Connaissez vous l'histoire du fils prodigue, qui quitte la maison paternelle avec son héritage, le dépense et souffre de la famine avant de revenir vers son père... qui lui pardonne ? Eh bien c'est cette parabole que Jacqueline Kelen reprend et raconte. Elle ajoute des détails, des personnages, de la chair à l'histoire qui se déploie comme un conte. Il y a désormais la mère, le père, le serviteur, des anges et les deux fils. Chacun a droit à sa part de monologue, son interprétation de l'histoire. On découvre un fils prodigue qui ose, qui aime, qui se trompe, un fils vivant et beau, qui reconnait son essentiel. On suit toujours le grand frère parfait, un peu jaloux, un peu sec, qui ne semble pas vivre complétement. Et puis les parents, tourbillon d'amour, d'inquiétude, de soutien et de tendresse. C'est plein de sentiments divers qui traversent les acteurs du livre. A la fin, une courte analyse, peut-être de trop (?) qui donne quelques éléments de contexte.
Alors, pour vous y faire gouter, petite sélection de citations :
"Dans les premiers temps je me sentais rassuré par une telle opulence. Puis je ressentis la menace venant de cette prospérité paisible et j'eus envie de connaitre la soif et l'aventure [...] Tiens, le voici, le bon prétexte, le seul mobile de mon départ : aller à la rencontre du vent, m'offrir à tous les souffles, entendre leur chanson"
"Père est doté de cette rare bonté qui aime en l'autre la liberté, l'étrangeté même [...] La bienveillance de mon père me permet de partir, de grandir, même s'il lui en coute"
"Quels que soient son âge et sa capacité, chacun est appelé à faire croitre et à embellir la maison : celle qui est visible, et l'autre aussi, la demeure de Dieu"
"Douloureuse se révèle ma pauvreté. Je suis devenu un mendiant ou plutôt, dès mon arrivée dans la ville voilà des années, je n'ai fait que mendier des plaisirs, des nouveautés, je n'ai fait que quémander pour moi. Je me comportais en jeune seigneur, mais j'étais un esclave revêtu d'atours chatoyants, un pauvre esclave en dépit d'une bourse emplie de pièces d'or"
"Dès que j'apercevrais mon père, je me prosternerai et lui dirai, si les larmes n'étouffent pas les mots, je lui dirai que l'amour est intact, que j'ai tout dépensé mais que je n'ai rien perdu. Me reste l'essentiel, un trésor que n'entameront ni les rats ni les voleurs ni les courtisanes, me reste l'invisible alliance : ta parole donnée, ton amour, la liberté que tu m'as accordée. Père, écoute-moi, j'ai tout dépensé et je n'ai rien perdu"
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