lundi 15 août 2011

L'aveuglement



C'est Emeraude qui en avait parlé. Il y a des années. Et c'est en pensant à elle que j'ai emprunté ce roman en bibliothèque.

Ce qui est étrange, c'est que je me rappelle un peu moins son sentiment sur ce livre. Je vais vous donner le mien : j'ai adoré.

Que ce passe-t-il dans ce monde qui est peut-être le notre ? Un homme devient soudainement aveugle, plongé dans une lumière blanche. Et tous ceux qui l'ont croisé deviennent aussi aveugles. Est-ce une nouvelle épidémie ? En tous cas, le gouvernement ne veut prendre aucun risque. Il met les aveugles et leurs proches en quarantaine. Hébergés dans les locaux d'un asile abandonné, une micro société d'aveugles se forme. Et ce n'est pas sans mal. Car lorsqu'il n'y a que quelques cas, c'est presque gérable. Mais lorsque l'épidémie prend des proportions plus vastes, ça se complique. Les rations sont toujours trop faibles, les soldats effrayés tirent dans le tas, des gros bras prennent le pouvoir et le pouvoir républicain en prend un coup. Pas de chef = anarchie. Un chef = tyrannie. Les hommes régressent de plus en plus jusqu'à retrouver la tribut primitive.
Heureusement, nous avons des yeux pour nous guider dans ce monde en décadence. Ceux d'une femme, mystérieusement immunisée. Cette femme, c'est à la fois une présence discrète, une malédiction pour elle-même car seule dans ce monde aveugle et une bénédiction pour les siens qui peuvent compter un atout supplémentaire. 

Ce roman, cette dystopie, est véritablement envoûtante. Le lecteur est pris au piège de cette étrange aventure et ne sait s'en détacher. 

Une seule mise en garde pour les lecteurs : le style de José Saramago. On peut apprécier ou détester. C'est le genre d'écriture sans ponctuation ou très peu. Où les dialogues s'écrivent dans les paragraphes et s'intercalent avec la narration. Mais si cela m'a interrogée les premières minutes, c'est finalement une habitude à prendre et un petit plaisir de plus dans la lecture.

5 commentaires:

  1. 1 - J'ai beaucoup aimé ce livre, que j'avais lu dans le cadre du challenge ABC 2007.
    Voici deux extraits de mon commentaire :
    J'ai aimé ce roman dont le style m'a dérangé au début : pendant les dialogues, pas de ponctuation ni de passage à la ligne. C'est grâce à la majuscule d'un mot, que l'on sait que c'est un personnage différent qui intervient. Cependant, ce style qui induit lourdeur, étouffement, gène, oppression, sert l'histoire.
    2 - La lecture de ce roman, dont on ne ressort pas indemne, m'a oppressée, parce que je me suis rendue compte que si une telle épidémie existait un jour, ce schéma serait tout à fait possible, hélas !

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  2. Un livre que j'ai adoré aussi ! Les intermittences de la mort est génial également.

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  3. tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir que, 4 ans après, tu associes encore ce roman à moi ;-)
    Et pour te rafraichir la mémoire : c'est grâce à ce livre que j'ai ouvert mon blog. C'est dire si j'ai aimé !!!
    Et je suis d'accord avec Kathel, les intermittences de la mort est un très bon aussi ! :-)

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  4. Ah, il faut que je le lise, ce roman. Vraiment. L'avis d'Emeraude, je m'en souviens encore très bien et c'est aussi grâce à elle que je l'avais noté.

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  5. Je note donc les intermittences !
    Emeraude, j'ai l'impression que ton billet a marqué bien des lecteurs :)

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