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J’ai un peu plus de mal avec les livres de Bobin qui sont
entièrement poétiques. C’est un peu le cas de ce titre. On y croise la beauté à
toutes les pages, dans le chant d’un oiseau ou dans la moustache d’un chat,
dans les plantes et les yeux des enfants. C’est doux et profond à la fois.
C’est un livre à savourer, quelques pages par-ci, d’autres un soir prochain.
C’est doux au cœur. Mais ça ne le fait pas toujours battre finalement. J’en
garde tout de même une petite récolte de phrases pour éclairer le chemin,
surtout la dernière. Pour celle-ci, ça valait le coup de tourner les
pages !
« Je te salue à travers l’infranchissable vitre de
papier blanc, petit âne aux yeux charbonnés d’étonnement. Tu ne sauras jamais
combien j’ai aimé ta manière d’être attentif au rien du ciel »
« Nous ne disposons que d’une seconde pour voler à la
vie les bracelets de lumière qui tintent à ses poignets »
« Celle qu’on attend sur le quai de la gare se détache
en gloire de la coulée des voyageurs, comme surgie charitablement d’un au-delà
jusqu’à ce monde-ci. C’est ainsi que les mères voient leur enfant leur renaître
à chaque sortie d’école : un seul visage qui bat du tambour, une seule
étoile qui couvre tout le ciel »
« Tous les airs se démodent – pas les chants
d’oiseaux »
« Quand le peintre japonais Hokusai meurt en 1849 il a,
par ses dessins, rendu la vie dix mille fois plus vivante qu’elle n’était avant
lui. Sans doute est-ce là le travail que chacun doit accomplir par sa
vie : frotter la pièce d’or mise dans notre main à notre naissance, afin
qu’elle brille dix mille fois plus quand la mort nous la volera »
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