C'est un livre de Romain Gary sur l'impuissance et le vieillissement des hommes. Ce n'est pas très joli, c'est souvent pathétique. Jacques, résistant décoré, chef d'entreprise, doit vendre sa boite. Lors d'une rencontre avec Dooley, un américain de son âge qui pourrait reprendre son entreprise, ils parlent de sexualité et des limites de celle-ci à un certain âge. Cela devient une obsession pour Jacques. Surtout qu'il aime Laura, jeune brésilienne, un amour fou, comme si c'était le premier. Il est prêt à tout pour tenir : fantasmes, médecin et médicaments, au point de même vouloir rompre ou en finir.
"Je ne me souvenais même plus de mes autres amours, peut-être parce que le bonheur est toujours un crime passionnel : il supprime tous les précédents [...] Tout le linge sale des mots d'amour que l'on a si peur de toucher, parce qu'il est couvert de taches suspectes que les mensonges y ont laissées, renouait ses liens avec le premier balbutiement, le premier aveu, le regard des mères et des chiens : les poèmes d'amour étaient là bien avant l'oeuvre des poètes. Il me semblait qu'avant notre rencontre ma vie ne fut qu'une suite d'esquisses, brouillons de femmes, brouillons de vie, brouillons de toi, Laura. Je n'avais connu que des préfaces. Les mimiques d'amour, la multiplicité, la variété, les coucheries, tous ces au revoir et au plaisir, sont une absence de don authentique qui se réfugie dans le pastiche, dans un "à la manière de" de l'amour. C'est parfois fort bien torché et le métier ne se voit pas trop, le savoir-faire dissimule son habileté, il y a de l'aisance, on peut vivre de moins que rien et pour pas cher, même seulement de plaisir, et d'ailleurs on ne peut pas passer sa vie à attendre qu'elle se révèle capable de génie."
Ce n'est pas du tout mon roman préféré de Gary même si le sujet est intéressant, traitant de l'intime, de l'âge et de ses maux. Mais je trouve ça tout de même scandaleux ces histoires de vieux mecs qui sortent avec des petites jeunes femmes parce qu'ils trouvent les femmes de leur âge trop moches !
Bon je passe mon tour ! Tu as bien raison ;) J'aimais bien ce titre pourtant, mais j'ignorais tout du contenu.
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