Cet ouvrage d'Alain Rouquié est un peu plus qu'une intro à ce qu'est, du point de vue historique, social, géographique, politique, économique, l'Amérique latine des années 90. En tous cas, je l'ai trouvé hyper riche d'informations !
Il se divise en quatre parties :
1. Caractères généraux des Etats latino-américains
2. Pouvoirs et sociétés : acteurs et mécanismes de la vie politique et sociale
3. Les problèmes du développement
4. L'Amérique Latine dans le monde
Parmi ce que je retiens, il y a ce processus de concentration de la propriété des terres, toujours d'actualité aujourd'hui, qui crée des inégalités abyssales entre les plus riches et les plus pauvres. Et le pire est que ces terres ne servent pas à nourrir l'Amérique du Sud. Car la majorité de l'agriculture et de l'élevage est destiné à l'exportation. En outre, le clientélisme et les relations de patronage semblent un trait toujours très marqué. Et sont bien souvent liées au pouvoir des propriétaires de latifundia. Aujourd'hui, on pourrait ajouter celui des cartels de drogue.
D'un point de vue culturel, le mépris des indigènes et des sociétés indiennes traditionnelles conduit à leur dépossession, donc à leur affaiblissement et à leur régression sociale... jusqu'à la disparition. Il est aussi question du rôle important de l'Eglise sur ce continent catholique par excellence. Elle oscille au fil de son histoire et de ses personnalités entre liens forts avec les dirigeants et option préférentielle pour les pauvres à travers la théologie de la libération.
Enfin, l'histoire économique globale du continent pourrait s'écrire ainsi :
1860-1930 : croissance économique
1930-60 : développement des industries nationales
1960 : internationalisation du marché pour la production des biens de consommation
1980 : plus d'importations que de production industrielle propre et intégration dans l’économie mondiale
Aujourd'hui, l'Amérique Latine s'intéresse plus à la grande spéculation plutôt qu'au marche local. Ce qui conduit à une très faible sécurité et souveraineté alimentaire. Quant à l'urbanisation, elle est totalement indépendante du développement industriel, elle est bien plutôt liée au manque de travail de terres et/ou de reconnaissance dans les zones rurales.
Un aperçu très schématique d'une lecture déjà ancienne, qui donne de vraies clés de compréhension de la situation actuelle de l'Amérique Latine.
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