lundi 3 février 2020

Les luminaires

Je crois que c'est chez Papillon que j'ai noté ce livre d'Eleanor Catton. J'avoue que j'aurais dû réserver la lecture pour cet été - il a l'épaisseur parfaite pour le challenge des pavés - mais j'ai craqué. Et une fois embarquée, je ne me suis pas ennuyée. 

C'est un roman d'aventures au XIXe siècle en Nouvelle-Zélande que nous offre la romancière. Bienvenue dans les contrées de l'or, où chacun et chacune peut refaire sa vie et tenter sa chance. C'est ce que fait Walter Moody, un jeune écossais. Frais débarqué du bateau sur les côtes d'Hokitika, ruisselantes de pluie, le jeune homme prend une chambre à l'hôtel de la couronne. C'est en descendant au fumoir qu'il découvre une étrange assemblée de douze hommes, n'ayant a priori rien en commun. Abordé par Thomas Balfour, agent maritime, ils en viennent à parler de ce qui réunit les 12 hommes. Et chacun raconte une partie de son histoire au nouveau venu, espérant que ses lumières permettront de débrouiller le fil bien entortillé d'une histoire. Il y est question d'un jeune homme disparu, d'une belle de nuit qui a tenté de se suicider, d'un digger mort dont l'épouse vient de récupérer l'héritage, d'un capitaine de navire peu recommandable... Chacun des hommes est plus ou moins mêlé à l'affaire, et se sent complice ou susceptible de l'être. Écoutant à la fois un journaliste, un apothicaire, un prêtre, un homme politique, des diggers cantonnais, un chasseur maori, un clerc, un proxénète, etc. Moody tente d'y voir plus clair dans une affaire qui implique beaucoup d'or, des crimes passés, des vengeances, des histoires d'amour. C'est certainement pour cela que ça prend tant de pages à s'éclaircir !

A mesure du roman, des récits, les pièces du puzzle s’emboîtent, d'autres restent seules. Le temps passe jusqu'au procès qui fait la lumière sur bien des aspects encore incertains. Et laisse tout de même le lecteur à ses supputations avant de faire marche arrière et d'expliquer mieux certaines relations par des flash-back toujours plus courts. 

Outre l'enquête menée par nos protagonistes, on découvre l'ambiance du nouveau monde, où chacun arrive vierge de tout crime, et où le passé n'est pourtant pas oublié, où des relations nouvelles se tissent, où l'on est enclin à croire à la bonne fortune, aux astres, où l'on peut se faire plumer... L'ensemble est conté à la manière du XIXe, avec quelques descriptions, une belle langue. Ce qui est plus particulier, c'est l'inspiration astrologique, qui, selon moi, apporte peu à l'ouvrage à part de jolis dessins. Et la forme des chapitres qui ne cessent de diminuer de moitié jusqu'à un chapitre final étonnant. 

Tout cela donne ce roman étonnant pour le lecteur, c'est une spirale tourbillonnante à laquelle il ne peut échapper. Petit bémol : les personnages ne sont finalement pas très attachants, ou plutôt, ils le sont de moins en moins à mesure qu'avance l'ouvrage car l'intrigue prend le pas sur eux. Une belle découverte toutefois, où les 1000 pages se dévorent !

2 commentaires:

  1. J'hésitais en raison de l'Épaisseur... mais le livre est tellement beau chez Alto. Mais bon, ce que tu en dis me parle.

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