mercredi 22 décembre 2021

La ballade du calame

Jolie découverte que cette œuvre d’Atiq Rahimi que je lis pour la première fois. J’ai un magnifique souvenir de Syngue Sabour, le film qui a été tiré de son livre. Encore une histoire d’exil, avec un afghan, c’est un peu monomaniaque ce blog ! Eh bien, pas vraiment. Car l’exil, même s’il en est question, n’est pas au centre de l’ouvrage. Ce sont plutôt des digressions poétiques sur l’écriture, la callimorphie (un art de l’encre, des lettres et des formes féminines – mais pas que), l’enfance, la spiritualité, l’exil enfin.

Ne cherchez pas un témoignage dans ce livre, vous aurez plutôt des morceaux de vie et beaucoup de pensées.

« Mon pays a sombré dans la terreur de la guerre, dans l'obscurantisme, et, là-bas j'ai perdu les clefs de mes songes, de ma liberté, de mon identité… Aussi l'ai-je quitté en espérant retrouver mes clefs là où il y a de la lumière, de la liberté, de la dignité… tout en sachant que je ne les retrouverai jamais. Toute création en exil est la recherche permanente de ces clefs perdues »
« On me demande souvent si je me sens plutôt afghan ou français.

- Afghan quand je suis en France, français quand je suis en Afghanistan.

Je suis donc toujours ailleurs.

Ailleurs, c'est l'espace de mon errance.

Là où se perd mon corps : Je suis là où je ne suis pas.

Là où s'évadent mes souvenirs, mes rêves, mon désir…

[…]

« Ailleurs je n'arrive pas à le définir.

Il est indéfinissable.

Il n'est ni là où je suis,

ni là d’où je viens,

ni là où je vais.

Cet endroit refuse d'être désigné, nommé.

Ailleurs est le vrai sens de l'exil »

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