Indétrônable Somoza qui ne cesse de m'étonner, de m'effrayer et de me plaire.
Ici, un monde qui me séduit d'autant plus que j'en suis proche : l'art. Et l'art contemporain.
Un monde où la toile est un être humain que l'artiste peint, vernit, prépare et tend. Un monde où les toiles humaines sont vendues, où des jeunes enfants posent pour l'art, comme oeuvre d'art.
Bienvenue dans l'art hyperdramatique !
Mais tout le monde n'adhère pas à ce courant. Et un criminel tente de détruire des oeuvres ! Il parvient à tuer la jeune fille que Bruno Van Tysch avait intitulé Défloration.
Après cet épisode, on suit les agents de la fondation Van Tysch, April Wood et Bosch, qui cherchent à arrêter le coupable et à protéger les oeuvres. Mais on suit aussi Clara, toile médiocre, révélée par un grand peintre.
Dans une atmosphère de plus en plus sombre, de polar, on assiste à un débat entre la valeur de l'art et la valeur humaine. Cet effacement des toiles, cette façon de les torturer par des poses acrobatiques effraient et fascine par leur souplesse, les homme-objets 'les décorations' trop mauvais pour être peints, sont relégués à n'être que de l'artisanat humain.
Ce qui est aussi passionnant, c'est que la psychologie compte énormément et que les toiles sont tendues par des moyens que l'on peut assimiler à du harcèlement.
Bref, un roman plus obscur que clair, où L'Artiste (le criminel) frappe les toiles les plus chères du monde et échappe à toute identification. Une atmosphère malsaine mais fascinante et une imagination extraordinaire donnent un roman au style précis, que l'on ne peut lâcher.
Superbe !
Du même auteur, on peut préférer rencontrer l'horreur et les muses, les affres de la traduction et le monde grec ou les subterfuges de la mémoire et de l'écriture !
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