lundi 12 octobre 2020

Terrasse à Rome

Ce roman de Pascal Quignard est depuis tellement longtemps dans ma PAL que je ne sais même plus qui me l'a conseillé ! Il n'est pas difficile d'accès et pourtant, j'en sors en me disant qu'il garde sa part de mystère.

On pourrait dire qu'il s'agit d'une biographie de Meaume, graveur du XVIIe siècle, eau-fortiste spécialisé dans la manière noire. Un artiste de son temps, qui parcourt l'Europe en semant des gravures licencieuses sur ses pas. Un homme qui saisit des scènes de genre, des scènes érotiques et des scènes religieuses. Un homme marqué par l'acide, qui a attaqué son visage comme il attaque les cuivres. Un homme défiguré par l'amour de Nanni.

Ce livre s'écrit surtout à travers des images, des instants, sans s'inquiéter de chronologie. Il fonctionne autour de rencontres, avec d'autres artistes, comme Claude Gellée, avec d'autres femmes comme Marie. On croise des noms de gravures, des dates, on a presque envie de croire à son existence. Et pourtant, il ne cesse de se dérober, de changer de lieu, insaisissable. 

Ce personnage reste dans les coins, dans l'obscur. Le lecteur ne saisit ni son coeur ni son histoire, ce qui est accentué par l'écriture, belle et noble de l'auteur, austère et un peu froide. Pas de sentiments, des faits, des corps, des images et peu de couleurs. Un livre qui sonne comme une belle oeuvre sans âme.


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