J'ai été interpelée par ce titre de
Véronique Albanel sur la question de l'hospitalité et des réfugiés.
L'ouvrage se compose de trois parties :
1. Nos peurs ou l'hospitalité perdue
2. Nos impensés ou la fraternité impossible
3. Notre humanité partagée ou la fraternité retrouvée
Qu'est
devenue cette hospitalité traditionnelle des sociétés antiques, qui
faisait du mauvais hôte un impie ? Pourquoi a-t-elle été remplacée par
une inquiétude ? Une peur de l'autre ? A-t-elle d'ailleurs été remplacée
par une logique du soupçon ?
"L'hospitalité est donc une loi sacrée de l'Antiquité grecque qui réclame réflexion, concertation et responsabilité du côté des hôtes, prudence et discrétion du côté des étrangers, mais aussi discernement des deux côtés. De cette longue et belle tradition, sommes nous encore les héritiers ? [...] La relation d'hospitalité s'établit ainsi entre des individus ou des peuples, liés par un pacte"
Ou
une logique d'opposition, comme si l'on ne pouvait sortir du conflit
civilisé/barbare ? Car avec l'évocation du clash des civilisations et la
peur du grand remplacement, c'est exactement ce même combat qui se
rejoue sans cesse. On est donc invité dans l'ouvrage à questionner notre
rapport à la fraternité.
"S'il s'agit d'une valeur sans portée juridique, elle repose entièrement sur le bon vouloir ou l'initiative de quelqu'un ce serait alors un simple "idéal commun", voire un horizon inatteignable. S'il s'agit du principe général du droit public, l'Etat se voit alors obligé de le reconnaitre et de le respecter"
Et à oser la rencontre, comme seul moyen de dépasser les oppositions manichéennes.
"L'authenticité de la rencontre constitue le noyau dur de la fraternité, son ADN. Sans elle, rien n'est possible. Seule la vraie rencontre nous permet d'échapper aux logiques de violence et de haine, de défiance et d'exclusion"
Enfin,
l'ouvrage invite à plus de courage politique, à savoir prendre
réellement les mesures annoncées, que ce soit pour mieux accueillir les
personnes ou pour écarter les personnes déboutées.
Ce que j'ai eu la joie de croiser dans l'ouvrage, c'est un peu de mon ami Hugo :)
"Liberté, Égalité, Fraternité. Rien à ajouter, rien à retrancher. Ce sont les trois marches du perron suprême. La liberté, c’est le droit, l’égalité, c’est le fait, la fraternité, c’est le devoir. Tout l’homme est là.
Nous sommes frères par la vie, égaux par la naissance et par la mort, libres par l’âme.
Ôtez l’âme, plus de liberté."
Un livre qui pose les bases d'une réflexion sur le sujet, on dirait.
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