Si ma collègue ne m'avait pas prêté ce roman d'Emmanuel Carrère, j'aurais raté une rencontre. Si j'avais beaucoup aimé Le Royaume, ça n'ait pas été le cas d'Un roman russe. J'ai attribué cela à la place de l'ego dans le roman. Eh bien, ça ne doit pas être ça. Parce que dans ce roman, E. Carrère ne parle qu'à la première personne et je me suis régalée.
Ce roman est un livre qui aurait dû parler du yoga, du Tai-chi et de la méditation, que pratique assidument notre narrateur. D'ailleurs, il s'ouvre sur un stage de yoga et sur des définitions de la méditation. C'est un livre qui aurait dû s'appeler L'Expiration mais qui n'est pas le livre prévu. Parce que le stage de yoga est coupé par les événements du monde ? parce que ça allait trop bien depuis 10 ans ? En tous cas, notre narrateur est diagnostiqué bipolaire suite à sa plongée dans une lourde dépression, qu'il nous explique par le menu jusqu'aux électrochocs et à la lente rémission, sur une ile grecque, avec des migrants (comme c'est mignon), puis sur une ile française où il apprend à taper avec ses 10 doigts.
C'est un livre auto-centré certes... même si on ne sait jamais bien si E. Carrère parle de lui ou d'un proche. Il est bien écrit, convoque Montaigne ou Weil, regarde les hommes et son nombril avec ce regard doux, désespéré parfois et ironique, rarement cynique. Il a un côté un peu décousu parfois mais rien de bien gênant - pour moi. Bref, une belle lecture !
Il m'a énervé, cette fois-ci.
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