J'étais à la fois très tentée et très méfiante par rapport à ce nouveau roman d'Alice Ferney. Méfiante parce que j'ai l'impression que ses romans se concentrent sur un micro milieu, des histoires de familles bourgeoises, toujours un peu les mêmes. Méfiante aussi par rapport au sujet de la sexualité, de la maternité, de l'éthique de la vie, qui sont souvent traités à l'emporte-pièce. Mais aussi tentée de savoir ce qu'elle voulait dire sur ce sujet, si elle pourrait m'y surprendre. Et ça a été le cas. Une lecture intéressante, donc !
Ce roman s'ouvre sur une scène de départ à la maternité. Ada va accoucher de son second enfant, conduite par Alexandre. Elle confie son fils Nicolas à Sandra, une voisine avec qui elle a sympathisé. Sandra a accepté par amitié mais n'aime pas spécialement les enfants et a choisi de ne pas être mère, ni même en couple. Elle préfère garder sa liberté et répondre à ses désirs sans s'engager. Elle découvre toutefois ce soir-là que tous les enfants ne se ressemblent pas et s'attache à Nicolas. Quant à l'accouchement, il s'avère plus compliqué que prévu et Ada ne reviendra pas de la maternité. Alexandre doit alors faire son deuil d'une femme qu'il a poussé à lui faire un enfant, voulant à tout prix être père. Il se console dans une amitié croissante avec Sandra. Et se lance sur des sites de rencontre où il croise Alba, une femme superbe (dans tous les sens du terme), aux idées bien arrêtées, qui souhaite être mère en étant no sex. On découvre avec elle le monde de la gestation pour autrui.
Un roman sur le désir et le pouvoir, le pouvoir d'imposer son désir ou non à l'autre, dans les relations amoureuses et amicales. Des personnages intéressants, notamment Sandra, qui cachent surtout des interrogations sur la vie de couple et la parentalité. Bémol quand même sur la fin, où Sandra semble aller contre ses valeurs - et Alexandre retomber dans le piège de la puissance.
Tu m'as donné très envie de le lire, surtout que j'aime beaucoup Alice Ferney.
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