dimanche 30 septembre 2007

Le goût de la vie



Ce film est une petite comédie romantique assez sympa dans son genre. Pourquoi ce film ? A cause de la charmante Catherine qui scindera à jamais le coeur de mon amoureux : il y a Catherine, dont il est tombé amoureux devant le masque de Zorro et puis il y a les autres... Bref, voilà le porquoi du comment. Le film en lui même ? Il donne faim. La belle incarne Kate, chef dans un resto chic. Celle ci ne vit que pour son travail auquel elle consacre toute son énergie et refuse de se laisser toucher par quiconque. Son petit monde bien ordonné bascule le jour où sa soeur meurt et lui confie sa fille : il lui faut alors acheter du poisson pané pour sa nièce. Ben voui, les petites filles ça n'aime pas trop les sauces au safran et les plats compliqués. En plus, sa cuisine est confiée à un jeune energumène en son absence. Et là, magie... Le jeune chef detestable devient son grand copain, le monde est beau i tout i tout. Ah Catherine, qu'est-ce-qu'on irait pas voir pour toi ?

Capriccio


La dernière de cet opéra de Strauss a constitué ma première sortie musicale de l'année. Il a déçu certains mais m'a particulièrement plu. Il s'agit d'une mise en abyme plus que réussie de l'opéra, d'une journée où l'on débat de l'importance de la musique ou du texte dans ces représentations. Au centre, la comtesse qui hésite entre le poète et le compositeur, qui donne ses faveurs à l'un, à l'autre, aux deux ensemble car c'est leur accord qui la transporte. Cet opéra est plein d'humour, joue sur la parodie. Le comte joue la comédie pour séduire Mamzelle Clairon... On est loin des grosses machines qui inspirent Strauss à ses débuts et l'on goute avec joie cette autoréflexion, cette démonstration d'un spectacle total, les ficelles et les coulisses d'un opéra.
La mise en scène était particulièrement réussie (et les robes à faire rêver les princesses). La comtesse et le metteur en scène (ah, quelle voix, quel solo génial !) sont les personnages les plus plaisants.

samedi 29 septembre 2007

Le vice-consul

Duras n'est pas dans mon panthéon. Duras fait pourtant partie de mes auteurs amis, que j'aime à parcourir régulièrement, pas trop souvent. Peut-être est-ce son coté inachevé, ses mots simples et ses narrations sans but qui me laissent assez froide ? Ce livre est un livre des colonies, de la moiteur des Indes et de la folie qui s'empare des hommes. Le roman commence par l'exil d'une jeune mère, qui fuit pour mettre au monde son enfant, qui connait la faim, qui ignore les dialectes de ceux qu'elle croise, qui sombre dans une vie bestiale... Ce roman est plus ou moins un roman dans le roman, écrit par l'un des protagonistes, mais si semblable au spectacle quotidien des rues de Calcutta. Et puis il y a ce monde qui gravite autour des ambassades, ces riches européens qui cherchent à tromper leur ennui. La femme de l'ambassadeur se plait à collectionner les amants, par exemple. Et le vice-consul ? Revenu de Lahore où il a perpétré des actes criminels, étudié par tous les Européens qui fouillent son enfance pour y trouver la cause de sa déviance, de sa folie. Jeu de la société, engourdissement, chaleur, mousson... une ambiance tropicale qui réchauffe nos jours pluvieux. Un style beau et simple dans la description comme dans l'action, qui se meut lentement, comme il sied aux pays gavés de soleil.

Deux pièces de Lesage

J'avais commencé les histoires de Gil Blas de Santillane en prépa. Franchement, avec tout le boulot, je ne l'ai jamais terminé. Mon infidélité à Lesage est partiellement pardonnée par la lecture cette semaine de Turcaret et de Crispin rival de son maître.
Turcaret m'a fait penser (comme beaucoup de lecteurs) à Tartuffe. Dans un salon cossu du XVIIIe se succèdent le financier amoureux, prêt à tous les cadeaux, les offrandes les plus couteuses et les vers les plus niais ; le chevalier charmant mais sans le sous et son coquin de valet ; la baronne qui prend à l'un pour reverser à l'autre, mise en alerte puis trompée par ses servantes. Le pauvre Turcaret est plumé et jaloux mais cache d'autres secrets que ses magouilles : femme qui se fait passer pour comtesse et prend du bon temps avec un marquis, soeur qui vend toilettes et colifichets... Tout ce beau monde se croise et se rencontre dans une scène finale plus qu'amusante.
Crispin rival de son maître raconte comment Crispin, aidé par La Branche, cherche à empocher la dot de la belle Angélique que Valère veut épouser. Déguisements, intrigues, mariages secrets... Tout est mis en oeuvre par les deux valets pour rouler leurs maîtres.
Deux comédies réussies, dans la veine des bons Molière mais avec une audace propre au XVIIIe siècle.

lundi 24 septembre 2007

La fille aux ciseaux

Cette fille, c'est Rosario, Rosario Ciseaux. Elle vient d'être blessée et son "partenaire, petit partenaire", Antonio, attend sur un banc des urgences. Il attend dans une salle où la pendule est définitivement bloquée sur 4h30. Il attend en se remémorant sa vie avec Rosario.
Rosario est une tueuse. Elle erre dans les milieux de la drogue et de la prostitution à Medellin. Elle est au centre d'une étrange relation à trois : Emilio est son amant, Antonio, son ami mais tous deux sont amoureux d'elle. "Et toi, es-tu amoureuse, Rosario ?"
Il y a aussi son frère qui veille sur elle, son ancien amant, Ferney, sa mère et tous ceux qu'elle a croisé, tué... Son drole de nom lui vient de son premier crime, la vengeance en réponse à un viol, un coup de ciseaux qui empêche l'homme de nuire à nouveau.
Un livre très beau, triste, sur l'amour qu'on tait, qu'on cache mais qu'on exprime par une confiance et une disponibilité à toute épreuve. Un roman sur la violence, la drogue et la pauvreté que l'on fuit. Un bouquin à acheter, à lire, à recommander.

Edit : un roman de Jorge Franco-Ramos

dimanche 23 septembre 2007

Guérin

Ce coeur plaintif, ce coeur d'automne,
Qui veut l'aimer ?
Ma belle enfant, on vous le donne
Pour un baiser.

Amusez-vous, car je vous vois
Inoccupée,
A le briser, comme autrefois
Votre poupée.

Ce sera moins long que les roses
A déchirer,
Puis vous irez à d'autres choses,
Et moi pleurer.

Le sourire noir


Argh... Je deviens plus qu'acro au ténébreux Brussolo ! Mon dernier achat : Le sourire noir.

Sarah est une ancienne ronde, elle a commencé à prendre un produit amincissant, Amazing Diet, pendant ses vacances. L'effet est rapide et étonnant. Trop rapide d'ailleurs. Et puis, elle devient insensible à la douleur, elle se sent surhumaine, elle n'a plus peur. Et elle commence à écrire un livre... Malheureusement, ses vacances prennent un tour dramatique.

Sarella, célèbre auteur de la série Conan Lord, est appelé sur les lieux pour donner des cours de création littéraire... enfin, c'est ce qu'il croit. Les étranges événements auxquels il assiste vont le pousser bien malgré lui à s'investir dans la recherche du créateur d'Amazing diet, dit aussi sourire noir, un savant fou nommé Horroway.

Un livre prenant, encore complètement dingue, plein de rebondissements. Satire efficace de la Californie... et des auteurs de romans policiers.

samedi 22 septembre 2007

Les ours


J'ai déniché ce livre de S. Ballestra chez l'incontournable Boulinier. Sa couverture et son titre m'avaient séduite. Hélas, j'ai commencé ces nouvelles en mai et je viens de les finir, agacée par la présence du petit ours rouge au pied de mon lit. La première n'était pas si affreuse, il s'agissait d'une mamie qui oubliait ses clefs en sortant de chez elle. Le style me paraissait déjà douteux. La seconde, contant un voyage en train de la narratrice en compagnie de jeunes enfants, est déjà très pénible. Et ça ne fait qu'empirer avec les pages. Le style je-sais-pas-parler ou je-parle-djeun's voire je-parle-cité très peu pour moi. Alors quand il faut en plus supporter une absence totale de narration... Absolument désastreux ! Je retourne lire le Nouveau Roman...

Miss Waters



Que se passe-t-il quand une honorable famille anglaise accueille une sirène dans son salon ?

Voilà une expérience que Wells a imaginé avec brio. La famille Bunting aime à prendre des bains dans la Manche. Cela nécessite des précautions : charmants vêtements de bains, corde à la taille et surveillance des jeunes filles. Le tout doit refléter distinction et bonne éducation.

Lorsqu'une jeune inconnue est en difficulté, Fred Bunting n'hésite pas une seconde... à plonger ? Non, à aller chercher une échelle pour que la demoiselle s'y accroche. Une fois sur le sable, stupéfaction générale : la jeune femme a une queue de poisson. Mrs Bunting lui offre l'hospitalité touchée par l'humble recherche de la sirène : cette dernière veut trouver son âme. La sirène est nommée miss Waters et tout est mis en place pour qu'elle puisse vivre normalement. Les détails pratiques sont facilement surmontés (ainsi que les articles de la presse à scandale) mais l'écart entre les mentalités des humains et des créatures immortelles est énorme. Cela empêchera-t-il à certains de lier des relations plus fortes ? L'incroyable mystère et la seduction qui émanent de miss Waters ne permettent pas d'en douter. Ce récit permet à Wells une critique amusante de la société et de ses us. Le ton est ironique du début à la fin et les portraits des personnages bien brossés. Une lecture très plaisante !

vendredi 21 septembre 2007

Vapeur de lune

... Est le dernier livre du paquet surprise. Le titre et la couverture du bouquin de North n'avaient rien d'appétissant. Je pressentais un mauvais bouquin de SF. Grossière erreur, il s'agissait d'un pollar. J'ai l'impression de ne lire que ça en ce moment ! Pourtant, ce n'est pas mon genre préféré, mais passons... L'histoire se présentait bien : une chercheuse fouille un site maya, on pressent de sombres légendes derrière les squelettes soigneusement étudiés. Or, l'aspect historique se délite très vite et laisse place aux imbroglios de la vie new-yorkaise. Le père d'Iris Lanier a été attaqué et a sombré dans le coma à des kilomètres de son verger. La jeune fille mène l'enquête sur les circonstances du drame et découvre un passé bien plus complexe qu'elle ne l'imaginait. Foisonnement de témoins, de personnages plus ou moins recommandables dans ce livre. Un policier assez prenant et bien ficelé. Seul regret, peu de développements sur les mayas et sur la mystérieuse Vapeur de lune. L'histoire est assez vite expédiée, dommage.

lundi 17 septembre 2007

L'enfant

Je n'ai pas eu le temps de lire autre chose que les divers guides de Rome ces derniers temps... J'avais quand même pris ce petit Vallès que j'ai parcouru entre deux stations de métro et deux avions. Je m'attendais à mieux : une bonne amie avait adoré et quelques lecteurs en ont un souvenir émerveillé. La dédicace était pourtant peu engageante, j'aurais dû me méfier : "À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leur maîtres ou rossés par leur parents, je dédie ce livre ".
Le jeune Jacques Vingtras mène une vie difficile. Entre une mère paysanne qui s'imagine grande dame et son père, instituteur désabusé, il n'a pas de quoi rire souvent. Dès son plus jeune âge, il est fouetté par sa mère jusqu'à ce que son père prenne le relais. Humiliations, ridicules et pauvreté pourraient être les maîtres mots du récit. Heureusement, l'auteur prend un ton humoristique et glisse plaisanteries et réparties amusantes, ce qui allège considérablement la noirceur de l'oeuvre. L'histoire de Jacques est celle d'un écolier qui cherche à bien faire, étudie et se plie aux volontés de ses parents. Hélas, chaque effort se solde par une bétise. La grandeur des grecs et romains reste bien abstraite pour le jeune garçon qui les lit, les traduit et les imite. Quelques moments joyeux sont immédiatement viciés. Bref, récit sombre et répétitif, Jacques devrait se faire canoniser, pauvre enfant martyr... ;)

mardi 11 septembre 2007

La shampouineuse


Ce livre de Yang Xi est très court.

Il raconte comment Dong Ping tombe amoureux de sa shampouineuse. Une histoire simple. Des gens simples dans une ville qui pourrait être n'importe laquelle. Rien d'exceptionnel. Seule la couverture est tout à fait délirante !
Pas grand chose à en dire...

EDIT : La couverture pour Ikastor ;)

Hurlemort


Cette contrée sauvage, village perdu, effacé des cartes et inaccessible, encerclé par la forêt menaçante, est sans maître. Depuis deux ans, les paysans attendent le retour de chasse de leur seigneur. Parmi eux, Céline, la marquée. Cette jeune fille est mise à l'écart de la communauté car il est sûr qu'elle lui portera malheur. Pays de superstition, où les dieux antiques menacent le christianisme, la magie hante cet étrange endroit. Cependant, l'isolement des villageois est menacé. Il faut se mettre en quête du baron dont les origines restent si mystérieuses. N'est-il pas lié aux loups qu'avait soumis son père ? La forêt l'a-t-elle avalée ? Céline part à la recherche du chevalier, guidée par les légendes des troubadours, transformant chaque aventure en quête. Mais à son retour, il lui faudra affronter un adversaire plus mauvais que la forêt, un moine terrible et fanatique...

Un Brussolo médiéval, moins prenant que d'habitude, plus lent et moins angoissant. Mais un bon moment, la forêt est particulièrement fascinante.

Sur la lecture



Ce court opus est en réalité une préface. Proust y raconte sa vie de jeune lecteur, la lenteur d'un repas quand il interrompt une lecture, la beauté d'une phrase. Il souligne que le livre doit être un support à la reflexion, une confirmation de nos pensées et non une réponse définitive, une opinion à accueillir comme sienne. Le plus simple est certainement de vous citer quelques mots :

"Il n'y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré".

lundi 10 septembre 2007

Le dernier homme

Voici le second livre surprise du paquet. Ce roman d'anticipation signé Margaret Atwood fait froid dans le dos.

Snowman est le dernier homme vivant sur terre. Autour de lui évoluent les enfants de Crake, ils ressemblent à des hommes mais le secret de leur identité est conservé jusqu'au bout. Snowman est donc seul, on ignore s'il est encore sur terre, pourquoi il survit et à quoi il a pu échapper. Au fur et à mesure de sa progression, de ses déplacements, il se rappelle son enfance, sa vie de jeune homme puis d'homme :
Dans ce XXIe siècle, de grands complexes regroupent les travailleurs de chaque groupe industriel et leurs familles. Ces lieux sont gardés et tout autour s'étend une effrayante plébézone où vit la majorité de la population. Snowman (ou Jimmy) grandit dans une zone consacrée à l'agroalimentaire et aux industries pharmaceutiques. Ses parents sont chercheurs. Sa vie de famille est presque normale jusqu'à ce que sa mère quitte son père.

Ce roman est prenant même s'il faut un certain temps pour apprécier le monde que construit Atwood. Manipulations génétiques, clonage et autres créations sont au rendez-vous. Un monde peu différent du notre finalement... c'est ce qui rend l'histoire encore plus effrayante.

Antigone et les mariés de la tour Eiffel

Le théatre de Cocteau est souvent agréable à lire, je n'ai encore jamais eu le plaisir de le voir jouer mais il est vrai que mon budget opéra dévore le budget théâtre (et encore, j'évite d'évoquer le douloureux budget livre). Ces deux pièces n'ont toutefois pas provoqué de palpitation particulière.
Antigone est une traduction assez libre et franchement raccourcie de la pièce de Sophocle. Cela donne parfois des effets surprenants mais il vaut mieux retourner voir le vieux dramaturge grec. Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire d'Antigone, rapide résumé : Oedipe a découvert qu'il avait épousé sa maman et fuit Thèbes. Du coup, ses deux fils, Etéocle et Polynice (qui porte bien son nom) se disputent la souveraineté. Un fratricide s'ajoute aux crimes de la famille, on n'est plus à ça près. Leur oncle Créon monte sur le trone et interdit que Polynice soit enseveli. Antigone brave cette loi et se voit promise à Hadès.
Les mariés de la tour Eiffel est amusant. Deux phonographes commentent les aventures d'une noce et de leur photographe sur le monument. C'est du grand n'importe quoi car au lieu du traditionnel petit oiseau, c'est une série de personnages plus étonnants les uns que les autres qui sortent de l'appareil.

Le premier...

...des trois livres du paquet était le chirurgien de Tess Gerritsen. Un bon pollar comme j'aime en lire une fois l'an. Bon, spontanément je ne saute pas sur ce genre de livres donc merci ma 'tite bibliothèque.
A Boston, Moore et Rizzoli enquêtent sur des crimes atroces : un homme tue des femmes après leur avoir oté l'utérus. Très sanglant tout cela... et trop détaillé à mon goût mais passons... Ce type de meurtre rappelle étrangement une précédente affaire. Or le meurtrier avait été descendu par sa dernière victime alors qu'il venait de la violer. Cette victime, c'est Charlotte Cordell, brillant chirurgien de Boston. Le meurtrier a-t-il survécu ? Charlotte omet-elle des éléments de l'histoire ? Pourquoi le meurtrier semble-t-il vouloir la terroriser ? Quel lien existe-t-il entre les différentes victimes ? Thomas Moore s'attache à l'affaire et à Charlotte tandis que Rizzoli cherche à prouver sa valeur à ses collègues masculins, suivant ses déductions et ses intuitions. Un policier bien ficelé, prenant, que je n'aurai pas choisi mais que j'ai apprécié.

La souris bleue

C'est le second Atkinson que je lis et je suis assez convaincue par ces lectures.

Ici, différents cas sont exposés. Il s'agit de crimes, de disparitions et autres meurtres non élucidés, présentés de sorte que le contexte minimum soit compréhensible. Toutes ces affaires ont un point commun : Jackson, détective. Différents clients ont fait appel à lui pour résoudre ces mystères non résolus... et assez anciens. Outre le coté polar, Atkinson choisit de montrer une société britannique souvent ridicule, qui prête à rire ou à pleurer. Les relations parents-enfants, les rapports mari et femme, le célibat, tout est montré dans ses excès ou dans sa quotidienneté.

La petite Olivia, si mignonne, a disparu. La fille de Théo a été assassinée. Michelle a fait taire son mari. Jackson veille sur sa fillette et fait difficilement le deuil de son divorce. Quelques flash back, des petites filles vétues comme des ado, des grands mères à chats... Il y a du monde dans ce roman et s'en est réjouissant.

vendredi 7 septembre 2007

Le dernier Nothomb

... est un bon cru ! Enfin, je l'ai trouvé sympa, pas ennuyeux comme les derniers. Il avait un coté frais, plaisant, moins malsain que d'autres. Le narrateur revient au Japon et donne des cours de français. Son unique étudiant, Rinri, tombe amoureux d'elle. Il l'aime tandis qu'elle l'aime bien. Elle analyse donc la façon dont se développe cet amour, les étapes à franchir. Forcément, il y a les parents, les amis, les moments à deux... Et face à ce malheureux amoureux, la passion de l'auteur pour les montagnes, pour le Japon, s'exprime avec flambloiement. Ni d'Eve ni d'Adam nous montre un nouvel aspect de la vie d'une occidentale au Japon, un peu avant Stupeur et tremblements.

Yvain ou le chevalier au lion

Voici mon petit classique de l'été pour répondre à la demande de Lou. Chrétien de Troyes nous mène dans la cour du roi Arthur. Un chevalier y raconte une de ses expéditions et comment aux abords d'une fontaine magique il fut vaincu par un autre homme. Le roi Arthur choisit de s'y rendre afin d'observer le miracle et de combattre le chevalier. Yvain, bien décidé à trouver la gloire, s'y rend seul en avant garde. Il vainc le chevalier et le poursuit jusque dans son chateau où il est retenu prisonnier. Là, il reçoit un anneau d'invisibilité et échappe à la dame et aux serviteurs furieux de la mort de leur maître. Yvain tombe amoureux de la dame et, grâce à une servante, gagne ses faveurs. Il l'épouse et obtient la permission de gagner la gloire aux cotés de Gauvain pendant un an. Or il ne respecte pas son serment et oublie sa promesse. Il en devient fou. Lorsqu'il retrouve ses esprits, il décide de regagner sa femme en combattant pour de nobles causes.
Les romans de Chrétien de Troyes sont agréables à lire, ils sont pleins d'humour et de grands combats, de dames courtoises et de servantes rusées. La partie la plus plaisante du roman est certainement celle où Yvain rencontre et combat avec son lion.

Pour plonger dans le Moyen-Age
Pour croiser un tout autre Yvain

Les bienveillantes

C'était le dernier pavé de l'été que je n'avais pas encore pris le temps de commenter. Bien sûr, tout le monde a parlé de ce bouquin l'an dernier, un bon nombre de foyers ont acheté ce livre mais qui l'a réellement lu ?
Le premier chapitre, Toccata, donne envie de poursuivre, il explique la démarche d'un homme agé qui souhaite raconter ses mémoires. Attention, dans les chapitres suivants, cela se corse. Le jeune Maximilien Aue est un SS, il tue les juifs parce que c'est un ordre. Il part du présupposé qu'il n'existait pas d'autre choix pour un Allemand. Les descriptions sont ignobles, le lecteur lit avec horreur et dégout les actes de ces hommes. Mais Maximilen Aue n'est pas un monstre sadique, ses crimes lui pèsent et le torturent. Il trouve alors refuge dans les livres, la philosophie et la musique. Ce SS n'est pas longtemps un de ceux qui tuent mais de ceux qui font des rapports. Et les rapports, sur tout et n'importe quoi, ces études sur du vide, foisonnent dans ce livre. Vacuité des mots, vacuité des dialogues. Pour tout dire Allemande I et II est pénible, il faut se battre pour continuer la lecture, il faut intégrer les multiples grades de l'armée, il faut accepter d'être voyeur. Tout dérange. La suite, habitude ou réel changement, qui montre Aue à Stalingrad, à Berlin jusqu'à la chute de la ville est plus lisible. Le ton adopté est souvent froid et se veut détaché mais Aue n'échappe pas aux cauchemars, qui confinent parfois à la folie. Outre ces mémoires de SS, sujet sur lequel on a tant insisté, apparait un Oreste. Il faut, pour ceux qui ne connaissent pas ou mal Eschyle, relire l'Orestie. Eschyle est le guide de ces relations familiales imaginées par Littell qui reprend précisemment les figures de style du dramaturge. On trouve un père absent, remplacé par un autre homme, l'amant de sa mère. Une soeur avec qui les relations sont incestueuses. Un meurtre... Et puis, il y a Platon qui guide l'homosexualité de Aue. C'est difficile de le voir jouer avec les concepts et les grands mots de la philosophie avec érudition, de le savoir si intelligent et si SS... Lecture douloureuse, j'ai failli le lacher en route mais j'ai persévéré. Je ne le conseille pas à qui hésite, il faut avoir envie de le lire parce que les 200 premières pages sont à vaincre pour gouter les suivantes.
Quant au titre, encore un coup d'Eschyle ! Les Euménides, dernier volet de l'Orestie sont ces fameuses bienveillantes, ces déesses noires qui poursuivent les patricides.

mercredi 5 septembre 2007

Les gens avisés


... ont souvent raison. Ce midi, je n'ai pu resister à la tentation d'ouvrir le paquet surprise. Et là, grosse déception. Sur les trois livres, j'en ai lu deux, le manga Body and Soul, et le troisième est dans la bibliothèque familiale. Le petit manga est sympathique sans plus, chaque chapitre commence par un petit topo qui explique comment se sentir mieux. Et l'histoire est assez banale, une jeune femme tombe amoureuse de son médecin. Bref, un truc un peu bizarre mais qui se laisse lire.
Je vais aller les rendre et, qui sait, peut-être choisir un autre paquet ?!

EDIT : Je n'ai pas eu le temps de passer à la bibliothèque. Peut-être tenterais-je ma chance au retour des vacances ?

EDIT : Youpi, j'ai un nouveau paquet ! Et je ne connaissais pas les livres qu'il contenait :)
J'ai deux pollar et un livre de SF.

dimanche 2 septembre 2007

C'est pas la fin du monde


Ce roman est clairement la preuve que je deviens "blog addict". J'ai lu des commentaires assez élogieux et/ou intrigants sur les œuvres d'Atkinson et ai décidé de voir de quoi il retournait cet été. Hélas, à peine cet opus terminé, je me suis lancée dans une quête stérile de ses autres œuvres, la librairie le plus proche étant en fait très loin pour qui se déplace à vélo. Rassurez vous, l'une de mes premières pensées après le concours fut pour Atkinson et je viens de finir la souris bleue. Avant de vous en parler, je vais essayer de rattraper mon retard de vacances :)

C'est pas la fin du monde apparaît comme une suite de nouvelles, sans rapport les unes avec les autres, si ce n'est qu'elles se situent généralement en Angleterre, entre Londres et l'Écosse. Le ton d'Atkinson est assez cynique, ses histoires pessimistes situées dans divers milieux sociaux. Elle a tout de même une prédilection pour les divorces, les femmes abandonnées et les enfants négligés ou trop couvés.

L'originalité de ce recueil, c'est que ces nouvelles sont liées, des personnages se retrouvent, les secondaires occupent le devant de la scène et apportent un nouvel éclairage aux autres nouvelles. Chacune d'elle est savoureuse, la vie quotidienne y devient parfois surnaturelle, ce qui permet de la rendre bien plus plaisante ou infiniment pire.

Seconde Fondation

Suite de ma lecture d'Asimov...

Le Mulet a conquis les mondes grâce à un exceptionnel pouvoir mental. Il peut convertir les hommes. Le nouveau maître de Fondation cherche la seconde fondation d'Hari Seldon, un monde qui ne regrouperait pas des physiciens mais des psychologues, des hommes susceptibles de lui nuire voire de l'influencer mentalement. Après la quête du Mulet commence celle du docteur Darell et de sa fille, jeune aventurière un peu trop influencée par ses lectures (!). 
On apprécie ici la place laissée aux personnages. Ceux ci n'étaient souvent qu'esquissés dans les tomes précédents mais gagnent ici en profondeur. De simples objets dans l'histoire, dont l'identité restait indifférente, ils deviennent de véritables sujets comme si l'apparition des psychologues permettait alors de prendre en compte l'univers intérieur des personnages.

Fondation et empire

Suite de ma lecture d'Asimov...

Ce n'est pas le tout de fonder un nouvel empire au bout de la galaxie, il faut aussi le défendre et le maintenir. Surtout que l'ancien empire possède quelques ambitieux personnages tel Bel Riose, général tout à fait prêt à prouver ses mérites. Après avoir capturé un marchand de la Fondation, il souhaite attaquer. Lorsque le bras droit de l'empereur le rejoint... Grosse erreur car tout le monde sait qu'un militaire et un politique loin de leur maître ne font jamais beaucoup de bien à ce dernier.

La seconde crise du livre laisse apparaître un conquérant exceptionnel, le Mulet, qui soumet mystérieusement toutes les planètes attachées à la Fondation. Le Mulet est une faille dans le plan de Seldon. Tout semble destiné à lui céder. Un jeune couple a recueilli son fou, le clown, et espère bien trouver grâce à lui le moyen d'arrêter le Mulet.

L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime

Il est rare que je mentionne ici mes lectures "sérieuses", livres de cours, d'examens et de concours, livres de recherches, thèses et articles (parfois imbuvables). Je fais une exception pour ce livre de Philippe Ariès, très facile à lire, très intéressant et très documenté... et surtout, le style n'est pas exécrable, ce qui est plus que rare chez les historiens.

La première partie est la plus fascinante, elle peut paraitre anecdotique mais elle renseigne sur la façon de percevoir l'enfant par rapport à l'adulte, du mignotage à la franche exaspération, la place de l'enfant se définit avec le temps, de l'indifférence au sacre de l'enfant roi.

Les autres parties s'intéressent à l'éducation et aux enseignements ainsi qu' à la famille de façon plus générale.

Récits de l'exil

Je n'avais jamais lu Nina Berberova. Voilà une lacune en partie réparée. Encore une fois, vive le challenge qui me fait découvrir des plaisirs insoupçonnés dans ma Pal. Le ton de Berberova est doux, son style agréable. Il ne se passe pas grand chose dans ses nouvelles et ses personnages principaux sont des anti-héros, pourtant on se laisse gagner par cette écriture tout en demi teintes, en ellipses, en non-dit. L'ensemble est assez pessimiste voire cynique mais la morsure des mots est toujours moindre que celle du froid !
L'accompagnatrice est la première nouvelle. Il s'agit du journal d'une jeune fille, fascinée par la chanteuse qu'elle accompagne au piano. En son coeur, se partagent l'envie et l'adoration, la soif de détruire et celle d'idolatrer. L'histoire d'une ombre.
Roquenval est un petit manoir français où le jeune Boris est invité par un camarade de classe. Il y rencontre la comtesse, la jolie Kira, l'oncle aventurier... une galerie de personnages qui quittent le chateau.
Le laquais et la putain est certainement l'histoire la plus sordide du recueil. Décadence d'une femme russe à Paris, ses subterfuges pour rencontrer un protecteur, ses inquiétudes de femme vieillissante, la laideur des hommes...
Astachev à Paris est l'histoire d'un jeune opportuniste. Agent d'assurance, il débite des sornettes sur la mort, se croit philosophe et cultivé alors qu'il exploite l'horreur de la finitude. Il profite de la douceur de sa mère et des largesses de sa belle-mère. Il séduit une jeune fille... pour le plaisir.
Quant à la resurrection de Mozart, il s'agit de quelques jours du printemps 1939, de l'insouciance à la débacle.

samedi 1 septembre 2007

Luz ou le temps sauvage

Osorio trainait dans la bibliothèque familiale depuis quelques années. Il m'a fallu l'enjeu du challenge ABC et du club de lecture pour me décider à l'ouvrir... et je n'ai pu le refermer avant la fin.
Luz est en Espagne, elle téléphone à un homme qu'elle ne connait pas et lui fixe rendez-vous. Dans un café, elle va lui raconter sa vie à travers les voix de ceux qui l'ont connue. Luz est agée d'une vingtaine d'année, elle vient de retrouver son père.
Luz est née en 1976 en Argentine, pays alors dirigé par les militaires. Leurs agissements impunis et les tortures qu'ils infligent aux prisonniers politiques forment l'arrière plan d'une sombre époque. Miriam ne s'en soucie guère, elle gagne sa vie, elle plait, elle aime. Son regard change lorsqu'elle accueille Liliana, une prisonnière communiste, et sa fillette, Luz. L'enfant est adoptée par une famille liée aux militaires et grandit dans l'ignorance. Son père adoptif entreprend des recherches ainsi que Miriam, mais les menaces, la peur et les coups font taire bien des secrets. Ce n'est qu'en devenant mère et en cultivant un amour sincère avec Ramiro que Luz commence à douter de ses origines.
Un très beau livre, une écriture et un style fluides et agréables, des personnages attachants. Tout concourt à en faire ma meilleure découverte de l'été.