lundi 11 février 2008

Volupté

Ne vous attendez pas à une magnifique lecture érotique, Volupté est tout à fait comme l'auteur le présente : "Les personnes assez scrupuleuses pour s'éloigner sur un titre équivoque perdraient peu, réellement, à ne pas lire un écrit dont la moralité, toute sérieuse qu'elle est, ne s'adresse qu'à des coeurs moins purs et moins précautionnés. Quant à ceux, au contraire, qui seraient attirés précisement par ce qui pourrait éloigner les autres, comme ils n'y trouveront guère ce qu'ils cherchent, le mal n'est pas grand".
Sainte-Beuve n'a pas bonne presse. Ami-amant de madame Hugo, critique plus ou moins éclairé, il était pour moi l'anti-artiste, celui qui se nourrit de la gloire des autres, les fait ou les défait grâce à des mots bien pesés. Eh bien figurez-vous qu'il s'est essayé au roman. Grand succès à l'époque, quasi oublié aujourd'hui, Volupté est un peu L'éducation sentimentale avant l'heure (en bien pire). Je m'explique : un jeune héros en province peu de temps après la Révolution, le consulat et l'empire. Des femmes mariées. Des complots politiques. De tels faits ont pu donner naissance à des oeuvres telles que le rouge et le noir, ce qui est très chouette, mais alors Volupté... Ce livre se traine, le personnage principal est assez inconsistant. Quelques images de la nature romantique valent le détour, et encore. Dans ce roman d'apprentissage, Amaury complote avec Mr de Couaen, tombe amoureux de sa femme, Mme de Couaen, est aimé de Mme R. Mais personne ne se déclare vraiment, tout le monde se tourne plus ou moins autour et le coeur palpite à chaque geste de l'aimé. Amaury finit prêtre, toujours si niais et peu touchant.
Je comprends mal comment la critique a pu accueillir si positivement ce livre, tout y est très fade. Certes, on devine Hugo derrière Couaen mais pour une fois, le personnage réel parait plus passionnant que le fictif. Bref, grosse déception, surtout qu'on ne sent pas du tout la plume (acérée) du critique dans ce style minaudant. Un roman à la Adolphe de Constant, on se prend la tête sur ce qu'on aime, si on aime, et finalement on ne fait jamais rien, on subit...

6 commentaires:

  1. Un que je ne lirai pas alors!!! Ma LAL (dans les trois chiffres élevés) t'en remercie!!!

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  2. Bienvenue au club des déçues d'une certaine littérature classique ... Tu ne connaissais pas Sainte-Beuve. Tu viens de le découvrir. Sincèrement, il a fait partie des auteurs classiques dont je ne veux plus rien lire o)))

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  3. Pourtant, j'adore certains classiques mais celui là a bien fait d'être un peu oublié !

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  4. C'est intéressant de voir comment l'appréciation d'une oeuvre évolue...Toujours est-il que je ne lirai pas non plus ce livre...

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  5. Ah et bien, cela donne un peu d'air à ma LAL !!! mdr !

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  6. Mouais, il ne vaut pas le détour.

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