Ce Henry Bauchau, pourtant au top sur ma LAL, n'est finalement pas mon préféré. Je crois qu'il manquait de héros mythologiques à mon goût. Ou que ma lecture d'Oedipe sur la route était trop présente. Ou L'Enfant bleu. C'est le problème quand on engloutit tout un auteur d'un coup, on fait des indigestions.
C'est une étrange histoire que celle-ci, à deux temporalités. La jeunesse du narrateur, qui escaladait avec Stéphane, qui est entré dans la Résistance, qui a retrouvé trace du meurtrier de Stéphane après la guerre. Et l'aujourd'hui d'un quotidien de transports en communs ou de périph' entre sa maison, l’hôpital où il travaille et celui où il visite sa belle-fille malade.
Un personnage qui fait le pont entre un ami de jeunesse et une femme en fin de vie. Un personnage que l'on peine à rassembler entre ces deux extrêmes. Et dont les interlocuteurs n'ont pas tous la même épaisseur. Ce Stéphane mystérieux, qui occupe la mémoire, prend souvent plus de place que cette Paule suffoquant derrière son masque.
Un personnage coincé entre une culpabilité latente et l'obligation d'accompagner l'autre. Tournant en rond sur son périph' récurrent. N'osant pas prendre les devants.
Un personnage méditant sur la mort et ses diverses formes, sur son effacement de nos vies et la douleur malgré tout dévastatrice.
Un beau roman, mais pas au bon moment, qui n'en fera pas un inoubliable.
C'est vrai qu'il est différent des autres titres de l'auteur... j'avais personnellement beaucoup aimé ce récit sensible, sans complaisance...
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