mardi 2 février 2021

Tours et détours de la vilaine fille

Je continue à découvrir les œuvres de Vargas Llosa avec ce titre. Moins puissant que son chef d'œuvre La ville et les chiens, il s'agit d'une belle histoire d'amour.


Le narrateur, Ricardo, jeune homme des quartiers aisés de Lima, se souvient de sa première rencontre avec la niña mala, encore jeune fille, lors d'un été de joie. Avec sa sœur, la petite chilienne séduit tous les garçons du quartier Miraflores même si les filles les trouvent trop osées. Pourtant, lors d'une soirée de fin d'été, les deux filles sont démasquées, elles ne sont pas chiliennes mais péruviennes comme tous les autres ; et de plus basse extraction. 

Cette belle va hanter notre narrateur toute sa vie. Il la croise d'abord à Paris où elle part rejoindre la révolution à Cuba, puis il la retrouve aux bras d'un diplomate à Paris alors qu'il travaille à l'UNESCO. Puis elle disparaît du jour au lendemain avec les économies de son mari. Ricardo la recroise à Londres, à Tokyo, à Paris et à Madrid, aux bras d'hommes divers, au cours d'une vie qu'elle bouleverse sans cesse. Entichée de vieux riches et puissants, chaque fois sous un nom différent, la belle cherche une vie intense - bien souvent compliquée.
Outre l'amour fou du narrateur, on évolue avec lui dans le Lima des années 50 et 80, le Paris d'après-guerre, dans le Londres des années 70 - la partie que j'ai préféré avec les hippies, la grande amitié et le sida - , puis de passage dans bien d'autres villes et pays où le mène son job d'interprète. Bon bougre, prêt à tout pour elle, il est trop bourgeois, trop rangé pour son aventurière mais reste lié à elle, malgré tous ses efforts pour s'en détacher.

Une histoire d'amour rocambolesque et sado-masochiste, où la niña mala ne cesse de jouer à cache-cache, tentant de conquérir le monde sans jamais fuir complètement ses attaches, son pitchounet, son petit péruvien qui lui conte des cucuteries. Au-delà de l'histoire d'amour, de belles histoires d'amitiés, qui se finissent mal, font aussi vibrer l'honnête, le simple et économe Ricardo. C'est certainement ces histoires-là que j'ai le plus aimées. Sympathique et bien écrit quoi que répétitif et moins captivant que son chef-d'œuvre !



5 commentaires:

  1. Merci pour cette proposition. Vargas Llosa est un incontournable de la littérature sud-américaine et je ne l'ai pourtant jamais lu. J'ai noté Le rêve du celte pour commencer, et je retiens aussi La ville et les chiens, alors.

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  2. J’avais beaucoup aimé ce roman.L’impossible oubli par Ricardo de cette femme qui apparaît et disparaît de sa vie. La fin est très touchante.

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  3. Un auteur majeur de ce continent que je n'ai jamais lu non plus ... Malgré tes bémols, je tenterais bien ce titre qui paraît un peu plus léger que La ville et les chiens ...

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  4. je sens que je vais beaucoup aimer son univers à peine découvert il y a peu. Je note surtout son chef d'oeuvre, alors ;)

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  5. Tu m'as quand même donné envie, malgré tes bémols ! ;)

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