommes que tout oppose. Djambo, le premier, est un villageois mal aimé par sa mère, moqué par ses pairs, expert à se fondre dans le paysage. Le second, Bika, est un riche prince soldat, prêt à conquérir l'Inde, furieux d'avoir été chassé par son père et déterminé à prendre sa revanche. Si Bika se durcit sans cesse, se moque du peuple et ne vit que pour sa gloire, Djambo se détache petit à petit du monde. Cela ne semblait pas évident au début. Car il croise des chemins divers : la magie, l'amour, l'amitié. Ce cheminement spirituel nous reste assez obscur...
Car Djambo, ce petit garçon méprisé, devient le fondateur d'une communauté, une drôle de secte, les Bishnois. Ceux-ci ont pour principes de vie ces "29" du titre, qui est aussi la traduction de leur nom. 29 principes qui ordonnent leur monde et leur vie. Principes alimentaires, vestimentaires, moraux...
Et cette forêt ? Nous n'y sommes pas encore car sachez que la première partie constitue un roman initiatique, celui de Djambo. La seconde et plus courte partie conte véritablement le drame de la forêt.
300 ans après la mort de Djambo, le maharaja de Jodhpur a besoin de chaux. Il envoie donc ses soldats couper des arbres des terres bishnois. Et là, c'est une tragédie. Je vous laisse la découvrir dans le roman mais sachez simplement qu'il s'agit d'un véritable massacre.
J'ai aimé cette partition du livre, qui raconte finalement deux histoires. L'histoire d'un homme et sa construction. L'histoire d'un peuple et d'un événement particulier.
Ce que j'ai moins aimé, ce sont les allusions, notamment dans la quatrième de couverture à la "conscience écologique". Certes, les Bishnois peuvent être considérés comme l'un des premiers groupes écologistes mais les comparaisons avec notre époque me semblent un peu exagérées. Mais bon, ce n'est qu'un détail. 
C'est bien le premier livre d'Irène Frain qui me plait vraiment. J'avais quelques craintes par rapport à de précédentes lectures mais franchement, l'écriture est agréable, l'histoire également !



vendredi 6 mai 2011

Vers Compostelle

Quand les agents littéraires m'ont proposé de chroniquer ce livre, je n'ai pas hésité. Il faut dire que c'est un chemin que j'aime d'amour. Vous aviez certainement déjà pu vous en rendre compte ici.
Ici, ce livre est un peu particulier, inclassable diraient certains. Il tient de l'autobiographie, du guide, peut être aussi du roman et du livre d'histoire. Bref, le contenu est riche. Et pourtant, assez synthétique (vous ne serez pas perdu dans un pavé aux 1000 pages).
L'auteur, Michel Cuenot, nous introduit à la démarche du pélerinage. A ces pas qui précèdent les siens depuis des siècles, à la construction de véritables itinéraires, les mêmes depuis l'origine... devenus GR. Il entre dans le vif du sujet avec ses premiers mètres sur la route historique. Démarrant du Puy, l'auteur nous décrit ses étapes. Cela passe beaucoup par le patrimoine et les immanquables du chemin (ce qui n'a pu que plaire à l'historienne d'art qui vous parle), mais aussi par les gites, les restaurants et aussi les ampoules, les rencontres, les messes.
Ce chemin, l'auteur ne le fait pas d'un seul trait. Il revient, d'année en année, poursuivre sa route, tantôt seul, tantôt avec son fils, tantôt rejoint par des amis. Et à pied, à vélo. Bref, ce chemin devient pour lui un véritable lieu de pélerinage dans ce sens où il y retourne, le reprend, le recommence sans cesse, à différentes époques et avec des ressentis divers, selon les temps et lieux. 
Seul bémol, les photos : imprimées en noir et blanc, elles sont souvent peu lisibles.
Pour une marcheuse qui a commencé cette route, ce livre fait écho, je ne vous le cache pas ! Quant aux autres, je pense que cela peut les inciter à prendre ce chemin, avec ou sans intentions spirituelles, pour le paysage et les monuments, pour les échanges, pour le sport... que sais-je encore ?
Sous le charme de cette écriture, et de parti pris car sensible au thème, je ne peux que vous recommander cet ouvrage éclectique !

jeudi 5 mai 2011

Les enfants de l'empereur

Je ne sais plus qui m'a recommandé cette lecture. Mais sachez que je l'ai terminée le jour de la mort de Ben Laden. Cela lui a donné encore plus de réalité, vous pouvez me croire. Et puis, le malaise plane encore...
Cinq mois dans la vie de trois grands enfants. Trois amis trentenaires qui se cherchent. Trois amis dont les relations vont changer du tout au tout alors que de l'extérieur, tout parait très lisse. Trois amis à New York, surtout.
La figure principale pour moi, c'est Marina. Elle est belle. Elle n'est pas idiote. Mais elle procrastine. Elle n'a pas de passion. Depuis des années, elle doit finir son livre. Mais elle n'en trouve jamais la force. Cette superbe jeune femme est une enfant gâtée, égocentrique et parfois très naïve. Son père, Murray, est un intellectuel reconnu qu'elle rêve d'impressionner. Ses deux amis, Danielle et Julius, sont moins aidés par la vie. Danielle est journaliste mais ne parvient pas à faire accepter ses sujets de reportage. Elle cherche l'amour et ne le trouve pas. Julius est critique mais sans le sou. Lorsqu'il rencontre David, il décide de tout faire pour que sa relation soit parfaite et se mue en délicieuse femme au foyer. Écartelé entre la figure de Natacha et de Pierre (in La guerre et la paix), il imagine la vie comme un roman. 
Et l'élément perturbateur, un petit gros venu d'un bled paumé, Bootie. Cousin de Marina, il souhaite réaliser sa propre révolution intellectuelle, en autodidacte. Le second coup de pied dans cette amitié tranquille et de consensus, ce sont les pièces rapportées : David et Ludovic. L'un est aussi charismatique qu'une aubergine, l'autre en est au stade du non et de la contestation.
Mélangez tout cela dans le New York d'avant le 11 septembre et vous obtiendrez de l'insouciance, des débats d'idées, de l'hypocrisie, des faiblesses et des mensonges mais aussi de la tendresse et de l'amitié. 
Très beau roman de Claire Messud sur la lucidité, les intelligentsias, avec en arrière plan les habits neuf de l'empereur et Napoléon. Intelligent, bien écrit et perturbant !

mercredi 4 mai 2011

Contes d'Asie Mineure


Recueillis par Calliopi Moussaiou-Bouyoukou, ces contes grecs rappellent un peu les contes italiens de Calvino comme nos contes classiques. Ils peuvent en avoir la cruauté, la poésie et la magie. Ainsi, Cendrillon resemble beaucoup à la notre mais est une ode à la piété filiale. Despini est littéralement la Malchance de Calvino. 
Tous ces contes m'ont beaucoup plu et il m'est difficile d'en trouver mieux ou moins bien, c'était vraiment un régal. Cela m'a rappelé mes emprunts de petite fille, lorsque je dévorais la collection 1000 ans de contes de...

La maîtresse d'école : c'est une histoire de maratre qui poursuit sa belle fille de sa méchanceté. 
Le petit pain au fil rouge : c'est plutôt un problème mère-fille. 
Le garçon au coeur de lion et la poule noire content les problèmes familiaux lorsqu'une mère prend un amant. 
Muscocampanos et la princesse de la tour sont liées à l'enfermement. Idem pour les trois pigeons et la truie : belle histoire avec géant, princesse et résurrection. 
La timbale à la parole d'or est une quête pour un roi.
La belle aux cheveux d'or était le plus long et mon préféré. Une interdiction, une ensorceleuse, un cheval qui parle, des châteaux merveilleux : c'est une histoire pleine de rebondissements.
Avessalom et Le lustre d'or sont des équivalents d'Aladin !
Dounia Ghiouzel est ma seconde histoire favorite avec une quête, des envieuses, une superbe enchanteresse. Merveilleux et féérique !
Le choix infortuné porte bien son titre : il faut dire que la princesse a choisi le pire des époux. 
Le prince des braves embauche des géants pour mener sa quête. 
Le pécheur est l'histoire d'un bienfait rendu au centuple.
Manikaros et le dragon : un conte de tricheur qui ruse tellement qu'il devient richissime.

Franchement une superbe balade au coeur des pays enchantés, autour d'Alexandrie et de ses paysages !

lundi 2 mai 2011

Romarine

J'ai découvert dans la bibliothèque familiale ce petit recueil de contes et nouvelles d'Italo Calvino. J'ignorais qu'il avait si bien sévi dans ce genre et je sors de cette courte lecture tout à fait enchantée ! Je préfère vous prévenir, c'est plein de princesses, de garçons courageux, de géants et de sorcellerie !

Romarine : est une jeune fille née d'une plante de romarin, l'étrange fille d'une reine. Confiée au jardinier, elle est victime de la jalousie des femmes.

Les petites oies : Une oie lutte et ruse contre un renard. Toujours aussi amusant ce genre de conte !

La petite fille vendue avec les poires : Poirette doit relever le défi de voler aux sorcières leur trésor. Aidée par une figure bienveillante, la fillette va gagner un trône.

Malchance : apporte la désolation partout. Une vieille femme l'accueille et lui propose d'apprivoiser sa chance. 

Le petit savetier bossu : L'homme farouche reçoit pour une nuit un petit bossu. Se vantant de l'exploit d'être passé chez lui sans avoir été dévoré, le bossu va devoir voler pour le roi toutes les richesses du géant.

Jeannot Bienfort qui en a mis cinq cents à mort : Par la ruse, Jeannot vient à bout de la terreur de la contrée.

Pomme et Peau : Les deux jeunes gens enlèvent la fille de l'enchanteur. Pour la sauver de la mort, l'un d'eux donne sa vie !

Les cinq mauvais sujets : Le Pouilleux se fait chasser de chez lui par des parents qui ne supportent plus ses frasques. Il rassemble autour de lui Foudre, Fortéchine, Oreille lièvre et Petit Soufflet. A eux cinq, ils possèdent le monde !

Petits contes très courts, pas toujours très moraux, ils sont tout à fait amusants et plairont beaucoup aux enfants !

dimanche 1 mai 2011

1000 vents, 1000 violoncelles

Voici un très bel album qui revient sur les tristes heures que vit le Japon en 1995. Un tremblement de terre avait ravagé Kobé. Une belle initiative avait alors été mise en place, l'organisation d'un concert pour rassembler des fonds. C'est cette histoire que conte le livre.

Et ce sont les violoncelles qui m'ont donné envie de lire ce livre. L'Amoureux est un magnifique violoncelliste et l'alchimie en instrument et main me fascine. Bref, j'avais envie de voir quelle histoire se cachait derrière ce titre.

DR

Un petit garçon joue du violoncelle. En cours, il rencontre une jeune fille habitée par la colère. Puis ils croisent des violoncellistes qui préparent un concert. Ils les suivent et s’entraînent. Les différentes générations se rassemblent et communiquent dans ce livre, très simplement. 

Derrière ce concert, cette colère, il y a des pertes, la tristesse, la mort. Mais tout est tu, pudiquement.
Aquarellé de façon dynamique et colorée, cet album de Hideko Ise est plein de beauté et d'humanité, il sublime l'art et la beauté. Superbe !