Malgré mon demi intérêt pour Comment les riches détruisent la planète, j'ai souhaité aussi découvrir cet autre essai du journaliste Hervé Kempf. On part d'une analyse du capitalisme et de ses excès, notamment à travers les effets sociaux. J'ai trouvé intéressante la question de l'individu et du diviser pour mieux régner.
"La mise en avant de l'individu est pour le capitalisme l'enjeu idéologique central : préserver l'individu comme totalement responsable de sa condition permet de gommer la responsabilité de l'organisation sociale, et donc de ne pas la mettre en cause [...] Dès lors, on va présenter les cahots inévitables et de plus en plus nombreux provoqués par le système comme découlant de problèmes psychologiques [...] "Les dispositifs de prévention comme les observatoires du stress ou les numéros verts mis en place chez Renault ou Peugeot psychologisent le problème au lieu d'interroger les formes d'organisation du travail qui poussent des salariés au suicide", observe la sociologue Annie Thébaud-Mony [...] Avant on donnait des objectifs à des équipes, aujourd'hui on les donne à des individus [...] Ainsi met on chacun en concurrence avec tous. La concurrence, outils pour affaiblir les dominés, est aussi l'expression d'une vision du monde"
Au-delà de la question du travail, il est ensuite question de tous les aspects sociaux en transformation et de la marchandisation de tout, jusqu'à l'humain.
On poursuit par des questions d'ordre environnemental puis on part sur des voies plus optimistes avec des propositions de changement. Rien de très nouveau de ce côté (et l'ouvrage date de 2009) avec une invitation à des alternatives autour de la lenteur, de nouveaux modèles collectifs etc.
Beau titre de billet.
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