lundi 11 juillet 2022

Le huitième jour de la semaine

Encore un recueil de Bobin ! Ce n'est pas mon favori mais on y trouve de belles phrases. 

« Qu’est-ce donc que la vie ordinaire, celle où nous sommes sans y être ? C’est une langue sans désir, un temps sans merveille. C’est une chose douce comme un mensonge. Je connais bien cet état. J’en sais – tiré par le cœur – la banalité et la violence. L’âme y est comme une ruche vidée de ses abeilles. »

« Au fond, si la vérité nous fait parfois défaut, c’est parce que nous avons commencé à lui manquer, en prétendant la régenter et la connaître. »

« Les grandes décisions se prennent dès l’enfance, celles qui orientent le cours des astres et l’allure des songes. Elles naissent de tout et de rien. Elles naissent de l’indigence soudainement révélée du tout de la vie. A sept ans, l’âme est déjà menée à son terme, enroulée sur sa propre absence, comme les pétales d’une rose amoureusement repliés sur le vide en leur centre. »

« Nous manquons à notre vie. Nous manquons à tout. L’étrange est au fond que la grâce nous atteigne, quand tous nos efforts tendent à nous rendre inaccessibles. »

« Il faut encore vouloir ce que l’on aime, et il faut le vouloir d’une volonté profonde, pure de toute impatience, comme obscure à elle-même. Un désir trop brutal menacerait les puissances qui sont en nous tout aussi surement qu’un trop long oubli. » 
« Vous portez à son incandescence une vertu partagée par toutes les femmes de ne jamais rien céder aux vains prestiges des êtres. Il y a une joie dans le monde. Il y a une jouie élémentaire de l’univers, que l’on assombrit chaque fois que l’on prétend être quelqu’un ou savoir quelque chose. »

 


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