Au Centre Pompidou se tient une très belle rétrospective, riche en maquettes, sur l'oeuvre de Frank Gehry. Le genre d'expo qui ravira autant les amateurs que les connaisseurs.
Elle est organisée de façon chronologique, selon un découpage chrono-thématique un peu conceptuel « 1965-1980, élémentarisation-segmentation », « 1980-1990, composition-assemblage », « 1990-2000, fusion-interaction », « 1990-2000, tension/conflit », « 2000-2010, continuité-flux », « 2010-2015, singularité-unité ».
Gehry, Guggenheim Abu Dhabi |
Tout commence avec ses travaux californiens, maisons et ateliers d'artistes souvent cubiques et intégrant des matériaux pauvres. Étonnante cette Gunther Residence. Sans parler de la Gehry Residence, cachée sous des tôles et des grillages. On poursuit avec quelques maquettes avant de découvrir le Vitra Museum et le Guggenheim de Bilbao. On oublie le composite pour unifier le bâtiment sous un même matériau. On découvre ensuite une partie méconnue de l'oeuvre de l'architecte, ses recherches et ses maquettes d'urbanisme. Et l'on enchaîne sur des espaces plus complexes comme le Concert Hall de Disney, le DZ Bank Building mais aussi le Guggenheim Abu Dhabi. Ici, on ne sait même plus ce qui est mur ou toit, tout se mélange. Et c'est là qu'il est intéressant de découvrir comment travaille Gehry : il a développé l'utilisation de logiciels très pointus au service de sa pratique architecturale.
Chaque projet est explicité par un petit texte, quelques dessins et une maquette, souvent sculpturale. C'est d'ailleurs le plus étonnant : lorsque l'on sort de cette expo, on a véritablement l'impression d'avoir vu des sculptures contemporaines plus que des architectures. Est-ce parce que l'aspect esthétique est bluffant ? Parce qu'il n'y a pas d’éléments en taille réelle présentés ? Peu d'info sur l'intérieur de ces bâtiments (circulations, espaces) ? Toujours est-il que tout repose sur les œuvres, ces maquettes présentées comme autant d'objets artistiques. Il n'est que peu ou pas question de l'architecte lui-même. Heureusement, le film de S. Polack nous laisse rencontrer l'homme, son fonctionnement, ses idées, sa façon de travailler. Mais des hommes qui utilisent ses architectures et y vivent, nous ne saurons rien.
Une exposition éblouissante dans sa forme mais dont le parcours questionne : après Bilbao, c'est tellement riche en créations que l'on ne sait pas trop où donner de la tête !
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